Chapitre VIII.

7 minutes de lecture

Cela faisait deux jours que ce séjour avait commencé, et je trouvais ça vraiment cool. Hier, j’avais fait du canoé, je ne pensais pas que ça pouvait être autant amusant.

Après la deuxième activité du troisième jour, Juliette est venue nous voir et nous a dit de la suivre. Elle nous a amenés dans son bureau et nous a expliqué que la personne que nous avions accusée s’appelle Marc et qu’il a tout nié avec l’appui d’une dizaine de personnes. Elle a rajouté qu’elle ne pouvait donc rien faire, même s’il mentait, et que nous devions l’ignorer.

La suite de la semaine, nous avons suivi le conseil de Juliette et nous avons ignoré ce Marc et ses amis, ce qui a eu pour effet que de moins en moins de personnes rigolaient à ses blagues sur nous. Mais vers le milieu de la deuxième semaine, la deuxième activité journalière était une sorte de parcours du combattant. Nous étions tous recouvert de boue. Tout le monde est allé aux douches, et, pour une fois, nous somme allés aux douches communes au lieu de celle de la cabane d’André.

Après la douche, quand je suis arrivé avec Sacha dans la salle commune (qui est la même que celle où l’on mange), des chuchotements ont commencé, suivis de petits rires. Je sentais qu’ils ne m’étaient pas destinés, mais seulement à Sacha… je me suis penché et lui ai dit :

— Ignore-les, ça doit être une petite rumeur que l’autre a lancée.

Il me regarda et me fit un sourire. Nous nous sommes assis à une table et avons joué à un jeu qui était mis à disposition. Au bout de quelques minutes, deux filles sont venues avec un grand sourire sur le visage.

— Euh salut ! dit l’une d’entre elle

— Salut. Répondit Sacha

— C’est toi, Sacha ?

— Oui, pourquoi ?

— Ah cool, pour savoir.

— Savoir quoi ?

— Bah, y’a une photo qui tourne et on voulait savoir si c’était toi dessus.

Je me suis levé et j’ai attrapé le téléphone de l’une d’entre elles pour voir la photo qu’il y avait dessus. Sacha se pencha pour voir aussi ; à la vue de la photo, il devint blanc et son visage se décomposa. Etonné de sa réaction, j’ai donc regardé la photo à mon tour, et fus choqué de voir qu’il s’agissait d’une photo de lui, nu sous la douche. Je me suis , et j’ai commencé à questionner les deux filles :

— Qui a pris cette photo !

— Désolé, on a pas le droit de le dire, il nous l’a interdit.

— « il » ? C’est un homme et assez grand pour pouvoir prendre une photo par-dessus les cloisons.

— Ah j’ai dit… j’ai dit ça comme ça !

— Tu sais que c’est grave, tu peux aller en prison, tu sais !

Faut bien mettre la pression, non ?

— OK, OK, c’est Marc.

— Je le savais.

Fou de rage, je me suis levé et me suis dirigé d’un pas rapide vers l’autre bout de la salle, où était ce sale con.

— Eh, Marc ! »

Il leva la tête, se prit un bon coup de poing et tomba au sol. Je ne l’ai pas tué, j’espère… ! Ses amis se sont levés et m’ont tenu pendant que qu’un autre le relevait.

— A ce que je vois, tu frappes bien. Dit-il avant de me donner deux coups de poing dans le ventre. C’est pour défendre l’autre tarlouze que t’a fait ça ? Je n’espère pas, parce qu’après toi, je m’occupe de lui…

Puis il me donna un coup dans le visage, je saignais de l’arcade. Puis il fit signe à ses amis de me lâcher. Je suis tombé au sol et me suis éclaté le bras.

— Bon, pour pas que t’oublie, je t’en remets un.

Il me donna un coup de pied dans le ventre, puis il commença à se diriger vers Sacha qui pleurait à chaudes larmes. Alors que ses amis allaient le tenir, il leur fit signe de ne pas bouger et dit :

— Lui, pas besoin de le tenir, il est inoffensif.

Il prit la tête de Sacha et levait son poing quand une voix forte et imposante est venue rompre le silence qui régnait dans la salle.

— MARC !

C’était André, et il n’avait pas l’air très content. Marc se retourna et fit un grand sourire. Alors qu’il allait ouvrir la bouche, André prit la parole :

— Je ne veux rien entendre ! Je pars dix minutes et, quand je reviens, il y a un de tes camarades en sang allongé sur le sol, et tu n’as même pas pris la peine de baisser ton poing que tu diriges vers un autre de tes camarades.

— Mais ce n’est pas ma faute…

— Tu te fous royalement de ma gueule ! Suis-moi, on va s’expliquer.

Il baissa son poing et se dirigea d’un pas lent vers André sous les regards de tout le monde. Un moniteur est venu vers moi pour me relever et fit signe à Sacha de venir.

