Chapitre 9 : Sa Majesté

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— Madame la directrice, chuchota un soldat qui avait passé la tête dans l'entrebâillement de la porte.

— Oui ? répondit la femme sans quitter des yeux le parchemin qu'elle lisait.

— Sa Majesté vous fait demander, c'est une urgence.

§

— Léonie ! Ma chère amie, enfin, tu es là.

La Reine et la directrice de l'Académie se serrèrent la main chaleureusement et prirent place dans deux fauteuils près de la cheminée de la grande salle. Une fois assise, le regard de la Reine s'assombrit malgré le feu qui brillait dans l'âtre.

— Que se passe-t-il ? On m'a dit qu'il y avait une urgence, demanda la directrice.

— Tu n'es pas sans savoir que Zalénia à disparue, dit la souveraine, les yeux perdus dans les flammes

— Oui, j'en suis désolée, Madame.

— Une de nos espionne chez les Wesi est arrivée hier. Elle nous a appris que c'était les Sharaka qui détiennent ma fille. J'ai passé la journée avec mes conseillères. Beaucoup veulent attendre la fin de la guerre...

— Leur laisser votre fille ?! Et si la guerre dure encore des années ? s'indigna Léonie.

— C'est ce que je leur ai dit. J'ai donc décidé, malgré les protestations de certaines, de mettre en place le dispositif "dragonier", dit la Reine en tournant enfin le regard vers son amie.

— Cela fait très longtemps que nous n'avons pas entraîné de dragonier, Madame. Pourquoi ne pas envoyer de guerriers confirmés ? Ou des magiciens ? Ou même des espions ?

— Tous nos guerriers sont au front. Et les magiciens ne sont pas entraîné aux combats. De toute façon, plusieurs dragoniers dans nos rangs pourraient nous avantager face aux Wesi. Ils rejoindront l'armée après avoir récupéré ma fille.

L'autre acquiesça et la monarque continua :

— Je mettrais donc mes magiciens à ta disposition et viendrais voir les sélectionnés.

— Bien, ma Reine.

La femme se leva, s'inclina et se dirigea vers la porte.

— Ah ! Et encore une chose, combien de fois devrais-je te demander de m'appeler Eléonor, Léonie ?

— Autant de fois qu'il le faudra, Majesté.

§

La directrice rentra rapidement à l'Académie et s'enferma dans son bureau. Elle arpenta la pièce de long en large avant de se diriger vers sa bibliothèque personnelle. Elle en sortit un gros volume, qu'elle posa sur son bureau en soulevant une vague de poussière.

Elle l'ouvrit et se mit à lire.

Le lendemain matin, à l'aube, elle avait fini. Elle savait tout ce qu'il fallait savoir sur la formation des dragoniers.

La directrice décida donc d'aller voir Rowenn, le magicien principal de la Reine.

§

Léonie passa outre le sortilège de l'entrée avec la facilité de l'habitude et monta rapidement vers le bureau du maître. Sans toquer, elle entra et tomba nez à nez avec un jeune elfe roux.

— Je viens voir Rowenn pourrais-tu m'indiquer où il est ?

— Euh oui. Il est parti à la bibliothèque, il ne devrait pas tarder à revenir. Vous-êtes ?

— Léonie, directrice de l'Académie, répondit-elle en s'asseyant près du bureau. Et vous devez être son nouvel apprenti.

— Exactement, madame.

— Depuis combien de temps ?

— Deux jours...

Rowenn entra alors dans la pièce, les bras chargés de livres, plus gros les uns que les autres. Il les posa sur le bureau déjà bien encombré et remarqua enfin la directrice.

— Oh ! Léonie. Que me vaut le plaisir de ta visite ? demanda-t-il avec une point d'ironie.

— La Reine m'a confié une mission et j'ai besoin de ton aide.

— De quoi s'agit-il ?

La directrice lança un regard vers le rouquin, hésitant à parler devant le jeune homme.

— Ne t'inquiète pas, j'ai toute confiance en lui.

Elle acquiesça et commença à lui expliquer la situation. Lorsqu'elle eut fini, Rowenn se mit à réfléchir quelques minutes en silence. Enfin, il dit :

— J'ai peut-être une idée d'épreuve, qui serait moins risquée que de laisser un millier de jeunes gens toucher des œufs de dragon, vieux et fragiles.

— Je t'écoute.

— Il y a l'entrée d'un royaume des ombres, sous ton académie. C'est mon prédécesseur qui l'a ouvert. Nous pourrions l'utiliser pour créer une sorte de grand labyrinthe où les apprentis spadassins, chevaliers et chevaliers du dragon pourraient s'affronter. Ceux qui sortiront en premiers gagneront.

— Pourquoi pas...

— Combien de personnes veux-tu sélectionner ?

— Moins de trente.

Le magicien acquiesça et la directrice demanda :

— Combien de temps te faudrait-il pour tout préparer ?

— Un mois, minimum. Je ne pourrais pas le faire seul, je dois donc enseigner la méthode aux autres magiciens.

— Très bien, je reviendrais dans un mois, tu as un total accès à la zone du royaume des ombres. Bon courage, dit-elle en se levant.

Elle salua le magicien puis son apprenti et quitta la pièce.

— Qu'est-ce qu'un royaume des ombres ? demanda alors Sévrar.

— Ce sont des petits univers parallèles connectés au nôtre par un portail. Seul un très puissant magicien peut en ouvrir un. On appelle cela un royaume des ombres, car, dans cet univers, les ombres peuvent être façonnées, transformées très facilement par la magie.

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