Daniel Twist (43)

19 minutes de lecture

Vendredi 8 avril, 6h15.

Je dors pas. J'attends qu'il arrive. J'attends parce que c'est la dernière fois avant lundi... Et aussi la dernière fois avant Beckett.

Swip.

Je tourne la tête, un papier vient de passer sous ma porte. Je me précipite dessus et allume ma lampe de chevet. Sur le petit mot, une seule lettre. C. J'ai pas le temps de me demander pourquoi qu'un deuxième arrive. Je l'ouvre encore, L. Je cligne des yeux. Il est bourré ? Puis un troisième, E, un quatrième, A, un cinquième, N. Tous a la suite. Et enfin, le dernier de la série puisque j'entends des pas ensuite, un coeur griffonné.

Clean... Hein ? Il veut que je nettoie un truc ?

Même pas moyen de lui demander en plus, puisque je l'ai entendu repartir. Je cherche dans ma cellule. Il veut qu'elle soit propre c'est ça ? Ok... J'vais m'y mettre. Je commence par mon bureau, range les esquisses, sa boîte de couleur, puis je vais faire mon lit quand une idée me vient. Peut-être que c'est mon corps, qu'il veut propre ?

Ouais. Ptet bien. Mais je vais pas risquer de prendre ma douche alors qu'il pourrait être là. Alors je pars dans la salle de bain et je me frotte le corps avec un gant de toilette. J'aime lui faire plaisir. Alors j'aime faire ce qu'il me dit. Je m'en rends compte quand je me frotte énergiquement, à poil dans mon petit point d'eau à six heures et demi. Bordel. Je suis encore plus accro que je pensais. Tant pis. Tant mieux. Je suis à lui après tout. Je mets un peu de savon histoire de sentir bon. Et du déo.

Je crois que ça me fait même pas peur, de penser que je lui obéis à ce point.

Je pars finalement m'asseoir par terre, contre le mur, et j'attends tranquillement qu'il arrive. Il en met, un temps. Je ferme les yeux, et je les rouvre d'un coup. Je vais finir le dernier dessin que j'avais commencé. Je le cherche et trouve rapidement, juste sous le tas que j'ai rangé auparavant. C'est nous deux. Ça me fait rougir rien que d'y penser. J'ai pas vraiment l'habitude de me dessiner, surtout pas comme ça. Sur le portrait ça s'arrête à nos bustes et on s'embrasse. Pas le genre de truc qu'il pourra mettre dans son salon. Je fais mon uniforme orange et le sien bleu foncé aussi. Je veux qu'on voit sur le tableau... Qu'on s'aime malgré ce qui nous sépare.

Je le trouve plutôt bien réussi. Et comme Narcis est toujours pas là, j'ai le temps de peaufiner. J'ai définitivement fini celui de Casta et Wilson, aussi. Ce dernier m'en a demandé des nouvelles, d'ailleurs. Il faisait comme si de rien était, mais il avait l'air de le vouloir quand même. J'ai prévenu Narcis que je le donnerais à Duncan, il a pas eu l'air de m'en vouloir.

Mais celui-ci sera rien que pour lui... Je souris en y pensant et j'ajuste ma couleur pour finir ses cheveux. Et finalement je m'assoupis sur ma feuille.

Je suis réveillé par un baiser tout doux sur ma nuque. J'ouvre les yeux péniblement. Merde, moi qui avais prévu d'être complètement réveillé... Les belles mains de mon policier sont passées autour de la taille pour me câliner et il recommence à embrasser ma nuque tranquillement pour me sortir du sommeil avec des mots doux.

Je marmonne et m'étire lentement. Je sors de ma torpeur. J'ouvre mieux les yeux. Il sent bon...

  • Tu as la joue toute sale, je l'entends me dire avec un petit rire à mon oreille.

Puis sa main et son bras passent sous mes genoux et il me soulève. Je m'accroche immédiatement à son cou et il va me déposer sur mon lit, au dessus de lui.

  • Je suis désolé... Je voulais vraiment être propre… je soupire.
  • C'est pas grave, il chuchote en caressant ma joue du pouce. Ça te donne un style.
  • Mais tu m'as demandé d'être nettoyé...

