Daniel Twist (41)

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Mardi 5 avril, 6h00.

Je suis déjà réveillé. On n'a pas eu le temps de se voir à midi ; j'ai fini tard et j'ai dû retourner bosser vite : une vache était en train de vêler.

Après j'ai passé le reste de la journée avec Casta. Comme quoi, j'étais réticent au début mais je me suis vite attaché à ce petit.

Narcis devrait arriver dans quelques minutes. Je pense qu'il va commencer par les autres pour pouvoir finir par moi et manger dans ma cellule. J'aimerais. J'ai hâte. Je fais les cent pas. Et je me dis que je pourrais faire semblant de dormir. Juste pour voir.

J'hésite pendant plusieurs minutes, puis j'entends des pas se rapprocher. J'ai pris ma décision. Je me roule dans mon lit et j'attends, amusé. La porte s'ouvre et la voix de mon policier résonne - en plus d'une odeur de croissants. Inhabituel. On n'a que du pain normalement. Je réponds rien. J'attends de voir comment il compte me réveiller.

  • Tu dors encore Dan ? il chuchote.

J'entends des petits bruits sur mon bureau. Je garde les yeux résolument fermés. Je me demande ce qu'il fait, puis j'entends des petits bruits de pots. Et soudain, un poids s'appuie sur moi, étonnamment assez délicatement. Et mon pantalon est baissé rapidement. Puis je sens une masse chaude sur mon sexe enserré.

  • Bordel de merde !

Je me redresse d'un coup sans comprendre, la respiration coupée. Narcis prend aussi peur et recule jusqu'au fond du lit, les yeux brillants.

  • C'était quoi ça ? je souffle, la bouche grande ouverte.

Il rougit tout de suite et détourne les yeux. Puis il se relève sans me regarder, s'excuse et retourne à mon bureau pour attraper ce que je vois être des petits pots de confiture miniatures, des croissants et du miel.

  • Attends, attends !

Je me relève d'un coup.

  • C'était, c'était quoi ? T'allais me... ? T'as... ?

Je cligne des yeux plusieurs fois, et je bande à mort.

  • Je suis désolé, je pensais pas que tu réagirais si fort. C'était pas pour te faire du mal, juste, juste te faire entièrement plaisir ce matin. Excuse-moi. C'était pas bien, c'était pas... soft.

Il est toujours dos à moi, prend tout dans ses mains et va les poser sur le lit, en plein milieu, par dessus un sopalin.

  • Je t'ai amené ça, pour me faire pardonner d'hier... J'ai, j'ai tout pris au marchand avant de partir de chez moi.
  • Attends, j'étais juste, genre, hyper surpris, je m'y attendais pas ! C'était très bien, ouais, te gêne pas pour continuer… je souffle.

Narcis relève un œil sur moi.

  • J'aurais pas dû le faire comme ça. C'est, je sais qu'il y en a qui aiment pas, j'y ai pas vraiment pensé. Excuse-moi, il mordille sa lèvre. C'est, j'ai oublié que ce serait peut-être trop brusque pour toi…
  • C'était, c'est rien... J'ai juste sursauté… je réponds en m'asseyant par terre. Mais c'était, ouais. Tu peux le faire quand tu veux...

Il acquiesce, le regard sur les victuailles.

  • T’as faim ? J'ai essayé de prendre pas mal de trucs, le maximum que je pouvais faire passer en douce au contrôle.
  • Suce-moi...

Le policier lève aussitôt le visage vers moi. J'écarte mes jambes, toujours au sol. Il a l'air d'hésiter, alors je commence à me toucher lentement sans le lâcher des yeux.

  • Est-ce que... il rougit. Est-ce que t'as fait des dépistages récemment ?

Je laisse mes mains retomber.

  • Y a une semaine, pendant ton congé. C'était bon. J'ai pas été violé depuis.

Il tourne encore la tête de l'autre côté pour fixer le sol vers ma chaise.

  • Ouais, c'est pas grave, laisse tomber. (Je me relève). Qu'est-ce que t'as amené de chez toi alors ? Ça a l'air bon.
  • C'est- (Il avale sa salive et scrute le petit tas). C'est de la boulangerie. J'ai essayé de prendre des trucs un peu inhabituels, pour t- (Il s'arrête d'un coup, respire et reprend). Pour te faire plaisir, des choses que t'as pas ici. Y a du miel, là, il pointe un pot transparent. Et diverses confitures. Des croissants dans le sachet, et aussi un pain au chocolat. Tu peux le prendre. Il est pour toi.

