Krogius : Retour à la Case Départ

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A Istanbul, le grand Iman s’était rendu dans la Sulemaniyé, la Mosquée d’Istanbul. Aveugle, il était indifférent à la pénombre des lieux. Lorsque ses mains tremblantes frôlèrent au passage d’étranges formes phalliques érigées tous les dix pas, la colère le prit.


L’Iman Ahmed Fouad ignorait comment le Sultan avait remédié à la pénurie de lampes à huile dans l’Empire ottoman, par l’achat massif à Clément XV de Cierges Pascals de fort calibre.

Ahmed Fouad hurla au sacrilège, convaincu qu’un culte priapique avait détrôné l’Islam au cœur même du sanctuaire stambouliote. L’émeute religieuse fut réprimée par la garde du Sultan, mais l’Iman était intouchable et tous les cierges, bougies et chandelles importées de Venise furent proscrites.

De plus, de crainte que l’Iman n’apprenne que l’alcool et la viande de porc étaient au menu en pleine Mosquée d’Al Askar à Jérusalem, transformée en BierStube, un serviteur du Shah s’appliqua à crever les tympans du Mufti. Soliman III soupira, le pire avait été évité, et le serviteur zélé fut étranglé aussitôt. Toutes les nuits, chaque ottoman, suite à l'absence totale de source d'éclairage, partageait la cécité de son Iman vénéré.


A Venise, lorsque Moltieri et del Orta se réconcilient, sous les vivats de leurs partisans, c'est toute l'Italie,qui se réconcilie. L’Abbé Gaudi adhère au léontisme. La victoire de la Rosenbraukeller scelle la réunification morale de la péninsule et efface le schisme religieux. Naples et Palerme, restées léontistes, chassent le clergé intégriste. Le parti de Clément XV se limite maintenant à la campagne romaine.

Sous les acclamations des Vénitiens, Gaudi del Orta est élu Doge et parcourt triomphalement l’Avenue du Grand-Canal sur un Bucentaure cyclomobile, tout frémissant à l'idée de reprendre du service. La dépouille - privée de son chef - du fils de Clément XV est immergée de nuit, clandestinement, au large de Torcello. Le nouveau Doge récuse les Postliminaires de Leoben qui rétrocédait Venise au Reich et proclame l’indépendance véritable de la 2ème république de Venise vis-à-vis des autorités impériales.

Après la perte de Novara et de l'ex-première République de Venise, le Chancelier impérial allemand Krogius n’a toujours pas récupéré un centime des deux cent mille milliards de mille milliards de marks de cette maudite dette vaticane !

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