16. Mademoiselle Isabelle

12 minutes de lecture

 L’aube trouva Ysombre debout, à la fenêtre, le regard humide et perdu dans des rêveries infinies. Elle n’avait que très peu dormi, épuisée par les larmes. Elle venait d’assister au lever du soleil. Elle avait la sensation qu’il se levait sans elle, comme si elle n’existait plus. Le moindre mouvement lui aurait coûté un effort intense qu’elle n’arrivait même pas à concevoir. Même ses yeux ne bougeaient pas. Elle avait l’impression d’être morte, de n’être plus rien qu’un fantôme immobile, incapable de rien faire hormis regarder la vie se dérouler sous la fenêtre. Elle serait restée là, debout, jusqu’à s’écrouler de fatigue si de violents coups frappés à la porte ne l’avait pas brutalement éveillée et mise en position d’alerte. La voix de Claire la rassura.

  • Ysombre ! Ysombre ! Venez vite !
  • Que se passe-t-il ? C’est Géraud ?
  • Oui ! Il ne va pas bien du tout !

 La voleuse attrapa sa besace et suivit Claire affolée jusqu’à la chambre de Géraud. Elle était confortable mais pas luxueuse, bien fournie. L’aubergiste gisait par terre, face au sol, et marmonnait des mots sans suite.

  • Il faut le mettre sur le lit. Va chercher Bénédicte.

 Claire hocha la tête et s’éclipsa. Pas-de-lune, avec beaucoup de douceur, retourna son père pour qu’il se retrouve sur le dos, posa sa tête sur ses genoux et vérifia qu’il respirait. La note rauque de la veille restait dans son souffle, mais l’air passait. Elle attrapa un linge et essuyait le front trempé quand Bénédicte entra.

  • Seigneur ! Pauvre Géraud !

 Ysombre et elle parvinrent à déposer sur le lit l’ancien bandit, ce qui permit à sa fille adoptive de constater combien il avait maigri. Mathilde entra, porteuse d’un bol de bouillon.

  • Mon Dieu ! Qu’est-il arrivé ?

 Ce fut Claire qui répondit. Elle se tordait les mains, le visage terrifié.

  • Il est tombé ! Je sais qu’il est malade, alors je lui ai dit de rester au lit ! Il n’a pas voulu m’écouter ! Il s’est levé et il s’est effondré presque aussitôt ! Il a appelé Mlle Ysombre dans son délire, alors je suis allée la chercher ! Oh mon Dieu, mon Dieu !
  • Calme-toi Claire, tu as fait ce qu’il fallait. Bénédicte, tu peux t’occuper de lui ? J’ai du travail.
  • Sûr ma poulette, mais qui va s’occuper de l’auberge ?
  • A toi de déterminer. Tu sais mieux que moi qui a les capacités nécessaires.

 Elle jeta un regard à l’aubergiste moite allongé sur le lit et, le cœur serré, quitta la chambre.

 Le professeur Imaginus ouvrit comme toujours la porte au moment où elle levait la main pour frapper. Il la fixa d’un air étonné puis lui colla dans les bras la pile de documents, maroquins et parchemins qu’il tenait.

  • Prenez-moi ça, voulez-vous ? Mais pas comme ça, vous allez les froisser ! Voilà, c’est mieux. Mettez-les dans la sacoche à vos pieds. Est-ce que vous voyez ma loupe ?
  • Celle d’observation où de lecture ?
  • De lecture, voyons.
  • Elle est là, sur le…

 Elle ignorait comment se nommait cet instrument rond et plat, doré, avec des figures dessus.

  • Sur le grand disque doré, à côté de votre télescope.
  • Ce disque doré, ma chère, est un astrolabe. Merci.

 Il saisit la loupe et passa devant Ysombre d’un pas pressé.

  • Nous partons.
  • Bien professeur, répondit la jeune femme en se retenant de rire.

 Elle adorait décidément l’esprit scientifiquement désintéressé et fantasquement drôle de ce vieux savant. Elle le suivit chargée de la sacoche qu’il lui avait désignée. Son sourire s’accentua quand elle vit s’ouvrir la porte de l’écurie.

  • Salut mon beau, mon Prince de la Nuit ! Bien dormi ?
  • Mettez la sacoche sur Io, je vous prie.
  • Tout de suite.

 Elle amarra le sac plein de documents à la selle de la jument pie qui la regarda d’un œil curieux. Pas-de-lune lui flatta le cou et revint à Mystère qui s’agitait un peu.

  • Ne sois pas jaloux, c’est toi mon préféré. On va aller faire une promenade.

 Elle se retourna alors et remarqua le regard d’Imaginus posé sur elle.