Il fronce les sourcils, l'air de pas savoir de quoi je parle, puis hausse les épaules.

  • T'iras aux douches. Je surveillerai pour pouvoir admirer ce petit corps.
  • D'accord. Tu voulais que j'aille me doucher alors ? J'étais pas sûr...

Je frotte un œil.

  • Ben... Faudra bien que tu te douches, non ? C'est pas, je veux pas que tu le fasses, mais c'est préférable. Crado, il rit avant d'embrasser mon nez.
  • Mais je me suis nettoyé le corps dans la salle de bain...

Je m'étire. Il se marre et appuie sur mes reins pour que je reste là où je suis.

  • T'as eu mon mot, alors ? il sourit malicieusement.
  • Bah, bah oui... T'as pas remarqué que c'était rangé ?

Il fronce les sourcils et regarde vers le bureau presque en état.

  • Alors... Tu t'es décidé pour le bureau, finalement ? Le lit te va plus... ?
  • Hein ? De quoi ?

Je comprends rien non plus.

  • Pour faire l'amour... Tu veux le faire sur le bureau ? C'est pour ça que tu as rangé ?
  • Ben, j'ai rangé parce que tu m'as dit de le faire...

Je plisse les yeux et penche la tête de côté.

  • T'as dit clean...

Il m'observe un moment, cligne des yeux, puis devant mon air impassible il éclate de rire.

  • Quoi ?!

Je le regarde, hébété.

  • Comme j'étais pas sûr que tu parlais de la chambre je me suis même parfaitement nettoyé.. !
  • Et- il commence, mais il est arrêté par un nouveau spasme de rire. Et pourquoi je te demanderais quelque chose comme ça ?!
  • Je sais pas moi... C'est ptet ton trip...

Je croise les bras en boudant, hyper vexé.

  • J'ai pas compris…
  • Mon trip ? il répète en se bidonnant, mains sur mes hanches puisque je me suis relevé à califourchon. Et ce serait quoi mon trip, au juste ? Te faire l'amour dans un lieu bien rangé ? il rit encore.
  • Arrête ! Ptet que t'aimes pas quand je sens la transpiration ou, je sais pas moi, Clean ça veut dire nettoyer !

Je tape son torse. Il fait semblant d'être soufflé par la puissance de mon coup, puis il se remet à se marrer.

  • Clean, Dan. Je suis clean.
  • Je sais, je fronce les sourcils. T'es pas du genre à te droguer Narcis, je suis pas idiot.

Je croise les bras encore. Lui comme un con, il continue à rire. Il se penche un peu, ouvre mon tiroir, et je rougis lorsqu'il découvre la montagne de capotes qui s'y trouvent. Ses yeux sont grands, il mord sa lèvre pour se retenir de rire encore.

  • Quoi ?! J'ai juste prévu le coup… je bafouille.
  • T'es sûr que tu te tapes que moi, ici ? Parce que ça fait un sacré paquet.

Il fait mine de les compter.

  • Arrête !

J'en attrape un tas que je cache contre mon ventre.

  • Je veux plus jamais revivre la frustration de pas pouvoir coucher ensemble parce qu'on n'en a plus… je justifie.
  • Je vois ça. Tu veux pas faire un petit deal, au passage ? Tu pourrais presque monter une supérette.
  • Te moque pas ! Pourquoi tu te moques ? je pince les lèvres. T'es méchant Narcis !

Je tire une moue.

  • Je croyais avoir entendu quelqu'un me dire un jour... Comment c'était déjà ? Ah oui ! Que c'était pas le sexe qui comptait mais moi, qu'on pouvait bien arrêter une semaine un mois ou un an. Cette philosophie a disparu, hein ? il me taquine en essayant de reprendre les préservatifs que je veux cacher.
  • Pfffff n'importe quoi ! C'est parce que je sais que t'en as envie c'est tout...

Il joue de ses sourcils.

  • Envie que tu prennes ce petit cul qui demande que ça ?
  • Exactement... je rougis encore. (Il arrête pas de se foutre de moi). C'est pas vrai peut-être ?

