Narcis Parker (25)

14 minutes de lecture

Mercredi 16 mars, 14h00.

Je prends mon service pile à l'heure, comme d'hab. J'ai de plus en plus d'enthousiasme de venir travailler ici. Enfin, avec ma situation, ça se comprend. Je me tâte encore d'en parler à Julien. Mais je commence à me dire que c'est le mieux et qu'il vaudrait mieux avoir un allié dans les tours.

Par exemple, je sais que j'ai choisi de protéger Casta et Daniel. Mais je sais aussi qu'il y a pas qu'eux, loin de là. Mais d'un autre côté, deux mecs, c'est déjà ça de pris. J'essaye de raisonner dans ce sens, quand je suis au boulot. Sinon je vais finir par me faire bouffer par mes pensées.

Hier encore, j'ai un peu fait attendre mon cher et tendre. Alors aujourd'hui, muni d'une petite palette de couleur portative - c'est illégal, je sais - j'ai envie d'aller le voir en premier.

Bien sûr, je passe d'abord par les rendez-vous obligatoires avec les collègues. Quand ils me débriefent la matinée, j'ai qu'une envie c'est d'aller en agri pour trouver Dan, alors j'écoute que d'une oreille. Mais une phrase m'arrête dans mon euphorie. Il est pas allé travaillé, aujourd'hui. Guillaume m'explique qu'il était pas vraiment en état ; sa tête explique clairement pourquoi. Ça le fait rire.

Mais il s'arrête d'un coup, quand mon poing atterrit dans son ventre.

Tout le monde est choqué autour de moi ; Martin me traite de petit con, Julien me demande ce qui me prend, et Jeremy me dit que je vais me faire tuer par le boss.

Alors je me tais seulement en m'éloignant, mains en l'air, le regard méprisant.

  • Pourquoi t'as fait ça ?! répète Julien alors que Martin aide Guillaume à s'asseoir.
  • C'est bon, il a rien, je siffle avec désinvolture.

C'est vrai, si j'avais tapé fort il serait pas dans cet état. Je me suis retenu, quand même.

  • Ça va passer chez le directeur connard ! s'énerve Guillaume.

Je prends une grande inspiration, pèse mes mots et utilise finalement la voix la plus hypocrite que je peux trouver.

  • Va t'faire voir.

S'ils étaient déjà choqués avant, là ils ont tous les yeux écarquillés. Julien me tire à lui et me prend à part.

  • Qu'est-ce qui t'a pris mec ?!
  • Je commence à en avoir plus que marre de cette MENTALITÉ DE MERDE ! je crie assez fort pour que Guillaume m'entende, les yeux sur le visage de Julien.
  • C'est ce qu'il a dit. Par rapport à Twist, Julien dit doucement en hochant la tête. Tu t'es attaché à ce gosse, ce que je t'avais dit de pas faire…

Il soupire en s'asseyant sur une chaise, tête dans les mains.

  • Rien à voir avec Twist.

Bon, ok, peut-être un peu.

  • C'est juste qu'il y a DES GENS qui connaissent pas l'expression ON PEUT RIRE DE TOUT MAIS PAS AVEC N'IMPORTE QUI, je hurle encore. J'en peux plus de vos commentaires de merde ok ? Comment vous pouvez dire ça devant moi ? Vous me connaissez même pas ! Peut-être que moi aussi j'ai subi ça, vous trouveriez encore ça drôle ensuite ?!
  • C'est Guillaume, tu sais qu'il est comme ça... C'est sa façon de tenir le coup ici...

Je fulmine.

  • Je m'en bats profondément les couilles de sa façon de tenir. C'est pas lui qui se fait violer TOUTES LES PUTAINS DE SEMAINES BORDEL !

Ça devait bien exploser un jour. Julien se mord la lèvre.

  • Ok. On a compris que t'es en colère. On... Je pense qu'il va pas recommencer à en parler. C'est bon.

Je roule des yeux en soufflant. Quel con lui aussi.

  • Bien sûr que non c'est pas bon putain.

Je respire lentement, pour essayer de vraiment me calmer. Mes émotions sont assez vite triées, et je peux continuer avec plus de retenue et de décence.

