32 - Purge de Gosform

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41e jour de la saison du sapin 2449

Sa mère la reine n'avait guère prêté attention aux recommandations de ses conseillers. Selon elle, l'hiver n'était pas une excuse pour retarder leurs plans. Il fallait unir Gosform sous une autorité avant de s'attaquer aux autres royaumes. Quelques territoires demeuraient loyaux au Haut-Roi, craignant les dragonniers plus que la cruauté de leur souveraine. Cela aurait été leur dernière erreur. L'armée de la Légion Ancestrale purgea le royaume de la Chouette Grise, remplaçant les traites par des têtes loyales. La forteresse de Nerô, siège de la maison Nytagôrn, vassale de la maison Diramin, était leur dernier obstacle.

Serfantor était en charge de l'avant-garde puisqu'il pouvait aisément tracer le chemin pour le reste des soldats avec l'aide de Shalith. Peu pouvaient résister à un dragon et le Haut-Roi ne semblait pas se préoccuper de ses sujets, pas ceux résidants en Gosform de toute façon. Cette attitude désolait le prince qui se demandait si un souverain honorable existait en ce monde. Sa mère lui avait commander d'exécuter tous les traitres sans exception. De chaque côté de la guerre, seules les victimes étaient innocentes.

Du haut d'une colline, Shalith, le clair de la lune verdâtre et une bannière à l'image de sa maison pour compagnons, Serfantor sondait les environs, analysant les mouvements des ennemis. Il avait été conclu entre commandants qu'ils attaqueraient à l'aube, quoique l'aube ne signifiait pas la venue de rayons de soleils en ce royaume voilé par la noirceur. Nerô jouissait de remparts massifs renforcés de quatre tours de défense. On accédait à la cité par des tunnels sombres et en son centre était érigé un château intimidant. C'était une vision d'horreur pour n'importe quelle armée normale, mais un dragon volait et cette architecture stratégique n'allait pas les arrêtés.

Serfantor avait eu sa dose de barbarie pour une vie entière en si peu de temps. Son esprit était fatigué, rongé par la culpabilité et le regret. Il avait été témoins d'atrocités de toutes sortes, incluant la mort de jeunes enfants qui avaient la malchance d'avoir été né en l'une de ces familles traitresses. Il en avait que faire de ses compagnons de guerre : Lizria, la prêtresse vouée aux espiègleries que lui dictait son dieu, Thaïnan, le seigneur de guerre à la soif de sang inextinguible, Erurawin, le chaman aux valeurs aussi indésirables qu'un fléau, Seveth, la mage à l'âme aussi corrompue que sa mère la reine et enfin, Maroth, le loup au physique maladif, mais à l'esprit aussi durcie qu'une armure de plaque.

Maroth et Erurawin avaient annoncés le retrait de leur armée puisque Gosform semblait en état stable, affirmant que leur attention était requise ailleurs. Thaïnan et ses barbares refusaient de partir, attirés au carnage comme les rapaces qu'ils étaient. Seveth jugeait qu'elle méritait des vacances alors, elle confia l'armée de la reine à Dame Lotharie qui, d'après Serfantor, agissait avec le plus de dignité qu'elle le pouvait avec les circonstances données. Lizria était déterminée de témoigner à la gloire de Noktow et s'était engagée à demeurer avec l'armée du début à la fin.

La coalition qu'était la Légion Ancestrale fonctionnait à merveille, pour le moment. Les bardes chantaient leurs victoires, hululant leur puissance au travers les terres. Le message était clair : abaissez-vous ou périssez. Pour l'instant, leurs ennemis n'avaient pas répondu, sûrement confiants que les dragonniers suffisaient pour se débarrasser d'eux si nécessaire. C'était exactement ce que les seigneurs de la Légion désiraient : être sous-estimés pendant qu'ils s'attardaient aux préparatifs.

Il devait y avoir environs mille militaires derrière les grandes murailles qui préparaient leurs défenses. Leur dirigeante devait être prise d'une folie si sa décision était de se battre contre les bataillons réunis de la reine et du Sang du Dragon, sans oublier les prêtres noirs de Lizria et d'un dragonnier avec sa dragonne. Serfantor espérait pour le bien des innocents de la cité qu'elle allait venir à ses sens.

