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 Eléonore n’avait pas menti. Sa maison n’était pas aussi confortable, spacieuse ou encore jolie que celle de Fanny, mais Laïka s’y sentait bien. La cheminée suspendue au centre de la pièce permettait d’éclairer la seule et unique pièce. Elle ressemblait à celle d’Henry, un peu plus grande et plus décorée. Eléonore avait aménagé une double couverture près de sa couche, un coussin improvisé et des vêtements de rechange pour que son invité se sente à l’aise. Laïka s’était alors allongée, ses yeux pleurant de fatigue, regardant cette femme s’installer pour dormir.

 — Donc tout le monde a un félin.

 — Oui.

 — Mais le mien a disparu… ou est mort.

 — Non, Laïka je peux t’assurer qu’il n’est pas mort.

Eléonore s’était placée face à elle et elles se regardaient. L’une le regard plein de compassion, l’autre remplie de désarroi.

 — Je n’arrive pas à… commença Laïka, enregistrer qu’Alex est…

 — C’est normal.

 — Pourquoi il devrait être mort ? Pourquoi je n’ai aucun souvenir et pourquoi…

Elle ne termina pas sa phrase.

 — Vas-y, tu peux me poser toutes les questions qui te traversent l’esprit, ou tu peux rester silencieuse. Si tu veux que je parle jusqu’au matin je suis partante et si tu veux pleurer ne te retiens pas.

Alors une larme coula et vint s’écraser sur le tissu.

 — Qu’est-ce qu’il s’est passé ?

 — Dans la forêt de Fenx, à l’ouest d’ici, ton frère s’est …

 — Arrête.

Eléonore ne rajouta rien concernant l’accident.

 — Et moi, demanda Laïka quand elle eut repris son souffle. Qu’est-ce qu’il m’est arrivé ?

 — On ne sait pas.

Laïka regarda Eléonore.

 — Je croyais que j’avais été attaqué par une bête.

 — C’est ce qu’on a supposé. C’est un couple qui t’a trouvé à la Rencontre. A première vue on a cru que tu avais glissé sur la neige et que tu t’étais fracassée le crâne contre une pierre, morte sur le coup, mais tu as survécu. Les médecins ont donc fait vite, ce qui a affecté la scène de ton accident. C’est en voyant ton corps qu’ils en ont déduit que tu avais été attaqué par une bête sauvage et ton dreïn introuvable n’a pas pu nous aider.

Laïka s’assit et toucha sa cicatrice.

 — Henry a dit qu’on pouvait communiquer avec notre dréïn.

 — Oui.

 — Je devrais donc être en mesure de le trouver ?

Eléonore se releva à son tour.

 — Ce n’est pas aussi simple que ça. Du moins, pour nous oui mais peut-être pas pour toi.

 — Pourquoi ?

 — Tu vois, les Dreïn ne sont pas des créatures comme les autres. Leur existence est liée à la nôtre, mais seulement après la cérémonie de Reconnaissance.

Laïka écoutait attentivement.

 — Cette cérémonie lie un humain âgé d’environ treize à son dreïn.

 — Vous… pardon, reprit Laïka en voyant le sourcil relevé de la gardienne. Tu veux dire que puisque mes souvenirs remontent à mes treize ans…

 — Tes souvenirs remontent au crash de l’avion. Tu n’as eu ton dreïn qu’un an après, soit à tes quatorze ans. Il se peut donc que n’éprouves pas encore le besoin d’être liée.

Laïka baissa la tête, perdue dans ses pensées qui se bousculaient.

 — Je sais qu’Antoine envoie régulièrement Kalan partir à sa recherche. Mais le meilleur moyen de le retrouver est de te remettre sur pied.

 — Antoine… Henry n’a pas pris le temps de répondre à ma question concernant Antoine.

 — Si je peux y répondre, je le ferai volontiers.


 Elle s’installa en tailleur, face à Eléonore.

 — Il m’a dit qu’Antoine a eu l’approbation de… je sais plus qui et je sais plus qui…

 — Rül et Ruthem.

