Chapitre 6

27 minutes de lecture

Je sens le regard d’Aiden sur moi.

— Tu crois qu’elle voulait dire quoi ? me demande-t-il.

— Hum … à mon avis elle a prévu un truc physique et tu vas devoir t’accrocher. Elle a bon cardio, limite meilleur que moi.

— Je devrais m’inquiéter ?

— Je sais pas … t’as fait un truc qui l’a énervée ? ou t’as fait le malin ?

Je le vois déglutir avant de me répondre.

— Je pense pas.

— Je sais pas pourquoi mais … je ne te crois pas.

Il passe sa main sur sa nuque.

— Même si c’était le cas, elle s’est déjà vengée hier soir.

J’esquisse un sourire. Je range mon téléphone dans ma poche.

— Il faut que tu saches un truc, Caitlyn … elle est rancunière mais pas dans le mauvais sens du terme. Quoi que tu aies fait, elle te le fera payer tant qu’elle le voudra. Mais tu as de la chance, elle t’aime bien donc elle ne te massacrera pas trop.

— Elle t’a dit quelque chose ?

— Ouais elle m’a parlé mais … j’avais compris avant même qu’elle m’en parle. On se connait depuis tellement longtemps qu’on n’a pas besoin de se parler pour comprendre certaines choses.

Je vois qu’il est gêné par ma réponse.

— Qu’est-ce qu’il y a ?

— Je peux te poser une question personnelle ?

— Ouais.

— Caitlyn et toi, vous … vous avez été ensemble longtemps ?

— Pas longtemps. Pourquoi ?

— J’ai dû mal à comprendre votre proximité.

Ok … je vois où il veut en venir. Il a besoin d’être rassuré.

— … avec Caitlyn on est amis depuis 20 ans. Quand on est entré au lycée, on est sorti ensemble quelques temps mais on a préféré rester amis.

— Pourquoi ?

— Parce qu’on avait peur de perdre notre amitié dans notre relation si jamais ça ne devait pas fonctionner.

— Et Enzo ?

Comment puis-je lui expliquer les choses sans divulguer d’information qui pourrait nous compromettre ?

— Euh … Enzo il n’était pas prévu mais … comment dire … à l’époque Caitlyn sortait avec quelqu’un et ça n’allait pas fort. Elle a eu besoin de moi et après une soirée peut-être un peu trop alcoolisée, on a …

— … remis le couvert.

— Une seule fois. On est amis … de très bons amis. Tu n’as pas à t’en faire, Caitlyn est une fille droite.

— Vous avez pourtant couché ensemble alors qu’elle était déjà avec quelqu’un.

— Pas vraiment … c’est mieux si c’elle qui te raconte mais elle n’est rien d’autres que mon amie et vu comment elle te regarde t’as rien à craindre.

Vers midi, nous allons manger. Nous sommes rejoints par Lukas. Nous mangeons tous les trois et je vois qu’Aiden est ailleurs. Je crois que notre conversation le tourmente un peu. Lukas le regarde également.

— Tout va bien ? lui demande Lukas.

— Ouais ça va.

Lukas me jette un coup d’œil.

— Alors, raconte-moi. Comment ça s’est passé ton rencard hier soir ? Et ne me sors pas que s’en n’était pas un.

Aiden fait tourner sa fourchette dans son plat quelques secondes encore puis il relève la tête vers son frère.

— On a passé une très bonne soirée. On s’est fait mettre à la porte par le restaurateur.

— Pourquoi ? Vous étiez trop démonstratif dans un lieu public ? lui demande Lukas en rigolant.

Il arrive quand même à décrocher un sourire à Aiden.

— Non … c’était l’heure de la fermeture.

— C’est même pas marrant. Vous avez fait quoi après ?

— Je l’ai ramenée chez elle et je suis rentré chez moi.

— Et c’est tout ?

— Oui.

— Même pas un dernier verre ? Un bisou ? Quelque chose ?

Aiden hésite à répondre et je me souviens de ce que Caitlyn m’a raconté.