D'ailleurs, il était à peu près temps d'apparaître devant leurs portes pour discuter d'une trêve dans l'espoir d'éviter un massacre. Il posa une main sur le portail amaigris de sa compagnonne écaillée et évoqua sa voix sifflante qui lui aurait conseillé la prudence et de se méfier de la rouerie. Toujours, lui répondit-il spirituellement. Derrière un sourire d'amertume, il la monta, grimpant avec l'agilité d'un félidé. Revêtu d'une cape ébène si large qu'elle aurait tombé des deux côtés d'un étalon si cela avait été sa monture et d'une armure de plaque sombre, il avait l'allure indubitable d'un nécrodin. Malgré sa protestation, ce titre lui était revenu à maintes reprises. Sa mère la reine lui répétait qu'il la méritait après l'avoir servi vaillamment à purger le royaume des traites sans broncher. C'était un grand honneur dans leur culture, l'antithèse d'un paladin chez les humains. L'Ombre Descandante! avait clamer la cour royale lors de sa visite après sa troisième victoire sur le champ de bataille. Il avait reçu le surnom en cause de son habitude à survoler le camp ennemi à dos de Shalith puis, à surgir d'un nuage d'ombre comme un aigle plongeant sur sa proie, abattant sa lame férocement. Il avait rapidement gagné le respect de ses camarades de guerre et c'était ce qu'il recherchait. Il lui faudra du support lorsqu'il détrônera sa mère.

Durant leurs temps libres, les prêtres noirs de Lizria le guidaient au travers de l'un des multiples entraînements qu'ils offraient uniquement aux membres de leur culte: les secrets de l'umbrancie. Puisque son lien à l'élément s'étaient sévèrement affaiblis depuis la mort spirituelle de Shalith, il devait la retrouver de façon divine. En temps normal, peu étaient capable d'acquérir cette compétence. Il fallait d'abord obtenir la faveur de Noktow. Le même pouvait être dit par rapport à la lumière, mais avec Elysia. Les autres éléments étaient hors d'accès. Serfantor était déjà familier à l'élément et sa connexion n'était pas complètement éteinte ce qui accéléra le processus immensément. Malgré cela, il ne devint jamais aussi adepte qu'autrefois.

Seuls quelques champions s'élevaient au titre de nécrodin. Pour l'atteindre, il fallait atteindre une maîtrise élevée en nécromancie, démontrer une dévotion aveugle envers Noktow, semer la terreur autour de soi et être un combattant infaillible. Lors de l'adoubement, le postulant doit prononcer ses vœux, vouant son éternel loyauté à Noktow, jurant de promouvoir ses désirs, quels sont-ils, partout où il passera. Ensuite, on lui remet une épée bâtarde en acier nocturne, un métal noir rare originaire de Gosform, et décoré d'un pommeau façonné à son emblème personnel, un troxx de guerre, une armure de son choix et une grande cape, tous ébènes. Amants de la mort, leur simple présence terrifie les gens et d'après les chansons, dans leur sillage, il ne reste que maladie et bouleversement. Serfantor n'avait pas l'intention de suivre cette tradition.

Il n'était pas mage. Donc, il ne pouvait pas maîtriser la nécromancie, mais puisqu'il avait comme partenaire de vie une dragonne noire, cela avait suffi pour lui accorder le titre. Ser Serfantor était-il devenu, une version tordue du chevalier admiré de la populace humaine. Il avait baptisé sa nouvelle épée Silence car c'est ce qu'elle apportait après être dégainée, qu'elle soit utilisée ou non. Son pommeau avait été façonnée à l'image de la tête de Shalith.

