Chapitre XVIII.

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Non, mais c’est une blague ! Je rentre dans le salon, et qui est la première personne que j’aperçois ? Philippe.

Je reste là, debout, sans rien dire. Je n’arrive pas à y croire : sur je ne sais combien de femmes, il a fallu que ça tombe sur elle ! J’ai été sorti de mon immobilisme par mon père :

— Alors, Julien, tu ne vas pas rester là sans rien dire ?

Je me suis donc avancé vers cette femme :

— Bonjour, Julien. Moi c’est Corine.

— Ravi.

— Et là c’est mon fils Ph…

— Philippe…

— Ah, vous vous connaissez ?

Philippe eut un sourire et dit :

— Bien sûr qu’on se connaît, on est dans le même lycée.

— Bah, c’est cool ! ajouta mon père.

Après quelques minutes sur le canapé, pour faire plus ample connaissance, Corine me posa une question :

— Comment vous vous êtes connus, avec Philippe ?

A cet instant, j’ai hésité à dire la vérité, car, si je dis ce qui s’est réellement passé, je risque de mettre un froid dans la conversation, voire dans leur couple.

— Ah, très bonne question.

— Oui, et du coup ?

— Eh, bah, si je me souviens bien, j’étais venu voir ma copine que je n’avais pas vue depuis 2 semaines, et quand je suis arrivé, Philipe et elle étaient en train de s’embrasser…

Philipe manqua de s’étouffer avec son verre de jus d’orange, un silence s’est installé brutalement. Mon père essaya donc de détendre l’atmosphère :

— C’est original comme rencontre !

— Oui.

— Mais, Julien, c’est du passé, et maintenant tu as une autre copine…

Philippe éclata de rire. Mon père l’interrogea donc :

— J’ai dit quelque chose de drôle ?

— Non, non, monsieur.

— Pourquoi tu rigoles alors ?

— C’est parce que… Ils forment un très beau couple.

J’avais presque une goutte de sueur qui coulait, Corine et mon père avaient un peu retrouvé le sourire, et la conversation continua.

Au bout d’une dizaine de minutes, mon père m’adressa la parole :

— Tiens, Julien, tu vas montrer ta chambre à Philippe.

Nous nous sommes donc levés, et je l’ai conduit à ma chambre. Une fois arrivés dans celle-ci, il me regarda avec un grand sourire et me dit :

— Nicole ?

— Oui, j’ai dû improviser… et je t’en supplie, ne lui dis rien.

— Hum, faut voir, c’est un gros secret, donc si tu payes bien…

— T’es fou, je vais pas te payer !

— Dans ce cas, tu parleras de Nicolas à ton père.

— Non, je t’en supplie, je ferai tout ce que tu veux !

— Tout ce que je veux…

— Oui…

— Tu sais, en ce moment, j’ai des difficultés dans beaucoup de cours. Particulièrement en histoire géo, et il me semble que tu as une bonne moyenne dans cette matière. Combien déjà ?

— 17,86…

— Donc, j’ai un gros DM sur la colonisation britannique et son influence et tout le merdier… Tu me le fais et me l’envoies avant dimanche soir.

— Mais un truc comme ça, ça met du temps à le faire !

— Tu prendras le temps.

— En si peu de temps, la note ne sera pas super.

— Si ! Elle le sera, je veux un quinze minimum.

— Treize ?

— Seize.

— Quoi ?! Mais non !

— Bah, si. Tu négocies, donc j’augmente. Donc, seize minimum, ou ton père sait tout.

— OK…

— Ah, je crois que je commence à bien t’aimer, toi.

— Oui ! moi aussi…

Puis il jeta sur le lit et prit son téléphone. Quant à moi, je me suis redirigé vers ce coffre au fond de la chambre. Je me suis approché, j’ai saisi sa partie supérieure, quand mon père nous appela pour dîner.

Dans l’ensemble, le reste de la soirée s’est bien passé. Le soir, avant d’aller me coucher, j’ai un peu parlé à Nicolas. Je lui ai demandé comment s’était passée la journée pêche avec son père et son frère. Il m’a dit que son père avait annulé parce qu’il voulait que je sois là. Je me suis senti touché par l’attention.