— Oh si, y’a eu un truc.

Le regard d’Aiden se tourne instinctivement sur moi. Outch, j’ai lâché une info qu’il ne voulait pas que son frère sache.

— Du genre ?

— Du genre que si je balance, je risque ma tête là.

Aiden fronce les sourcils.

—On s’en fiche, Caitlyn n’est pas là et personne ira te balancer, alors accouche.

J’esquisse un sourire en repensant à Caitlyn.

— Quand tu l’as embrassé, elle a …

Lukas recrache le contenu de son verre, au moment où j’ai dit le mot « embrasser ».

— Attends une seconde … tu l’as embrassée et tu ne nous dis rien ?

Aiden lève les yeux au ciel.

— Ca va, détends-toi. Ouais je l’ai embrassée … mais c’était sur la joue.

— Et tu l’as sentie comment ?

Aiden regarde son frère en souriant.

— Vous n’en avez pas fini avec vos interrogations ?

— Tu préfères que ce soit moi qui le fasse l’interrogatoire crois-moi, alors réponds à la question.

Aiden hésite à répondre à son frère comme s’il était gêné

— Vous vous moquez pas ?

— Promis.

— … d’habitude, je la sens frissonner. Là, c’était comme si … j’avais un morceau de chocolat entre les mains et qu’il avait fondu.

— Ca va parfaitement avec ce qu’elle m’a dit.

— Pourquoi ?

— Je la cite « dès qu’il me touche, j’ai des frissons, j’ai chaud et quand il me regarde je sens comme des papillons dans le ventre. » Et tu veux que je te dise ce qu’elle a ressenti quand tu l’as embrassée, même si c’était sur la joue ? et là je la cite « j’avais très envie de lui sauter dessus. »

Ce coup-ci c’est Aiden qui recrache le contenu de son verre.

— Ma prochaine question est pourquoi ne l’a-t-elle pas fait, dis Lukas.

— Tu as fini oui ?

— Tu préfères que ce soit Elza qui te pose les questions ? Tu sais comment elle est.

— Ca va aller. Si ça se trouve elle est déjà au courant.

— Ah ça c’est impossible.

— Et pourquoi ?

— Parce qu’elle serait là, et tu nous supplierais de la faire taire.

Aiden se met à rire.

— Alors, pourquoi elle ne l’a pas fait ? me demande Lukas.

Je plisse les yeux pour ressortir mot pour mot ce qu’elle m’a répondu lorsque je lui ai posé la question.

— Non mais t’es malade, j’ai pas envie de passer pour une malade, une morte de faim … ouais c’est mot pour mot ce qu’elle a dit. Ah et j’ai également ajouté que tu n’attendais que ça, dis-je en rigolant.

Lukas me suit et Aiden nous regarde tous les deux.

— Nan mais vous n’êtes pas possibles tous les deux. Pourquoi tu lui as dit ça ?

— Tu vas pas me faire croire que t’en n’as pas envie.

— C’est pas la question, c’est …

— Si c’est la question.

Il nous regarde tour à tour, ne sachant pas quoi dire.

— Vous êtes de grands malades, tous les deux.

— On vous file un coup de main, soyez contents.

— Et si on voulait prendre notre temps ?

— Ouais, non, ça je ne marche pas. Désolé mais vu la tension qu’il y a entre vous deux quand vous êtes dans la même pièce, j’y crois pas.

— Qu’est-ce que tu en sais ?

— Tu veux que je te parle de ce qui s’est passé dans ton bureau ou après dans le sien ?

Lukas nous regarde sans trop comprendre.

— Il s’est passé un truc dans son bureau ?

— Non.

Lukas me fixe comme pour avoir confirmation.

— Vous avez été dérangés les 2 fois mais quand tu l’as ramenée, tu aurais pu … mais tu ne l’as pas fait.

— C’était pas le bon moment.

— Mouais.

Je finis mon verre et nous payons l’addition. Nous repartons pour la salle avec Lukas qui nous suit dans sa voiture.

