16 - Le serviteur aux yeux d'or

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27e jour de la saison de la mort 2448

C'était bien la première fois que Serfantor rentrait à Norkux, la cité ébène et capitale du peuple elfe gris, enchaîné comme un esclave. Habituellement, il ne l'était que mentalement. Depuis la mort de Shalith, il le vivait pleinement. Trop bouleversé par la perte de sa grande amie, il n'avait pas pris le temps d'évaluer la gravité de sa situation. On lui ordonnait, il obéissait sans broncher. Il avait tenu son regard vers le sol, son dos courbé et sa marche saccadée, le tout sans trop s'en apercevoir. De toute façon, il ne désirait pas voir la noirceur des habitants déchus et des bâtiments funestes de son bercail. Il détestait chaque recoin de cet endroit.

- Allez avances vermine, lança l'une des Heaume Noires qui l'escortait.

Le prince se mérita un coup de poing dans le milieu du dos. Il perdit son souffle pendant un instant, tituba puis, il reprit ses esprits et continua son chemin en tentant tan bien que mal d'accélérer son pas fatigué. Il sentait la présence de quatre elfes gris qui l'entourait; il était cerné comme toujours. Il n'y avait pas moyen de s'enfuir et à quoi bon ? Shalith n'était plus là. Néanmoins, il y avait Arièlla. Elle devait s'inquiéter et l'attendre. Combien de temps tiendrait-elle ? Quand aura-t-elle conclut que son absence était synonyme de décès ? Ce n'était pas bien important. Il n'avait pas d'issue. Il ne savait pas quoi faire. Il était désespéré, perdu et à la merci de sa cruelle mère.

Bien sûr, la reine n'était pas parmi eux. Gracieuseté de ses mages personnelles, elle avait été téléportée directement au palais dont les murs étaient aussi sombres que son âme. Il n'y avait rien de joyeux à Norkux mis à part les quelques évènements illégaux qui se passaient en cachette. Ça avait été l'un de ses rêves d'enfance d'y participer, mais il n'y avait que les membres qui connaissaient leur emplacement. Et ce secret était bien gardé car si on les découvrait, la punition serait l'exécution.

- Arièlla, susurra-t-il doucement, la mine dépitée.

Il aurait tant adoré la voir et la prendre dans ses bras. Il imagina sa jolie chevelure ondulée qui virevoltait au vent. Pour lui, on aurait dit des vagues dorées enchanteresses. Il remémora une scène en particulier où elle était devant lui, prête à grimper sur Harath en préparation à une partie de skotar. Elle était si féroce, dépourvue de crainte et à cet instant, il n'aurait jamais cru qu'en elle existait un côté placide dont il allait bientôt tomber follement amoureux.

- Il murmure souvent ce prénom, mentionna la Heaume Noire à sa droite.

- Laisse-le faire, grogna celle à la tête du groupe.

- Devrait-on le mentionner à Son Ombre ?

- Absolument pas. Je n'ai pas envie de son humeur vindicative. N'oublie pas que c'est nous qui allons devoir exécuter ses désirs.

- Tu as raison Sabrayah.

Normalement, Serfantor se serait fâché à ses propos, mais il n'en avait pas l'énergie ni la motivation. Il aurait aimé pouvoir s'écraser n'importe où, même sur un plancher froid. Il ne désirait que la paix et du repos pour pouvoir reprendre contrôle de son esprit. Il le fallait, il lui fallait guérir puis, il penserait à une façon de s'échapper de cette cité maudite.

Un humain n'aurait pas été capable de voir les détails des motifs décoratifs sur la plupart des bâtiments : des prières, des messages encryptées, des runes, des formules magiques, des menaces et bien souvent, des caricatures qui honoraient quelconque famille ou personne importante. Les elfes, particulièrement les elfes gris, possédaient une vision nocturne aiguisée et cette nuit permanente ne les n'affectaient guère. Un trop long séjour passé ici et la lumière du jour deviendrait douloureuse aux yeux. À chaque retour à l'académie, Serfantor avait dû s'habituer à ce changement drastique. Il adorait le monde de la lumière, ainsi était-il surnommé par son peuple, et il était chagriné de le quitter encore une fois. Cette-fois, possiblement éternellement.

Ils étaient presque arrivés au château lorsqu'un groupe d'intrus les encerclèrent. Avant même que les nouveaux venus ne purent prononcer un mot, l'un d'eux de fit empaler par la longue lance de la dénommée Sabrayah. La victime tomba lourdement au sol et son sang s'écoula de son corps, formant des petites veines cramoisis qui rampaient dans tous les sens.

- Pas de pitié. Comme d'habitude ! s'exclama l'un des roturiers dont le visage était dissimulé sous un masque de hibou gris. Vous n'avez aucun respect pour votre propre peuple !

