Fleur blanche
Meurs. Pars loin, et non, ne reviens jamais.
Je déteste tant que tu m'aimes ainsi.
Alors oui, je te méprise. Pourquoi donc
Ne vois tu pas ce qu'il y a en moi ?
Je ne suis rien. Ô je n'existe point.
Cesse, je t'en prie, de me faire tout ce bien.
Meurs. Si tu m'aimes alors je te déteste.
Mais je m'égare. Je me trompe. C'est tout. Je suis si naïve de penser que tu pourrais vraiment m'aimer. Tu me dis humour, j'entends amour. Dis-moi que tu l'aimes, j'entendrai que tu m'aimes. Montre moi un balai, et je verrai notre palais.
Blâme, lame, larme, arme. Arme… âme ? Que de mots qui se ressemblent, tant de mots qui ne s'assemblent.
Meurs. Pars loin, et ne reviens jamais.
Je ne pense pas, donc je ne suis pas.
Mais toi tu le vois, et tu t'en vas.
Tu laisses derrière toi l'indifférence,
La plus insignifiante des plantes.
Cesse, pitié, de me faire tout ce mal.
Meurs. Si tu ne m'aimes point alors meurs.
Il y a une fleur là-bas. Une fleur blanche. Non, attends, elle est noire. M'écoutes-tu encore? Que nenni, tu es déjà parti. Alors je peux continuer. Cette fleur, sur ton passage tu l'as écrasée. Criminel. Cette fleur, c'était moi.
Meurs, pour cette fleur égarée, meurs.
Meurs, contre ton plein gré, meurs.
Meurs, je t'en supplie meurs.
Meurs, allez meurs.
Meurs, meurs, meurs.
Meurs, meurs,
Meurs.
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