  • Professeur ?
  • J’ai une demande particulière à vous faire. Voyez-vous, Alexandre de Sardiny est à cheval sur les bienséances et la religion… Je n’ai fait aucune remarque jusqu’ici, mais il serait préférable que vous portiez des vêtements féminins.
  • Je ne vais pas faire le trajet à cheval en jupe et bas de soie !
  • Alors vous vous changerez près du château, mais emportez-en.
  • Bon, grommela-t-elle.

 L’idée de devoir porter une jupe la dérangeait. Elle emprunta rapidement une robe de servante aux filles de l’auberge et la roula sur son bras.

  • Parfait.

 Il enfourcha Io et déposa religieusement ses lunettes dans une poche située sur sa selle. Ysombre sauta en selle et prit la tête sur la grande route.

  • Dans quelle direction ?
  • Est.
  • C’est parti !

 Après les cabrioles de Mystère à la sortie de la ville, l’allure ralentit, en partie à cause du mal de dos d’Imaginus, que le temps encore humide ravivait. Ysombre resta plongée dans ses pensées. Le voyage lui sembla durer des siècles. Elle repassa dans sa tête tous les événements récents. La Bâtie d’Urfé, Charles-Emmanuel, la fuite, le prieuré, la mort de Guillaume, l’enquête, le balcon, l’église, le combat, l’incendie, la fuite une nouvelle fois, le village, le voyage, l’auberge de Billom, Moustique, la traversée de l’Allier, Montferrand, Géraud, la poste, Imaginus… Elle qui venait de passer trois ans tranquille, à dévaliser quelques demeures, à détrousser des voyageurs, seule dans son bois, elle avait l’impression de reprendre du service. Elle n’en revenait pas de l’avalanche d’événements et surtout d’ennuis qui lui tombaient dessus. Pour être honnête, elle s’apercevait que cela ne lui déplaisait pas. Une sorte d’ivresse de l’urgence et du danger qui lui avait manqué. Elle repensa à Renart qui aimait tant lui aussi les missions à risques. Vivait-il encore ? Qui lui restait-il sur terre ? Bleunwenn morte, Géraud cloué au lit, Renart disparu… Sa famille s’évaporait. Moustique et Imaginus ? Elle craignait de ne pas les revoir de sitôt. Une fois de plus, elle se retrouverait seule.

 A ce moment-là, Mystère renifla. Un sourire étira les lèvres fines de la voleuse. Non, elle n’était pas seule. Elle ne l’avait jamais été. Mystère la suivait partout. Elle lui flatta le cou, avant de s’apercevoir que la raison de son agitation résidait dans le grand chemin sablé, bien droit, qui s’ouvrait devant eux comme une invitation à la course. Son sourire s’accentua.

  • Tout de suite, mon prince !

 Ivre de vitesse, elle lâcha les rênes à Mystère, qui ne se fit pas prier pour prendre aussitôt le triple galop. Ysombre tentait d’oublier l’inquiétude qui la hantait encore à propos de Géraud. Elle ferma les yeux pour se laisser emporter par le mouvement onduleux de Mystère sous elle, qu’elle connaissait si bien. Son corps enfin détendu laissait filer ses peurs dans son sillage. Cela faisait longtemps. Elle avait oublié. L’allégresse remonta lentement jusqu’à la surface de ses lèvres. Elle faillit hurler sa joie. Soudain le cheval pila avec violence, elle manqua passer par-dessus sa tête, se rétablit avec difficulté. Un autre cavalier sur un étalon alezan venu d’un chemin transversal venait de s’arrêter devant elle.

  • Espèce de fosse à purin !

 C’était un homme mûr, avec un fin collier de barbe brune et des yeux gris acier. Devant leur éclat froid, Pas-de-lune sentit sa main se crisper sur le poignard qu’elle portait caché sous ses chausses. Vu les riches vêtements qu’il portait et le harnachement de grande qualité de son cheval, il devait s’agir d’un noble et elle venait de l’insulter. De plus, elle le fixait avec une assurance qui pouvait passer pour un défi. Mais l’inconnu n’eut aucune réaction. Il se contentait de la dévisager avec morgue, la détaillant des pieds à la tête. Elle portait toujours sa tenue de voleuse, une chemise et un corset de cuir sans manches à lacets, des jambières de toile serrées et des bottes. Une tenue bien trop moulante. Jamais elle ne s’était sentie aussi mal à l’aise. Elle ne pouvait même pas le provoquer. Sans ces yeux tranchants, l’homme aurait paru à coup sûr séduisant, mais l’expression narquoise qui monta sur ses traits fit s’évaporer le bénéfice du doute que Pas-de-lune se sentait prête à lui accorder. Elle le scruta plus attentivement. Une épée saillait à son côté droit.

Tiens, il est gaucher, lui aussi ?