  • Ça serait bien la moindre des choses, qu'il n'en rie plus.
  • Ouais. On en discutera. Le patron comprendra.

Il essaie de me rassurer comme il peut.

Je me dis bien que je m'en fous, du patron, mais c'est pas totalement vrai. Plus de patron, plus de Twist. Il passe sa main derrière mon dos et le frotte doucement. Il a l'air un peu désemparé. Moi je rumine encore, le regard sur le sol.

  • Tu veux que je fasse un truc pour toi ?
  • Comme quoi ?

Mon ton serait presque mordant. Je me calme à nouveau.

  • Je- je sais pas Narcis. T'as besoin d'être seul ? D'un café ?

Je hausse les épaules. J'ai besoin que Guillaume devienne moins con. Pas prêt d'arriver, hein ?

  • Okay... Euh... Un thé ? Camomille, ouais ?
  • M'en fous, je soupire en me calant contre le dossier du siège.

La tension redescend lentement. Je viens de frapper un collègue. C'est quoi la sanction, pour ça ?

  • Ouais. Je vais voir si je peux pas calmer Guillaume…
  • Va donc faire ça, je ricane en me relevant.

Il soupire une dernière fois en me disant que ça va aller avant de disparaître.

Qu'est-ce que je dois faire maintenant ? Allez voir Dan ou rester ici à la disposition du boss ? Je sais pas ce qui est le plus judicieux. D'abord, il vaudrait mieux aller le voir lui. Pour tout un tas de raisons qui doivent se résumer à sa matinée. Mais en même temps, vaudrait mieux que je reste dans les bonnes grâces du chef, si jamais la punition est la suspension. Si je peux l'éviter en restant là où je suis, autant le faire pour passer plus de temps en prison.

Effectivement, le directeur m'appelle cinq minutes plus tard ; je suis convoqué dans son bureau.

L'entretien dure cinq minutes, il m'explique que la violence est intolérable ici, que j'ai reçu un blâme et qu'à la prochaine connerie, je suis viré. J'ai pas intérêt à faire preuve de la moindre agressivité ces deux prochains mois.

Dès que je sors de son bureau, je me dirige dans la loge des gardiens. Ma jambe a pas arrêté de frétiller pendant tout l'entretien et je sais même plus quoi faire pour faire redescendre la pression maintenant - avant d'aller là-bas.

Julien se relève direct quand il me voit arriver et me demande si ça va. Il a l'air aussi stressé que moi. Pendant une seconde, j'ai l'impression qu'il joue une sorte de double jeu.

  • Ça va. Je reste encore pour un moment, je grogne en ouvrant le premier bouton de ma chemise, face à mon casier.
  • Okay. Tant mieux, il souffle. Essaie de faire profil bas. T'es un bon agent, alors reste avec nous Narcis.
  • J'essaierai, je réponds en claquant la porte de fer, ma veste à nouveau à la main -dedans il y a la petite boite de peinture.
  • Ouais. On va faire une ronde ?

Je hausse les épaules. C'est pas que j'ai pas envie d'en faire, c'est juste être avec quelqu'un d'autre qui me plaît pas bien, aujourd'hui.

  • On va discuter un peu comme ça…

Je regarde l'heure : quinze heures dix.

  • Vas-y parle, je dis en sortant de la loge pour prendre le premier couloir.
  • Ça a rien à voir avec Twist, alors..?

Je lui donne un regard mauvais.

  • Okay. Et... T'as été... abusé ?

Je lui lance la même oeillade, puis je secoue la tête en soupirant.

  • D'accord. Alors je te demanderai rien si tu veux pas m'en parler...

Au prochain détour de couloir, c'est sa cellule. Alors je lui dis que j'ai besoin d'y entrer, c'est pas une question, je l'informe juste. Il hoche la tête sans faire de commentaire, me demandant seulement du regard s'il doit rester derrière ou pas.
Je réponds que non et une fois devant, je lui fais enfin un petit sourire reconnaissant, puis je frappe. Il répond pas. Je fais signe à Julien de s'en aller. Je déverrouille la porte et l'ouvre lentement, puis je me glisse à l'intérieur.

