Chapitre 5 || Vérités salées

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|| CORRECTION ET MISE EN PAGE EN COURS||

— Syl' ?

— Eul' ?

— Toute vérité est bonne à dire, pas vrai ?

Je fronce les sourcils, décontenancé. Je ne sais pas ce qui lui passe encore par la tête, mais elle me semble soucieuse. Je marque une pause avant de répondre : j'ai l'impression qu'elle cherche à me dire quelque chose, mais qu'elle a besoin d'être rassurée pour le faire. Je crois que j'ai toujours su trouver les bons mots avec elle, parce que je la connais par cœur, mais je n'aime pas la voir inquiète, même quand ce n'est rien de grave.

— Tu me prends par surprise, là, mais ma réponse est clairement oui. L'important, c'est pas tant c'que t'avoues mais comment tu l'fais. Qu'est-c'qui t'peine comme ça ?

Elle essaye de me répondre, je le vois ben, mais rien ne lui vient. Les minutes s'égrènent alors que nous regardons les blés du champ d'en face se mouvoir au gré du vent, tous les deux perchés à l'entrée de notre cabane dans l'arbre, épaule contre épaule.

— Tu peux tout m'confier, t'sais, hein ?

Plus sa réponse tarde à venir, et plus je suis inquiet : elle n'avait jamais marqué d'hésitation lorsque je lui posais cette question, jusqu'à présent. J'ai peur : commence-t-elle à douter de mon amour inconditionnel pour elle ?

Elle plisse le nez en se frottant l'oreille, et je devine que c'est autre chose qui la tracasse. Elle est troublée par ma question, comme si j'étais fou de douter de sa confiance entière envers moi. À plusieurs reprises, elle ouvre la bouche puis la referme sans qu'aucun son ne daigne en sortir. Enfin, elle parvient à trouver ses mots.

— Sylvestre... J'ai cassé le coquetier que papy Eugène-Eude t'avait offert pour tes sept ans. Je suis vraiment, vraiment, vraiment, vraiment, vraiment, infiniment désolée ! Je n'ai pas fait exprès, pardonne-moi ! C'est pour ça que tu le cherches partout depuis presque une semaine !

J'éclate de rire. Je tenais énormément à ce coquetier, seul souvenir de mon grand-père, mais je tiens bien plus à Eulalie qu'à un objet, quelle que soit sa valeur. Oui, papy Eugène-Eude est mort et il me manque souvent, mais je ne peux rien y changer, alors qu'Eulalie est là, bien en vie, juste à côté de moi, ici et maintenant !

— Eul' ! Pleure pas comme ça, c'est rien... T'as pas fait exprès, tu l'as dit toi-même ! Détends-toi, je ne suis pas en colère, d'accord ? Et puis tu sais bien que je suis incapable de t'en vouloir pour quoi que ce soit, hein !

Elle rougit, honteuse, et m'embrasse sur la joue, les yeux embués de larmes. Puis elle pose sa tête doucement contre mon épaule. Nous restons ainsi jusqu'à la nuit fraîchement tombée. J'attendais qu'elle se réveille, et c'est ce qu'elle finit par faire, parcourue de frissons malgré sa veste en jean.

— Tiens, j'ai oublié de te donner ça, souffle-t-elle, la voix rendue rauque par le sommeil.

Elle me tend délicatement un morceau de journal froissé. À l'intérieur, elle avait soigneusement emballé le coquetier de papy Eugène-Eude, minutieusement réparé par ses soins. Il ressemble désormais a une étrange mosaïque qui me fait curieusement penser à son pot à crayons, mais je le trouve bien plus magnifique depuis qu'il est passé par ses mains. Il ne contient plus seulement l'âme étriquée et loufoque de papy Eugène-Eude mais aussi celle d'Eulalie, avec toute sa douceur et sa délicatesse.

— Salut, bro' ! Bien dormi ? demande Aurélien avec un sourire doux qui tente de voilà sa tristesse et son inquiétude.

Je ne réponds pas, car je n'en ai pas la capacité : cela fait en effet de longues minutes que je bloque sur le coquetier neuf sur lequel siège piteusement mon œuf à la coque. Le jour où Eulalie m'a avoué sa maladresse me hante. Si j'avais su que six semaines, deux jours, neuf heures et trente-six minutes plus tard, elle pourrait dans d'atroces souffrances, je n'aurais pas réagi avec autant de légèreté, à lui rire au nez. J'aurais pris le véritable problème à la source et l'aurait profondément endigué.

Je suis perdu. À ce moment x, ce putain de coquetier était tout sauf important, et maintenant, il est la seule partie d'Eulalie que je puisse encore toucher ou regarder. Et je dois avouer que je ne comprends plus si je veux m'éloigner de tout ce qui me rappelle ma petite sœur ou si je veux m'y accrocher comme à une bouée de sauvetage.