 — Oui. Mais comment tout le monde peut accepter un chef aussi jeune et d’ailleurs comment en huit ans, des traditions peuvent s’installer ? J’ai l’impression que tout le monde est là depuis des décennies.

Eléonore inspira, cachant un bâillement.

 — Pour les traditions, la plupart vienne de la Famille de Dema, on les a acceptés puisqu’ils ont fait tant pour nous. Ils étaient des voyageurs, parcourant de part et d’autre les Terres du Haut, mais pour nous ils se sont installés, se sont occupés de nous, nous ont tout appris… de ce fait on a été reconnaissant et on a tourné la page sur notre passé.

 — Pourquoi ?

 — Parce que c’était douloureux. Tu ne te souviens pas du crash, ni de l’année qui a suivi. On était comme des lions dans une cage, une bombe à retardement. Il y a eu des choses horribles durant cette première année. Et puisqu’on ne pouvait pas revenir en arrière on a décidé d’oublier.

Elle la regarda un instant et Laïka hocha de la tête.

 — Notre arrivée sur l’Île est compliquée, je sais qu’on a décollé et à peine une quinzaine de minutes plus tard les turbulences ont commencé. Mais pour le reste de l’histoire, pour l’instant, tu as juste besoin de savoir que c’était l’enfer.

 — D’accord, et pour en revenir à Antoine….

Eléonore resta silencieuse un moment, puis son visage triste afficha lentement un sourire.

 — Concernant Antoine, il est jeune, certes, il n’a pas non plus l’expérience des chefs de la famille de Dema. Mais il est dévoué à son peuple et c’est ce qui nous importe.




 Antoine n’arrivait pas à rester tranquille. Il faisait les cent pas dans sa chambre et avait l’impression d’étouffer. Henry lui avait communiqué à travers leur dreïn que Laïka était désormais au courant de l’existence de ces créatures.

 - Qu’est-ce qu’elle a dit ?

 - Elle est perturbée mais je ne pense pas qu’elle a encore tout compris. Eléonore l’a emmenée avec elle.

 - Pour faire quoi ?

 - Parler, se soulager des questions qui la hantent et dormir.

 - Quels genres de questions ? Elle se rappelle quelque chose ?

 - Je ne sais pas et je ne pense pas. Mais on sait tous les deux qu’Eléonore saura s’occuper d’elle.

Antoine envoya son poing contre le mur.

 — Respire, respire. Tout va bien. Il serra sa poitrine. Il faut que tu dormes Antoine.

Il se retourna, sur la table de chevet il y avait un petit sac en toile. Tremblant, il plongea sa main pour en ressortir une poignée de fins grains qu’il avala, manquant de s’étouffer. Puis il s’allongea.

 — Dors, elle ne souvient pas… Tout ira bien….

Et il s’endormit.




« Dans les plus sombres forêts, lorsque le soleil éblouit leurs feuilles. Dans le silence absolu, lorsque la nature produit une parfaite cacophonie. Au sommet des montagnes, dans les profondeurs des grottes, au milieu des arbres, noyé dans les lacs. L’animal aux mille visages se pavane sur ses terres réclamant son dû. Il a droit sur tout et n’est prisonnier de rien. Quiconque posera le pied chez lui devra faire attention, car une fois qu’il vous prend en chasse, il se jouera de vous tant que vous ne serez pas mort. »





Pourquoi il aurait fait ça ?! Antoine comment tu as pu nous faire ça !

 Dans un sursaut, Antoine se releva en sueur.

 — Laïka… échappa-t-il.

 — Elle va bien.

Il sursauta de nouveau en voyant dans le noir Pame tenant une bougie devant lui.

 — Qu’est-ce que…

 — Je comptais te réveiller. dit-elle pour justifier sa présence. Ils se préparent pour le départ.

La main sur sa poitrine, essayant de calmer son cœur, Antoine râla.

 — Fais du bruit la prochaine fois.

 — Désolée.

Antoine tourna la tête à droite comme à gauche, cherchant une chose inexistante. Pame lui tendit un tissu qu’il prit pour s’essuyer le front. Elle posa la bougie sur la table de chevet à côté du sac en tissu vide.

 — Tu en as pris combien ces derniers jours ?

