Chapitre V.

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Nous nous sommes donc levés et habillés en vitesse pour pouvoir rejoindre Jeanne au salon. Elle nous dit de prendre place et de manger. Le père de Nicolas était parti au travail. Non, mais quelle honte de faire travailler des gens les jours fériés !

Puis, elle prit place devant nous, et dit avec une certaine hésitation qui était visible sur son visage :

— Bon ! Je sais qu’il se passe quelque chose entre vous.

Nicolas est devenu rouge pivoine, et moi, je ne savais ni quoi dire ni quoi faire. J’étais en panique totale !

— Comment tu sais ça !?

— Nicolas… Je suis ta mère, je vois ce qui se passe. De plus, la maman de Julien me l’a dit hier soir. D’ailleurs, elle est très sympathique, ta mère, il faut que je pense à l’inviter manger un soir…. Mais bref, cela a été confirmé quand je vous ai vu chahuter dans le lit ce matin.

— Après, si cela vous dérange, Jeanne, je comprendrais que vous ne vouliez plus que je voie Nicolas.

— Ah, non, loin de là ! Je suis juste heureuse pour vous !

— Ah, d’accord.

— Mais je vous demande une chose : faites attention ! Certaines personnes sont…moins ouvertes.

— D’accord, Jeanne.

— Promis, Maman.

— En ce qui concerne ton père, Nicolas, il ne le sait pas encore.

Je me demandais ce qu’elle lui avait dit hier.

— Dans ce cas, qu’avez-vous dit à Patrick hier soir ?

— Oh, je lui ai dit que Nicolas est nouveau dans cet établissement et qu’il était important qu’il se fasse des amis. Et de très bons amis, ajouta-t-elle avec un clin d’œil.

— Oh, d’accord.

— Merci, Maman.

— Bref, je n’ai qu’une seule chose à vous dire : soyez heureux et faites attention.

— D’accord.

— Promis.

— Maintenant, mangez !

Après avoir eu cette conversation et notre petit-déjeuner, nous avons pris nos douches, chacun notre tour, même si le contraire ne m’aurait pas déplu… Puis nous sommes allés au salon où, à ma grande surprise, la mère de Nicolas nous attendait.

— Je profite que vous soyez deux pour aller faire de grosses courses, et vu qu’il me faut des bras pour porter des objets lourds… ça ne vous dérange pas ?

— Bah, je n’y vois pas d’inconvénient, répondit Nicolas.

— Non, pour moi, pas de soucis !

C’est vrai que j’aurai aimé rester un peu seul avec Nicolas, mais bon…

— Super ! Alors en voiture !

Nous sommes montés en voiture et, au lieu de monter devant, à côté de sa mère, comme je m’y serais attendu, Nicolas s’est assis à côté de moi. Au fur et à mesure du trajet, il s’est rapproché petit à petit, pour finir collé à moi, sa tête sur mon épaule. J’ai regardé dans le rétroviseur intérieur et j’ai pu voir un sourire sur le visage de Jeanne. Par contre, 45 minutes de trajet, je n’ai pas signé pour ça, moi !!!

Quand nous sommes arrivés, Nicolas s’était endormi sur mon épaule. Je n’osais pas le réveiller : il est si mignon quand il dort.

— Bon, vous venez, les amoureux !

— Oui, oui, on arrive.

Bon, bah, pas le choix, je dois le réveiller. J’ai donc pris ma voix la plus douce et dit :

— Allez, Nicolas, on se réveille.

— Non, pas maintenant.

— Si tu te lèves, tu auras le droit à un petit cadeau.

Ni une ni deux, il s’est levé et me dit :

— C’est quoi !!!

— Ça.

Je me suis penché et je l’ai embrassé. Il a fallu quelques secondes pour que nos langues se rencontrent pour la première fois. C’était assez particulier mais ça ne me déplaisait pas.

— Bon, les amoureux, vous venez ! Dit Jeanne en frappant à la vitre.

— Oui, oui, on arrive.

Nous sommes donc allés dans tous ces magnifiques magasins et nous y avons passé la journée, super !... Quand nous sommes rentrés, Patrick était déjà de retour et nous avons vu la table : miracle !