Je ne sais pas s'il reste quelqu'un à sauver, mais j'ai peur de lâcher. Nos souvenirs sont condamnés à mourir avec nous deux ? Pas d'enfants à qui les transmettre ? Juste, on cessera d'exister quand tous ceux qui nous connaissaient seront morts ? Y a que moi pour parler de toi. Y a tout le monde pour s'en foutre, aussi. Ou presque. Les autres, ceux qui t'aiment, je veux dire, y savent pas parler de toi. C'est trop dur. Ils te taisent, et ça me tue. Enfin, le peu de moi qu'est pas mort avec toi.

Dimitri et Aurélien s'échangent des regards interrogateurs et inquiets. Je déglutis difficilement et, après un regard haineux en direction du coquetier, me force à répondre enfin.

— Très bien dormi, merci.

Je mentirais, moi ? Absolument ! Et alors ? Qu'est-ce que ça peut bien faire ? C'était plutôt une question con... Moi ? Bien dormir ? Alors qu'Eulalie dort d'un sommeil bien trop profond ?

Parce que oui, faut utiliser des euphémismes, pas vrai ? Parce que tout va bien. Elle dort profondément, c'est tout.

Bandes de cons.

Alors tout va bien. On répond à la question. Un peu en retard. Oui, j'ai bien dormi, merci. On dort plus. Mais on fait mine de.

Tout va bien. On demande jamais « et toi ? ». On sait que tout va mal. Mais si on demande pas, tout va bien. Vaut mieux pas demander, du coup. Et puis ça sert à rien. Oui, il a bien dormi, merci. On sait que c'est faux : on l'a entendu gémir et pleurer dans la nuit. Mais on fit mine de.

— Café ? demande Aurélien en portant sa tasse fumante à ses lèvres.

Vous voyez, c'est c'que j'disais ! Tout va bien. On propose du café. On en boit pas. Mais on fait mine de.

— Smrfff...

— Mais encore ?

— Oui, merci.

Tout va bien. Tout le monde fait mine de.

— Ok, ça arrive. Dim chéri, café ?

Dimitri, en apparences concentré sur le journal du matin, désigne sa tasse fumante de thé noir, la porte à ses lèvres, grimace, souffle dessus puis en boit enfin une gorgée. Non, du café, il en veut pas merci. Il fait pas mine de. Il a du thé noir pour tromper l'ennemi.

Aurélien me sert ma tasse, et je m'en saisis distraiement : j'entends Antonin trainer des pieds dans les escaliers. Sa tignasse de Yéti sorti d'hibernation apparaît. Il me voit. Il hésite un instant sur la dernière marche : devrait-il faire demi-tour et m'éviter ? Certainement mais il n'en fit rien, finalement.

— Bonjour Anto', café ? demande Aurélien, l'air de rien.

Il ressent parfaitement le malaise qui règne dans la pièce, comme tout le monde. Mais comme tout va bien, faut faire mine de.

— Oui, merci, répond Antonin, un vibrato dans la voix, quelque peu surpris par mon comportement passif envers lui.

J'ai beaucoup réfléchi. Je sais comment m'y prendre pour le convaincre de me parler. Et surtout pour les convaincre tous les trois de se lancer dans une vengeance glacée. Il me dira la vérité pour honorer la mémoire d'Eulalie. C'est pas possible autrement. Il l'aimait presque autant que moi. Et personne l'aime autant que moi. Aurélien est mon meilleur ami, donc il me suivra, car c'est à la vie à la mort. Et Dimitri est son compagnon, il le suivra lui, même s'il n'adhère en rien à mon plan et ne cautionne pas le choix de son chéri.

Je coupe l'herbe sous le pied d'Aurélien et tends sa tasse de café à Antonin. Il l'observe avec méfiance, comme si c'était un cadeau empoisonné. Puis il me sourit, porte la boisson brûlante à ses lèvres et boit d'une traite. Ses yeux s'arrondissent comme des soucoupes et il devient rubicond : il s'est brûlé le gosier.

Je tente de l'aider mais il me repousse, guidé par son instinct. Il se laisse approcher par Dimitri et Aurélien. Je recule, effrayé. Il me voit comme un monstre ?

Tout le monde reprend peu à peu ses esprits. Je ne suis plus dans la cuisine, et j'ai la sensation qu'une barrière invisible m'empêche d'en franchir à nouveau le seuil.