Je le regarde de haut en bas, peiné. Je penche la tête de côté. J'essaie de comprendre.

  • Est-ce que je t'ai fait mal ?

Il secoue la tête.

  • Tu peux manger vas-y. Juste, ouvre pas aux autres. Je vais faire un tour aux loges, je reviens, il fait.

Une seconde après il est parti en coup de vent.

Je m'assois sur la chaise vide. J'ai plus faim. Est-ce que je lui ai fait... peur ? Je me mords la lèvre en me recroquevillant sur moi-même. Il a pas confiance en moi. J'ai la gorge nouée, je me balance d'avant en arrière sur ma chaise, comme pour me rassurer. Comment il peut ne pas avoir confiance en moi... Comment il peut avoir peur de moi... Je sens les perles salées dans les coins de mes yeux. Je les essuie rageusement. Merde.

Encore deux minutes à penser plus tard, il revient dans la cellule et referme la porte, dos à moi. J'ai toujours la tête baissée, enfouie entre mes bras et mes genoux. Merde, merde.

  • Tiens. J'ai aussi ça, pour toi. C'est un peu bête, mais je voulais quelque chose d'original et j'ai pas eu le temps de trouver mieux...

Je relève les yeux sur lui, regardant à travers ma vision trouble.

  • Je te fais peur ? je demande d'une voix faible.

Mon coeur se serre encore quand je vois qu'il ose pas m'approcher ; mais à peine j'ai pu le penser qu'il se jette sur moi, pratiquement à mes pieds.

  • Tu pleures ? Quoi, non, pourquoi tu pleures ?!
  • T'as peur de moi ? je répète et j'éclate en sanglot en m'accrochant à lui.

Je me sens vaguement tiré et j'atterris sur son corps, sur le matelas au niveau de l'oreiller.

  • Pourquoi tu dis ça… il murmure à mon oreille et je sens sa main dans mes cheveux. Je dois juste savoir si t'es clean, Dan…
  • Ta réaction, ça avait rien à voir avec ça, t'avais l'air terrifié, je pleure encore. Je te fais peur…
  • Non... Non, c'est pas vrai. On s'est mal compris. Arrête ça...

Il frotte mes cheveux et murmure à mon oreille.

  • Pourquoi tu as voulu tout arrêter, hein ?
  • J'ai rien arrêté, c'est toi, t'avais peur, tu voulais pas, t'oses même pas me regarder...

Mes yeux se remplissent encore de larmes. Merde, je craque complètement.

  • Non... On s'est mal compris, 'Dan. Allez. Calme-toi.

Ses doigts passent sous mon tee-shirt et apaisent mon dos.

  • J'ai pas peur... Calme-toi.

J'essaie de prendre des grandes respirations, amples, comme le psy m'a appris. Je fais ça plusieurs fois, je me concentre. Je pleure moins.

  • J'ai fait un test, moi aussi. J'attends encore les résultats. Je veux dire, je vois pas pourquoi il y aurait de problème. Mais ça me fait devenir anxieux quand même, il me raconte. En plus, j'ai vraiment eu peur de t'avoir fait peur ce matin. Et j'ai mal dormi. Mais j'ai rêvé de toi. Les deux choses sont pas liées, tu remarqueras, il rigole un peu en me câlinant.

Je renifle plusieurs fois contre son cou. Je me concentre sur ses paroles, c'est plus des bribes que des phrases, j'écoute juste sa voix qui me calme. Lentement. Je tremble, c'est la pression qui se relâche.

  • Pourquoi t'as mal dormi ? je demande d'une voix éraillée.
  • Les voisins du dessous faisaient une fête. C'était insupportable. Et ceux du dessus ? Leur chien a pas arrêté d'aboyer, ils étaient pas là et impossibles à joindre.
  • J'aimerais connaître ça…
  • Ça arrive pas à la campagne, chéri.

Il relève mon menton.

  • Tu vas mieux ?
  • Quand je sortirai, le clebs de ta voisine sera mort, je souffle.
  • Elle en aura racheté un autre. Elle adore ça.

Il sourit avant d'amener mon visage à lui pour poser délicatement ses lèvres tendues sur les miennes. Je réponds à son baiser.

  • J'ai peur qu'il me dise que je sortirai pas vivant d'ici, je confie.
  • J'irai bien à ta place pour savoir, si je pouvais, il souffle en réponse. On verra, ok ?
  • Mais tu viens, hein ?
  • Bien sûr.

