Chapitre 34

4 minutes de lecture

Le lendemain, c’était dimanche. Mais pas n’importe quel dimanche : celui de la veille de la rentrée. Le fameux jour où on se rend compte qu’on avait une tonne de devoirs à faire pendant les vacances. Alec s’était pourtant juré de tous les faire au début des vacances, comme ça tout serait plié et il aurait eu la conscience tranquille. Bon, la flemme était passée par là (comme à chaque fois), et Ruben aussi...

Il s’était levé vers midi, pour profiter de son ultime jour de repos jusqu’au bout. Il n’avait pas fait grand chose ensuite, il avait ouvert son agenda pour voir l’ampleur du boulot qu’il allait devoir faire, avait écarquillé les yeux, s’était juré d’en faire un peu, histoire d’étaler le travail et que ça ne soit pas trop pénible pour lui.

Donc il s’était mis à dépoussiérer son bureau et à faire un peu de rangement, en n’oubliant pas d’y poser la statuette de Mao qu’il avait ramenée de Chine.

Et plus tard, juste avant de se mettre au boulot, il avait reçu un message d’un pote sur son portable, et il y avait répondu.

« Un message, c’est rien. Et puis ça me fera une petite pause », s’était-il dit alors qu’il n’avait même pas commencé à bosser.

Et il avait parlé, parlé, parlé. Ruben aussi lui avait envoyé un message.

« Tu peux m’envoyer ton emploi du temps ? ;) »

Il s’était exécuté tout de suite. Là, par contre, il était rapide pour sortir ses affaires de cours et trouver le bon document.

Puis ils avaient commencé à discuter par messages, il n’avait pas vu le temps passer, et…

— Mangeeeer ! cria sa mère.

Alec se tourna brusquement et regarda l’heure sur son réveil : « 19h23 ». Il venait de glander toute la journée… Alors il descendit précipitamment, mangea en vitesse, sortit sans débarrasser, en disant qu’il avait beaucoup de taf et qu’il était débordé. Puis il se précipita, dans sa chambre, et ferma la porte et les volets pour ne pas être dérangé.

Puis il s’était enfin acharné sur ce foutu devoir d’Histoire, en maudissant ce prof qui donnait des tonnes de travail à la maison parce qu’il n’arrivait pas à avancer en cours.

Il avait encore plus de devoirs en Maths, mais c’était moins grave, parce que le prof était sympa, et qu’Alec aimait bien ça.

Ça servait à quelque chose, au moins.

D’ailleurs, il devait être un des seuls gays au monde à aimer les maths...

Et il avait réussi, après deux heures en sprint continu. Il avait mal au poignet mais il l’avait fait, et il était fier de lui !

Ça lui avait aussi permis de se vider un peu la tête. Parce qu’elle était bien remplie, après ce qui s’était passé avec Ruben. Il se posait plein de questions, il ne savait même pas s’ils étaient en couple ou pas, comment il allait réagir quand il allait le revoir, si la magie n’allait pas retomber dès le deuxième « rendez-vous »…

Il était assez angoissé, il ne savait pas trop quoi penser.

Il n’arriva à s’endormir que tard dans la nuit, il ne se sentait pas fatigué. Il s’était habitué à se coucher tard pendant toutes les vacances, et il regretta beaucoup… Il se jura que pour les prochaines vacances, il ferait ses devoirs dès le début et il continuerait de se coucher tôt.

Enfin, c’est ce qu’il se disait à chaque fin de vacances…

Le lendemain, il retrouva le chant mélodieux de son réveil.

— Putain…

Il ouvra difficilement les yeux, il avait l’impression d’avoir une enclume sur chaque paupière. Sa nuit avait été beaucoup trop courte, elle semblait n’avoir duré que le temps de fermer les yeux. Il leva la tête et aperçut son doudou dans l’obscurité. C’était un grand nounous d’environ un mètre, qu’il avait ramené d’un séjour à Disneyland. Il ne lui avait pas donné de prénom, sans doute un manque d’inspiration. Et il essayait de prendre exemple sur lui, parce que son doudou avait toujours l’air de bonne humeur.

Alors il se leva, prit une douche rapide et sortit de chez lui, à peine dix minutes après le cri strident de son réveil : il avait tout calculé pour gratter la moindre minute de sommeil. Il avait même décidé d’arrêter de prendre son p’tit déj’.

Il marcha vite en direction de la gare RER. Il croisa quelques personnes qui étaient toujours là, à la même heure, et qui prenaient le même train que lui. Mais il n’avait jamais osé leur parler jusque là.

Et il reprit sa petite routine, observant le paysage défiler à travers la fenêtre. Après un trajet d’environ dix minutes, il descendit du train pour prendre le métro.

Alors qu’il était en train d’attendre, il aperçut un de ses potes du foot à l’autre bout du quai. Il commença alors à se diriger vers lui, lorsqu’il sentit une vibration dans sa poche…

C’était un message de Ruben.

« Heyyyy :) Ça va ? »

Finalement, son pote pourrait attendre.

Il frotta ses mains pour réchauffer ses doigts gelés et essaya de tapoter sur son écran.

« Super et toi ? »

Une nouvelle vibration arriva, une poignée de secondes plus tard.

Ruben était quand même super rapide pour répondre, Alec avait bien envie de voir à quelle vitesse il écrivait ses messages.

« Ouais j’suis avec ma pote »

« La même que la dernière fois ? »

« Oui :lol: »

Le sourire d’Alec diminua légèrement.

« Et elle t’en veux pas pour avoir été dégagée la dernière fois ? »

« Bah nan, pourquoi ? »

« À sa place je t’aurais fait la gueule :o Mais c’était super chou de ta part <3 »

« Ah oui d’ailleurs !!! J’passe te voir à la sortie de ton lycée ce soir ;) Tu finis bien à 18h ? »

« Ouaip :) J’ai hâte ! »

« Moi aussi <3 »

Alec sentit quelque chose d’étrange lui prendre le bas du ventre. Il n’arrivait pas à le décrire, ce n’était pas désagréable du tout, au contraire… Ça lui était déjà arrivé deux jours plus tôt, lorsqu’il était rentré chez lui, après avoir laissé Ruben.

Il se surprit à sourire à nouveau…

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 2 versions.

Vous aimez lire Rowani ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0