Dehors, le vent poussait ses cris stridents aux passants.
Dedans, l’endroit était calme.

La télévision et la radio somnolaient. Les radiateurs chauffaient tranquillement. Les étoffes des tapis et des fauteuils complétaient cette ambiance chaleureuse. Personne n’allait ni ne venait. On ne percevait aucun raclement de chaise ni fracas désagréable en cuisine. À vrai dire, l’endroit était vide d’humain. Nulle sonorité ne venait troubler cet écrin de sérénité. Quoique, il en restait une. Une seule, douce et reposante.
Trônant au milieu du salon, un poêle cuivré couvait un petit feu. Les flammes dansaient légèrement devant la vitre grisâtre. Les crépitements des braises rythmaient ce silence paisible.
À quelques pas de là, enroulé contre des coussins moelleux, un gros matou dormait. Son corps formait une boule noire. Il était difficile de repérer la petite tête cachée sous les pattes. Son souffle, lent et profond, ne produisait aucun son. Il fallait s’approcher de très près pour entendre l’imperceptible ronflement.

Tout autour, les fenêtres, telles des boucliers de verre, bloquaient tous les bruits disgracieux. Le temps figeait à jamais ce lieu si rare et précieux.