- Disparaissez de ma vue, sales racailles ! beugla la Heaume Noire à la gauche du prisonnier.

- Nous n'allons nulle part sans le prince !

- Ce n'est pas sage de souhaiter du tort à la famille royale. Les conséquences seront sévères ! tonna-t-elle en faisant un signe de la main.

Un deuxième roturier tomba à la merci d'un arc long; une flèche lui perçant l'œil. Ce ne fut pas long que les autres rebroussèrent le chemin, disparaissant dans la pénombre. Bien sûr ils ne pouvaient rien contre les vicieuses Heaumes Noires.

- Je me sens généreuse, ronronna Sabrayah en posant sa botte en cuir ébène sur le visage de l'elfe qui venait de perdre son œil et s'était écroulé au sol en se tortillant. Je vais te laisser la vie, mais pour te punir, tu passeras le reste de ton misérable temps à sombrer dans la cruauté des ténèbres.

Elle dégaina une dague crochetée de son autre botte et poignarda l'œil intacte de sa victime qui déchira le silence de ses hurlements meurtris. Elle débarrassa son arme de l'organe visuel en l'arrachant brusquement à la lame puis, elle le tira dans une ruelle étroite et brumeuse.

- Va chercher sale chien avant que les chats n'en fassent leur encas, ricana-t-elle en continuant son chemin, avisant les autres guerrières de la suivre.

Honnêtement, Serfantor avait souhaiter la mort de ses ravisseuses aux mains de ses pauvres rebelles, mais c'était trop demander. Les Heaumes Noires étaient trop bien préparés à une attaque. Elles portaient tous des armures lourdes, étaient équipées de plusieurs types d'armes et avaient été entraînées par les meilleurs de la capitale.

Serfantor contourna misérablement la nouvelle personne malvoyante, désirant lui venir en aide, mais il savait que c'était impossible puisqu'il ne pouvait même pas le faire pour lui-même. Il portait des manilles aux pieds comme aux mains et un collier en fer forgé, le tout formant une laisse que la garde à sa gauche tenait. S'il ralentissait trop, elle tirait, l'étouffait et le traitait de chien. Il avait essayé maintes fois de contrôler l'ombre autour de lui pour se sortir du pétrin, mais en vain. Sans Shalith, il n'était qu'un simple elfe gris sans pouvoir. Il n'était plus un dragonnier.

La vision de la dragonne qui se débattait pour finalement abandonner la vie le déchirait en dedans. On aurait dit qu'une partie de lui avait été détruite avec elle et il se sentait incomplet. Peut-être était-ce le cas. Il devait évoluer sans elle. Mais qui était-il à présent ? Il n'était pas un Gardien d'Aerinda ni un citoyen elfe gris. Enfin, il ne se considérait pas comme tel.

Au château, il fut assigné à une modeste chambre avec un vieux lit décrypté. Il y avait une couche épaisse de poussière qui recouvrait les meubles et les couvertures. Il ne pouvait pas faire plus de quelques pas avant de se retrouver à l'autre extrémité de la pièce. C'était un endroit suffoquant, mais heureusement, il y avait une petite fenêtre carrée qui lui permettait d'observer le terrain d'entraînement des Heaumes Noirs. Ce n'était pas une vision très chaleureuse, mais c'était mouvementé et ainsi, ça le distrayait.

Pendant longtemps, il n'eut que sa propre solitude comme amie. Il avait estimé qu'il fut abandonné pendant environs une journée et demie durant laquelle il n'avait pas trouver le sommeil ni la paix d'âme.

Alors que son ventre hurlait famine et qu'il était sur le point de supplier pour de la nourriture, il entendit le déclic de la porte. À moitié soulagé et anxieux, il se retira contre le mur du fond, trop épuisé pour se tenir debout.

- Excusez-moi, appela une voix calme qui était trop androgyne pour deviner le sexe de son porteur. J'entre maintenant.

L'ex-dragonnier fronça les sourcils et tenta de paraître intimidant. Il avait perdu de la masse musculaire, faute de manque de protéines et au fond, il était conscient qu'il ne possédait pas la force de se défendre. Il pria silencieusement à Elysia pour qu'il ne se fasse pas torturer ou violer.

La porte s'ouvrit et dans le seuil apparut un jeune elfe gris à la peau pâle et au regard de chien battu qui portait un cabaret de nourriture. Il paraissait aussi traumatisé que le prisonnier et les deux s'observèrent pendant un long moment, immobiles comme des statues.

Enfin, le serviteur posa le cabaret sur le lit. Ses mouvements étaient lents et prudents comme s'il avait peur qu'on l'attaque à tout moment.

- B-bon appétit, balbutie-t-il avant de partir, fermant la porte tout aussi doucement en se retirant.