Je le vois pas mais je sais tout de suite où il est, juste derrière son lit, roulé en boule et collé au mur.

  • C'est moi… je chuchote en avançant prudemment.
  • Narcis… il murmure en relevant le regard sur moi.
  • Tu veux que je ferme les yeux ? je demande en m'accroupissant, pas tout à fait à côté de lui.
  • Non. Prends-moi dans tes bras, il dit d'une voix rauque, à peine maîtrisée.

Je désigne le sol.

  • Ici ?
  • S'il te plaît Narcis. Tout de suite, s'il te plaît.

J'obéis immédiatement et m'approche à quatre pattes, puis mes bras attrapent sa taille et je le colle à moi, flanc contre mon torse. Il pleure aussitôt, il essaie d'être silencieux. Il attrape mon bras et le serre fort. Ma main remonte caresser ses cheveux et je lui chuchote des paroles rassurantes à l'oreille, quelques fois. Je lui dis qu'il peut pleurer maintenant, aussi.

  • J'en ai marre, il souffle. Je veux plus…
  • Je sais...

Je le serre un peu plus dans mes bras, c'est tout ce que je peux faire pour lui pour l'instant, le réconforter.

  • Comment tu veux que j'aie envie de rester en vie si c'est pour la passer comme ça ? il murmure contre mon cou.
  • Je sais. Je, j'essaye de, faire bouger les choses. À mon échelle. C'est pas facile.

J'ai l'impression d'être totalement impuissant, pour l'instant.

  • Fais rien de dangereux, il me serre plus fort. J'ai que toi. (Je hoche la tête. C'est mal parti). Narcis, si tu fais quoi que ce soit qui t'attire des ennuis, si je peux plus te voir, je te promets que je me suicide.
  • Arrête de dire ça.
  • T'es le seul qui me retient en vie.

Il se blottit contre moi et j'attire sa tête sur le haut de mon torse.

Il lève la tête pour m'embrasser, presque timidement. Ses lèvres tremblent alors je retiens son crâne avec ma main et je lui offre une étreinte plus forte. Il se perd dans notre baiser, s'accroche à moi, il veut plus que je le lâche. Je caresse sa taille.

  • Narcis, reste avec moi... Pars pas...

Je secoue la tête.

  • Je pars pas, je murmure avant de reprendre ses lèvres.

Il me répond avec désespoir, je sens bien qu'il a peur, qu'il a mal, à sa façon de s'accrocher à moi. Je finis par me reculer, je vois qu'il le fera pas de lui-même.

  • Tu veux qu'on aille dans ton lit ? Viens on y va, je dis en câlinant sa cuisse.
  • Je peux pas…

Sa voix se brise.

  • Je vais te porter.
  • Je suis désolé d'être si pitoyable.
  • Tu l'es pas. Viens là.

Je passe ma main sous sa cuisse et j'attends qu'il m'aide pour le porter. Il se cale contre moi et passe ses bras autour de mon cou ; et après quelques pas et beaucoup de muscles, il est couché sur son lit, moi assis à côté.

  • Comment tu veux te mettre pour être bien ? je murmure en passant ma main sur son front et dans ses cheveux.
  • Contre toi.
  • Mets-toi comme tu veux, je dis en étendant mes bras pour qu'il me manie.

Il se met en chien de fusil et pose sa tête sur mes genoux, les cheveux contre mon ventre. Ma main est partie caresser son cou tout de suite.

  • Qu'est-ce que tu veux que je fasse pour toi ? Physiquement, je veux dire.
  • Est-ce que... t'as encore de la crème ?
  • Ton tube est fini ? Je peux aller en chercher à l'infirmerie, je dis, puis j'apporte ma main à ma poche. J'avais oublié ! Tiens. Cadeau.

Je pose la mini palette de couleur sur mes genoux, juste devant sa tête.

  • Vraiment ? Il murmure en regardant la palette comme s'il en avait jamais vue avant. J'en avais presque plus... ses yeux se remplissent de larmes. Merci d'y avoir pensé...

Il caresse la boîte doucement.

