68. En attendant Julia

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Eh bien, puisque vous êtes tous (ou presque) gourmands, nous passons donc à deux chapitres par jour. J'essaierai d'en publier un le matin et un à l'heure habituelle. Faut juste que je pense à celui du matin, et mon matin n'est pas trop matinal :p

Bonne lecture !

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Arthur

Le soleil se lève de plus en plus tôt mais mon corps s’adapte et je me réveille chaque jour dès que ses rayons viennent éclairer nos tentes. Ces réveils matinaux me laissent le temps de paresser un peu avant de me lancer dans la frénésie des journées qui s’enchaînent sans laisser de temps de répit ou de repos. Les seules autres pauses que je m’autorise, c’est quand je suis avec Lila et que je profite de petits moments où je m’imagine comme un père avec sa fille. J’ai envoyé une requête officielle au service consulaire français en Silvanie, mais je n’ai reçu aucune réponse. Ils sont tous en exil dans les pays voisins ou en France, je doute que le dossier avance vite. Pour l’instant, on a encore un peu de temps, mais si ça traîne trop, il faudra que je prenne d’autres moyens pour parvenir à faire venir la petite Silvanienne avec moi en France.

Voyant qu’il est encore tôt et que Lila dort toujours paisiblement à côté de moi, je décide d’en profiter pour aller prendre une douche. C’est rare d’avoir de l’eau réellement chaude et on est tous heureux quand elle est tiède. Je prends le petit chemin qui mène au bâtiment principal sous le chant des oiseaux. Quand je marche comme ça, dans cette ambiance bucolique, j’ai l’impression d’être en vacances dans le plus beau pays du monde. La guerre semble si loin. Et pourtant, les nouvelles ne sont pas bonnes. Le Général Ankhov a prévu une allocution ce soir ou demain, ça ne présage rien de bon.

Quand l’eau chaude se met à couler le long de mon dos, je ferme les yeux et me remémore une autre douche, lors de mon séjour en France. J’étais nu et tout à coup, j’ai senti les tétons de Julia se presser contre mon dos et ses mains se saisir de mes fesses pour les pincer gentiment. J’ai sursauté et me suis retourné pour protester, mais Julia ne m’en a pas laissé le temps. Elle m’a plaqué contre le mur de la douche en branlant vigoureusement ma verge qui s’est tendue rapidement sous ses caresses. Sa bouche s’est emparée de la mienne et je l’ai saisie par ses fesses pour la soulever dans mes bras et la positionner au-dessus de ma queue dressée.

A l’évocation de ce souvenir, mon corps réagit immédiatement et je me mets à bander. Je frotte mon sexe lentement en passant ma main sur toute la longueur et en rêvant que c’est l’intimité de Julia qui enserre ma queue. J’accélère progressivement mes caresses en me souvenant comment la tigresse m’a chevauché sous la douche, gourmande et pressée de jouir, ravie de m’utiliser comme une puissante machine à orgasme. Notre étreinte a été comme toutes les autres, passionnée et intense, mais avec une touche de sauvagerie contenue pas inhabituelle quand Julia se laisse aller à ses pulsions.

Je m’appuie contre la paroi de la douche et je ne retiens pas un gémissement lorsque mon sexe se tend sous l’effet de la pression de mes doigts et expulse sous le filet d’eau de puissants jets de sperme qui vont disparaître à mes pieds. Julia a un effet dingue sur moi, même quand elle n’est présente que dans mes rêves. Jamais je n’ai aimé une femme à ce point-là. J’ai tellement hâte que le convoi arrive. Je sais qu’ils sont en train d’atterrir et je suis impatient de la retrouver même si cela ne fait pas si longtemps que ça que nous nous sommes quittés. J’ai malgré tout toujours cette impression que ça fait une éternité.

Je me sèche et me rhabille avant de sortir et de tomber sur Nathalie qui est en train de se dévêtir pour se laver. Je ne peux empêcher mes yeux de se poser sur la peau nue de la jeune femme, mais je la trouve fade et sans relief par rapport au corps de Julia qui me provoque tant d’émotions et de sensations.

- Tu viens, Beau Barbu ? La douche à deux, c’est mieux, non ? me lance-t-elle alors qu’elle entre dans sa cabine, nue comme au premier jour.

Je me rapproche et la vois qui sourit en grand, pensant que je vais la rejoindre et céder enfin à ses avances. Mais lorsque je referme la porte sur elle un peu brusquement, elle émet un juron.

- Désolé, j’ai déjà pris ma douche, Nathalie, et franchement, même en vrai, tu ne rivalises pas avec les charmes rêvés de Julia. Alors, abandonne, d’accord ?

- J’en ai entendu parler, de ses charmes oui. Y en a pas mal qui les ont salis, quand même. Mais comme tu veux, Beau Barbu. Si un jour ça te dit de faire autre chose que jouir en solo sous ta douche, ma porte te sera toujours ouverte.

Je ne réponds même pas et éclate de rire avant de partir, toujours amusé à l’idée qu’elle puisse encore y croire. Au moins, elle n’abandonne pas facilement, elle a ça pour elle en plus de son joli petit cul.

Je me rends ensuite dans la salle des opérations où je retrouve Snow en train de discuter en vidéo avec Justine. Il n’a vraiment pas l’air content et je le laisse terminer en m’installant à l’écart pour ne pas le déranger. Quand il me rejoint, il a la tête des mauvais jours.

- Elle ne vient plus, c’est ça ? lui demandé-je.

- Non, l’ONG ne veut pas envoyer de personnes supplémentaires. Fait chier, bougonne-t-il en se laissant tomber sur la chaise en face de moi.