Il pose à nouveau sa bouche contre la mienne, un moment, sans bouger.

  • Mais il faut manger avant. T'aimes le pain au chocolat ?
  • Je me souviens plus du goût que ça a, je me marre.

Il secoue la tête, sourire aux lèvres en m'observant.

  • Va donc goûter, il chuchote en dérivant sa main en coupe sur ma joue, puis il m'approche et m'embrasse amoureusement à nouveau.
  • Je veux pas m'éloigner de toi. Je veux pas te faire peur.

Il caresse mes cheveux pour les rabattre en arrière.

  • Je comprends pas pourquoi tu crois me faire peur... Peur de quoi ?
  • Je sais pas. Peur comme tout le monde, de l'assassin, du type imprévisible, qui peut te tuer facilement.
  • J'ai pas l'impression que tu sois ce type avec moi... Non ? Pourquoi j'en aurais peur maintenant ?
  • C'est tes réactions... (Narcis soupire puis secoue la tête et ses mains retombent). T'avais l'air tellement effrayé.
  • C'est juste, j'ai eu peur de t'avoir fait trop peur et, c'est bon maintenant.
  • Tu bégayais…
  • J'ai cru que tu voulais plus que je te touche parce que je t'avais posé cette question... il fait en détournant les yeux.
  • Tu bégayais déjà avant ça. (Il secoue la tête). Tu as eu l'air mal quand je t'ai dit que j'ai fait les tests.
  • Non. Non, du tout. J'étais bien. Tant mieux. C'est juste, t'as eu l'air vexé par ma question.
  • Non, je fronce les sourcils. C'était légitime…
  • T'as pas voulu continuer après ça… il hésite.
  • Parce que tu semblais pas vouloir. Tu me regardais plus. Je veux pas te forcer. Je veux pas donner cette impression.

Il secoue la tête et soupire.

  • On s'est pas compris. Tout va bien, rien n'a changé. Ok ?
  • Ouais. Je suis désolé pour ma réaction.

Il secoue la tête.

  • Va manger ton pain au chocolat avant que ce soit l'heure.
  • J'ai tout gâché...

Je me redresse pour aller jusqu'au bureau.

  • T'en veux pas ?

Il a la voix étonnée, toujours sur le lit.

  • Si. Tu viens manger avec moi... ?

Je m'assois sur la chaise et tapote mes genoux.

  • Je peux mettre un pantalon, j'ajoute ensuite.
  • Pas la peine de s'habiller avec moi, il fanfaronne et arrive en trottinant jusqu'à s'asseoir sur mes cuisses.

Je passe mes mains autour de sa taille et attrape le pain au chocolat. Ça fait des mois que j'ai pas mangé de ça. Narcis se tortille pour mieux se positionner, puis finit par poser sa tête contre mon cou, les lèvres sur ma peau.

  • C'est bon ? il marmonne.
  • Divin. Merci.
  • Ça me fait plaisir.

Il embrasse ma mâchoire. Je souris timidement. Il est gentil Narcis. J'attrape une tartine sur laquelle il a mis de la confiture, et sa langue vient en attraper un peu au passage. C'est de la gelée de fraise.

  • Coquin, je souris en lui tendant le pain.
  • C'est bon. J'en veux pas. Je voulais seulement le petit tas de confiture.

Il sourit de toutes ses dents avant de poser les lèvres sur les miennes. Je l'embrasse aussi, pointant ma langue dans sa bouche.

  • Très bonne, je ris un peu.

Il laisse ses lèvres ouvertes, yeux fermés. Je souris et les lèche encore. J'adore faire ça. Sa langue vient pointer sur la mienne, puis elle s'enfuit pour me laisser faire, sa main sur ma nuque. On joue à un jeu de cache cache dans sa bouche, ce qui me fait sourire comme un gosse. Il a bon goût.

Je pose ma main sur sa joue pour le forcer à se tourner encore plus contre moi et caresse son visage du pouce. Il a une barbe de trois jours qui lui va merveilleusement. Il me grogne alors d'attendre et se relève sous mes protestations. Mais une seconde après, il se rassoit sur mes genoux face à moi puis m'embrasse à nouveau en tenant mon menton. Je soupire de soulagement et passe mes bras autour de ses hanches. On est bien comme ça... Je pourrais passer ma journée à faire ça.

Je le sens sourire contre mes lèvres quand il reçoit mon souffle. Son pouce caresse mon visage tendrement.