Je relève des yeux pleins de défi sur lui.

  • C'est peut-être vrai... T'as pris de la crème, au moins ? Parce que si tu comptes toutes les utiliser, je risque de finir par avoir un sacré mal de cul.
  • J'ai celle que tu m'as redonnée la dernière fois. Je te l'appliquerai personnellement... Et j'ai plein de lubrifiant aussi. Ça glissera bien, t'auras même pas mal.
  • Comme dans du beurre, il rajoute en se marrant.
  • Exactement... Et puis Casta m'a montré des trucs pour bien te préparer, je dis avec amusement.
  • Ouais ? il penche la tête. Quoi ?
  • Des mouvements de doigts pour bien étirer, des petites astuces…
  • Ben dis-moi. Je suis curieux.

Il me sourit de toutes ses dents en caressant mes reins.

  • Je te montrerai quand je te le ferai.
  • Tu veux ? Maintenant ? On a... juste le temps, il fait en regardant sa montre.
  • Vrai ?

Je mords ma lèvre inférieure.

  • Ok...

Je l'allonge complètement et m'occupe de son pantalon, qui valse en deux secondes. Il me regarde faire, sourire aux lèvres.

  • Tu voudrais essayer ?
  • Bah, oui...

Je sors le lubrifiant de la table de chevet.

  • Non, je veux dire, toi. Est-ce que ça te tenterait d'essayer, ou l'idée te repousse complètement ?

Il attend sagement en ouvrant les jambes, tête sur l'oreiller.

  • Tu veux dire... Toi sur moi... ?
  • Ouais. T'en penses quoi ?
  • Je... Je sais pas... (Mon coeur s'accélère d'un coup). Je sais pas... je pince les lèvres. Tu veux essayer comme ça ?
  • Non. Pas forcément. Je te demande si t'aurais envie d'essayer. C'est comme tu veux.
  • Alors tu veux pas ? j'hésite.

Il hausse les épaules et écarte plus les cuisses.

  • Je veux pas si t'en as pas envie.
  • Je peux essayer, je hoche la tête en déglutissant. Si c'est toi je, je peux essayer.
  • T'y avais jamais pensé ? il me demande en me faisant signe d'ouvrir le lubrifiant.
  • Je... Non. Pas vraiment... J'ai pas pensé que ça pourrait arriver si vite. Mais faut que j'essaie.
  • C'est bon. On pourra le faire bien plus tard. Ça me va.

Il me sourit et gigote pour que je reporte mon attention sur lui.

  • Non, non, vas-y, essaie.

Je descends et m'allonge sur le dos à côté de lui.

  • Montre-moi.
  • Dan, me gronde mon policier. Je croyais qu'on s'occupait de moi là. T'en as pas envie et moi oui. Je gagne. Tu t'occupes de moi.
  • Mais... je me redresse. Faut que j'essaie un jour... Faut que j'arrête d'avoir peur…
  • Allez, t'en as même pas envie, il roule des yeux. Fais-le moi. Montre à ce petit cul qui il attend, il fait avant de poser un baiser rapide sur mes lèvres puis de se recoucher.
  • Ouais... Ok... Je suis désolé, je me penche et l'embrasse aussi. J'ai besoin de t'exciter...

Il attrape tout de suite mes fesses et me plaque entre ses jambes ouvertes. Sa main sur ma nuque, il continue le baiser d'une manière beaucoup plus entreprenante. Je gémis et ferme les yeux, entraîné par sa langue dans ma bouche. Ses doigts tiraillent mes cheveux alors qu'il explore mes lèvres, puis ils m'éloignent complètement pour le laisser embrasser mon cou.

Je me laisse faire, je sens que son érection grossit autant que la mienne. Je reprends confiance en moi. Après quelques grognements dans mon cou, je me sens soudainement retourné. Il finit au-dessus de moi entre mes jambes à son tour, sauvage.

  • T'as couché avec personne depuis hier midi, hein ? il murmure à mon oreille, le souffle haletant, en envoyant ses hanches dans les miennes.
  • N-non, pour qui tu me prends...