C'était tous sans importance à ses yeux. Cela ne changerait en rien son comportement ni ses plans. Oui, il allait se pavaner devant les membres de la Légion en tant que nécrodin, mais uniquement pour les duper. Les vœux qu'il avait prononcés, il allait uniquement les suivre parce qu'il avait été prisonnier du Père de la Noirceur en premier lieu. Dire les mots ne le gênait pas. Ils étaient vides de toute façon. D'ailleurs, il se questionnait sur le silence de Noktow depuis leur rencontre. Quand allait-il l'appeler à ses services? C'était comme s'il avait perdu intérêt en lui. Peut-être que ses actions avaient été assez pour le satisfaire. Oh, il était surveillé. Il pouvait sentir le regard fourbe du divin fixé sur lui de temps à autre.

Il était temps et pourtant, il procrastinait. Il inspectait le corps zombifié de Shalith comme à chaque jour, vérifiant son état de conservation. Il semblait qu'elle n'avait pas grandit depuis son décès spirituel, un rappel cruel de ce qu'elle était devenue. Ses prunelles étaient aussi mates qu'un cadavre, sans pétillance, sans émotion, mais le reste de son physique était en bon état, quoique émacié, mais ce n'était rien de nouveau. Bientôt, elle aurait faim et cela pourrait apporter des complications. Elle n'avait pas de préférence, pas d'alliés, pas d'ennemis, pas de pensée logique lorsqu'il en venait à satisfaire ses besoins de base.

Autour d'eux, une prairie s'étendait, s'enroulant autour de Nerô. La température ici était clémente à l'année longue. Si loin au sud, la vie était plus aisée et la terre plus riche. Pourquoi les premiers elfes gris avaient choisi de s'installer si au nord, il ne pouvait pas l'expliquer. Plusieurs fermes et habitations avaient été abandonnées en faveur de la protection des murailles. Il n'y avait pas de bétail, pas d'animaux sauvages. Rien que les ornières ne restaient dans le sillage des citoyens, creuses dans la vase martelée dans leur affolement.

Le prince jura et se dit que si l'attaque devait débuter, le plus rapidement serait le mieux. Il tira doucement sur les rênes et la dragonne prit son essor, aussi silencieuse qu'une chouette. Il survola ses alliés, Lizria et Lotharie chacun à dos d'un troxx aux écailles sombres et Traïnan à dos d'un cheval à la robe souris, et se rendit à l'endroit de la rencontre le premier. On avait offert un troxx au seigneur de guerre, mais celui-ci était un homme costaud et avait besoin de la force d'un étalon pour soutenir sa masse musculaire. Gardez vos rats, s'était-il moqué avec un sourire espiègle. Il avait l'avantage d'être en tête d'autant de guerriers redoutables sinon la reine n'aurait pas toléré une telle attitude.

« Vous êtes en capacité de pousser une barbe à ce que je vois, commenta Lizria qui arrêta sa monture à sa droite. Un elfe adulte, vous faites maintenant. Je n'avais jamais pris le temps de le reconnaitre. Quel âge avez-vous, mon prince? »

Effectivement, l'adolescent arborait une barbe sculptée, maintenue courte et propre. Elle n'était pas encore tout-à-fait mature et ressemblait à de la neige parsemée sur un fond de charbon.

« Dix-neuf si vous devez le savoir, Haute-Prêtresse, répondit-il avec déplaisir, la mâchoire serrée.

— Un bel homme qui s'attirera une amante digne d'un nécrodin. Mmmm... Vous raidissez toujours à la présence féminine. Cela n'a pas changer. Vous ne devriez pas, puissant comme vous êtes. »

Elle avait remarqué son malaise, bien sûr. Peu passait inaperçu aux yeux fouineurs de cette cultiste. Ses paroles s'avéraient toujours aussi intrusives aussi. Il ne désirait rien de plus au monde que d'obtenir la chance de s'éloigner d'elle.

Le vent se leva, faisant tourbillonner sa chevelure pâle attachée en queue-de-cheval lousse. L'étalon de Thaïnan renâcla et les deux troxx sifflèrent à la venue de trois cavaliers elfiques. Le trio était sans arme et celle du centre, clairement en charge, tenait du bout de ses doigts une tête fraîche.

« Qu'avons-nous là? questionna Lotharie avec une politesse impeccable.

