Semaine 22 - Le kiné

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Depuis que Ducky avait abîmé la télé, Papa et Maman Coincoin n'étaient pas très fiers de leur caneton qui avait du mal à gérer ses émotions... après tout ce temps ! Comme Maman Coincoin ne voulait que le bien de son chéri, elle l'avait poussé à l'accompagner à ses cours de yoga Sirsasana avec des cordes, pour apprendre à se relaxer.

Peu convaincu, notre petit héros se laissa mener. Avec un peu de chance il verrait de belles canettes, pensa-t-il. Or, il se retrouva dans un groupe du troisième âge. Il s'attendait à les voir tomber en miettes dès les premières positions, mais celui qui entendit un « crac » et se retrouva avec le dos bloqué et enchevêtré dans les cordes fut lui. À trois on avait réussi à le dégager et un très courbaturé Ducky, dos plié et pestant de douleur, dut quitter le cours de toute urgence.

« Il marche comme un vieux » se moqua une loutre bleue.

— Oh ! mon chéri ! Ne t'inquiète pas, je t'amène de suite chez Hélène Alieni, ma kiné attitrée. Elle va te recevoir tout de suite ! le rassura Maman Coincoin.

Agacé, mais endolori, notre petit héros ne put refuser. Puis, Maman Coincoin ne voulait que son bien. Après il pourrait lui réclamer des empanadas vegan pour mieux récupérer.

Au cabinet, Maman Coincoin insista pour venir et expliquer à son amie le problème, même si Ducky sentait qu'il avait dépassé l'âge de se faire accompagner par sa maman.

— Ce n'est pas le médecin, c'est un kiné, mon chéri, avait répondu sagement Maman Coincoin, pour se justifier.

Lorsqu'ils entrèrent, Ducky ne put dissimuler la surprise devant la kiné. Les ornithorynques lui faisaient toujours cet effet d'avoir été des canards et des castors victimes des manipulations génétiques faites par des extraterrestres.

— Quoi ? J'ai une BD affichée sur le bec ou qu'est-ce que vous m'regardez ? défia-t-elle.

— Bonjour, Madame Alieni, je vous présente Ducky, mon petit dont je vous parle depuis toujours, déclara Maman Coincoin, rentrant à la suite de son fils.

— Ah ! Vous êtes là, Madame Coincoin ! Je ne vous avais pas vu ! Bien sûr, c'est un plaisir d'aider mon chéri, conclut-elle, dardant un regard moqueur que seul Ducky put voir. Bon, il a quoi, le petit ?

— J'ai mal là, fit Ducky en signalant son pygostyle. À votre avis, c'est quoi ?

— Cancer, répondit Hélène, sèchement.

Ducky écarquilla les yeux, surpris. Maman Coincoin dissimula un petit rire.

— Mais non, mon chéri ! Hélène est une farceuse.

— HA, HA, HA, rit grassement l'ornithorynque. Bon, laissez-moi voir, déshabillez-vous.

Ducky se tourna vers sa maman. Elle n'avait pas l'air de vouloir partir, au contraire, elle s'assit sur la chaise. Notre petit canard n'osait pas la chasser, et la kiné ne l'avait pas invité à partir non plus.

— Bon, on s'dépêche ? beugla la kiné. Déjà que je vous reçois entre deux patients, ne faites pas attendre, ils deviennent pénibles quand on a une heure de retard !

Ducky rougit et se tourna à nouveau vers Maman Coincoin.

— Euh... Maman, tu peux...

— Oh, mon chéri ! Ne sois pas timide, je t'ai déjà vu tout nu quand tu es sorti de ton œuf !

Couvert de honte, notre petit héros obtempéra. La kiné l'analysa en faisant des bruits étranges, comme si elle était trop concentrée.

— Alors, c'est grave ? demanda Ducky.

— Si on était dans le monde des humains, on vous aurait déjà piqué, prononça Hélène, en guise de sentence.

Maman Coincoin rit chaleureusement.

— Ah ! Elle est trop drôle, n'est-ce pas, mon chéri ? C'est pour ça que je l'adore !

Ducky ne dit rien, mais sa grimace fut provoquée autant par les manipulations de la kiné que par la remarque de sa Maman chérie.

— Vous avez mal quand j'appuie là ? demanda la kiné.

— Ough ! Oui ! répondit Ducky.

— Ben, n'appuyez pas là, alors ! Bon, vous avez une pygostalgie, je vais faire quelques manipulations de vertèbres et il va falloir arrêter le yoga.

Ducky émit un soupir de soulagement.

— Oh, c'est dommage ! s'exclama Maman Coincoin. Mon petit est un peu nerveux, ça lui faisait tellement de bien.

Ducky toussota.

— Ha ! Pour se calmer, allez voir un généraliste d'abord, le dernier patient qu'on m'a renvoyé avec une caracoïdalgie était dans un sale état, mais bien calme. On lui avait prescrit du tramadol pour une simple douleur. Autant tuer une mouche avec un bazooka !

La kiné rit. Maman Coincoin fit la moue et Ducky se voyait déjà courir chez un médecin généraliste. Les bazookas au moins ont le mérite d'être efficaces.

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