Chapitre 16 : Captivité

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Ploc. Ploc. Ploc.

Ce fut encore cette fichue fuite qui réveilla Zalénia ce matin là. La chambre dans laquelle on l'avait enfermé n'était, pourtant, pas si horrible que ça. Elle était allongée sur un grand lit à baldaquin aux coussins moelleux. Autour, quelques meubles finement dorés agrémentaient la pièce aux murs de pierre nue. Certes, il faisait froid mais pour une prisonnière elle était plutôt bien lotie. Le seul point noir - mis à part le fait qu'elle ait été kidnappé - était cette fichue fuite d'eau.

Depuis quand était-elle prisonnière ? Un mois ? Elle avait perdu le compte.

Elle ne comprenait pas ce que lui voulait les Wesi. Elle n'avait même pas encore rencontré leurs chefs. La seule personne qu'elle voyait était la jeune femme brune qui lui amenait ses repas deux fois par jours. A ces moments-là, la blonde tentait par tous les moyens d'en apprendre plus sur sa captivité, en vain. La princesse finit par comprendre que la servante était muette.

Zalénia s'ennuyait. Elle passait ses journées assise près de la fenêtre munie de nombreux barreaux et, la jeune fille en était sûr, de sortilèges empêchant les gens de l'extérieur de la voir. Elle se demandait comment allait sa famille. S'inquiétaient-ils pour elle ? Oui, probablement. Sa mère avait dû mettre le royaume sans dessus-dessous à la recherche de son héritière.

Malgré ce que l'on pourrait croire, la princesse avait toujours eut peur de la décevoir. Elle n'était pas faite pour gouverner, mais la Reine s'en moquait. Zalénia était l'unique héritière, elle était indispensable à Zalia.

La jeune fille s'acharnait donc à garder son secret, car sinon, cela déshonorait la famille royale et mettrait la Reine dans tous ses états. Elle espérait secrètement que Léarco ait une fille rapidement pour que ce soit elle l'héritière. Mais son frère n'avait que trois ans de plus qu'elle.

Elle pensait trop. La captivité n'était vraiment pas faite pour elle, pensa-t-elle avec un sourire ironique. Les yeux se perdant de l'autre côté de la vitre, elle n'entendit pas que quelqu'un était entré dans sa cellule. Ce fut lorsqu'il prit la parole qu'elle se retourna vivement.

Ils étaient en fait trois. Identiques.

— Princesse, la salua celui du milieu en inclinant vaguement la tête.

— Vous êtes ?

— Les Sharaka, dirigeants de ce royaume, répondit le brun de droite.

Le troisième la fixait avec des yeux à demi fermés, comme si il étudiait déjà son fonctionnement. Zalénia frissonna, elle ne les aimait pas.

— Q-que me voulez-vous ?

— Nous voudrions que tu coopère gentiment avec nous, reprit celui de droite.

— Pour ?

— Quelques expériences, sourit celui au centre.

— Et si je refuse ?

— Tu ne peux pas refuser, tu es notre prisonnière, dit simplement le jeune homme à droite.

§

Elle les avaient suivit docilement jusqu'à une salle près de la salle des trônes.

Haute de plafond mais étroite, Zalénia s'était demandé à quoi elle pouvait servir. Jusqu'à ce qu'ils l'attachent sur le seul meuble de la pièce. La table en bois n'était clairement pas confortable et les attaches, qui lui serraient les poignets, les chevilles et le cou, n'aidaient guère.

La blonde tentait avec courage de ne pas trembler, en vain. Elle avait peur. Qu'allaient-ils lui faire ? Alors qu'elle allait finalement oser poser la question, les triplés sortirent de la pièce.

— Où allez-vous ? demanda la princesse faiblement.

Lorsque la porte claqua, les murs se mirent à s'illuminer, des formes complexes se tissèrent dans des fils de lumière devant les yeux de la jeune fille. C'était magnifique. Les lignes dorés se croisaient et s'écartaient dans un ballet désordonné. Petit à petit, la lumière se rapprocha de Zalénia, devenant de plus en plus lumineuse. Lorsqu'elle toucha l'humaine, un flash argenté éclatant aveugla la blonde puis s'éteignit aussitôt.

La porte claqua de nouveau, les Sharaka étaient de retour. La princesse tenta tant bien que mal à tourner la tête vers eux, des tâches dansaient encore devant ses yeux mais elle vit qu'ils semblaient contents de ce qui venait de se passer.

Sans un mot, les bruns se placèrent autour d'elle, détachant au passage ses liens.

— Restes allongée, ordonna l'un d'entre eux.

Elle obéit docilement et les triplés se mirent à chanter dans une langue inconnue. En quelques secondes, Zalénia se retrouva à plusieurs mètres au dessus du sol. Le volume du chant augmenta et une sorte de brume argentée apparue autour de la blonde.

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