L’aventurier arrivait à la fin de son périple épuisant. Il s’était perdu dans la forêt, avait échappé aux elfes et répondu à l’énigme du vieux mage en ayant faim et froid. Sa rage de vaincre était pourtant plus forte que jamais car, enfin, le dernier obstacle s’étendait là, devant lui : la Montagne Endormie.

Depuis son plus jeune âge, il n’avait qu’un seul rêve : trouver le trésor caché en ces lieux. Il l’avait promis à sa mère : il la sortirait de ce monde de misère et de violence. Pourtant, personne n’avait jamais survécu à ce terrible pèlerinage. Partout, on entendait des récits de ces aventures tragiques durant lesquelles les gens mouraient atrocement ou se perdaient à jamais.

Encore quelques mètres et il toucherait du doigt la félicité. Une fois hissé au-dessus de la paroi abrupte, il leva la tête : une grotte sombre et majestueuse se dévoila devant lui. Il pénétra sans crainte. Il fallait rester concentré malgré l’excitation, qui sait quels pièges ou monstres allait-il rencontrer … Mais non, rien. Bizarre.

Il s’engouffra dans une forêt de toiles d’araignées. Les fils gluants s’étiraient contre son armure et les immondes bêtes poilues couraient dans tous les sens. Une lumière dorée le guidait. Elle l’éblouissait tel un soleil. Alors, arrivé de l’autre côté, il vit … une immensité d’or et de pierres précieuses à perte à vue ! Des richesses pharaoniques dormaient ici depuis des lustres. Il n’en croyait pas ses yeux : il était le roi du monde ! Il courut à travers les plaines d’or en criant, riant, chantant. A lui la gloire et les femmes. Sa mère allait être si heureuse, si fière de lui !

Et puis … un grognement sourd retentit. L’aventurier l’entendit à peine. Pourtant, la montagne se réveillait. Un être immense se releva alors devant les yeux ébahis du jeune homme. Il était paralysé de peur et ne pouvait que regarder la silhouette du monstre se dessiner sous yeux. Un torrent de pièces et de pierres tombait en un fracas assourdissant le long de ses flancs musclés, de son échine courbée et de sa tête horrible. Des ailes majestueuses se déployèrent.

Un dragon ! Impossible !

La bête terrifiante poussa un cri puissant et aigu. Sentant sa mort arriver, la proie se précipita vers la sortie. Trop tard, il était déjà cuit par le feu ardent de l’animal légendaire.

Le dragon, lui, était content. Il commençait à avoir faim.