Semaine 9 - Ducky As du volant

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Ducky s'était décidé à avoir une voiture. Au moins les assurances anti-vol, recel et escroquerie couvraient mieux un véhicule motorisé qu’un triste vélo. Au diable l’écologie ! Ducky allait prendre des leçons de conduite pour passer son permis et se venger des cyclistes débiles qui se croyaient tout permis ! Non mais !

Il avait pris le super-pack-méga-génial de 1000 DuckCoin$ comprenant le code et vingt heures de conduite. Normalement, après cela, lui avait assuré l'auto-école, il serait tout à fait capable d'obtenir son permis du premier coup. Vu que l’auto-école affichait un taux de réussite de 100 %, Ducky se dit qu’il faisait une affaire. Même son cousin Frank avait dû le repasser trois fois ! Ducky allait lui montrer qui était le winner.

Après avoir réussi son code les plumes dans le bec, Ducky débuta ses leçons de conduite. Son instructeur était une taupe qui lui avait appris à démarrer, passer la première, freiner et ainsi de suite pendant dix leçons. Convaincu qu’on se foutait de sa gueule, Ducky alla se plaindre auprès du directeur, un loup ozone aux yeux gris.

— Quoi ? Vous contestez les méthodes de mon auto-école ? se défendit le loup ozone, outrageusement outré.

— Écoutez, je n’ai même pas passé la seconde vitesse et dans dix leçons je veux passer mon permis.

— Quoi ? Vous croyez être prêt dans dix leçons ? Soyez réaliste ! Vous n’avez même pas passé la seconde vitesse !

— Mais c’est parce que l’instructeur...

— Non ! L’instructeur sent que vous n’êtes pas prêt, il connaît son boulot mieux que vous !

— Euh...

— Vous avez le permis ?

— Non.

— Vous êtes instructeur ?

— Non.

— Ben voilà ! Vingt ans d’expérience, Monsieur ! Vous êtes en train de rabaisser mon auto-école ! Vous savez pourquoi on a 100 % de taux de réussite ? C’est parce qu’on envoie des élèves prêts ! Et nous jugeons quand ils le sont !

— OK, marmonna notre pauvre héros, convaincu qu’il allait encore se faire avoir.

Soudain, Ducky eut une idée de génie : il demanderait au directeur à ce qu'il soit son nouveau moniteur ! Il avait quand même l’air plus alerte que la taupe.

Jour 1 :

Ducky attendait dans la rue devant l’auto-école, lorsqu’une Renard 12 se stationna en pilant. Du côté conducteur sortit une loutre en larmes qui partit en courant. Notre héros déglutit et s’approcha du véhicule tandis que le loup ozone marmonnait :

— Normal, elle n’était pas prête ! Bon, vous faites quoi là ? On ne s’était pas donné rendez-vous devant votre domicile ? Vous me faites perdre quinze minutes que je décompterai de votre heure !

— Mais...

— Tutute ! On va fixer les règles dès le début, inutile de rechigner avec moi. Allez, montez, on va prendre l’autoroute.

— Mais...

Le loup lança une œillade fulminante et Ducky prit place, au moins ça contrastait avec la lenteur de la taupe. Là, il allait passer aux choses sérieuses et avancer plus rapidement pour être prêt. Avec moult craintes, Ducky avançait, passait les rapports, gardait une vitesse appropriée. Parfait ! se disait-il, concentré. Soudain, il sentit le toit s’effondrer sur lui. Un vacarme assourdissant s’était produit lorsque le loup avait sorti sa patte par la fenêtre et tapé violemment le toit du véhicule.

— Hé ! Relaxez-vous ! Il faut être détendu pour conduire !

Ducky en tremblait encore à la fin de la leçon.

(...)

Jour 4 :

Le loup reçut notre héros d'un geste acrimonieux. Ducky souffla, dépité, se demandant ce qui allait lui arriver. Tout se passait bien jusqu’à ce qu’il s'engage dans une petite rue qui semblait bloquée. Au loin, une patrouille de police circulait en sens inverse. Ducky pila et resta figé, ne sachant que faire. Le loup fit un « pffff » et d’un geste rapide, prit les commandes et recula.