— Notre preuve de loyauté, répliqua la nouvelle-venue en tirant la tête aux pieds de son interlocutrice. »

Le regard méfiant de Lotharie darda du sol maintenant sanglant à la bannière portée par celle qui lui faisait face : trois étoiles blanches sur un fond de fer. Ce n'était pas le blason de la maison Nytagôrn.

« Hmmph! Une ratte, cracha Thaïnan qui n'appréciait guère la lâcheté, quel que soit la forme.

— Tiens ta langue, seigneur de guerre, commanda Lotharie avec mépris. Ici se tient notre banneret de la maison Nörron'ah. La reine sera satisfaite de votre dévotion. Ainsi, je vous accorde domination sur Nerô, mais laissez les survivants de Nytagôrn partir avec leur honte.

— Comme vous le dites, accepta la matriarche Nörron'ah. »

Serfantor respectait Dame Lotharie pour cela : elle n'aimait pas verser du sang inutilement. Elle était honorable, mais pour bien paraître, elle devait le cacher avec des motifs sournois.

Celle-ci accorda un moment d'attention en direction de Serfantor, inspectant son accoutrement. Ses yeux s'écarquillèrent immédiatement, reconnaissant son titre et elle fit une modeste révérence.

« Ser, dit-elle avec admiration. »

Le prince commençait à s'habituer à ce genre de réaction, même de la part des femmes. Qu'il soit mâle ou pas, un nécrodin se faisait toujours respecter.

« On dirait que le Père de la Noirceur ne verra pas d'excitation ce soir! déclara Thaïnan de sa grande voix rocailleuse. »

Se moquait-il ou était-il en train de déclarer son irritation face à la situation? Peut-être était-ce un peu des deux.

« Au contraire, annonça Lizria. Il y a de quoi fêté en cette glorieuse nuit. Nous avons uni Gosform sous une bannière une fois de plus. Mes chères seigneurs, commandants et prince, s'en ais assez pour que le Père Noir en soit ravi. Il nous favorise.

— Vous serez accueillis comme les grands sauveurs que vous êtes en Nerô, promit Dame Nörron'ah. Je, Jaurielle, matriarche de la maison Nörron'ah, vous invites en ma demeure, à entrer comme des invités d'honneur dans le hall de mon château.

— Nos soldats méritent ce repos et cette récompense, admit Dame Lotharie. Veuillez à ce chacun de leurs besoins soient satisfaits, tant que cela reste dans le raisonnable.

— N'ayez crainte, ma brave commandante. Nous nous chargerons de cette honorable tâche. »

Elle tourna son attention vers Shalith, ses grands yeux pétillants d'admiration. Elle ne réalisait pas que la dragonne était absente d'esprit, comme la plupart des gens qu'ils rencontraient.

« Et pour toi, grande dragonne, nous offrirons une quantité de viande illimitée.

— C'est bien gracieux de votre part, Dame Nörron'ah, remercia Serfantor, rassuré de savoir que sa partenaire de vie allait être nourrit bientôt. Elle en a grandement besoin, j'en ai bien peur. »

Jaurielle leur fit signe du bras de la suivre et elle dirigea ses invités vers Nerô. Thaïnan fut celui qui retourna près de l'armée pour leur transmettre la bonne nouvelle.

Serfantor ne se préoccupa pas de passer sous la herse comme ses compagnons. Shalith ne pourrait jamais s'y glisser. Au lieu, ils survolèrent les remparts, là où les drapeaux fraîchement érigés se tordaient à chaque battement d'ailes de la dragonne. Jaurielle avait déjà prit soin de s'annoncer comme nouvelle souveraine du territoire. Le triplé d'étoiles était exposé un peu partout. La cité était illuminée de torches aux propriétés magiques, protégeant leur flamme, l'empêchant de mourir et de dévorer le bois. Les gens, soldats comme roturiers, tournaient la tête à la vue de la prédatrice noire. Leurs réactions variaient. Certains demeuraient en place, immobilisé par l'effroi tandis que d'autres se laissaient emportés par leur panique. Une brave garde souleva sa lance et visa, prête à tenter d'abattre la menace aérienne, mais son compagnon posa une main sur son bras, lui avisant de ne pas commettre cette stupidité.