  • Narcis… je murmure.

Que j'aime son prénom. Je pourrais le chuchoter toute ma vie. Il se recule.

  • Mh ?
  • Encore, je souffle en l'attirant de nouveau à moi.

Je veux qu'il s'éloigne plus jamais.

Sa bouche attrape ma lèvre inférieure et il l'aspire à lui en tiraillant mes cheveux. Je gémis, un son étouffé par ses lèvres collées aux miennes. Il y rigole et se détache puis me fourre une tartine de gelée dans la bouche. Je fais la moue et croque dedans, avant de me délecter du goût.

  • T’aimes le miel ?

Je me lèche les lèvres et hoche la tête.

  • Je peux t'en laisser si tu veux. Je veux dire, je vais de toute façon tout laisser là.
  • Mange aussi.
  • Nourris-moi, il articule en ouvrant grand la bouche.

Je souris et hoche la tête avant d'attraper une tartine et de la diriger entre ses lèvres. Il l'attrape avec le bout et léchouille la gelée, yeux fermés, et dès qu'il a fini il les ouvre grands sur moi, intenses. Il en redemande. Rien qu'à le voir comme ça je me sens bander. Bordel. Je cille et lui en redonne, ratant pas une miette de ses mouvements. Il refait les mêmes actions, un peu plus lentement encore, la langue qui rentre dans chaque trou du pain pour aspirer la gelée rose.

  • Mâche, je grogne

Il roule des yeux et s'exécute. J'attrape du doigt le miel sur la tartine et m'en mets sur les lèvres. Il lève un sourcil.

  • Qui t'a dit que j'aimais ça... il me susurre avant de passer sa langue sur toute la zone, aussi lentement que sensuellement.

Je me laisse faire et quand il a terminé je lui murmure que je savais qu'il aimerait me faire ça, qu'importe le goût. Ses doigts viennent effleurer mon sexe entre nous alors qu'il me parle. On dirait presque qu'il en a pas conscience, alors que je vois bien qu'il fait exprès.

  • Tu me connais si bien... il gémit avant de reprendre ma lèvre pour tirer dessus et la ramener à lui.

Je ferme les yeux, respirant lentement.

  • Je te connais par cœur...

Il sourit et se balance en arrière pour appuyer son dos à mon bureau. Je rouvre mes yeux.

  • Tu m'excites, je fais remarquer.
  • Je te connais par cœur.

Je souris jusqu'aux oreilles.

  • Alors... Puisque tu me connais si bien... Qu'est-ce que je veux faire maintenant ?
  • Me montrer à quel point t'as envie d'être excité.

Je ris.

  • Et comment je vais faire ça ?

Il croise les bras et me regarde avec le sourire en coin.

  • En me touchant. Parce que t'es un gentil garçon qui veut mon plaisir aussi.
  • Alors que je t'ai fait plaisir toutes ces dernières fois ? je secoue la tête. Non non non. À toi de jouer les gentils garçons maintenant...

Ses lèvres s'incurvent et son sourcil se hausse.

  • Alors tu veux que je fasse tout le boulot ?

Sa main se referme à nouveau sur mon sexe, mais plus fort.

  • Ouais, je souffle en pinçant les lèvres.
  • On est définitivement pas égaux, il murmure en s'approchant avant d'embrasser mon torse dénudé, courbé sur mes cuisses.
  • Ouais. Pas égaux.

Je souris en caressant ses cheveux.

  • Je veux que tu me dises quoi faire, alors. Tout ce que je dois faire.

Il se relève en souriant fièrement.

  • Et si t'arrives à rougir aussi... C'est pas de refus, il embrasse rapidement ma joue. Dis-moi...

Et ça manque pas, je rougis.

  • Va chercher une capote dans ma table de chevet.

Il se lève, utilise le tiroir puis revient vers moi.

  • Dans la table de chevet, tu dis ? C'est vide.
  • Quoi ?

Je me retourne, les yeux écarquillés.

  • Non non ! C'était là !
  • Tu les as peut-être toutes utilisées ?
  • Avec qui ? je grogne.
  • Moi... J'espère…
  • On l'a pas fait tant, tu sais bien, c'est même toi qui m'en as donné une poignée... Narcis, il faut des capotes !
  • Je vais pas aller les chercher jusqu'à la loge comme ça, il grogne en allant s'allonger sur le lit. J't'en avais pas donné tant que ça. Quatre ou cinq peut-être. T'imagines, t'as failli me les renvoyer à la gueule.