 — Il fallait que je sois en forme pour la fête. fit-il le ton amer. Tu peux y aller.

 — Sil et Alia souhaitent te voir.

Antoine claqua sa langue contre son palais.

 — Attends que j’aie fini de me préparer et fais-les venir.



 Alia, troisième génération après Dema, et Sil l’ombre de Dema rentrèrent suivit de Pame qui se dirigea vers la cuisine pour les laisser tranquille. Antoine qui était assis à la table se leva pour les saluer en baissant respectueusement la tête.

 — Tu as une jolie mine, tu as dû bien dormir ? fit Sil joviale avant de venir s’assoir à sa droite.

Antoine esquissa un sourire forcé en regardant le visage de la brûlée.

 — On est venu te parler de Laïka. annonça Alia.

L’hôte lui montra une chaise face à lui.

 — Ces six derniers jours on a pu échanger avec elle, on l’a observé chacun de notre cotés et puis on s’est réuni hier pour faire un point.

 — Quand elle dit ‘on’, reprit Sil, elle parle de Dema, moi, elle, Ismaël, Fanny, Bertille, Noür, Eléonore et même Ate*.

Alia remercia Sil d’un signe de tête puis poursuivi.

 — On a pu observer aucun trauma durant ces jours-là, elle n’a aucune difficulté à parler, à se déplacer, à manger, il semble qu’elle dorme mal mais cela est dû à un changement d’environnement. Laïka est enjouée, innocente, naïve et je dirais même crédule. Le fait d’avoir entendu les contes, mythes et les histoires du passé, avoir vu toutes les choses qui devraient être son quotidien, ou encore savoir que son dreïn est manquant n’a eu aucun impact sur elle pour lui faire retrouver la mémoire. Il est encore trop tôt pour en être assuré, après tout cela ne fait qu’une dizaine de jours depuis son réveil, mais on en est venu…

 — The past has gone, la coupa Sil qui avait perdu patience. Son passé s’est envolé tel de la fumée.

Alia bougea légèrement dans son fauteuil pour exprimer son mécontentement. Antoine se tourna alors vers Sil, une main au menton.

 — Tu ne penses pas qu’il y ait un retour possible ? Comme le dit Alia, cela ne fait que très peu de jours donc…

 — J’ai parlé de fumée. Tu as déjà vu de la fumée redevenir du bois ? Je ne sais pas si c’est son traumatisme au crâne ou un mécanisme d’auto-défense pour oublier l’incident d’Alex, mais pour ma part elle ne retrouvera pas ses souvenirs.

Le chef se tourna vers la descendante de Dema qui acquiesça malgré elle.

 — Et c’est une bonne chose.

Antoine serra la mâchoire, de ses deux yeux – blanc et marron – Sil le fixait.

 — La mort d’Alex n’a été que la goutte d’eau qui a fait déborder le vase.

Antoine resta immobile devant cette femme atypique jusqu’à ce que Pame ne sorte des cuisines pour leur apporter du thé.

 — Merci mais non merci, lui répondit Sil en se levant. On a de la route.




 Ils s’étaient tous rendu aux abords des plaines de Cona pour les aurevoirs. Sur la colline, les deux villages réunis s’enlaçaient, le sourire et les larmes aux yeux, sachant qu’ils ne se reverraient pas avant le Rassemblement du printemps.

Laïka regardait la scène à l’écart aux côtés d’Henry. Sil était venu la voir un moment.

 — Si tu as besoin de quoi que ce soit, je serais disponible pour te répondre. Quelle que soit ta question. Mais n’oublie pas the hidden truth, lui avait-elle dit, remuer le passé n’est pas toujours bon.

Perturbée par cette dernière phrase, Henry lui avait dit que c’était Sil.

 — Elle aime être mystérieuse.

 — Et the hidden truth… qu’est-ce qu’elle a voulu dire ?

 — Ce n’est rien, c’est Sil.

Mais derrière cette réponse, Laïka voyait que son ami, gêné, lui cachait quelque chose.