  • Ça me fait plaisir, je souris en jouant avec ses cheveux. Tu veux que j'aille chercher la crème maintenant ? Y en a plus du tout ? Même au fond ?
  • Je l'ai donnée à Casta…
  • Oh. Ok. C'est bien. Tu veux que j'y aille maintenant ?
  • Oui. S'il te plaît. Reviens vite...

Je lui offre confirmation d'un baiser sur le crâne et je m'enfuis rapidement jusqu'au bâtiment en question. Sur mon chemin je croise Martin qui me regarde avec un air mauvais. Guillaume est déjà parti ; il était du matin.

L'infirmier me regarde avec un air suspicieux quand je lui demande une crème, mais il insiste pas et me la tend.

Dès qu'elle entre en ma possession, je retourne en direction de la cellule de Dan. Autant pas perdre trop de temps. Quand j'arrive, je le trouve sous ses draps, recroquevillé. J'enlève rapidement ma veste et je me glisse dessous. J'essaye de pas trop me coller à lui pour pas raviver de douleur, ma main va seulement caresser son ventre nu avec tendresse, la crème posée à côté. Il me fait face et se blottit contre moi. Il a enlevé ses vêtements.

  • Tu la mettras tout à l'heure, je chuchote.
  • Mets-la moi.
  • C'est où ? Les hanches ?

Je vais le frôler là-bas de ma main.

  • Ouais. Et pas seulement. Répare, s'il te plait.

Je sais pas vraiment si réparer est dans mes cordes, pour ça.

  • Tu te tournes ?

Il obéit en silence.

  • Je peux retirer le draps ?
  • Ouais, il murmure tout doucement alors je le soulève, et je constate toutes les marques de griffures, les bleus partout sur ses fesses, et des hanches jusqu'à ses cuisses.

Ça a dû être violent. Il en avait pas autant la dernière fois que je l'ai vu nu.

  • Qu'est-ce que tu veux que je fasse, 'dan ? je murmure en le faisant se mettre sur le ventre, tube à la main et l'autre qui caresse son dos.
  • Enlève la douleur. Mets de la crème.
  • Partout ? je demande en faisant couler un premier jet sur sa colonne, au niveau des reins.
  • Oui.

Il se cambre un peu à cause du froid.

Mon doigt descend lentement jusqu'au début de ses fesses pendant que mon autre main étale le surplus sur sa hanche. Il soupire doucement pour essayer de se détendre.

  • Tu me dis, si je te fais mal. Ou si tu veux arrêter, je lui intime.

Je reprends une noisette de crème et l'étale sur tout l'extérieur de la fesse droite, puis la gauche.

  • Ouais. Je te dis.

Il grimace.

  • Ça va là, il me rassure.

Alors mon doigt passe lentement entre les deux globes de chair, toujours enrubanné de crème. Il se tend automatiquement et serre les poings, mais il dit rien.

  • Tu veux le faire ? je demande en faisant des petits va-et-vient avec la crème, de haut en bas de son corps.
  • Non. Juste... Fais doucement, il dit, la gorge nouée.
  • Encore plus que ça ?
  • C'est... C'est très douloureux. Mais je veux pas rester... Sur ce qu'il m'a fait. J'ai besoin de toi.

Je hoche la tête - même s'il le voit pas. Et mon doigt reprend son trajet, lentement, j'effleure la peau. Je sens bien que la chair est à vif. Il a saigné, je peux le voir aussi. Alors je comprends comme ça doit lui faire mal.

  • J'aurais dû désinfecter avant... je grogne en enlevant mon index.
  • C'est bon. Ça aurait fait trop mal avec du désinfectant.
  • Mais ça serait passé plus vite.

Je retourne sur ses hanches.

  • De toute façon il va recommencer. Ça changerait rien. (Ça me fait mal de l'entendre dire ça). T'es tellement attentionné Narcis.
  • C'est normal, pour toi.

Mes doigts descendent sur l'intérieur de ses cuisses pendant que je lui envoie le même sourire.

  • Non. Ce n'est pas normal.

Je secoue la tête. Si, ça l'est. Ou du moins ça devrait l'être. J'en profite pour lui crémer l'intérieur des cuisses. Il frissonne un peu.