Serfantor sentit ses muscles relaxer et sa respiration se stabiliser. Il avait reçu de la nourriture et le serviteur qui lui avait été assigné était timide. C'était parfait. Il ne subirait probablement pas trop d'abus avec lui. Il s'installa derrière le cabaret et manga lentement puisque son estomac, malgré sa faim de loup, ne pouvait pas endurer trop de digestion d'un coup. Il avait reçu, comme il s'y attendait, des restants rassis dont un morceau de pain, un petit verre d'eau et une vieille pomme sur le point de pourrir. Il ne pouvait pas faire son difficile alors, il se contenta de ce qu'il lui avait été donné.

✦×✦

Les prochains jours furent paisibles, quoique les visites du serviteur timide devenaient un peu plus fréquentes. Ils n'échangèrent que peu de mots, que le nécessaire.

- Quel est ton prénom ? demanda Serfantor au quatrième jour alors qu'il observait son le serviteur changer son pot de chambre.

Il avait honte. Un pot de chambre... C'était une insulte. Les elfes gris étaient assez sophistiqués pour utiliser des toilettes primitives. Sa mère essayait de lui ronger le moral et elle réussissait moindrement.

- Q-Quèvharx, murmura le jeune elfe en rougissant, ses pommettes rosées trahissant son calme. Quèvharx de la maison Niirhän.

Sa complexion était assez claire pour que la décoloration paraissait avec aise. D'ailleurs, c'était étrange que la reine l'eût choisi comme serviteur. Elle qui était si fixée sur son image, ne laissant que ceux à la peau des plus foncée mettre le pied dans sa demeure à quelques exceptions si elle trouvait in individu qui lui plaisait physiquement. Quèvharx rentrait dans ses critères; mis à part sa pâleur, il était ravissant. Il possédait des traits doux, des yeux en amandes dorés ce qui était exceptionnellement rare chez les elfes gris, une longue chevelure raide et argentée et une maigre corpulence, lui donnant une apparence fragile. Il ne devait pas avoir plus de seize ans, à moins qu'il ne parût plus jeune que son âge ce qui était possible en raison de malnutrition.

Comme Serfantor, il portait un habit simple et dépourvu de teinture – un beige sale de foin d'étable, un collier en fer forgé au cou – symbole des serviteurs et rien aux pieds. C'était là la marque la plus basse dans l'échelon des esclaves de la maison royale.

- J'espère qu'ils ne te traitent pas trop ardument, dit l'ex-dragonnier avec le plus d'empathie qu'il puisse rassembler dans son état pitoyable.

- C'est vrai que tu es le fils de Son Ombre ? demanda Quèvharx dans un couinement.

Il vira son regard, choqué par les mots qu'il venait de laisser sortir de sa bouche.

- Je suis désolé. Je ne devrais pas poser de questions.

- Ça va, rassura Serfantor. Je te le confirme.

Un mélange de désespoir et de joie brillait dans les yeux intrigants du serviteur. Sa confiance en soi eue clairement été réduite à des cendres. Une noirceur vivait en lui, tout comme le prince et là-dessus, l'ex-dragonnier compatis en silence.

Il ne désirait pas le pousser ni le brusquer, mais il avait envie de forger une semblance d'amitié avec lui. C'était sûrement là son manque de contact humain qui parlait car normalement, il était assez anti-social. Il opta pour laisser la conversation mourir là pour cette fois.

✦×✦

Quelques jours vinrent et passèrent. La noirceur contente rendait Serfantor fou. Il n'arrivait pas à calculer le temps et ce n'était que grâce à Quèvharx qu'il savait où il en était. Cela faisait à présent dix jours depuis son arrivé à sa chambre. Il essayait de se tenir en forme et de se distraire du mieux qu'il ne le pouvait en faisant les cent pas. Une courte barbe parsemait maintenant le bas de son visage, signe qu'il n'avait pas encore tout-à-fait terminer de développer. Après tout, il n'avait que dix-huit ans. De plus, les elfes gris et les elfes lunaires n'avaient normalement pas une pilosité élevée.

Aujourd'hui, il était installé au rebord de son lit et contemplait l'unique écaille ébène qu'il avait pu récupérer du corps de Shalith. Il faisait tourner dans tous les sens, observant chaque détail minutieusement malgré qu'il les connaisse par cœur depuis longtemps.

On cogna à la porte.

Par paranoïa plus que par habitude, Serfantor se colla au mur du fond lorsqu'on ouvrit la porte. Comme toujours, ce n'était que Quèvharx qui venait lui délivrer son repas.

- Ce n'est que toi...

Il relaxa instantanément, se laissa glisser au sol et recommença à jouer avec l'écaille par instinct, sans trop s'en rendre compte.

- C'est donc vrai que tu es lié à une dragonne noire, dit l'adolescent aux yeux dorés qui pétillaient maintenant d'intérêt.

