Prologue

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Paris. Capitale connue et reconnue dans le monde entier pour son avenue des Champs-Élysées qui demeure la plus belle de la planète, ses monuments historiques, sa Haute Couture, ses somptueuses boutiques battant pavillon des plus grandes marques - d'ici ou d'ailleurs - de la mode, du chic, du parfum, mais aussi pour sa pléiade de spectacles, de concerts, de pièces de théâtre, de revues parisiennes et de boites de nuit branchées et bien sûr... pour sa tour Eiffel.

Ainsi vit Paris. Au rythme incessant de ses habitants, de ses touristes venus de tous les horizons et de son flot perpétuel de véhicules. Un poumon économique nourri d'une activité qui ne s'arrête jamais. Une ville à l'insomnie éternelle.

Marion, 27 ans, faisait partie des oiseaux nocturnes. Un choix qu'elle avait fait depuis longtemps. Une attirance depuis toujours, d'aussi loin qu'elle s'en souvenait. Elle ressentait dans ces heures, une magie, une ambiance. Un peu loin de la réalité, mais qu'est-ce que la réalité finalement ? Danseuse "exotique", c'était au Sixty Seven que chaque nuit elle exerçait ses talents de danseuse de pole dance, mettant le feu à la mémoire, parfois embrumée par l'alcool, des spectateurs hypnotisés par la provocation de son corps gracieux et souple, vêtu d'un minimum presque absent, dans des tableaux suggestifs. Si nombre de ces filles faisaient ce job plus par nécessité que par réelle vocation, elle, elle y éprouvait un plaisir partagé. Les yeux, pour la majorité masculins, portés avec envie sur sa féminité d'un rien couverte, la faisaient vibrer. Elle leur rendait bien, donnant généreusement tout ce qu'ils attendaient. Elle réussissait à créer avec chacun une sorte de relation quasi charnelle par de petits gestes, de regards de défi ou de petits moments de danse presque privés. Elle savait instaurer le respect et ses shows n'en étaient que plus torrides pour le plus grand plaisir de la salle.


***


Le fusain. Le fusain et rien d'autre. C'est ce qui avait fait la renommée de Vittorio. Une reconnaissance qui avait largement dépassé les frontières et s'était répandue comme une pandémie à travers le monde. Issu des Beaux-Arts de l’académie de Paris, il s'était orienté vers cette technique unique dans le travail du plat et des ombres, rendant parfois à l’œuvre un résultat proche de la photographie. Espagnol d'origine, il était habité d'une certaine fierté qui le présentait souvent comme une personne inaccessible, froide. Outre son talent envié de beaucoup, sa notoriété avait été construite sur cette distance qu'il instaurait naturellement avec ses modèles lors des séances de travail. Rien ne fuitait de son atelier, aucune approche personnelle. A presque 30 ans, il était reconnu pour son professionnalisme à toute épreuve, ce qui lui valait de ses mandataires une confiance absolue et la délivrance de leur corps sans la moindre retenue. Il voyageait partout autour du globe au gré des demandeurs fortunés et non moins impatients. Son œil d'aigle et sa main d'une précision chirurgicale reproduisaient, sans jamais mentir, jusqu'au plus petit détail, si intime soit-il. Ces deux armes en avaient fait sa gloire.

Vittorio, bien assis dans sa vie, ne se doutait pas qu'un évènement allait tout remettre en question. Toute sa vie d'artiste allait se trouver bouleversée sur un coup du sort.

Un coup du sort qui pouvait anéantir, tel un séisme, sa renommée... sa vie.

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