Ils me fixent tous avec étonnement. Une désolation flagrante sur le visage, Antonin avance, et c'est à mon tour de m'éloigner de lui. Il se fige. Je deviens immobile à mon tour. Nous nous observons tous tour à tour. J'ai besoin de retrouver mes esprits pour avoir les bons mots, et pour ça, je dois rester à une distance raisonnable d'eux. Je ne fais que perdre la tête, sans arrêt, et tout le monde en souffre. Tout le monde, sauf moi. Je suis trop fou pour souffrir. Enfin, pour souffrir de ça. Perdre la tête, moi, ça me fait du bien. Et des fois, ça me donne des idées de vengeance.

— Anto'...nin...

J'avais commencé par l'appeler Anto', comme avant, quand il n'avait pas peur de moi, puis je me suis ravisé. Pas après ce que je lui ai fait.

— Je suis triste de voir que tu as peur de moi, maintenant. Je découvre que je dois avoir peur de moi, du monstre que je deviens pour toi et pour mes proches. Mais tu sais, je suis vraiment désolé, et je ne recommencerai jamais. C'est juste que...

Je perds ma voix tandis que les larmes dévalent mes joues. Je reprends difficilement, d'abord dans un murmure quasi inaudible.

— J'ai besoin de comprendre. La mort de ma petite sœur n'a aucun putain de sens. J'ai cru que t'avais besoin d'être secoué pour m'aider à connaître la vérité, mais je me suis trompé. C'était moi, qu'en avais besoin. Tu les hais autant que moi, pas vrai ? J'en suis sûr. Mais toi tu sais qui ils sont. Je dois savoir qui haïr pour me venger contre les bonnes personnes. J'ai tourné ma colère contre toi et c'était injuste, mais je...

Perdu dans le flot désormais ininterrompu de mes propres paroles, je n'avais pas vu Antonin s'approcher de moi, jusqu'à pouvoir coller son index sur mes lèvres pour me contraindre au silence. Nous attendons ainsi de longues secondes, à lire dans l'âme de l'autre par les fenêtres que sont les yeux.

Puis sans un mot, fébrile, ayant lui aussi des torrents de larmes se défoulant sr son visage, il me tend son téléphone. Je le prends, dans l'incompréhension la plus totale. Je ne comprends pas ce qu'il attend de moi. La vue obstruée par mes pleurs, je m'essuie les yeux. Je remarque enfin que l'iPhone n'est pas verrouillé. Je fixe Antonin intensément, les yeux ronds comme des boules de billards et l'air interrogateur. Il ne répond pas à mes questions silencieuses, et je reporte donc mon attention sur l'écran fissuré. Il est sur une vidéo : je n'ai plus qu'à appuyer pour la lancer.

J'hésite, j'ai la nausée. Ai-je vraiment envie de voir ça ? Et si la vérité était pire que l'imagination ? Antonin n'a pas l'air de mieux vivre la mort d'Eulalie que moi, finalement, et pourtant, il a vu le contenu de cette vidéo. Mais je vis déjà le pire, pas vrai ? Alors foutu pour foutu...

J'inspire un grand coup pour me donner du courage. La qualité de la vidéo est médiocre. La main de celui qui tient le téléphone n'est pas stable. Sous mes yeux, mon Eulalie apparaît, en larmes et suppliante.

Eulalie est à genoux, dans la cour non entretenue du lycée. Ses cheveux en bataille, prisonniers de fortes bourrasques, lui fouettent tantôt le visage, remuent tantôt dans son dos. Elle tremble comme une feuille, sans sa veste en jean pour accompagner sa jolie robe blanche. Sa tenue est maculée de boue, et son visage et son corps sont couverts de bleus, de griffures et de plaies.

Pendant de longues secondes, on n'entend que le vent, et parfois le tonnerre qui gronde au loin. Eulalie frisonne et sanglote en regardant sur sa droite, l'air à la fois effrayée et épuisée par ceux qu'elle voit hors champ.

— Pourquoi vous faites ça ? leur demande-t-elle dans un souffle alors que la personne qui tient l'appareil zoome sur son visage ravagé par la violence et les pleurs.

Seuls des rires gras et des insultes lui font écho. Jamais elle ne saura, car eux-mêmes ne connaissent pas la raison de leurs agissements. Elle se tourne alors vers son nouvel interlocuteur, qui semble être celui qui filme, et son intonation change pour devenir accusatrice, même si les paroles qu'elle prononce ne le sont pas.

— S'il te plaît, arrête...

Un ricanement odieux lui répond tandis que la personne qui tient le téléphone filme un bref instant le sol en tremblant davantage. Une main parfaitement manucurée entre dans le champ et la gifle. Le coup est si fort qu'elle tourne presque sur elle-même en manquant de tomber. Sa lèvre se met à saigner. Avec un regard rempli d'incompréhension et de compassion qui la caractérise, elle porte sa main à la coupure puis regarde ses doigts rougis. Elle recommence à pleurer. Les rires reprennent de plus belle.

