Partie 1 - Chapitre 7

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 Les bottes d'Isaak claquaient dans la petite avenue puante, il marchait aussi vite qu'il le pouvait. Mais malgré tout, il le suivait et lui faisait la morale :

- Je retire ce que j'ai dit. T'es vraiment un sale petit con.

- Ferme là le vieux, même pendant la journée tu me casses les couilles ?

- Si tu veux pas me voir t'as qu'à prendre des médocs.

- Et tu crois que je vais m'acheter quoi là ?

 Les quelques sans-abris et autres passants à l'air dépravé regardaient avec un air d'incompréhension cet homme de grande taille, habillé proprement qui parlait seul. Une migraine atroce le frappait à nouveau. Il n'avait plus de médicaments. Il devait se dépêcher d'en acheter puis de partir retrouver Héléna. Face à la mort, elle accepterait forcément sa mission. Il n'avait pas le temps pour les états d'âmes. Tout ce que pouvait lui dire le vieux ne l'intéressait pas.

- Tu lui forces la main. C'est malhonnête.

- Et toi ?! T'aurais fait quoi vieux bâtard ?!?

- La même chose, peut-être.

- Alors c'est quoi ton problème à m'engueuler ?!! C'est quoi ton problème ?!?!!?

 Il sortit son Oudav de son holster et tira dans le vide, sur cet être invisible qui le pourchassait inlassablement. Il vida son chargeur et hurla :

- Ferme ta gueule fils de chienne !

 Il posa la main sur le mur et souffla. Les sans-abris et quelques passants paniqués avaient pris la fuite. Tant mieux pour eux, ils auraient pu être touchés accidentellement après tout. Il rechargea, replaça son arme et repartit au pas de course, dans une vaine tentative de fuir ses fantômes. Il avait conscience qu'il perdait les pédales. La réalité se dérobait sous ses pas tel un marin retrouvant la terre après une longue traversée. Il lui fallait ses médicaments. Et au plus vite.

 La petite pharmacie était enfin à portée de vue. C'était un petit bâtiment délabré qui faisait l'impasse. De vieux néons rouges éclairaient l'entrée avec le sigle médical. Il semblait n'y avoir personne, heureusement. Il avait besoin de sa dose, le plus vite serait le mieux. Il entra et se dirigea à toute allure vers le comptoir, traversant les quelques rayons à moitié vide. Il lança au petit bonhomme moustachu qui était accoudé là :

- Bonjour, dix paquets de mes extras habituels s'il vous plaît.

- Dix, eh bien. Je vais vous chercher ça, vous pouvez vous asseoir là en attendant.

- Merci beaucoup.

 Il s'assit et épongea la sueur de son front. Il n'était pas passé loin du drame. Maintenant, il lui fallait juste prendre ses putains de cachets et retrouver sa future infiltrée.

***

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