Le visage d'une amie !

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Elle affiche tout à la fois ce visage merveilleux, rempli de tendresse et de gentillesse mais qui cache aussi des colères et des révoltes contenues.

L’œil toujours pétillant, malicieux, domine des lèvres fines et un nez léger, lui donnant l’apparence du personnage de "Peter Pan" ou de celui du "Clown joyeux".

Belle, un peu ronde, bien proportionnée, elle semble parfois inaccessible et fière, rehaussée de ses 15 centimètres dans des chaussures en peau de bête et à talon aiguille. Puis d'autres fois, abattue, comme abandonnée devant trop de choses si lourdes à porter.

Elle évoque ses difficultés à voix haute et ses lèvres se tordent tout autant que ses jambes qui se croisent comme par timidité. Elle tient alors la pose, genre :

  • Tu vois lui là, je lui ai claqué son beignet ! Et là, il a mal (?).

S’ensuivent alors, comme pour appuyer la sentence, un autre croisement de jambe très stylé et un hochement du menton.

A chaque regard, mon cœur fond mais sans ambiguïté amoureuse car elle est touchante : c’est ma seule meilleure amie. Je peux tout lui dire et en véritable confident, je peux tout entendre. Elle le sait et en profite largement.

Elle se révèle à la fois lunaire et solaire, torrentielle et volcanique. Paradoxalement, elle sait se montrer vaillante et téméraire et tout autant très fragile. Ces sortes d'excès cachent cependant une grande sincérité, une attitude "cash" et très naturelle.

Elle est femme et parfois adolescente. Elle approche doucement de la quarantaine faisant face au quotidien d'une femme mûre. Elle se prend tout autant à éclater de rire et se vanner comme une gamine de 14.

Elle est comme certaines fleurs qui par nyctinastie, s’ouvrent et se ferment en fonction d'un moment précis de la journée ou par tropisme, s'oriente en fonction de la course du soleil. En cela, elle n'est point surprenante. Bien des personnes font de même pour se préserver de l'adversité, participer à la collectivité et suivre le mouvement.

Son absence de sens de l’orientation me fait souvent sourire. Elle entre par exemple dans un magasin qu'elle a bien sûr repéré en période de soldes, pour s'offrir un sac à main ou une nouvelle paire de chaussures. Mais au moment de sortir, elle est complètement perdue.

Ceci n'enlève rien au fait d'avoir une tête parfaitement posée sur les épaules et capable de plus grandes performances : car simultanément, elle peut parler à sa montre-téléphone, répondre à son voisin, arranger ses cheveux, jeter un œil rapide sur son profil dans le reflet d'une glace ou dans un miroir tout en disant, très sûre d’elle :

  • Non, non, je t’assure, je t’écoute.

Évidemment, c’est imparable !

Je sais être là pour elle parce que je suis son ami et vraisemblablement, le meilleur qui soit.  Du moins, je le pense ainsi et j'espère qu'elle le pense aussi.

Je n’ai jamais connu une telle relation amicale en un homme et une femme, si limpide et si explicite. Elle se traduit par une très grande complicité comme deux comédiens improvisant un jeu de rôles maîtrisés à la perfection.

Elle est parfois "naïve". Il est assez facile de la blaguer ou de la mettre en boîte. Alors elle se met à "courir".

Pour lui écrire, il vaut mieux utiliser la messagerie car elle est assez interactive avec deux pouces qui galopent sur le clavier.

Et par contre elle "cause", un véritable moulin à paroles.

Elle n’est ni blonde, ni brune.

Elle est parfois violine, fauve ou arborant des mèches de couleur claire. IL s'agit là de phénomènes d'apparences passagères. Elle a cette sorte de capacité animale à se transformer. Je pense qu’elle pourrait aller jusqu’à muer. Car c'est aussi une mère de famille. Et elle défend ses enfants avec une rage et une douceur toute féline.

La plupart de ses collègues ou copines ne sait pas vraiment la regarder et y voir ce qu’il faudrait déceler de sa véritable personnalité. Et de ce point de vue, elle est vraisemblablement comme tout le monde, cachant sa vraie nature pour se protéger.

J'ai la chance de la voir et la comprendre vraiment.

Derrière une attitude relativement guerrière se cache en vérité une grande féminité et une extrême sensibilité. Et elle se laisse regarder ainsi, vraiment, car j'ai toute sa confiance.

Mais de tout cela, je m'interdis d'en parler ou de le répéter autour de moi. Car elle est aussi un peu "brute de décoffrage" !

  • Et vous n’avez pas vu ses mains. Et surtout ses genoux, hein ses genoux !

Un coup de boule, deux tartes dans la figure et un grand coup de genou et l’on vous embarque illico en ambulance pour les urgences en service de réanimation.

Et le pire, c’est qu’une fois sur place, le corps en vrac, elle risque de demander à vous voir pour tout simplement vous tenir la main.


A Fab

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