— Je vous le dis, vous n’êtes pas prêt ! renchérit-il. Allez, on va au marché faire des créneaux.

Ducky s'imagina un parking de supermarché ; mais le moniteur le guida jusqu’à un marché public, où la rue était dangereusement remplie de piétons, camions et tout ce qu'il fallait pour le stresser.

— Garez-vous là ! ordonna-t-il signalant une petite place.

Ducky tremblait en pilant et tournant le volant tantôt à gauche, tantôt à droite.

— Oh ! Allez, laissez-moi faire !

Le loup ozone prit les commandes et en deux coups de main rentra le véhicule dans la place. Il ouvrit la portière et exigea qu'il attende. Ducky ne comprenait rien, mais dix minutes plus tard, le moniteur revint avec ses courses. Notre petit canard bouillonnait de l’intérieur.

(...)

Jour 8 :

Ducky monta dans la voiture et démarra selon les indications du moniteur.

— Vous êtes un danger public, je vous l'avais pas déjà dit ? planta le loup ozone, comme s’ils discutaient de la pluie et du beau temps.

Ducky ne se laissa pas démonter. Il restait concentré sur la route, lorsque soudain les premières notes de la Chevauchée des Walkyries de Richard Wombat retentirent dans le véhicule.

— Voilà à quoi vous me faites penser quand vous conduisez ! ajouta le loup.

Ducky s'empourpra, mais tenta de garder son calme et conduire du mieux qu’il pouvait. Sur la route, une voiture leur refusa la priorité et les devança en klaxonnant. Ducky avait réagi prudemment. Subitement, le loup prit les commandes du véhicule et se faufila, en doublant par la droite. Il se mit à la hauteur de la voiture qui avait refusé la priorité, ouvrit la fenêtre du côté conducteur et hurla en klaxonnant :

— Hé, grosse conne ! Priorité à droite !

Puis fit une queue de poisson et laissa les commandes à Ducky, qui tremblait de peur, perplexe.

— Voilà pourquoi vous n’aurez jamais votre permis ! ajouta le loup. Vous allez conduire comme l’autre là !

— Mais...

Ducky allait riposter, mais il s’était dit qu’il ne fallait pas griller ses chances à la 8e leçon.

(...)

Jour 10 :

Après une heure de conduite impeccable, au cours de laquelle Ducky estimait avoir conduit calmement, respecté les limites, réussi ses créneaux et répondu aux questions du code les plus complexes (comme les distances de freinage), notre petit canard attendait le feu vert de son moniteur pour passer l'examen du permis.

— Mhh, franchement, vous n’êtes pas prêt ! répondit le loup. Je pense qu’il va falloir prendre vingt leçons supplémentaires.

— Quoi ? s’étonna Ducky, les yeux écarquillés.

— Vous n’êtes pas prêt, je vous ai dit ! C’est quand même moi le professionnel, hein ? Je n’ai pas envie que vous rabaissiez le taux de réussite de mon auto-école.

Ducky conserva son sang-froid, après tout il avait appris à le faire depuis tout ce temps. Notre petit canard devenait calculateur et avait préparé le coup. Il sortit son superbe pistolet et le pointa sur le loup.

— Pardon, j’ai mal compris, menaça notre petit canard en enlevant le cran de sécurité.

— D’accord ! Vous passez l’épreuve demain ! balbutia le loup.

— Je préfère, mais j’ai encore une meilleure idée.

Le lendemain, Ducky attendait à l’extérieur de l’auto-école. La voiture de l’inspecteur s’arrêta, et un loup ozone sortit avec un faux bec de canard. Il s'avança vers Ducky et lui tendit un petit papier rose, gage de réussite de l’épreuve.

— Voilà ! Vous voyez qu’après vingt heures de conduite c’est possible ? répondit Ducky, victorieux.

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