15 -Anguille sous roche

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Claire et Pierre nageaient ensemble, sans se regarder, sans parler.

Elle avait la sensation que l’eau en glissant sur sa peau la purifiait. C’est ce qu'elle voulait croire.

Lui, essoufflé, s’est arrêté et appuyé sur un bord. Il observait sa compagne.

A quoi pensait-il se demandait Claire.

Elle poursuivait ses brasses. Un, elle emmagasinait de l’air. Un, deux, elle expulsait sous l’eau. Elle se concentrait sur son mouvement. Eviter de penser.

Ses yeux ont accroché ceux de Pierre.

Et, à chaque prise de respiration, les regards se retrouvaient immédiatement, comme aimantés.

Il n’y avait pas de sourire.

Sans doute chacun interrogeait l'autre du regard. Comme un pressentiment.

C'est ce que Claire imaginait.

Etait-ce écrit sur son front qu'elle venait de le tromper ?

Se doutait-il ?

Elle s'est arrêtée à sa hauteur.

Proches l'un de l'autre.

Elle a posé ses mains sur les hanches de Pierre :

« A quoi penses-tu ? »

« Tu files comme une anguille. L’eau n’a pas de prise sur toi »

A son tour il a posé ses mains sur les hanches de Claire et les a remontées vers ses aisselles :

« Tu glisses même entre mes doigts »

La poitrine de Claire s'est gonflée.

Pierre, tu es coutumier de messages codés dont toi seul connaît la clé. Combien de fois ai-je pu te demander ce que tu voulais me dire ? Ta réponse systématique a toujours été "Non rien du tout, je dis ça comme ça"

Des non-dits qui me plongeaient dans des interrogations sans réponse.

Elle s'est jetée à l’eau :

« Attrape-moi ! »

Elle ne voulait pas qu’il voie son émoi. Ses yeux se mouillaient d’un liquide salé.

Il l'a poursuivie. Il était plus rapide. Une main l'a saisie. Ils se sont chamaillés, battus, aspergés.

Ils ont fini par rire de leur jeu de gamins. Il était plus fort et endurant.

Elle s’épuisait.

Elle s'est collée à lui. Il l'a enlacée.

Sa main droite est passée sur ses cheveux, son cou, ses épaules, son dos, ses fesses.

Comme s'il cherchait à reconnaître celle qu'il aime.

« L’anguille a la peau visqueuse. Pas toi »

Elle s'est détendue.

Il l'a soulevée pour l’asseoir sur le rebord du bassin.

Alors elle s'est allongée, les pieds hors l'eau de l’eau, posés, écartés, sur le bord du bassin.

Tel « L’origine du monde » de Courbet, elle ne lui présentait qu’un sexe. Elle lui faisait ce don.

Elle ne le voyait pas et n’entendait que le clapotis de l’eau.

Puis elle a senti un souffle.

Une brise chaude et douce parcourait sa prairie et en faisait onduler les herbes. Elle se dirigeait avec précision sur la fente de ses lèvres.

Elles frémissaient.

Les mains de Pierre se sont dirigées, légères, vers la naissance des cuisses. Ont contourné la prairie, se sont dirigées vers le ventre.

Caressantes.

Pierre était patient. Il l'a toujours été.

Un doigt s'est faufilé à la naissance du sexe, est remonté vers le pubis. Sa fleur s’est ouverte et couverte de rosée.

Claire a fermé les yeux.

Le doigt a été remplacé par une langue qui s’est insinuée entre les corolles.

S’il avait su !

Le souvenir de la queue d’Olivier la pénétrant, associé avec cette langue fouineuse lui a provoqué une montée incontrôlable de plaisir. La bouche de Pierre récupérait cette sève qui ruissellait.

Sa fleur n’offrait plus de résistance et s’épanouissait.

La pointe de la langue s’est attardée sur le bouton qui bourgeonneait.

Soupirs.

Plus rien. Silence.

A nouveau le clapotis. Pierre sortait de l’eau. Il est apparu, nu, au-dessus de Claire. Il a enlevé son maillot. Il bandait.

Je me plaisais à penser que tu t'étais caressé tout en me léchant.