Shalith se posa dans l'enceinte du château, au cœur de la cité, écrasant la moitié d'un jardin de champignons bleus striés d'argent. Les serviteurs s'écartèrent, abandonnant leurs travaux pour la sécurité d'un toit. Serfantor voulait leur dire qu'il n'y avait rien à craindre, mais la dragonne secoua la tête et claqua les mâchoires. Elle avait faim.

« Emmener-moi du bétail, n'importe quelle sorte! commanda le prince. Je suis le Prince Serfantor, premier fils de la Reine Jassaya Diramin et vous donne ma parole que je ne vous ferrais aucun mal. Par contre, je ne peux me prononcer pour ma partenaire de vie. Aidez-moi à satisfaire sa faim afin de préserver votre sécurité. »

Pleins d'yeux craintifs le fixaient depuis la pénombre du bâtiment gigantesque. Enfin, un jeune adolescent, décharné, au teint d'un gris maladif, à la mâchoire squelettique et à la crinière blanche emmêlée, s'avança courageusement.

« Je peux vous procurer cela, mon prince. »

Serfantor demeura près de Shalith pour s'assurer qu'elle ne s'acharne pas sur un innocent. Entretemps, le reste de ses compagnons firent leur arrivée et s'installèrent dans le hall de Jaurielle. Shalith fut nourrit de deux bœufs qu'elle dévora vivant. Satisfaite, elle se roula en boule sur elle-même et s'endormit paisiblement.

Confiant que tout était rentrer dans l'ordre, Serfantor rejoignit les autres qui étaient déjà entrain de fêtés. Les plus goinfres étaient sans aucune doute les membres du Sang du Dragon qui s'esclaffaient sous l'effet évident de l'alcool. L'un des guerriers chercha du regard et fut insatisfait de constater que tous les serviteurs étaient de sexe masculin. Il se cherchait probablement une fille pour réchauffer son lit ce soir.

« Cette situation dure depuis notre arrivée dans ce royaume aussi gris que désagréable, lui rappela son compagnon dans la langue commune. Les elfes gris n'aiment pas que leurs esclaves soient doux sur les yeux. »

Les deux pouffèrent, une touche de moquerie dans leur voix tonitruante.

Serfantor les ignora. Honnêtement, il préférait se faire entourer de garçons que de filles. La tentation était moins grande. Même lui, à son âge, éprouvait parfois de la difficulté à garder ses hormones sous contrôle et cela ne lui plaisait aucunement. Il ne désirait prendre aucune amante ni engendrer d'enfant. Il n'avait d'yeux que pour une seule et il ne pouvait pas l'avoir. Sa nouvelle amoureuse était son devoir à son peuple, un but qui lui était autant personnel que secret.

« Mon prince, appela Jaurielle depuis la table des honorés où les commandants étaient tous installés. Rejoignez-nous. Nous vous avons réservé une place parmis nous. »

Elle démontra une chaise en fer sombre vide entre Lizria et Lotharie. Le dragonnier s'avança entre les longues tables où la plupart des elfes gris firent une pause pour l'observer. La présence d'un nécrodin, même à une telle célébration, était rare et chacun en fut honoré, baissant légèrement la tête en signe de respect. La Haute-Prêtresse lui offrit sont plus charmant sourire lorsqu'il s'installa à leur table. Il s'y sentit instantanément angoissé, mais il demeura impassible.

« C'est grâce à Ser Serfantor que nous n'avons pas eu à nous battre, commenta une Heaume Noire de sa garde personnelle qui discutait avec une autre. Lui et sa dragonne sèment la peur en nos ennemis qui s'avent mieux que de nous affronter. »

Serfantor serra la mâchoire et se distrait en s'attaquant à un morceau de tofu baignant dans une sauce crémeuse aux champignons accompagné de brocolis importés de Dètmor. Il réalisa qu'il n'avait même pas prit la peine de se débarrasser de son accoutrement de combat ce que sa mère aurait caractérisé de barbaresque et impoli, mais la reine n'était pas là et son titre de nécrodin lui permettait bien des choses. Il espérait tout simplement que ce soir, il allait dormir sans être hanté par les fantômes de son passé.

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