— Oh, Patrick, tu as mis la table, fait à manger, acheté des roses… et là, il y a une boîte emballée… T’as fait une connerie.

— Ha, ha, non, pas cette fois. Tu ne te souviens pas qu’il y 23 ans, jour pour jour, nous nous sommes rencontrés ?

— Oh, tu es adorable !

— Bah, du coup, Julien et moi allons sortir et vous laisser en amoureux.

Nicolas et moi nous sommes donc partis prendre deux trois trucs dans sa chambre. J’en ai profité pour lui demander où on allait aller. Le simple fait qu’il me réponde « un endroit où on pourra être tous les deux au calme » m’a convaincu ! Nous nous sommes donc dirigés vers la porte d’un pas rapide, pour ne pas dire en courant. Alors que j’ouvrais la porte, la voix de Jeanne retentit :

— Eh, pas si vite !

— Oui ?

— Oui ?

— Pas de bêtises, les garçons, et essayez de revenir avant minuit.

— OK, Maman. Passe une bonne soirée.

— Promis. Bonne soirée, Jeanne.

A peine la porte fermée, Nicolas me prit par la main et courut pour m’amener là où il voulait. Je me suis arrêté et lui ai dit :

— Oh, moins vite ! On a toute la nuit, profitons-en !

— Oui, c’est mieux.

Et il recommença à marcher. Au bout de plusieurs minutes, je voyais sa main bouger. Elle se dirigeait vers la mienne, mais s’arrêtait juste avant pour se serrer. Mais je n’ai rien fait, pour voir s’il oserait. Après cinq minutes à le voir se résigner à chaque fois, j’ai décidé de prendre les devants. Au moment où sa main allait se retirer, je dis :

— Non.

— Euh, pourquoi tu dis non ? Et à qui ?

— C’est à toi que je dis non.

— Pourquoi ?

— Pour ta main !

— Ah, d’accord. Je n’osais pas.

— J’ai vu ça.

— J’avais peur qu…

— Tais-toi, et prends-moi cette foutue main !

Il prit ma main, et, avant qu’il ne puisse dire quelque chose, je me suis penché pour lui donner un petit baiser, puis nous avons repris notre chemin. Une quinzaine de minutes plus tard, nous sommes arrivés devant un parc où Nicolas m’invita à entrer. Vers le milieu de celui-ci, nous nous sommes assis sur un banc, sous un arbre, avec un petit lac devant nous. L’endroit était magnifique ! Après plusieurs minutes, à parler de tout et de rien, Nicolas s’allongea sur le banc pour avoir la tête sur mes cuisses, mais il fit une tête insatisfaite. Il se releva et se mit à côté de moi. Il prit mon bras droit, le mit par-dessus ses épaules et vint se blottir contre mon corps.

— Tu vois, là je suis mieux.

— Moi aussi, ne t’inquiète pas. J’aime bien te sentir près de moi.

Il ne fallut que quelques minutes pour que nos lèvres se rencontrent un nouvelle fois. Nos langues elles aussi en profitèrent pour pouvoir se lancer dans une longue et magnifique valse, qui dura, à mon grand plaisir, un bon moment.

Après ce baiser, avec Nicolas, nous avons parlé de tout et de rien, mais je voyais que quelque chose lui restait sur la conscience : encore une chose qu’il n’osait pas dire ou faire ?

— Dis-moi.

— De quoi ?

— Je vois que tu veux me dire quelque chose.

— Oui, mais j’ai peur que tu t’énerves.

— Je t’aime trop pour ça.

— Oh, t’es mignon.

— Toi aussi, et du coup, cette question ?

— AH oui…t’en parles souvent pour te situer dans le temps…. Mais je ne sais pas ce qui s’est passé.

— Quand ?

— Cet été. Tu dis toujours : c’est avant ce qui s’est passé cet été, ou des trucs comme ça. Presque tout le monde comprend, sauf moi...

— Oh, oui, désolé ! J’aurais dû t’en parler.

Alors je vais tout te dire….

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