— Laissez-moi, implore-t-elle, désespérée.

Cette fois, la fille qui venait de la frapper entre brutalement dans le champ, de profil, son visage caché par une capuche bleu marine. Elle plaque Eulalie au sol en hurlant de rage et commence à l'étrangler.

— Tu va la fermer, ta gueule, Mademoiselle Parfaite ! Moi je suis gentille, pourquoi vous faites-ça ? Pia-pia-pia ! Tu nous emmerdes !

Du mieux qu'elle peut, Eulalie se défait de l'étreinte maléfique de la jeune fille. Celle-ci, furieuse, lui tape à plusieurs reprise la tête contre le sol. Eulalie commence à saigner du nez alors que du sang s'écoule de son crâne et se mêle à la boue.

Une pluie battante commence à tomber, alors qu'Eulalie saigne désormais de la bouche et des oreilles, s'efforçant de ne pas perdre connaissance.

— Aidez-moi les guys ! ordonne joyeusement la seule fille de la bande alors qu'elle traine difficilement le corps inanimé dans la boue.

À trois, ils portent Eulalie jusqu'à la benne à ordures de la cafétéria et la jettent à l'intérieur. En ricanant la silhouette encapuchonnée se retourne vers la personne qui filme la scène, et la gueule d'ange qui apparaît semble incapable d'être à l'origine de ce déchaînement de haine.

— Salut les guys ! Aujourd'hui, c'était le tuto sur comment se débarrasser des ordures, j'espère que vous avez aimé ! s'exclame-t-elle avec un immense sourire alors que les garçons qui l'entourent s'amusent à poser avec des regards de séducteurs devant la benne.

La vidéo s'arrête alors que tous éclatent de rire en se faisant des accolades amicales, en applaudissant et en sifflant avec fierté.

Aurélien me retire difficilement l'iPhone des mains. Je le serre tellement fort que les jointures de mes doigts sont blanches. Je n'avais même pas remarqué que Dimitri et lui s'étaient placés derrière moi pour regarder la vidéo. Il peine à me le prendre, mais je suis envahi par les images du supplice d'Eulalie et ne réalise pas vraiment ce qu'il est en train de faire.

Lorsque mes mains se retrouvent libres, je me sens vide de l'intérieur. Ce n'est pas seulement le visage d'Eulalie que l'on me vole, mais aussi la vérité.

— Qu'est-c'que tu fais ? m'indigné-je. Je veux la revoir ! Laisse-la-moi ! Laisse-la-moi !

— Bro', non, tu... tu t'fais du mal...

— Laisse-la-moi ! hurlé-je, en larmes et tremblant, le visage rubicond et le point brandit, mâchoires serrées. C'est qui cette pute ? Rends-la-moi ! C'est ma seule piste ! Rends-la-moi !

J'agrippe Aurélien par les épaules et le secoue comme un prunier, mais il ne cède pas. Il lance le téléphone à Dimitri, qui l'attrape de justesse au vol. Pendant plusieurs minutes, je me trouve à lui courir après autour de la table en criant. Alors qu'il le relance une nouvelle fois en direction d'Aurélien, Antonin, rubicond, hurle pour se faire entendre. Aurélien et Dimitri se figent, et je sauve in-extremis le téléphone d'une mort certaine alors qu'il s'apprête à s'écraser sur le sol.

— OOOOOOOH ! Je vais devoir hurler longtemps comme ça ? Putain ! C'est mon phone, je choisis ce que j'en fais, ok ?! Je l'ai donné à Syl', je l'ai donné à Syl', c'est clair ?! s'énerve Antonin en lançant un regard glacial à son frère.

Un silence perturbant pèse désormais sur la pièce, et je réalise que j'ai franchi l'infranchissable seuil de la cuisine pour Eulalie. Elle a encore trouvé le moyen de tous nous réunir, même morte. Grâce au téléphone, elle m'a attiré comme un aimant.

— Merci Antonin, je...

— Stop. Je te demande une chose en retour.

Je frisonne. Va-t-il me demander l'impossible ? de ne pas aller trop loin dans ma vengeance ? d'essayer de comprendre ceux qui lui ont fait ça ?

De la main, tout en surveillant son frère et Dimitri du coin de l'œil, il me fait signe d'approcher.

Ce qu'il me souffle à l'oreille me glace le sang. Je me recule pour voir son visage : il est parfaitement sérieux. Je fais oui de la tête. Je sais que je tiendrai ma promesse. En tout cas pour ce qui est de la première moitié du plan... pour la seconde, je compte bien le faire changer d'avis !

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