Je ferme les yeux et cherche encore ses lèvres. Chaudes, roses, gonflées, délicieuses. Lui remonte ma cuisse contre mon torse pour continuer ses mouvements de bassin.

Je gémis, électrisé, les yeux fermés. J'en veux plus... À peine l'ai-je pensé que Narcis me relâche tout à coup pour retirer mon caleçon. Je crois même qu'il l'a un peu déchiré dans l'action, tant il allait vite. Sa main reprend ma fesse, puis ma cuisse, et il la remonte pour recommencer ses mouvements de hanches contre moi, la tête dans mon cou et les doigts qui tirent mes cheveux. Mes bras entourent ses épaules, je suis amoureux de ce type, tellement amoureux. Il me fait du bien, je lui fais confiance.

  • Suis excité, il souffle fort à mon oreille.

Il m'y embrasse, puis laisse une longue traînée de baisers sur mon torse, mon estomac, mon ventre, passe la langue dans mon nombril, puis il finit par gober mon sexe, comme ça, d'un coup.

Ma respiration se coupe, je me redresse sur mes avant-bras pour le regarder, bouche bée. Il y met du coeur, monte et descend sur la hampe dressée, yeux fermés, et il titille mon gland de sa langue à chaque remontée. Puis ses paupières bougent, ses prunelles se fixent dans les miennes alors qu'il redescend totalement.

  • Nom de dieu… je souffle en mordant ma lèvre. C'est trop sexy...

Il me lape pour acquiescer, sa main descend jusqu'à mes testicules pour les masser alors qu'il suçote le bout de mon sexe. Je ferme les yeux et rejette la tête en arrière, j'arrive plus à supporter l'intensité de tout ça. Trop violent...
Lorsque sa langue me quitte, c'est pour venir me retrouver quelques secondes plus tard, un peu hésitante, juste sous mon sexe. Elle finit sur mon testicule et Narcis l'embrasse, la main qui tient mon membre. Je frissonne. Personne m'a fait ça avant, même pas les filles que j'ai connues. C'est bon...

Ses lèvres finissent par presque passer autour, puis il dérive sur le second.

  • O-oh...

Ma main passe dans ses cheveux, j'ai la respiration haletante. Sa langue me lèche là encore un moment, puis il revient sur mon membre en le mouillant sur toute la longueur avant de le prendre dans sa bouche et de descendre dessus.

  • Narcis, Narcis stop...

Il sourit et joue de sa langue pour remonter sur mon sexe.

  • Narcis, Narcis...

Je me tends. Cette fois, il s'enlève immédiatement. J'ai les joues gonflées et je respire comme un fou pour calmer l'orgasme que je sens affluer.

Dans une tentative pour m'aider, la main de Narcis vient s'enrouler fort sur la base de mon sexe, et ouais, c'est vraiment frustrant mais ça aide. Je respire vite, je souffle pour réussir à me contenir, je serre les poings et je finis par me calmer.

  • Coquin, susurre mon policier avant de me lâcher et d'embrasser mon extrémité une dernière fois.
  • Arrête ! je siffle. Je veux faire l'amour... Encore un peu et je jouis...

Il lève les mains en l'air avec un petit sourire vantard, puis il se couche par dessus moi.

  • J'attends que ça, beybey, il souffle en bougeant ses hanches sur les miennes.
  • Te moque pas ! je ris. Laisse-moi juste redescendre. J'ai jamais réussi à retenir ça avant.

Il sourit et attend. Il fait comme s'il regardait sa montre et comme s'il s'impatientait mais je le vois se retenir de rire.

  • Idiot ! Je veux pas débander complètement non plus !

Je me marre ; et alors il se remet à onduler, la lèvre mordue dans l'air le plus sensuel et exagéré qu'il peut offrir. Je souris en coin. Allumeur. J'ai les mains sur ses hanches, je me redresse un peu pour l'embrasser. Pourtant il reste à quelques millimètres de mes lèvres pour me dire que lui aussi il veut connaître l'état dans lequel je suis arrivé.

  • Tu veux être tout près de jouir aussi ? je ris. C'est très dur tu sais...

Il tape mon épaule et me pousse pour se coucher sur le dos.