Sur le coup, Serfantor rangea l'écaille dans sa poche et paniqua :

- Ne dis rien je t'en supplie ! C'est le dernier souvenir que j'ai d'elle. Elle... Elle m'apporte du réconfort.

- Je ne dirai rien, lui assura le serviteur qui déposa le cabaret de nourriture sur le lit comme à son habituel.

Il entrecroisa ses doigts, baissa le regard puis, il fit signe en direction du cabaret à l'aide de sa tête. Ses joues s'empourprèrent et il attendit patiemment.

De son côté, le prince approcha et remarqua que dissimulé parmi les raisins verts, il y avait un petit rasoir. Il le prit délicatement et confirma l'identité de l'objet avec stupéfaction.

- Tu as pris un risque, dit-il en croisant le regard furtif de Quèvharx.

- Tu es plus beau imberbe, expliqua le serviteur dans un rire nerveux. Oh... Je voulais dire... que... T-tu sais... Tu parais plus propre.

C'est à ce moment que le prince réalisa ce qui se passait. Ce n'était pas rare chez les elfes gris que les hommes tombaient amoureux en cachette d'un individu du même sexe en cause de l'agressivité et de la rudesse de la plupart des femmes.

- Merci beaucoup, dit-il tout simplement en se débarrassant de sa barbe naissante en se coupant à quelques reprises.

Quèvharx l'observa, immobile et muet. Il reprit le rasoir une fois que le captif eut terminé, s'excusa en faisant une petite révérence et sortie tranquillement de la chambre.

✦×✦

Deux autres jours passèrent et Serfantor avaient commencé à laisser Quèvharx rester avec lui pour socialiser. Les deux adolescents discutèrent de tout et de rien. C'était le seul temps de leur journée qui semblait moindrement normal et ils l'appréciaient. Ils devenaient un peu plus proche amicalement. Le prince avait dû mettre les choses au clair avec le serviteur dès le début pour ne pas lui causer trop de mal. Il aimait encore trop Arièlla pour songer à qui que ce soit d'autre et parfois, il se surprenait à se questionner sur s'il allait la revoir.

Ce jour-là, il se sentait particulièrement vulnérable et pour se consoler, il sortit l'écaille de Shalith de sa poche et la caressa doucement.

- Que me dirais-tu Shalith ?

Il leva le regard vers le ciel de charbon dépourvu d'étoiles et d'une lune. C'était probablement le jour en ce moment où était-ce la lune qui était trop sombre ? Il ne savait plus.

- Que fais-tu Arièlla ?

La porte s'ouvrit et Quèvharx avec un cabaret entra dans la chambre. Sa soudaine apparition apeura Serfantor qui bondit sur ses pieds en se mettant en position défensive, les poings devant son visage.

- Oh ! Oh ! Ce n'est que moi, dit le serviteur en sautillant de gêne. Désolé ! J'aurais dû cogner !

Ses yeux dérivèrent instinctivement vers l'écaille que le prince enfouit dans sa poche à la suite de cette attention.

- Dis, tu veux en parler ? demanda-t-il gentiment en s'asseyant à côté de son ami en lui offrant le cabaret de nourriture.

Cette-fois, il avait ajouté un morceau de fromage cheddar entre les deux tranches de pain sèches. Il s'était souvenu des goûts de Serfantor. Hier, ils avaient discuté de nourriture et il lui avait mentionné qu'il adorait ça.

- Merci. Tu n'aurais pas dû. Tu prends trop de risques. Nous ne sommes même pas supposés entretenir une relation amicale.

- Ne t'inquiète pas de mes choix, rétorqua doucement Quèvharx en souriant timidement. Ce sont mes choix. C'est ma vie.

Serfantor lui rendit son sourire malgré l'amertume qui lui alourdissait l'esprit. Il accepta le cabaret et posa le petit morceau de fromage doré dans sa paume grise médium. Même Quèvharx ne devait pas avoir l'autorisation de mettre une patte sur cette délicatesse alors, il partagea la moitié avec lui.

Le serviteur en eut les larmes aux yeux. Serfantor avait deviner juste : son ami n'avait pas une vie facile lui non plus.

- Pour quelqu'un de la royauté, tu as un grand cœur, complimenta le plus jeune adolescent.

- Je sais tout simplement ce que c'est de vivre un calvaire, murmura le prince qui se retenait de pleurer en songeant à tout ce qu'il avait dû endurer et tout ce qu'il avait perdu.

- Je peux t'emmener à la cathédrale obsidienne.

- Quoi ?

- Je t'aiderai à t'y rendre au prix de ma vie. Je n'ai rien d'autre à offrir. Là, tu pourras invoquer les divinités et peut-être qu'avec un peu de chance, ils pourront donner une deuxième chance à ta dragonne.

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