Partie 1 - Chapitre 2

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 Hieronim était adossé contre le mur, son sniper SVLK-14S Soumrak en main. Sa vision balayait nerveusement la ruelle menant à l'entrée de la planque gouvernementale. Regardant compulsivement sa montre, il attendait le retour de son collègue. Sa tenue de camouflage urbain des forces spéciales cachait son visage derrière un casque modèle Phantom. Sa silhouette de taille moyenne semblait être une panthère prête à bondir pour protéger ce lieu. Il aperçut une ombre dans la ruelle. D'un coup de pied, il avait voltigé au sol devant la fenêtre et visait l'intrus. Trois personnes. Isaak au centre. Aucun souci, il n'avait plus qu'à rester en joue en attendant qu'il rentre.

 Le sniper avait certaines habitudes qu'il tenait à respecter. Celui-ci vérifiait toujours que lui même ou son frère d'arme ne soit pas suivi, le cas échéant, il abattait son ennemi sans l'ombre d'une hésitation. Jamais il ne laissait de preuves de sa venue dans ses tours de surveillance. Il détestait que l'on dise qu'il était paranoïaque, il se pensait juste perfectionniste sur les bords. Cela lui avait valu plus d'une brimade mais l'avait aussi sauvé plus d'une fois... lui qui était si mauvais en combat rapproché. Des bruits de pas dans les escaliers, toujours trois. Isaak entra dans la pièce en tenant un homme assommé sur l'épaule et avec, devant lui, une jeune femme. La petite pièce qui faisait office de hall d'entrée et qui était entourée de portes, devint tout à coup très étroite. Il lança :

- J'ai ramené du monde pour une petite fête.

- Sacrée fête, t'as vérifié que t'étais pas suivi ?

- Ouaip, pas de soucis.

- Bien, t'en as ramené un de plus que prévu, non ?

- Ouais, mais son nom m'a parlé et je pense qu'il te parlera aussi.

- Possible, c'est ?

- Sley, Cole.

 Il acquiesça et envoya un paquet de cigarettes vers l'administrateur 4991 qui s'en alluma une.

Puis il s'assit et dit :

- On s'en occupera plus tard. Rien ne presse pour lui, il lui arrivera la même chose quoi qu'on fasse.

- Mouais. En attendant j'ai ramené la demoiselle pour une raison précise. On passe en salle 2 ?

 Il opina du chef et fit signe à Héléna de les suivre. Ils pénétrèrent par la porte centrale du hall et traversèrent un atelier de taille moyenne. Puis, ils arrivèrent dans la salle numéro deux tandis qu'Isaak mettait le jeune homme encore dans les vapes aux fers dans une salle latérale. C'était une grande salle noire éclairée par des leds oranges dans laquelle seul une table centrale et un panneau de contrôle semblait résider. Hieronim s'approcha du panneau de contrôle et commença :

- Connais-tu tes crimes ?

- Oui.

- Parfait, ça me dispense de discours inutiles. Sache que tu vas être démise de tes fonctions pour ceux-ci. Il s'agira de ta sentence. Une objection à formuler ?

- Non.

- Alors nous allons procéder à l'extraction de ton implant. Moi, l'administrateur 3311, endosse l'entière responsabilité de cette opération. Sois sage et il ne t'arrivera rien, pas même la perte d'une partie de tes capacités cérébrales.

 Appuyant sur la console de commande, il déclencha le rangement automatique de la table dans le sol et en fit jaillir un fauteuil chirurgical. La jeune femme se rappela qu'il s'agissait du même fauteuil où elle avait pris place lors de l'ajout de son implant. Non, pas exactement en réalité, il s'agissait bien du même modèle mais la couleur et son usure étaient différentes. Celui-ci portait une griffure qui le défigurerait à jamais. Elle commençait au pied du siège et remontait jusqu'au repose-tête tel une longue crevasse ondulante.

 La respiration d'Héléna s'accéléra, qu'avait-elle fait pour en arriver là ? Quelques balles perdues et une utilisation mal intentionnée de son pass, dans une ville comme celle-ci, où était le mal ? Elle comprenait et doutait à la fois. Elle était perdue. Elle s'assit sur le siège qui signait la fin de sa carrière de modératrice de l'autorité. Des bras mécaniques sortirent du sol, l'entourant alors comme dans un film de pirate qu'elle avait vu. Dans celui-ci un kraken accablait un bateau avec ses tentacules noueuses et indestructibles. Elle était comme ce bateau, prise au piège et son kraken ne la laisserait partir que quand il aurait ce qu'il voulait, son implant. On lui donna un masque et l'anesthésiant fit son travail. L'opération commença alors automatiquement.

***

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