  • 'Cupe toi de moi, il m'ordonne en roulant ses muscles pour enlever son haut d'uniforme.
  • Ah ouais ? Tu crois que je vais t'obéir comme ça ? je ricane. (Seul son sourcil se relève). Évidemment que tu le crois. T'as raison... J'aime trop te sucer pour refuser un ordre pareil… je souffle en descendant sur son membre.

Je le vois sourire et se redresser sur ses avant-bras. Sa main vient dans mes cheveux tout doucement, c'est juste une légère caresse.

  • Tu te souviens de ce que je t'avais dit, une fois ? il chuchote.
  • Tu m'avais dit quoi ? je lèche la hampe de la base au bout.

Ses lèvres se pincent légèrement.

  • Au sujet de la pénétration. Des doigts.
  • Mh..?
  • Je sais que, que t'as envie de me sucer. Mais, pense juste que c'est pas le seul moyen pour m'apporter le plaisir que je te demande, il murmure avant de se rallonger totalement.
  • Je sais.

Je souris en reprenant le lubrifiant. J'en mets sur mes doigts avant de recommencer à lécher son sexe. Il fait bouger lentement son bassin de haut en bas sous ma langue. J'insère un doigt après avoir appliqué le lubrifiant autour et avoir massé le muscle, comme m'a expliqué Casta. Les jambes de mon amant s'écartent aussitôt un peu plus et son dos s'arque. Je fais des mouvements en rond, pour bien l'écarter, et j'ajoute un deuxième doigt. Ça va tout seul avec le lubrifiant. Je le prends dans ma bouche en même temps et il pousse, sûrement sans le vouloir.

Ça m'excite qu'il bouge sous mon toucher, alors j'accélère et j'écarte mes doigts en lui, tout en essayant de le prendre jusqu'au fond dans ma bouche, comme lui. Je l'entends murmurer quelques paroles incompréhensibles, puis ses hanches montent à nouveau vers le ciel pour en avoir plus tandis que sa cuisse s'ouvre d'avantage. Il est pas brusque, seulement terriblement sensuel et empli de plaisir que j'imagine affluer de toutes parts.

Il me donnerait presque envie de découvrir les mêmes plaisirs... Mais je sais que je suis pas prêt encore. C'est bien qu'on l'ait pas fait aujourd'hui. Je suis bien en lui donnant ce plaisir là...

  • Dan... Bouge, il grogne en balançant son bassin ; je m'aperçois que je m'étais encore perdu dans mes pensées.

Je recommence à aspirer son membre, serrant mes lèvres autour. J'ajoute un troisième doigt - j'osais pas trop avant mais Casta m'a dit que c'était bien si l'autre était assez détendu. Je sens les petites perles de liquide sous ma langue lorsque je l'entends haleter. C'est salé. Je me dis qu'il faudrait vraiment que j'essaie la fellation jusqu'au bout un jour... Je le suce plus vite, plus pressé. En réponse, des gémissements commencent à sortir de ses lèvres.

Encouragé je continue et j'enfonce encore mes doigts. Il cambre à nouveau son dos et sa main vient sur mes cheveux pour les saisir, sauf qu'il fait aucun mouvement, il accompagne seulement les miens. Je lèche son gland, j'enfonce ma langue a l'intérieur, et je fais redescendre mes lèvres sans le lâcher du regard.
Je sens qu'il se tend de plus en plus sous moi, ses joues sont rouges et ses yeux à demi clos. J'adore voir cette expression, je vais l'amener au même point que moi... Casta m'a dit de trouver une boule de nerfs, dans les parois. Alors mes doigts cherchent et fouillent à l'intérieur.

Après quelques secondes, j'appuie sur quelque chose qui lui fait lâcher un long râle et immédiatement, dans le feu de l'action, il me force à baisser la tête sur son membre de sa main sur mon crâne. Alors je sais que j'ai trouvé. J'ai d'abord un mouvement de recul quand il appuie sur ma tête, parce que ça me rappelle les fois où c'était Beckett, et je relève les yeux sur lui pour me souvenir, me souvenir qu'en lui j'ai confiance, que lui ça va, lui c'est bon... Et je me détends de nouveau et je me laisse faire, continuant de taquiner sa prostate.