- Pas étonnant, ils ont déjà râlé quand je suis revenu, mais Justine n’a pas le même pouvoir que moi quand il s’agit de forcer la main au Grand Manitou.

- Et tu peux rien faire pour qu’elle vienne ? Elle veut revenir. Enfin, soupire-t-il en se passant la main sur le visage. C’est sans doute mieux comme ça. Ça pue ici, c’est toi qui es con d’être revenu.

- Je ne voulais pas manquer le retour de Julia dans quelques heures ! Tu peux comprendre, non ? En tous cas, je vais te dire deux choses : Un, ce n’est pas une bonne idée que Justine vienne se mettre en danger ici, et deux, tu as de la chance et je crois que tu lui as vraiment tapé dans l’œil si elle ne t’a pas oublié dès qu’elle est rentrée. Elle a même rompu avec son ex-copine pour toi. Bref, soyez patients !

- Patient ? C’est pas ma qualité première. Et puis, on en parle de ton état après le départ de Julia, sérieux ? Niveau patience, c’est pas toi qui vas me donner des cours.

- Ouais, je sais. Fais sauter le palais présidentiel, comme ça on retourne tous les deux en France avec nos femmes ! Ça te va comme plan ?

- Si seulement c’était si simple, ricane-t-il avant de soupirer. Putain, c’est vraiment la poisse d’être amoureux. Pas mon truc, définitivement.

- On fait ça bien, il me semble. Et puis, au moins, ça t’évite de mettre tes sales mains sur ma sœur. Tu la mates beaucoup pour un mec maqué, je trouve !

- Oh ça va, on s’amuse. Il ne s’est rien passé avec elle, je te le promets. Juste du flirt. Elle est prête à partir ?

- Oui, demain, avec les blessés, mais avant ça, c’est soirée avec Julia ! J’ai vraiment trop hâte de la revoir. J’ai de la chance, elles s’entendent bien toutes les deux.

- Je vais avoir besoin de Julia un peu, avant de te la laisser pour la soirée. Tu vas survivre ?

- Je ne peux pas te refuser ça ! Mais pas trop long, hein ?

- On verra ça. Pour le boulot et ensuite pour un verre. Une fois qu’elle sera bourrée, je te la renvoie.

Parfait, une Julia bourrée, ça promet pour la soirée. Envolée, la petite culotte, rejeté le treillis, si elle me revient complètement saoule, ça va être soirée sexe et plaisir ! Nous discutons ensuite de l’organisation du camp et des missions à entreprendre avec les nouvelles troupes qui arrivent jusqu’à ce qu’un coup de feu éclate à l’entrée du camp. Snow et moi nous précipitons pour voir de quoi il retourne, mais ce n’est que le convoi des renforts qui arrive et qui a signalé son arrivée par ce coup de feu. Les camions entrent enfin après avoir passé les contrôles de l’armée silvanienne et viennent se garer devant le bâtiment principal où nous sommes. Lila est venue nous rejoindre et je l’ai prise dans mes bras afin de lui donner une meilleure vue pour l’aider à trouver Julia plus rapidement quand elle va descendre.

Les soldats commencent à débarquer et je reconnais plusieurs têtes de l’unité présente il y a trois mois. Le premier qui m’apostrophe de loin, toujours avec le même air bête et méchant, c’est Collins.

- Tiens, le rêveur, tu ne t’es toujours pas fait buter ? Tu t’es caché derrière une vache pour éviter de te faire voir par tous ceux que tu énerves ?

- Eh Collins, calme-toi ou je te mets de latrines tout de suite. On sait tous que tu adores faire ça ! lui lance Snow, bon enfant, pour le calmer tout de suite néanmoins.

D’autres continuent à descendre et je suis surpris de ne pas avoir encore réussi à apercevoir Julia qui doit être restée quelque part à gérer un problème.

- Bonjour Arthur, me revoilà !

Je me tourne vers le soldat qui vient de m’interpeller. C’est Morin qui est revenu ! Je n’en reviens pas.

- Florent ! Tu es revenu ! Toi au moins, tu n’as peur de rien ! Julia m’avait caché que tu faisais partie de son équipe.

- Ça s’est décidé au dernier moment. De ce que j’ai compris, nos supérieurs n’étaient pas très chauds, mais la Lieutenant les a convaincus.

- Eh bien, je suis content de te revoir. Tu crois qu’ils vont te laisser reprendre ta place aux communications ou pour l’instant, tu es juste sur le terrain ?

- Terrain pour le moment, je remplace Snow dans l’équipe de Vidal.

- Parfait, elle est où la Lieutenant d’ailleurs ? Elle veut me faire une surprise ? Elle se cache derrière un camion ?

- Non, elle est retenue à la base, elle n’arrivera qu’en fin de journée, ou demain, je sais pas trop. Je pensais qu’elle avait eu le temps de prévenir Snow, mais apparemment pas, désolé.

- Quoi ? Elle n’est pas là ? Mais… Snow, fais quelque chose !

- Et tu veux que je fasse quoi, Zrinkak ? Que j’aille la chercher à dos de vache ? Sois patient, voyons, rit-il, moqueur, en me faisant un clin d'œil.

Je réalise à quel point mon impatience est grotesque et ris de bon cœur avec lui. Tant pis pour ce soir et mes rêves de culottes disparues. Je patienterai jusqu’à demain, ce n’est pas si terrible que ça, une soirée de plus à attendre. Il suffit de reporter le programme prévu pour ce soir à demain, et à nous les folies coquines !

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