Il croise les mains derrière sa tête.

  • On a pas baisé quatre ou cinq fois ! je gémis. Narcis, comment on va faire…
  • On a jamais baisé, il répond simplement avec une voix exagérée et superficielle.
  • Tu sais ce que je veux dire, je grogne. Tu veux pas coucher avec moi ?

Il roule des yeux.

  • Bien sûr que je veux. Où tu les as mise ? On en a utilisé deux. Alors dis-moi où sont les autres.
  • Je sais pas...

Je fais la moue. Je vais pleurer de frustration sexuelle, là j'en peux plus. Je fouille dans mes tiroirs.

  • Ma main a pas besoin de préservatif... lance Narcis depuis le lit, toujours allongé, mains derrière la tête.
  • Mais j'aurais aimé plus que ta main...

Je me résigne et arrive sur lui pour embrasser son cou.

  • Mh ?

Il caresse mon dos et tire sa tête à l'arrière.

  • On m'a piqué mes capotes.. Je vais tuer Nico… je grogne. (Il souffle contre mon oreille). Okay... Alors montre-moi comment tu te sers de ta main…
  • Non.
  • Quoi non ?!
  • Tu la voulais pas tout à l'heure. Elle est vexée maintenant.
  • Oh... Laisse-moi la calmer...

J'attrape sa main et l'embrasse partout.

  • Désolé... (Il rit). C'est bon ? Elle va mieux ?
  • Ouais. Ouais, ça va mieux.

Il me sourit pleinement et va attraper ma fesse de ses dits-doigts, à pleine paume. Je rigole et me laisse faire, puis m'affale sur le dos à côté de lui.

  • Coquin. J'aime toucher tes petites fesses, moi, il grogne en se hissant sur moi.
  • J'en connais un qui aime encore plus quand tu le touches...

Il rugit à mon oreille avant de la tirer. Sa main a pris mon sexe en même temps et il commence déjà à le branler rapidement, son corps qui bouge dans ses mouvements. Je halète aussitôt et ferme les yeux, j'aime sentir son souffle, j'aime sentir ses dents et surtout, j'adore sentir sa main sur moi.

  • Tu m'excites tellement, 'Dan... il chuchote en ramenant ma cuisse contre lui, puis il essaye de faire passer ma cheville dans son dos.

Sa main est toujours cadencée.

  • Oh bon sang, toi aussi tu m'excites Narcis… je réponds en enroulant ma jambe contre son dos. Touche-toi en même temps.

Il grogne, me relâche tout à fait, et se hisse sur ses pieds. Il enlève tous ses vêtements en un temps record et se repositionne sur moi. Il fait remonter ma jambe sur lui, attrape mon sexe puis râle.

  • Mets la deuxième, il souffle dans mon oreille en poussant ses hanches contre moi.

Je l'écoute, et d'abord ça me met mal à l'aise ; Beckett a déjà utilisé cette position. Et puis je regarde Narcis, tâchant de me souvenir qu'ils ont rien à voir l'un avec l'autre et ça marche, je me détends doucement. Ses mouvements sur moi m'y aident grandement.

Il a pris nos deux sexes ensemble et pousse ses hanches contre moi ; presque comme Beckett l'aurait fait. Je me tends et m'accroche à ses épaules. Faut que je les différencie. J'essaie de fermer les yeux mais c'est pire, je vois Beckett. Alors je les garde ouverts sur les cheveux bruns de mon amant, je sens son odeur pour me calmer, je retrouve la paix et l'excitation.

En plus, il va beaucoup moins vite que l'autre connard. Et il pousse pas des râles d'animaux, juste des petits couinements entre quelques baisers sur mes joues. Et cerise sur le gâteau, mes fesses vont bien. Je me détends pour de bon et laisse les légers gémissements m'échapper. C'est agréable…

La deuxième main de Narcis vient attraper ma cuisse, juste sous ma fesse. Il continue sa masturbation, plus lente, et je sens même parfois ses doigts sur mes testicules. Je soupire d'extase.

  • Toi aussi t'aimes ça, mh ? je chuchote.
  • Bien sûr. J'aime tout ce que je te fais, il susurre en calant sa tête dans mon cou, puis il jette légèrement son bassin en avant plusieurs fois, nos sexes coulissent dans son poing.
  • J'aime te sentir contre moi… je murmure en me cambrant un peu.

