Semaine 18 - L'Huberitz du crime

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Cette semaine-là, Ducky squattait chez son cousin Frank. Papa et Maman Coincoin étaient partis en croisière en amoureux. Ça tombait bien, car la maison était en travaux suite à un tuyau de machine à laver qui avait déconné pas une, mais deux fois, inondant tout. Fort heureusement, la console de Ducky avait pu survivre à la catastrophe... ainsi que ses trombones multicolores dont il ne trouvait toujours pas l'utilité.

Comme notre petit canard n'était pas fou, il évita de se réfugier chez Gloria, au risque de devenir nounou à plein temps, et préféra loger dans le loft au dernier étage d'une tour dans le quartier le plus hype de Coin(coin).

Après avoir passé la journée à jouer à Red Quack Redemption 2 et battre en duel son cousin Frank, le ventre de Ducky criait famine. Il se leva du canapé en cuir blanc Quackéa, modèle Anka, et se rendit dans la cuisine pour ouvrir le frigo américain à double porte avec distributeur de glaçons. Quelle ne fut sa surprise de le découvrir... vide !

— Euh, on mange quoi ce soir ? s'enquit Ducky, au bord du désespoir. Ton frigo est vide !

Notre petit canard se précipita vers les placards et ne trouva rien d'autre que des boîtes de céréales.

— Bon, je commande pizza ou sushi ? demanda notre petit héros, plutôt content, il avait horreur de faire la cuisine.

— Quoi ? Ces trucs gras et non équilibrés ? s'étonna Frank. C'est has been, tout ça ! Moi, je ne mange que des petits plats mitonnés maison et avec des produits de qualité de chez Huberitz.

— Ah bon ? C’est quoi ça ?

— Ben tiens, tu commandes parmi une variété de plats cuisinés avec des ingrédients bio et aussi bons que ceux de ta maman.

Fallait pas dire un mot de plus à notre petit canard. Il était conquis.

— Tiens, en plus je te parraine et tu as une réduction de 10 DuckCoin$.

Ducky prit son smartphone, créa son compte Huberitz et parcourut le menu. Il y trouva des mets délicieux, même des empanadas vegan. Par contre, il déchanta en voyant les prix ! Heureusement qu'il disposait d'une réduction. Ainsi, il commanda trois portions d'empanadas vegan, une salade de maïs et cactus et un gâteau au trois-laits en dessert. Le tout pour seulement 5 DuckCoin$ grâce à sa réduction.

— C'est fait, j'ai choisi, on passe la commande ensemble ?

— Ah, ben non, tu vois ? J'ai mon compte chez eux et j'ai aussi une réduction valable jusqu'à ce jour. Mais bon, ils vont traiter nos commandes en même temps, hein ? Je n'ai jamais eu de souci chez eux ! Et tu verras, c'est D-E-L-I-C-I-E-U-X.

Ducky appuya sur le bouton « Commander » et choisit d'être livré dans la demi-heure qui suivait. Il n'avait plus qu'à attendre. Mais il fut étonné de voir son cousin bien concentré devant son écran.

— Mhh, je ne sais pas que choisir ! Tout me tente. Tiens, ça ! Du Sauté de Vol'aïl, c'est quoi ? Ou ça, tiens, c'est exotique ! Du Kǎo yā, je me demande ce qu'est... Oh ! Spaghetti alle anatra ! ça a l'air bon aussi...

Ainsi, Ducky attendit pendant une bonne vingtaine de minutes que son cousin décide de passer commande.

— Oh, damned ! s'exclama Frank ! Ils ne peuvent livrer que dans une heure ! Bon, ce n’est pas grave, non ?

Ducky sentait son petit estomac rugir, mais bon, que pouvait-il faire ? Ils jouèrent encore quelques minutes lorsque le téléphone de Frank sonna.

— Oh, chouette ! Ma commande arrive ! se dit-il.

Ducky s'étonna, regarda sa montre. Ce devait être la sienne ! Mais pourquoi son téléphone ne sonnait pas ? Il consulta sa page client sur le site Huberitz et découvrit, affolé, que sa commande arriverait dans un temps estimé à 30 minutes !

Enervé, notre petit canard appella le service client et poussa une gueulante, mais rien n'y fit. Ça ne ferait pas arriver plus vite sa commande. Entre temps, celle de son cousin Frank fut bien livrée. Notre petit canard, quand il était affamé, n'était plus gentil, pouvait sortir des crocs et mordre. Donc, il rappela le service client pour les insulter et annuler sa commande. Tant pis ! Il irait au Quackdo en face.

Peu habitué à manger dans ce genre d'endroit, notre petit canard attendit au comptoir, derrière une dizaine de personnes. Quand son tour arriva, une tortue lui signifia qu'il fallait passer commande sur les machines à l'entrée. Notre petit canard hurla et s'arracha des plumes, puis alla faire la queue pour accéder à ces stupides robots. Dix minutes plus tard, il put enfin commander. Comme il savait qu'il mangerait gras et dégueulasse, il prit quand même double portion de potatoes et ce délicieux hamburger vegan dont la photo paraissait si alléchante.

Enfin, il récupéra son repas et se précipita chez son cousin, qui avait quasiment terminé le sien.

— Désolé, j'ai voulu t'attendre, mais j'avais trop faim ! s'excusa-t-il.

— Ouais, pas grave, répondit Ducky, qui avait déjà fini un paquet de potatoes durant le chemin du Quackdo à l'appartement de son cousin.

Ducky s'assit sur la chaise haute du bar de la cuisine américaine, sortit son délicieux hamburger, ses frites et sa boisson. Lorsqu'il ouvrit la boîte contenant son sandwich il fut déçu, détruit, déconfit de retrouver un truc dégueulasse qui ne ressemblait pas à la photo du menu. Pire encore, il n'y avait aucun légume !

— Mais c'est quoi cette merde !

— Ouais, c'est nul le Quackdo, comment tu peux bouffer ça ? C'est pour ça que je commande chez Huberitz, moi.

Ducky émit un grognement, ses yeux devinrent noirs de colère. Son cousin, ne l'ayant jamais vu dans cet état là, préféra ne rien dire et prit son portable pour surfer sur Finder.

Lorsque Ducky termina son repas abject, il s'empressa d'écrire une haineuse réclamation au service client. Dès qu'il appuya sur « Envoyer » son téléphone se mit à sonner.

— Ouais, chuis le livreur, chuis en bas, baragouina une voix à l'autre bout du fil.

Ducky consulta sa montre à nouveau. Non seulement il avait commandé deux heures plus tôt, mais cela faisait déjà une heure qu'il l'avait annulée. Il le signala au livreur, qui se mit à l'insulter. Peu importe, Ducky raccrocha.

Cinq minutes plus tard, son téléphone sonna à nouveau. C'était le livreur et il n'était pas content. Ducky ne donna pas plus d'explications, raccrocha, mit son téléphone en silencieux et raconta l'anecdote à son cousin.

Ils se mirent à jouer encore une bonne heure jusqu'à ce qu'ils furent interrompus par des coups répétés à la porte. Les deux cousins se regardèrent, étonnés. Machinalement, Ducky prit son téléphone et découvrit, ahuri la tonne de messages vocaux et des SMS envoyés par le livreur enragé.

— Euh... on fait quoi maintenant ? s'enquit notre petit héros.

— Ben, bravo ! Maintenant je vais me faire blacklister par les livreurs de Huberitz ! répondit Frank, agacé.

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