"Réveille toi"

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Mon corps est lourd et mes paupières endormies, je n’ai qu’une seule intention : ouvrir mes yeux. ça me fais peur, mais ça m'excite aussi, je ne sais pas trop à quoi m’attendre à vrai dire. Mon esprit toujours en marche, j’ouvre les yeux lentement, tout ce que je peux voir à demi est une faible source de lumière, le son d'un piano est joué en fond comme pour détendre l'athmosphère. Surprise de cette magnifique mélodie, je ne peux retenir mes deux petites perles à s’éclairer de toutes leurs splendeurs. C'est à ce moment précis que je remarque mon corps allongé sur le sol frais aux carreaux marron et blanc. Des pavés de marbres aussi froids que mon coeur, mais en même temps solides ...

Prête à me lever, une douleur aiguë tambourine dans mon crâne. Était-ce dû à la chute de tout à l’heure ? un simple maux de tête ? Je ne sais pas trop quoi en penser, ni pourquoi je me retrouve allongée dans une pièce qui m'est totalement inconnue et où je ne peux me repérer. Redressée sur mes genoux, je contemple la pièce éclairée de deux petites chandelles en acier, sûrement des objets d’époque. Inquiète, je lâche un petit soupir puis me lève en secouant les bords de la robe que mère s'était donnée autant de mal à trouver.

Comparé à la taille de la pièce, je suis aussi petite qu’une souris, distraite et confuse dans ses pensées diverses. Je prends un des chandeliers qui se trouve sur la seule étagère de la salle. Mon courage dans chaque main, je commence à marcher dans toute la pièce pour trouver se qui ressemble à une quelconque porte. Bizarrement, cet endroit n'en comporte pas, mais pourtant je peux toujours entendre ce piano jouer si près de mes oreilles et cela me perturbe ... Les murs sont faits de papier mâché ou c’est juste moi qui suis une terrible détective ? C’était ce que j'aurais voulu faire une fois plus grande, malheureusement j’ai vite abandonné l’idée quand j’ai sus qu'il fallait rester discrète. Surtout que mère m'a toujours apprit qu'une dame ne devait pas travailler et se salir les mains, mais rester tranquillement à la maison à s'instruire, alors je me suis rabattue sur bibliothécaire, ou alors musicienne comme père.

Franchement, je ne sais pas trop quoi faire, plus tard, mais une chose est sûre j’adore les livres et la musique. Alors que mon esprit cherche un quelconque moyen de sortir d’ici, telle une bête prisonnière d'un zoo, un bruit sourd résonne dans toute la salle. Un léger frisson parcourt mon corps, j’hésite à me retourner. Si c'est un piège alors je suis cuite, mais si c'est la sortie alors c’est le jackpot ! Une chance sur deux de partir de cet endroit aussi glauque que la cave de tante Blanche ! Si je dois mourir ici, autant le faire avec dignité. Mes mains tremblantes je me retourne doucement, mais sûrement, vers le bruit.

Mes yeux terrifiés ne savent plus vraiment où regarder. Quant aux battements de mon cœur, ils peuvent gagner une course de marathon à eux seuls. Je prends une très grande inspiration et lève mes deux pupilles, ma position étant aussi raide qu’un piquet. Ce qui ressemble à une porte s'urgit de nulle part, car je suis sûre qu’il y a encore quelques instants elle n’y était pas. Il y a quelque chose qui ne va absolument pas avec cet endroit. Prise de sueurs froides, mes jambes avancent d’elles-mêmes, comme poussées par le vent. On dirait une version plus chanceuse des films d’horreur, ce moment où la porte est fermée et que la pauvre jeune femme essaye désespérément déchapper au tueur qui lui court après, mais sans chance de réussite. Je suis si heureuse qu’elle ne soit pas fermée, le ciel a sûrement dû voir ma détresse d’en haut et est venu à mon secours en m’offrant cet échappatoire sur un beau plateau d’argent. Mais, d'ailleurs comment je sais qu'elle n'est pas fermée ? Elle peut très bien l'être, rien ne l'en empêche ..

Mitigée, je pose alors ma main tremblante sur la poignée et exerce une pression pour l'ouvrir, mais ma main trop moite ne fait que glisser. Je l’essuie à contrecoeur sur ma belle robe blanche, mais si cette action peut me permettre de m’échapper, alors tant pis je la donnerai à laver une fois rentrée à la maison. D’ailleurs, je ne sais même pas combien de temps s'est écoulé depuis que je suis enfermée ici ... Si ça se trouve, on essaye de me retrouver, ou pire on pense que je suis morte, alors que je suis juste coincée dans ce trou à rat, la poisse. Tout ce dont je me souviens, c’est d’être aller chercher mon livre sur les fourmis que j’avais oublié de rendre à la bibliothéque, puis plus rien, comme si on m’avait effacé le reste de ma mémoire … Je secoue la tête puis me pince les joues pour que mes idées se remettent en place. Effectivement ce n’est ni le moment d'y penser, ni l'endroit, pour en parler, pour le moment concentre-toi. J'avance ma main vers la poignée de cette grande porte noire qui n'inspire pas vraiment confiance. J'y pose ma main essuyée de toute sueur, tourne la poignée à droite et miracle elle s’ouvre. Je n’aurais jamais pensé être aussi heureuse qu’une porte s’ouvre, mais si seulement ce qu’il y avait de l’autre côté était également d’une joie immense alors j’en serais comblée ...

Je l'ai entendu, mon nom de ta bouche atrocement délicieuse, mais si maudite.

"ARISU .."

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