Il souffle en sentant l'effet que ça lui fait puis embrasse ma peau. Je sens le plaisir monter et monter encore, je me tends.

  • C'est bon…
  • Mh ?

Je le sens sourire, puis il ralentit sensiblement. Et progressivement, sa deuxième main vient serrer la base de mon sexe pendant qu'il se frotte à moi.

  • Qu'est-ce- je pince les lèvres. Narcis… j'avertis.
  • J'entends rien...

Ses propres hanches accélèrent, mais y a plus aucun mouvement sur mon membre à part ses frottements. Je serre les dents.

  • Laisse-moi jouir… je gémis.
  • J'entends toujours rien…
  • S'il te plait…
  • Mh ? Q-

Il jette encore son bassin et lâche un long râle.

  • Quelqu'un me parle ?

J'essaie de passer ma main entre nos corps pour me soulager. Quelle saleté celui-là. Il tente un sourire crispé par le plaisir puis me laisse l'accès en se frottant dorénavant à l'intérieur de ma cuisse, juste sur le pli de ma fesse.

  • Allumeur, je siffle en attrapant mon membre, aussitôt soulagé.

Les lèvres de Narcis se plaquent tout de suite sur les miennes, tendres, et directement après possessives, passionnées et brusques. Son corps s'est poussé en avant quand il a pris ma bouche, il est totalement au-dessus de moi, mon dos courbé à cause de mes jambes lacées derrière lui. Je le laisse prendre le dessus ; j'aime m'abandonner à lui, je ressens pas de perte de contrôle, au contraire. Je décide de me laisser faire, et c'est bon. Rassurant. Je soupire d'aise et réponds au baiser de la même façon qu'il m'embrasse. Ça le fait gémir. Sa main qui maintenait ma cuisse se déplace, elle navigue sur ma taille, mon bras, le soulève au dessus de ma tête et ses doigts vont trouver les miens, ils finissent enlacés fort, lui haletant contre ma bouche, et moi contre la sienne.

  • Je t'aime… je réussis à dire entre deux respirations, reprenant ses lèvres.

Je me sens excité, en sécurité, et diablement heureux. Je nous touche tous les deux, j'attrape sa verge, j'y applique des mouvements puis je m'occupe de nouveau de la mienne.

Sa bouche est partie aspirer mon oreille. Puis il lance ses hanches quelques fois rapidement en avant, une dernière fois plus ample, et jouit contre moi - sur moi. Je mords ma lèvre, les yeux ouverts plongés dans les siens, et je le rejoins peu après. Dans le silence de la cellule, j'ai l'impression que nos respirations erratiques font un capharnaüm infernal. Je l'embrasse alors, pleins de fois, sur tout le visage. Il se laisse faire et happe mes lèvres dès qu'il le peut. Finalement je laisse retomber ma tête et redescends ma main propre sur sa nuque pour l'attirer contre moi.

  • C'est vrai que c'est bien aussi de se branler… je ris.
  • Surtout quand c'est moi qui le fais.
  • Évidemment, je souris en coin en embrassant sa joue.

Il renifle l'air.

  • Je sens de l'ironie.
  • Mais non, c'est de la transpiration… je le nargue.

Si mignon quand il veut.

  • T'iras en chercher. Des préservatifs.
  • Ouais. Ça devient urgent. (Ça le fait rigoler, mon empressement. Salaud). Je me souviens même plus ce que c'est d'être en toi… je dis, songeur, en caressant son dos.
  • Moi non plus, il glousse.
  • Plus tard, je souffle avec sérieux.

Il revient au sujet précédent.

  • Méchant. Comment tu peux ne pas t'en rappeler ! Je suis avec toi. T'es censé te rappeler de moi.
  • Je m'en souviens, je me marre. C'est les sensations. C'est ma bite qui a oublié, j'y peux rien, je hausse les épaules.
  • Peut-être qu'elle risque d'avoir des trous de mémoire encore un moment, alors…
  • Dis pas ça... Parle pas de trous, elle va pleurer...

Il se redresse et va plaquer mes poignets au-dessus de ma tête, tenus fermement.

  • Je crois qu'elle a déjà pleuré aujourd'hui, chéri, il susurre en ondulant des hanches. T'es à ce point accroc ? Je devrais peut-être commencer à m'en faire…
  • Je suis accro à toi... (J'ondule sous lui avec un petit sourire). Trop tard pour t'en faire...

Le coin de ses lèvres s'étire progressivement puis il enfouit son visage chaud - rougi ? - dans mon cou.

