Chapitre 14 : Vengeance

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Plus d'un mois avait passé depuis que Kira avait affronté Dario et Atzo. Les garçons ne l'avaient plus approché depuis. Pourtant l'envie ne devait pas manquer, ils avaient vraiment eut l'air d'avoir envie de la tuer.

La jeune fille continuait à se demander pourquoi Ezékiel l'avait laissé en vie.

— Je les hais, avait-il dit pour lui-même.

Elle savait qu'elle s'était trompé à son sujet et le fait qu'il ait ri face à l'échec de ses acolytes avait renforcé cette idée.

Pourtant pendant leur combat, il avait eut l'air si en colère... que pouvait-il bien cacher ?

Une nuit, n'y tenant plus, Kira se leva et se faufila vers le lit du garçon. Prenant soin de ne pas réveiller les deux brutes, elle secoua doucement Ezekiel. Il se redressa vivement et lui posa un couteau sur la gorge.

— C'est moi, c'est Kira, chuchota-t-elle en montrant ses mains non armées.

— Qu'est-ce que tu veux ? répondait-il avec froideur.

— Est-ce qu'on peut sortir pour parler ? demanda-t-elle toujours en chuchotant. C'est que je ne voudrais pas embêter Dario et Atzo.

Il réfléchit quelques instants, puis rengaina sa lame et se leva.

— Allons-y.

Une fois dehors, la jeune femme grimpa sur un gros rocher et s'y assit, attendant que le brun la rejoigne.

— Qu'est-ce qu'il y a ? demanda-t-il une fois à ses côtés. Je ne t'ai pas épargné pour que tu viennes me réveiller en pleine nuit.

— Désolée. Je voulais juste savoir pourquoi tu ne m'avais pas tué comme le voulait tes deux amis.

— Ce ne sont pas mes amis.

— Hm. Tes larbins alors ?

— Ils me suivent tout le temps parce qu'ils pensent que je peux les aider à monter plus vite dans la hiérarchie, expliquait-il en détournant le regard.

— Et tu le peux ?

— Pourquoi ?! Tu es comme les autres, c'est ça ? Ton seul but c'est de t'enrichir sur le dos de la guerre ?

Le garçon devenait agressif, elle avait touché une corde sensible.

— Non, tu es loin du compte, lui répondit-elle calmement en s'allongeant sur la surface froide.

— Pendant notre combat... tu as parlé d'un but à atteindre, reprit-il doucement.

— Effectivement.

— J'ai cru que tu voulais seulement sortir de ta basse condition. Mais ce n'est pas ça, hein ?

Elle ne répondait pas.

— Tu ne veux pas me le dire, je comprends. Je t'ai menacé après tout.

— Je ne te fais pas confiance, d'ailleurs je ne fais confiance à personne.

— Mais tu es quand même là, à côté de moi, sur ce rocher, à discuter. Et puis, je te ferais remarquer que c'est toi qui m'a tiré du lit pour parler.

Elle restait silencieuse. C'était vrai, elle l'avait cherché.

— Bon, si tu n'as plus rien à me dire, je vais retourner me coucher, dit le brun en s'étirant.

— D'accord, je veux bien te le dire, à une seule condition.

— Quoi donc ?

— Dis-moi pourquoi tu étais si en colère durant notre combat.

Ezekiel se figea, il hésitait. Avait-il vraiment envie de savoir ? Cela valait-il le coup de dévoiler son secret ?

— Tu vois, toi aussi tu hésites, dit-elle en se redressant.

— C'est différent.

— Comment tu peux le savoir ?

— Je le sais c'est tout.

Kira leva les yeux au ciel puis reprit la parole :

— Nous sommes donc dans une impasse.

— C'est en lien avec les Sharaka. Je ne peux rien dire. Et si tu étais une espionne ?

La jeune fille ne put se retenir d'éclater de rire.

— Ne te moque pas, dit le garçon avec sérieux.

— Je peux t'assurer que je ne suis pas une espionne.

— Prouve-le.

— Et comment ?

— Raconte moi ton but et je te raconterais mon histoire.

Elle leva de nouveau les yeux au ciel mais décida de lui dire :

— Je veux atteindre les Sharaka. J'ai quelques questions à leur poser. Je m'entraîne autant pour qu'ils n'aient d'autre choix que de répondre.

Ezekiel resta sans voix.

— Qu'est-ce qu'il y a ? T'es un espion c'est ça ? Tu vas m'arrêter maintenant que j'ai avoué ?

— Non, non. C'est juste que... Que veux-tu leur demander ?

— Je suis amnésique. Je ne me souviens pas de mon enfance. J'ai seulement des flash qui me reviennent de temps en temps et une belle cicatrice, comme si une épée m'avait transpercer.

— Et qu'est-ce que tu vois ? demanda le brun en se penchant un peu plus vers elle, curieux.

— Du sang, beaucoup de sang. Et de la douleur. Alors que je me traîne difficilement de cet océan de sang, trois personnes entrent dans la pièce. Je les reconnais, leurs visages sont sur toutes les pièces du pays. Les Sharaka. Ils sourient avec cruauté et demandent à quelqu'un de m'emmener. Ensuite tout se brouille. Je suis persuadé qu'il s'est passé quelques chose d'horrible dans ma famille et que les Sharaka n'y sont pas inconnus. Je veux donc pouvoir demander en personne aux Sharaka ce qu'il m'est arrivé.

— Tu as de la chance, moi, je me souviens de tout ce qu'il m'est arrivé.

— Raconte moi ton histoire maintenant.

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