— Ça va ? Parce qu’il ne t’a pas raté.

— Euh… je ne sais pas. J’ai mal, c’est tout ce que je peux dire.

— Je m’en doute. Allez, je vais t’amener à l’infirmerie.

Il me souleva et me porta jusqu’à l’infirmerie. Infirmerie où j’ai pu voir Juliette, qui était aussi l’infirmière.

— Oh là ! Qu’est ce qui s’est passé ?

— Bah, ce jeune homme s’est fait légèrement frapper !

— Faut que tu revoies ta version de légèrement, Charles, mais, bref, merci de l’avoir amené.

Charles parti, Juliette s’adressa à moi :

— Alors, Julien, qu’est ce qui s’est passé ?

Je lui ai donc expliqué ce qui s’est passé. Elle demanda confirmation à Sacha, qui confirma. Elle dit qu’elle allait voir cela avec André un peu plus tard, et que, maintenant, elle allait me réparer.

— Julien, je vais te demander de te mettre en caleçon, et toi, Sacha, tu dois sortir, du coup.

— Ah, mais ça ne me dérange pas de rester !

On a tous les trois éclaté de rire, et Juliette rajouta :

— Peu importe, c’est les règles. Allez, ouste !

Il sortit et je me mis en caleçon. Juliette commença à m’ausculter, elle me mit un pansement à l’arcade, puis elle est descendue au niveau de mon ventre et me dit :

— Oula, tu vas avoir un sacré bleu, bonhomme.

Elle me mit une crème qui avait pour effet d’éviter la création d’hématomes. Sa crème était hyper-froide, et elle a provoqué un début d’érection, qui se voyait pas mal. Quand elle vit ça, elle se leva et dit en riant :

— Ah, celle-là, on me l’a jamais faite !

Je ne savais pas où me mettre et elle l’aperçut, vu qu’elle rajouta :

— Oh, ne t’inquiète pas, ça arrive à tout le monde, et je n’en parlerai à personne. Allez, maintenant habille-toi et va te reposer un peu.

Je me suis exécuté et j’ai rejoint la cabane d’André avec l’aide de Sacha. Un fois arrivé, il me dit de m’allonger sur son lit, pour que je n’aie pas à monter. Alors qu’il allait partir, je l’ai interpelé :

— Tu ne vas pas me laisser seul dans cet état !

— Juliette a dit que tu devais te reposer.

— Oui bah, merde ! Moi, j’ai envie de parler.

— Si tu veux.

Et il vint s’assoir sur le bord du lit, nous avons commencé à parler de tout et de rien. A un moment, il dit :

— Merci.

— Pourquoi tu me dis merci ?

— Parce que tu m’as défendu auprès de Marc, que t’a pris des coups pour moi et que tu m’as offert une belle vue.

— Oh de rien, c’est normal. Et comment ça, une belle vue ?!

— Ah euh, bah, le rideau de l’infirmerie n’était pas fermé, et du coup je me permets de te dire que t’es bien foutu.

— Ah bah, euh… Merci, ça fait bizarre d’entendre ça de la voix d’un mec, mais pas grave. Et, si je puis me permettre, vu la photo, toi aussi t’es bien foutu.

— Ah, désolé, et merci.

— T’excuse pas, et une question, t’as vu quoi exactement ?

— Tout ! dit-il avec un grand sourire.

— Tout, tout ?

— Bah, je sais, que t’as bandé devant Juliette, mon salaud.

— Ah, non ! Tais-toi !

— Tu payes combien !

— Rien du tout, lui dis-je en me jetant sur lui.

Puis nous avons chahuté malgré mes « blessures ». Soudainement, la porte s’ouvrit. C’était André. Quand il nous vit, il dit en riant :

— Rho, vous êtes chiants ! Si j’ai dit pas de branlette, ce n’est pas pour que fassiez l’amour !

Ce qui provoqua un rire général. Après nous être remis de ça, André nous demanda notre version des faits. Nous lui avons donc tout dit, ce qui lui fit avoir un petit sourire. Il dit :

— Je vais enfin pouvoir le virer, ce salopiot, je n’en pouvais plus de lui !

Le lendemain, sa mère était là pour le récupérer. Mais son départ n’y a rien fait, les autres se moquaient encore de Sacha. Le vendredi, pendant l’activité matinale, il s’est plaint d’un mal de tête et demanda s’il pouvait aller se reposer. Ce qui lui a été autorisé. A la fin de l’activité, André me demanda d’aller le chercher pour qu’il puisse manger. Je suis donc allé à notre cabane. Quand je suis entré, j’ai entendu que la douche coulait. J’ai donc décidé de l’attendre, mais, au bout d’environ quinze minutes, il n’était toujours pas sorti et l’eau n’avait pas arrêté de couler. J’ai aussi remarqué que ses habits n’étaient nulle part. Je me suis donc dirigé vers la porte et…

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire IvanO55 ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0