  • Mes parents sont morts quand on avait onze ans. Ma sœur elle avait quatre ans.

Je hoche la tête sans rien dire, je remonte simplement mes mains un peu plus haut, à la limite de ses cuisses et ses fesses.

  • Un accident de voiture, rien de plus stupide, il ajoute. Notre vie a volé en éclats. On a dû passer dans tout un tas de familles d'accueil. Ma sœur... elle était pas avec nous. Elle a été adoptée par sa famille y a pas longtemps.

J'acquiesce une nouvelle fois en remontant mon regard dans ses yeux, puis je le baisse à nouveau sur mes mains, activées désormais autour de son entrejambe.

  • J'ai mal tourné à ce moment-là tu sais. J'étais un gosse mais je faisais des tas de conneries.
  • Dans les différentes familles ? je l'interroge en massant son aine bleue avec zèle.
  • Ouais. Je volais des trucs... Je me bagarrais. J'étais pas très fréquentable. Mon frère c'était…

Il prend une inspiration.

  • C'était tout le contraire. Il était altruiste et il avait pleins de projets. Il voulait bosser dans le social pour mieux soutenir les familles brisées comme la nôtre.

J'acquiesce pour lui intimer de continuer. Je grimpe sur ses cuisses en prenant soin de pas lui faire de mal, puis je mets encore un peu de crème de chaque côté sur ses hanches sur les bleus les plus noirs.

  • Un jour, on avait treize ans... J'avais pris rendez-vous avec un type. Il avait l'air... Sympa... Je l'avais déjà croisé. Il m'a dit qu'on pourrait se faire des sous facilement... Que ça nous sauverait... Qu'on serait de nouveau avec notre sœur...

Je pince les lèvres en lui demandant de poursuivre.

  • Quand Jordan a su que j'allais le voir il m'a traité de con. Il m'a dit T'es vraiment con Daniel ! Ça peut être dangereux ! J'y vais moi, hors de question que tu te remettes dans de la merde. C'est ses derniers mots tu vois. Il m'a traité de con et il est mort à cause de moi.
  • Vous… savez ce qu'il s'est passé ?

Mes doigts se font plus tendres encore en contournant son sexe pour finir de mettre la crème blanche.

  • Ouais, il dit et son ton a changé d'un coup. Ouais on sait.

Ses poings sont serrés.

  • Il a été enlevé le 24 mars. On l'a retrouvé que le 30. Il a passé six jours avec ce type. Tu sais, j'ai dû aller l'identifier.

Il a des larmes dans les yeux, encore.

  • Et j'ai pas arrêté de me dire que ça devait être moi.

Je me penche sur lui jusqu'à avoir mon visage au dessus du sien.

  • Vous aviez treize ans ? je demande en repoussant une mèche de ses cheveux de son front.
  • Ouais.
  • Il l'a tué ?

Mes yeux sont ancrés dans les siens, luisants.

  • Ouais. Après l'avoir torturé et violé pendant six jours.

Tout de suite, l'image de Randall se superpose à la description. Je hoche la tête lentement.

  • Tu sais qui a fait ça, hein Narcis ?
  • Si je sais... si je sais qui a torturé Jordan ?
  • C'est Randall, Narcis.
  • Mais comment... Comment ils ont pu te laisser dans la même pri- oh. Ta fausse identité. Personne le sait ici, c'est ça ?
  • Ils savent pas que c'est mon frère, parce que j'ai été adopté, moi aussi, après ça. Ils avaient pitié. Je m'appelais Daniel Fergusson. Maintenant c'est Jordan Twist. Ils ont pas fait le lien.

Ma tête s'abaisse de haut en bas puis mes lèvres vont attraper sa joue.

  • J'ai décidé…

Il respire difficilement maintenant.

  • J'ai décidé que je nettoierais la Terre en l'honneur de mon frère tous les 24 mars, jour de sa disparition. Et que le jour où je me ferais attraper j'attendrais cette même date pour le venger en tuant celui qui l'a assassiné. Il faut que je le tue, Narcis.
  • Si tu le tues, tu me laisses, je peux pas m'empêcher de murmurer, yeux fermés, totalement crispé.

C'est dans huit jours.

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