Il s’est agenouillé près d'elle et a déposé un tendre baiser sur ses lèvres

Elle s'est tournée vers lui, et en appui sur le coude gauche, de la main droite elle a saisi son sexe. La main a coulissé le long de sa hampe.

Pierre fermait les yeux, tout à son plaisir.

Elle a approché sa bouche et pris son gland entre ses lèvres et a entamé une lente fellation.

« Tu sais comment les pêcheurs attrapent les anguilles sans utiliser d’hameçon, dans le Marais Poitevin ? »

La bouche pleine, elle ne pouvait pas répondre. Inutile d’ailleurs.

« Ils fixent un ver de terre sur un bout de laine attaché à une ligne. Par gourmandise, elles attrapent le ver, et les dents se prennent dans la laine »

Je l'ai libéré.

« Intéressant ! »

Encore un message Pierre. Tu imaginais que, par gourmandise, je suçais tous les hommes que je rencontrais ?

Qu'Olivier était le dernier d'une liste déjà longue ?

Me voyais-tu toujours courir après toutes les queues de passage ?

Elle s'est tournée face à Pierre, les pieds dans le vide au-dessus du bassin de la piscine. A genoux, Appuyée sur ses avant-bras, elle l’a englouti et sucé avec appétit.

Sans mettre les dents… elle restait prudente.

Il lui caressait le dos, les reins, les fesses.

Claire a fait une pause. « Et c’est bon une anguille ? »

« Très. Il y a beaucoup de recettes. En soupe, au safran, aux pruneaux »

Quelques secondes et il a rajouté : « On peut la farcir aussi »

Tout un programme.

Elle s'est levée pour venir sur Pierre, le dos contre son torse.

Elle a tiré son membre vers l’avant pour s’asseoir à califourchon.

Sexe contre sexe.

Pierre se laissait faire.

Il y avait de la douceur dans l’air.

Elle voulait sa queue.

Elle s'est alors redressée, et aidée d'une main pour guider la bite de Pierre à l’entrée de son vagin elle s'est empalée.

Immobile elle a laissé le plaisir l'envahir.

Il a enfin posé les mains sur sa poitrine. les respirations s’accélèraient. Les lèvres se sont cherchées.

Le baiser a été brûlant.

Ses mains caressaient son ventre, son pubis, son clitoris.

Il a poussé Claire en avant pour la mettre à quatre pattes.

J'ai toujours aimé être prise en levrette. Comme une chienne.

Il a massé son petit bouton avec son gland et l'a pénètrée à nouveau.

Baisée une deuxième fois en quelques minutes. Son amant et maintenant son mari. Claire est submergée par le plaisir.

Elle se souvenait de ses frasques de jeunesse et des jouissances qu'elle en a retirées. Elle gommait la culpabilité en se demandant si elle n'avait pas été trop sage toutes ces années.

Un doigt, avec douceur, a ouvert son anus. Elle a deviné ce qui l’attendait. Ce n’était pas la première fois et ce n'était pas pour lui déplaire.

La queue de Pierre a quitté le vagin et s'est présentée à l’entrée de son petit trou, tout doucement il l’a emmenée en butée. Il est resté sans bouger en lui massant les fesses puis a commencé quelques lents allers-retours.

Ce n’est certainement pas une façon de pêcher l’anguille ! Claire a ri à cette pensée.

Cela a excité Pierre. La jouissance allait être rapide.

Il est revenu sur ses talons en ramenant Claire contre lui. Elle s'est enfoncée profondément.

Le « grand charpentier » a bien travaillé. L’emboîtement était parfait. Il n'y avait pas d'espace entre les deux corps.

Il l'a serrée fort dans ses bras.

Elle a ondulé doucement les fesses. Elle savait qu’il allait se lâcher dans son cul.

Ils ont crié ensemble.

Après quelques instants, ils se sont allongés sur le côté, toujours unis.

Pierre a posé une main sur le ventre de Claire.

Longues minutes de tendresse. Son sexe a perdu de sa vigueur et a fini par s’expulser de lui-même. Ultime soupir.

« Il y a une saison pour pêcher l’anguille ? »

« Oui. Mais il y a des braconniers »

Cela m'a rassurée. J'étais heureuse.

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