 Puis elle mémorisa l’écusson brodé sur sa lourde cape, des petits poissons blancs sur un fond bleu. Un frisson remonta soudain tout le long de son corps, elle releva les yeux et s’aperçut qu’il la scrutait aussi. Elle riva ses yeux dans les siens avec arrogance.

  • Mais qu’est-ce que vous…
  • Professeur !

 Imaginus, juché sur Io, venait de la rattraper. Il changea de visage en voyant l’inconnu au milieu du chemin.

  • Monsieur de Sardiny.

 Ysombre faillit s’étouffer. C’était chez lui qu’ils se rendaient ? Le professeur n’avait pourtant pas l’air ravi de le voir, et il ne ressemblait pas à sa description. De plus, même si son cheval paraissait frais, il était équipé pour un long voyage.

  • Professeur Imaginus ! Cela faisait bien longtemps. Vous vous portez bien ?
  • Assez bien, merci. Permettez-moi de vous présenter mon assistante, Mlle Ys…Isabelle.
  • Charmante. Mademoiselle, mes respects…
  • Votre frère est au château ?

 Pas-de-lune se détendit un peu. Un frère, bon.

  • Oui, il doit y passer tout l’été. Moi, actuellement, mes…affaires m’obligent à voyager.
  • Je vois cela. J’ignorais votre… présence au château.
  • Je devais le quitter hier, mais j’ai été retardé. Je ne suis là que depuis deux semaines. Une escale…
  • Je vois. Vous voudrez bien m’excuser, je suis attendu chez monsieur votre frère… Mes respects, monsieur de Sardiny.
  • Au plaisir de vous revoir, professeur. Et vous encore plus, Mlle Isabelle.
  • Le plus tard possible, marmonna Ysombre en le voyant talonner son alezan et s’éloigner.

 Le professeur Imaginus se racla bruyamment la gorge.

  • Vous devriez vous vêtir tout de suite.

 Elle ne pouvait le nier. Elle se dissimula derrière un houx touffu pour ôter son corset et passer la robe de servante empruntée à l’auberge. Après une hésitation, elle choisit de garder ses chausses sous le jupon. Ce serait plus rapide de se changer au retour, et surtout son poignard y était rangé. On ne perd pas les bonnes habitudes. Enfin, elle compléta ce qui lui semblait un déguisement par une cornette dans laquelle elle glissa ses cheveux châtains. Imaginus haussa les sourcils devant sa transformation.

  • Parfait. Veillez à garder les yeux baissés et à ralentir vos gestes, ça passera tout seul. Ah, et mettez ceci.

 Il lui tendit une croix en argent, pendue à un ruban jaune.

  • Cela ne pourra que prévenir notre hôte en votre faveur. Enlevez le vôtre.
  • Oh non. Avec tout le respect que je vous dois, professeur, je démonte la colonne vertébrale du premier qui essaye de m’enlever ce pendentif.
  • Voyons, Ysombre, soyez raisonnable…
  • C’est tout réfléchi.

 Imaginus parut surpris de la véhémence de son assistante.

  • Bon, gardez-le, mais mettez ceci.
  • Bien sûr.

 Elle releva ses cheveux et passa le ruban, surprise par la sensation du métal froid sur sa gorge. Elle grimpa sur Mystère avec difficultés, empêtrée dans le tissu, et s’installa en amazone. Cette position, inconfortable et dangereuse sans selle adaptée, lui déplaisait particulièrement car elle interdisait le galop. Heureusement, il n’y en avait plus pour longtemps. Juste au moment où le professeur lui conseillait de refréner ses jurons, le château des Sardiny apparut.

  • Qui était exactement cet homme ? questionna Ysombre tout en détaillant l’architecture, cherchant déjà des voies de fuite.

 Imaginus soupira.

  • Paul de Sardiny. Son père a été anobli pour les hautes charges qu’il a accomplies… Il est mort et a laissé le château à son fils Alexandre, qui est un de mes amis. Son frère Paul fait partie de l’entourage proche de la reine Marie de Médicis. Tout le monde sait qu’il trempe dans ses magouilles. Il m’a dénoncé à l’Église, l’an dernier. J’ai passé deux mois en prison.

 Ysombre se tourna vers Imaginus. Son regard était posé droit devant lui, fixe.

  • Quel salopard ! Et vous retournez chez lui ?
  • Son frère n’a rien à voir avec ça ! C’est un homme d’esprit, érudit, et tout à fait droit. C’est grâce à lui que je suis sorti de prison. Je vous garantis que nous sommes en sécurité chez lui.
  • Si vous le dites…

 Le nom de Sardiny la dérangeait, elle ne comprenait pas pourquoi. Elle oublia cette question quand un majordome en tenue bleue se pressa vers eux.

  • Vous êtes le professeur Imaginus ?
  • Oui, et vous, vous êtes Robert, je suppose ?
  • Mon maître vous attend. Mais je ne savais pas que vous seriez…accompagné.