  • Quand t'auras des préservatifs, tu pourras me faire l'amour comme ça, il y murmure.
  • Je te ferai l'amour tous les matins… je susurre.

Narcis hoche la tête.

  • J'ai pas envie que Beckett revienne te faire du mal... il chuchote tout bas contre moi.

Je me crispe. J'avais oublié ce type pendant un moment. Je caresse ses cheveux.

  • Ça va. J'ai l'habitude.
  • M'en fous que t'aies l'habitude.
  • Je sais.

J'essaie de garder un ton calme, apaisant. Je veux pas l'inquiéter davantage.

  • Est-ce que... il arrête sa phrase et soupire. C'est toujours aussi insupportable, bien sûr ? Ça a jamais... baissé en intensité…
  • Ça dépend depuis combien de temps il l'a pas fait.

Le policier couine dans mon cou.

  • Suis désolé de l'avoir envoyé si longtemps. Je pensais mieux faire.
  • Ça va. Ça sera qu'une fois. Il se calme après.

Il secoue la tête.

  • Je veux pas de ça.
  • Tu peux pas m'aider. Tu fais déjà beaucoup, je lui souffle.
  • Je me souviens comment tu pleurais, les premières fois... Quand je t'ai passé la crème... C'était pas beau à voir.
  • Ça arrivera encore. Mais ça va mieux le lendemain. Ok ?

Il secoue négativement la tête.

  • Je veux pas imaginer ça. C’est pas ok.
  • Imagine pas.

J'embrasse encore sa joue plusieurs fois. Moi non plus je veux pas y penser... Je voudrais oublier. Moi aussi je voudrais que ça arrive plus jamais. Mais j'ai pas le choix. Je peux déjà m'estimer heureux qu'il y ait que Beckett pour me faire chier en ce moment. Y a des types qui sont pris plusieurs fois par jour...

  • T'aime, il me murmure. T'as pas peur de moi à cause de lui, hein ?
  • Non. J'arrive... à faire la différence.

Il acquiesce.

  • J'ai toujours peur que tu aies peur, d'un coup. Je… je t'ai senti te tendre tout à l'heure. J'ai hésité à tout arrêter. Un mot de toi et ça aurait été fini, il chuchote.
  • Je sais. C'est pour ça que j'ai rien dit. Je sais que tu m'écouterais et que tu comprendrais si je te disais que c'est trop. (Je le serre contre moi). Ça a été. J'y suis arrivé.

Il grogne. On reste un petit moment là, lui entre mes jambes écartées, tête dans mon cou.

  • T’as vu que je t'ai réveillé plus tôt, pour avoir plus de temps ? Ça doit être fini, maintenant. Faut que t'ailles aux douches. Là où tu montres tes fesses à tout le monde alors que moi j'ai pas le droit de les toucher.

Je le sens sourire contre mon épiderme. Je ris aussi en caressant son omoplate.

  • J'avais pas vu. On a pas fini de manger... Je prendrai ma douche après...

Il relève la tête.

  • Plus tard ?
  • Dans quinze minutes si j'ai le temps. Sinon, ouais, plus tard. Au pire je me passe juste un coup de gant en attendant.
  • T'es tout crade. Tu ferais mieux d'y aller maintenant.
  • Toi aussi.

Je me relève sous lui mais il fait pas un geste, me laissant tout son poids.

  • Je suis de toute façon toujours crade avec toi, il rit.
  • J'aime beaucoup, je souris fièrement. On va aux toilettes ?

Narcis se relève et me laisse y aller. Quand je vois qu'il me suit pas, je sors la tête de la petite pièce. Il a un de mes dessins à la main, il le regarde en souriant.

  • C'est le fameux de Wilson et Casta ? Il est fini ?
  • Presque. Je veux ajouter un peu de couleur. Mets pas de sperme dessus ! je ris.
  • Ça va, c'est le nôtre, il fanfaronne. Tu vas le donner à qui ?
  • Je vais le garder. Ils s'en foutent.
  • T'as bien reproduit Wilson. Son torse, il hoche la tête.
  • Ouais. Bien dessiné alors je peux faire de belles ombres.
  • Tu veux le garder ou je peux l'avoir ?
  • Tu le voudrais ? je hausse un sourcil.

Il acquiesce en observant le dessin.

  • D'accord. Quand je l'aurai terminé je te le donnerai.

Je suis surpris. Je pensais pas que des dessins au hasard pourraient l'intéresser.

