Exodus
Une nuit je n'en pouvais plus, je suis sorti sur la terrasse du dépôt pour hurler en arabe: "c'est ma guerre, "bel kénisseh" c'est mes missiles"... et j'ai ressenti un coup violent et j'ai perdu connaissance... Et je ne me souviens pas comment, je me suis réveillé dans un monastère de moines Maronites transformé en hôpital pour les bléssés Chrétiens. J'avais l'épaule droite bandée et très douloureuse, j'y avais reçu une balle qui m'avait fracassée la clavicule. À partir de là les bombes tombaient sans répit, et toujours la cloche et ce mot "bel kénisseh" : “dans l’église”, dans ma tête... Les familles nous parlaient sur une radio Militaire. J'en suis sorti à peu près six à neuf mois plus tard quand ma mère m'a envoyé en France en autocar: Liban, Syrie, Turquie, Bulgarie, Italie, France. C'était 7 ans après le début de la guerre du Liban en 1982.
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