 Imaginus se tourna vers Ysombre.

  • C’est mon assistante… Isabelle.
  • Bon, suivez-moi.

 Il marcha avec des pas raides comme ceux d’un épouvantail, les guidant vers l’écurie. Le luxe ostentatoire du bâtiment fit sourire la voleuse. De la place, de la lumière, du foin en abondance, une sellerie absolument magnifique et surtout, des palefrois dignes du roi de France. Pas-de-lune se débattit avec sa jupe pour descendre, guida Mystère dans une stalle et allait pour le desseller quand le susnommé Robert l’arrêta d’un geste avec un regard intrigué.

  • Ce n’est pas votre tâche, mademoiselle. Laissez cela aux garçons d’écurie.
  • Bien sûr, je suis confuse.

 Elle masqua sa gêne sous sa cornette. Bien sûr. Robert se chargea d’alerter les garçons d’écurie en question, ce qui laissa le temps à la voleuse de remarquer un passage voûté qui menait dans la cuisine de l’écurie. Bon à savoir. Elle pressa le pas pour rattraper Imaginus qui tenait sa sacoche sous le bras. Le majordome fit des signes pour rameuter les domestiques vers l’écurie et passa devant le professeur de sa démarche improbable.

  • Je vais vous guider.

 Il les fit traverser les jardins absolument parfaits, nets, sans la moindre mauvaise herbe, ornés de fleurs rares qui se balançaient dans la brise. La voleuse promena son regard sur les allées bien ratissées, les pelouses d’un vert vif et parfaitement plates, les haies taillées à l’équerre. Elle ne put empêcher un sourire moqueur de danser sur ses lèvres. Il savait vivre, ce Sardiny. Un esthète. Le majordome les arrêta devant la porte délicatement sculptée.

  • Ne bougez pas, je vais vous annoncer.

 Il entrouvrit le panneau d’à peine trente centimètres et s’y glissa. Ysombre se retourna et détailla les sorties du parc. Il y avait le portail principal par laquelle ils étaient passés et une petite poterne à quelques dizaines de mètres. Le reste du terrain était entièrement encerclé par un mur, pas très haut mais en granit massif et lisse. Aucune issue à part la grande porte. Ysombre perdit son sourire. Esthète mais prudent, l’Alexandre.

 La porte s’ouvrit en grand devant elle. Elle se reprit juste à temps pour ne pas fixer le propriétaire dans les yeux et baissa le regard comme il convenait à une assistante. L’homme leva des mains baguées et les posa sur les épaules d’Imaginus.

  • Ah, mon vieil ami !
  • Cela faisait des lustres que tu n’avais pas jugé bon de venir me voir.

 Imaginus sourit plus largement qu’Ysombre ne l’avait jamais vu faire.

  • J’étais pris, Alexandre. Mais tu vois, je suis revenu.
  • Entre donc. Et mademoiselle ?
  • Isabelle, monseigneur, répondit Pas-de-lune qui commençait à assimiler son rôle.
  • Mon assistante. Isabelle, je vous présente mon vieil ami, Alexandre de Sardiny.
  • Charmée, monseigneur.
  • Tout la plaisir est pour moi, demoiselle. Entrez donc, je vous prie.

 Il s’effaça courtoisement pour les laisser pénétrer dans l’entrée monumentale du bâtiment en U. Elle laissa le professeur entrer en premier, et monta, en soulevant l’ourlet de sa jupe, les quelques marches. L’entrée donnait l’impression d’un immense miroir d’ambre, avec un plancher verni à motifs géométriques de différents bois exotiques. Mais Alexandre de Sardiny ne s’y attarda pas. Il se dirigeait vers l’escalier d’honneur. Beau, certes, mais surtout affreusement haut et raide. Après avoir traversé une magnifique salle à manger d’apparat, dotée d’un plafond arrondi en coque de bateau et d’une monumentale cheminée, leur hôte les laissa dans une bibliothèque carrée, pas très grande mais visiblement fournie, décorée de trois grandes tapisseries. Imaginus serra la main de son ami en le remerciant plusieurs fois, puis le délaissa, hypnotisé par les rayonnages.

  • Je vous laisse là, j’espère sans paraître impoli. Je pense que vous avez beaucoup de choses à faire pour lesquelles je ne serais d’aucune utilité. De plus, j’ai toute confiance en vous, Imaginus. Je reviendrai dans quelques temps. La liste des ouvrages est ici, sur l’écritoire.
  • Merci bien, Alexandre. Je ne vous dérangerais pas longtemps.
  • Mademoiselle…

 Alexandre de Sardiny quitta la pièce. Ysombre releva aussitôt la tête.

  • Par quoi commençons-nous ?

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 2 versions.

Vous aimez lire Aramandra ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0