  • Super. Merci.

Il vient claquer un baiser sur ma joue.

  • Dis, t'as des infos sur le déroulement ? À dix heures... T'as eu l'autorisation de venir ? T'as justifié comment ? Et, je dois aller bosser de huit à neuf ?
  • C'est bon. Je m'occupe de toi. C'est moi qui t'y amène, qui te surveille et, tu sais, avec mon projet, je peux y assister avec toi. Pour bosser... Je sais pas. Tu peux si tu veux, je t'en ramènerai.
  • D'accord. J'irai juste commencer à traire Betty alors.

Je souris. Il regarde sa montre.

  • C'est l'heure, il dit ensuite en farfouillant dans les poches de son jeans à terre.

Il en sort une lingette et s'essuie avec, puis il se rhabille en défroissant ses affaires.

  • Oh. Pas le temps de me doucher alors...

Je soupire en attrapant une dernière tartine pour croquer dedans et garder le goût. J'enfile aussi mes vêtements en quatrième vitesse. Lui attrape ma fesse pour me tirer à lui et plaque un baiser sur ma bouche. Je souris comme un con et soupire de bien-être.

  • À tout de suite, chéri.

Il me répond la même chose puis s'en va en trottinant. Je sors et passe directement à la ferme. Wilson me demande si quelque chose va pas ; ça fait deux jours que je petit dej pas.

  • Tu vis d'amour et d'eau fraîche ? il rajoute même.
  • On dirait bien, je réponds avec cynisme.

Il lève les yeux au ciel en ronchonnant. Ça c'est Wilson.

  • Et toi ? Avec le petit ?
  • Quoi avec le p'tit ? il dit, puis il hausse les épaules. Qu'est-ce qu'il a ?
  • Bah... Vous avez refait des trucs ?
  • Pourquoi on aurait refait des trucs ?
  • J'en sais rien, vous l'avez bien fait une première fois, t'as eu l'air de bien prendre ton pied.

Il m'envoie un sourire coquin.

  • Il m'a pas reproposé de me sucer.
  • Pauvre de toi, je ricane. Ça doit être dur avec sa bouche à portée de queue.

Il me lance un sourire énigmatique.

  • Je suis dispo à n'importe quelle heure si il a envie.
  • Je lui ferai passer le message, puisqu'il passe tout son temps avec moi… je me pavane.
  • Ouais. Ça doit être dur pour toi aussi, il grogne. J'ai qu'à venir avec vous. C'midi, à la pause.
  • Je sais pas si j'aurai fini, j'ai avocat à dix heures. Si t'es sage je t'arrangerai le coup avec le petit…
  • M'arranger l'coup ?

Il prend une pelletée de paille et la rejette de l'autre côté.

  • Tu veux pas te le taper ? Je parie que le reste est aussi bon.
  • Sa bouche m'suffit. 'pas homo. J'veux pas le baiser, il grogne.
  • Ouais, c'est clair, je me marre. Il est tellement moche, Casta...je dis en m'asseyant sur mon tabouret près de Betty.

Il hoche la tête en continuant son travail. Je secoue la mienne. Le mec est tellement hétéro qu'il avait les yeux fixés sur le visage du petit. Et qu'il lui a fait une branlette d'enfer. La prison vous change un homme...

  • Il est mignon, finit par lâcher Wilson après un très long silence. (Ça faisait plusieurs minutes qu'on travaillait côte à côte). Normal, c'est un gosse.
  • Vrai que t'es un vieux à côté de lui... Ça doit faire mal, je rigole. Remarque, j'ai que trois ans de plus. Je suis un gosse aussi ? Donc tu me trouves mignon ?

Je me lève, prédateur.

  • Nan. Tu me suces pas. T'es pas mignon, il dit, souriant de toutes ses dents.
  • Si je te suçais je le serais ?
  • Sûrement pas non plus.

Il s'éloigne de quelques pas pour ratisser plus loin.

  • Pourquoi il l'est alors ? je crie en me rasseyant.

Il me fait un signe de la main pour dire que la conversation est terminée, puis je le perds de vue. Ce mec a de la merde devant les yeux. Un type si mignon que Casta.

Une heure plus tard, on vient me chercher et je retrouve Narcis dans un couloir. On se tient devant la porte du parloir pour le rendez-vous. Sa main caresse mon bras discrètement.

  • Prêt ? On entre ?
  • Ouais, je souffle, rassuré par sa présence.

C'est parti.

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