 Les derniers voyageyrs s'étaient engouffrés dans la forêt de Fenx* et on retournait désormais au village.  Antoine fixait toujours la forêt bleue gelé par le froid. En cette matinée, le ciel était recouvert de nuages blanc et un petit vent frais venait piquait son visage gercé. Il se retourna et vit qu’Eléonore le surveillait. Il resta figé, seul sur le petit talus blanc que cette femme gravit.

 — Ça y est. Tu peux relâcher tes épaules, ils sont partis.

Il garda pourtant sa position droite, les mains derrière le dos, un léger sourire au coin des yeux.

 — Pourquoi je serais tendu ? Ils sont de la famille. 

 — Justement, tu veux leur montrer que tu gère correctement la tribu et qu’ils n’ont pas à s’inquiéter.

 — C’est mauvais pour moi, fit Antoine le sourire aux lèvres en baissant la tête, tu nous connais trop bien.

 — Quand tu dis ‘nous’, tu fais référence à Laïka n’est-ce pas ?

 — J’ai entendu de Sil qu’elle ne retrouverait pas sa mémoire.

 — Oui, et je fais partie de ceux qui ne veulent pas qu’elle retrouve ses souvenirs.

Eléonore avait détourné les yeux et observait ce paysage enneigé.

 — Certains le voit comme une malchance, mais elle a pu effacer toutes ces blessures que nous avons accumulé avec le temps.

Elle se tourna vers Antoine.

 — Elle sait qu’en dépit des coutumes de Dema, tu avais fait d’Alex un chef au même titre que toi. Eléonore s’approcha d’Antoine et lui attrapa les mains. Laïka t’attend tu sais ?

Il fronça les sourcils.

 — Elle attend que tu l’acceptes de nouveau, non pas en tant que chef de ce village mais comme son grand-frère. Tu la fuis depuis cinq jours et elle le sens. Elle s’inquiète pour toi.

Antoine échappa un sourire, les larmes aux yeux, il fixa ses mains prises dans celles gantés d’Eléonore. En sa présence, il avait toujours l’impression de redevenir un enfant.

 — Oui, c’est la Laïka que je connais. Elle s’est fracassé le crâne, n’a plus de souvenir mais s’inquiète pour les autres.

 — Pour toi. fit Eléonore le regard plein de compassion. Elle s’inquiète pour toi. Tu devrais aller la voir, parler avec elle. Ça lui ferait autant de bien qu’à toi.

 — Je vais bien, répondit-il pour la rassurer.

 — Ce n’est pas ce que disent tes yeux.

Il la regarda, la respiration calme et les épaules détendu.

 — C’est à cause de ça que je n’arrive jamais à te sanctionner.

Eléonore étira ses lèvres bleutées par le froid.

 — Menteur, tu fais appel à Laure pour cela.



 Antoine avait congédié Pame. La cheminée allumée, assis devant sa table ronde, il regardait la petite boite remplie de vieux carnets qu’il avait sorti de son placard.

Il avait réfléchi toute la journée et en ce lendemain de fête, personne n’était venu l’ennuyer. Il se releva et attrapa la première couverture en cuir rouge. Sur la première page de ce fin livre, écrit au crayon de charbon, il pouvait y lire :

Carnet de bord n°12 – Alexander R.



 Résolu, Antoine sorti le pas assuré et se rendit chez Eléonore. Mais son courage disparu soudainement devant la porte. Les mains moites, la goutte au front, le cœur tambourinant dans sa poitrine il s’annonça et trouva Laïka en tailleur sur la couchette, feuilletant un livre, une bougie à ses côtés.

 — Eléonore est partie.

 — Je sais, elle m’a dit que tu venais squatter ici encore une nuit.

Elle hocha de la tête.

 — C’est elle qui a insisté pour que je reste une dernière fois.

 — C’est bien.

Ils se trouvèrent gênés par ce silence.

 — Tu lis quoi ?

 — J’ai vu que Maxime a renseigné les tâches et les habitudes du village… Je voulais en apprendre un peu plus.

 — Et… ça ne t’a rien rappeler.

Laïka se contenta d’abaisser la tête.

 — Je suis désolé, je n’aurais pas dû parler de ça.