Mais je me rends vite compte que ça devient trop pour lui, trop d'un coup, surtout lorsqu'il essaye de me faire le lâcher en tirant fort mes cheveux. Alors j'entoure sa base et je lèche doucement son gland ; mes doigts arrêtent de bouger. Je récupère les gouttes qui s'échappent.

Il essaye de pousser avec son bassin mais je le retiens comme je peux. Je sens qu'il est ailleurs, il a presque l'air possédé, je vois bien que tout ce qu'il veut c'est jouir. Mais c'est hors de question. Je souris et j'embrasse son membre du bout des lèvres doucement. Je crois même qu'il essaye de murmurer mon prénom sans y arriver.

Je serre plus fort sa base. Je crois qu'il a joui sans rien lâcher. Incroyable... Je taquine encore son gland et sa main revient tirer mes cheveux. Je remonte sur son corps sans lâcher son sexe de mes doigts. Il est complètement ailleurs... Comme shooté.

Je sais même pas si ses yeux fixés sur moi me voient réellement. En tout cas il me sourit, sa main sur mes reins. J'embrasse ses lèvres doucement, comme pour le réveiller. Ma main lâche son membre doigt par doigt et ses cuisses se relèvent un peu plus en réponse. Sa seconde main dérive sur ma nuque et il prend mes lèvres avec sa force habituelle, sa langue aussitôt dans ma bouche. Je réponds avec délice, je goûte encore ses lèvres, sa langue... Je soupire d'aise.

  • Tu veux que je te prenne, maintenant ? je murmure.
  • Dépêche-toi, il souffle en caressant ma nuque, front contre front.

Je souris et j'attrape une capote. J'en déchire l'emballage, pressé. Il me regarde faire en soupirant d'impatience. Je le déroule sur moi et j'attrape le bas de ses cuisses pour les ouvrir encore alors que je me positionne contre lui.

  • Bon sang… je murmure en commençant à m'enfoncer.

Il a rejeté sa tête en arrière, sa bouche est ouverte et ses yeux fermés. Je le regarde, complètement fou d'amour. J'y vais lentement rien que pour le plaisir de voir le moindre changement dans ses émotions et expressions.
Je l'observe et chacune passe par les traits de son visage, tantôt tirés, tantôt relâchés ou crispés. Ses chevilles se sont entourées dans mon dos, elles appuient sur mes reins pour m'accompagner dans mes poussées. Il est pressé, il veut me forcer à accélérer le rythme, mais je refuse. Je le frustre en allant très lentement... Et ça le fait grogner de mécontentement.

Je continue sur ma lancée avant de lui donner un coup de hanche fort ; un cri sort alors de ses lèvres, et ça m'excite encore plus. Je reprends mes gestes lents et réguliers avant de recommencer quand il s'y attend pas. J'attrape ses hanches et m'enfonce en lui d'un coup.

  • Un nouveau cri sort de sa bouche, plus fort et plus aigu, et ses cuisses se resserrent sur moi.
  • C'est bon ? je souffle.

Il répond pas et utilise encore ses pieds pour me renfoncer en lui.

  • Vite, Dan, il grogne dans un râle en balançant lui même ses hanches.
  • Plus vite ? je lui susurre en donnant encore un coup de rein fort.

Il m'envoie un petit regard énervé.

  • Plus vite, il soupire en se détendant, puis il attrape mes lèvres avec envie mais douceur.

Alors je réponds à sa demande et je vais plus vite, plus fort. Je le prends d'un coup avec toute l'excitation que j'ai gardée jusqu'ici. Et il tarde pas à se tendre totalement, le dos arqué et la bouche ouverte.

J'attrape ses poignets et les lève au dessus de sa tête ; je prends appui sur eux pour y aller profondément. Je le lâche pas des yeux. Quelques secondes plus tard, il se tord délicieusement et jouit en gémissant sous moi. Le fait de le voir jouir sans même se toucher me rend dingue et me fait aller encore plus vite, plus fort, jusqu'à ce que je sente l'orgasme monter aussi et que je le laisse venir dans un râle de plaisir. Il pince les lèvres.