Le lendemain, après avoir fait mes devoirs, j’ai attaqué le DM de Philippe. Il m’avait envoyé un mail avec ce qu’il avait commencé : il y avait juste le titre, et encore, il était bourré de fautes…

Après une presque nuit blanche, où je me suis assoupi cinq ou six minutes à plusieurs reprises, j’ai fini son DM : environ 25 pages sur la colonisation britannique et son influence sur la géopolitique actuelle.

Le Lundi matin, mon père m’amena au lycée en compagnie de Philippe. Quand Nicolas m’a vu descendre de la voiture, suivi de de Philippe, il avait l’air plus que perplexe. Avant de rejoindre Nicolas, j’ai donné à Philipe la clé USB contenant son DM, j’ai dit au revoir à mon père, mais ça ne s’est pas passé comme prévu :

— Au revoir, papa, à la prochaine.

— Bah, tu pourrais me présenter Nicole ?

J’ai senti la pression monter à l’intérieur de moi, et j’ai eu une idée :

— Oui, avec plaisir !

Je me suis dirigé vers les autres, et j’ai pris Marie dans mes bras :

— Oh, là, Julien, tu fais quoi là ?!

Tous les autres m’ont aussi regardé bizarrement.

— Tu peux me rendre un service ?

— Tout ce que tu veux, si tu me lâches.

— Oh oui, pardon.

— C’est quoi ce service ?

— Tu peux te faire passer pour ma copine auprès de mon père ?

— Pardon !?!

— Je t’en supplie, juste une fois.

— Bon, d’accord, mais pour une fois…

— Merci, merci, merci !

Marie et moi nous somme dirigés vers la voiture de mon père :

— Ah, tu dois être Nicole.

— Euh… Oui, oui, c’est moi

— Ravi de te connaitre, bon je dois y aller.

Il me salua, et partit :

— Merci, tu m’as sauvé la vie !

— Oh, carrément, et sois tu te trouves une autre « copine » soit t’es célibataire.

— Oui, oui, t’inquiète.

La sonnerie retentit et nous sommes tous allés en cours. Pendant la pause méridienne, j’ai raconté à Nicolas ce qui m’était arrivé ce week-end. Il m’a dit qu’il fallait que j’aille immédiatement dénoncer la chose. Si je le faisais, mon père saurait tout, et je ne savais pas s’il était ouvert sur ce genre de sujets… il fallait que je réfléchisse.

Alors que je parlais à Nicolas, Philippe est arrivé :

— Alors, ce ne serait pas mon beau-frère préféré que je vois là !

— Ta mère et mon père ne sont pas mariés, donc en théorie…

— Oui, oui, en s’en fout. J’ai eu ma note pour mon DM.

— Quoi déjà, mais tu l’as rendu ce matin ?

— Oui, on est trois ou quatre à l’avoir rendu.

— Ah, OK. Et du coup, ta note ?

— 19,75 !

— Ah, c’est une bonne note…

— Oui, ça change de 4, 5 ou au mieux 7 !

— C’est sûr !

— Je t’enverrai ce soir le nouveau sujet que j’ai reçu.

— OK…

Le mercredi, en début d’après-midi, à la fin du cours d’histoire, le professeur me demanda de rester :

— Julien, dis-moi, est-ce que tu connais un Philippe dans une autre classe de première ?

— Oui, pourquoi ?

— Tout à l’heure, je parlais à son professeur d’histoire, et il m’a dit que ce Philippe ne rendait jamais rien et, quand il rendait quelque chose, c’était plein de fautes et pas du tout développé. Or, la dernière fois que je l’ai vu, il a fait l’éloge de son élève qui s’est fortement mis au boulot et qui a rendu un travail d’excellence.

— Ah, et quel est le rapport avec moi ?

— J’ai donc demandé à lire ce travail, et j’ai reconnu plusieurs expressions, métaphores, etc… qui te sont propres.

— Et alors ?

— Je pense donc que tu as fait ce travail, et te connaissant, tu as été forcé. Je me trompe ?

— Non…

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