Laïka posa le livre à côté et se leva. Elle avança jusqu’à Antoine. Il la dépassait d’une tête et demi et elle en sourit.

 — Eléonore m’a raconté quelques trucs sur Alex. Il était chef avec toi.

Antoine détourna son regard.

 — J’ai perdu mon frère, mais toi du jour au lendemain, tu n’as plus eu ton meilleur ami, ton frère, ton allié…

Elle le serra contre elle. Il n’avait pas retiré son manteau et elle sentie au niveau de son rein quelque chose de dure.

 — Qu’est-ce…

 — C’est pour toi.

Il l’écarta de lui et plongea sa main pour en ressortir un livre à la couverture rouge cuire.

 — C’est le journal d’Alex. Les yeux de Laïka brillèrent. Il avait l’habitude d’écrire des petits carnets de bord, mais je me suis dit que tu préférerais lire son journal. Bon ce n’est pas un roman à l’eau de rose, ni un récit fantastique, quoi que… Mais étant donné qu’il s’est amusé à faire des dessins sur quelque pages ça pourrait…

 — Des dessins ?

 — Oui. Je te le laisse.

Laïka le prit délicatement entre ses mains mais Antoine n’avait pas lâché.

 — Quoi qu’il arrive, je serais toujours là pour toi et si jamais… si jamais des souvenirs te reviennent. Est-ce que je pourrais être le premier avertis ?

Le sourire aux lèvres, les larmes aux yeux, Laïka hocha de la tête.



 Antoine était rentré chez lui, une boule au ventre. Peu de temps après Henry était venu frapper à sa porte.

 — J’ai vu que tu t’étais rendu chez Eléonore. T’as parlé à Laïka.

 — Alors comme ça on m’espionne.

Henry échappa un sourire.

 — Eléonore est aussi venu me parler concernant Laïka, elle ne retrouvera pas ses souvenirs.

Antoine lui répondit négativement. Henry n’avait pas retiré son manteau hivernal et avança vers son ami qui était installé sur son fauteuil. De nombreux carnets ouvert sur la table.

 — Tiens, c’est Laïka ça. fit-il en pointant du doigts le dessin.

 — Non, c’était Alex qui gribouillait sur la plupart de ses notes, et t’imagines même pas l’état du journal que je viens de donner à Laïka.

 — Tu lui as donné son journal ?

 — Oui, je ne sais pas si j’ai bien fait.

 — Elle saura au moins quel genre d’homme il est devenu.

A la surprise d’Henry, Antoine claqua sa langue contre son palais. Puis Henry reprit.

 — Ce que je voulais dire, c’est que le dessin représente Laïka.

Antoine baissa la tête sur le petit chien avant de regarder Henry, sceptique.

 — Alex ne t’en a jamais parlé ?

 — Non, je ne vois pas de quoi tu parles.

 — Je sais que Laïka m’avait dit un jour qu’ils avaient un langage codé et lorsque son frère dessinait un chien, je crois que ça voulait dire qu’il lui avait laissé un message dans les pages d’après.

Antoine fixa les traits noirs, le front plissé, la bouche soudainement tordu. Il se leva faisant sursauter Henry et se dirigea précipitamment vers la sortie, attrapant un manteau au passage. Henry le vit sortir et claquer la porte. Seul, il regarda le porte manteau tomber.



 — M.

Laïka tourna la page et compta les lignes.

 — … douze, treize, quatorze…E

Elle s’était installée sur la petite table, la bougie posée à côté. Traçant avec son doigt les lettres invisibles sur la table.

 — … huit, neuf, dix… U.

Elle recommença, encore et encore.

 — R. T. R. E…

Son regard se figea sur ce mot invisible. MEURTRE. Et la porte s’ouvrit dans un fracas qui laissa échapper un cri à Laïka. Elle se retourna pour voir Antoine qui baissa la tête sur le journal écrasé entre ses mains.





FIN PARTIE I



___

Ate : se dit Até, est l'un des fils de Dema, connu pour être le vétérinaire. 

Fenx : Forêt à l'ouest du Village principal en direction du Village secondaire. La forêt se trouve après les terres cultivées et les plaines de Cona.



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