Je me niche contre son cou, je respire difficilement. Je relâche ses mains lentement pour aller entremêler nos doigts. Il les tient immédiatement et reprend son souffle contre moi.

  • Je t'aime Narcis...

Le concerné hoche la tête et resserre ses jambes sur mon corps. Je l'embrasse, encore, partout dans le cou. Il rigole sous les gratouillis.

  • Alors tu m'as pas dit. Pourquoi t'as demandé clean si c'était pas pour que je me lave ?
  • Suis clean. Aucune maladie, il sourit en chuchotant.
  • Comment ça ? je fronce les sourcils.
  • Les tests de dépistage, idiot. T'es au ralenti ce matin...

Il se moque et embrasse mon cou en même temps pour se faire pardonner.

  • T'es pas malade... Les tests de dépistage...

Mes yeux s'écarquillent.

  • Pourquoi j'ai mis une capote ?!

Il se marre et secoue la tête.

  • C'est quand même mieux, pour l'instant... C'est pas, les tests sont sûrs mais tu sais... Je préfère. On a quand même, pour la fellation, on était pas couverts…
  • Ah. Ouais.

Il tape mon torse.

  • Arrête d'être comme ça. J'en ai marre que tu sois comme ça quand on parle de ça.
  • Je comprends pas c'est tout. T'as pas confiance ? Parce que demain je serai de nouveau plus sûr d'être clean. Alors ça sert à rien de faire les tests...

Il me tape à nouveau et cette fois il tourne la tête complètement. Et moi je me redresse. En quoi ça importe alors...

  • C'est parce que t'avais peur que je t'aie refilé un truc, hein ?
  • Tu m'énerves Daniel, fait sa voix cassée.

Il se retourne et je vois rapidement que cette fois il pleure, juste avant qu'il se penche pour se rhabiller avec allure.

  • Quoi ? C'est moi qui t'énerve ? Vas-y Narcis, dis-moi pourquoi tu veux pas le faire si c'est pas une question de confiance ?

Il répond pas, il secoue seulement la tête en passant ses chaussures.

  • Dis-moi Narcis, allez ! je m'énerve.

Je comprends pas. Je comprends pas pourquoi. Pourquoi il veut pas ? Pourquoi ce serait trop tôt ? On sait même pas combien de temps il nous reste. Et Beckett sort demain.

  • Tais-toi, il grogne d'une voix rauque, basse, presque sortie d'outre tombe.

Il se relève et boutonne son pantalon, puis sa chemise. Il est encore sale en dessous.

  • On pourra plus jamais le faire, je souffle. Parce qu'il va revenir au moins toutes les semaines, je dis d'une voix faible.

Il passe une main dans ses cheveux pour se rendre présentable, va jusqu'à mon bureau et attrape les papiers où sont écrits ses petites lettres de ce matin, son coeur, les fourre dans sa poche et essuie ses dernières larmes qui se sont maintenant taries.

  • Narcis ! j'attrape son bras. Je comprends pas…
  • Tu peux pas comprendre que c'est important pour moi. J'en ai marre que tu me rejettes comme ça dès qu'on parle de ça, Daniel. J'en ai marre de tout. Maintenant je dois faire mon travail. Pour lequel je suis payé. Alors je vais y aller. C'est l'heure que t'ailles manger, il fait en se détachant de ma poigne pour aller à la porte.
  • Je comprends pas non ! Je comprends pas Narcis... je serre les poings et lui tends mon dessin roulé. Tiens. Si ça peut avoir de l'importance.

Je baisse les yeux. Le dessin finit sur mon lit.

  • C'est pas le moment pour ça Daniel.
  • C'est jamais le moment de parler. Tu dis que je prends mal les choses mais tu prends même pas le temps d'en discuter avec moi.

Je me détourne.

  • Va bosser avec les autres, ouais.

Je le vois secouer la tête du coin de l'oeil, puis il ouvre ma porte de cellule en m'avertissant une dernière fois que c'est l'heure si je veux manger ; ensuite il disparaît.

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