~ Point de vue Caitlyn ~

Les déménageurs sont enfin là. Dans deux minutes, nous allons être envahis de cartons. Ah ! Faut que je prenne les clefs du garage, je suis obligée de stocker les meubles en attendant de les revendre. J’ouvre le portail et récupère mes clefs.

— Mon chat, je descends voir les déménageurs, mets tes chaussures, lançais-je à mon fils.

Il enfile sa paire de chaussures à vitesse grand V.

— T’es pressé de retrouver tes jouets ?

— Ouiiiii

Il me donne la main pour descendre les deux étages et nous accueillons les deux déménageurs. Ils descendent de leur camion et se dirigent vers nous.

— Mlle Saint-Laurent ?

— Oui, bonjour.

— Bonjour, nous vous apportons vos affaires.

— Merci. Je vais vous ouvrir le garage pour les meubles.

— Très bien, nous vous suivons.

Enzo ne me lâche pas la main jusqu’à ce qu’on soit arrivés au garage.

Pendant une bonne demi-heure, ils déposent les meubles puis nous remontons.

— Je vous laisse la porte ouverte, c’est au deuxième étage et vous avez l’ascenseur si vous voulez.

— Je vous remercie.

Je bloque la porte d’en bas, et nous regagnons l’appartement avec Enzo qui s’installe au salon pendant que je nous sers un verre dans la cuisine. Les déménageurs arrivent dans l’appartement avec les premiers cartons.

— Vous pouvez les poser dans le hall si vous voulez.

Ils s’exécutent et de longues minutes plus tard, tous les cartons sont montés. Après les avoir remercié, nous sommes de nouveau seuls avec Enzo. Je le vois se précipiter vers les énormes rangées de carton.

— Attends une seconde mon chat. D’abord on va manger.

— Mais …

— Mais rien du tout. On mange, tu fais ta sieste et on déballe les cartons.

Ah ! Il me regarde avec ses petits yeux tristes. On dirait Leandro.

— Bah voyons ! Ca marche avec ton père, je suppose ?

Il ne me répond pas mais son sourire veut tout dire. Je nous installe sur la terrasse et nous mangeons la salade que Leandro a laissé au frigo.

Enzo a essayé de négocier mais il a fini par aller faire sa sieste. Je lui ai promis de ne pas toucher à ses affaires sans lui, alors en attendant qu’il se réveille, je m’occupe de vider les miens.

Vers 14h30, j’entends les petits pas d’Enzo venir dans le salon. Je lève la tête de mon ordinateur et je le vois arriver vers moi.

— Ca va mon chat ? T’as bien dormi ?

Il monte sur le canapé avec sa peluche qu’il sert contre lui. Il hoche la tête pour me dire oui. Je le laisse se réveiller tranquillement et nous allons ouvrir ses cartons. Je le laisse les ouvrir et je vois à son regard qu’il est émerveillé.

On dirait qu’il découvre ses jouets, ses affaires pour la première fois. Je m’assois par terre en tailleur et je plonge ma main dans le premier carton. J’en ressors un jouet et le tends à mon fils afin qu’il aille le ranger puis je m’occupe des vêtements.

Je regarde l’heure, il est déjà 15h30. Faut que je prépare le goûter pour Enzo avant de rejoindre la salle.

— Allez viens mon chat, on prend le goûter et on va à la salle.

— Avec papa ?

— Papa travaille, il nous rejoindra quand il aura fini.

Je l’aide à s’installer sur la chaise et il attrape ses gâteaux pour les manger. Je nous sers un verre de jus d’orange à tous les deux et m’installe à côté de lui.

Au moment où je pioche dans le paquet de gâteau, mon téléphone se met à sonner. Je le prends et vois que j’ai reçu un message. En voyant le nom de l’expéditeur, je souris. Heureusement qu’Enzo ne comprend pas encore ces choses-là, sinon ça aurait été ma fête.

Salut toi ! Toujours pas décidée à dire ce que tu prépares ?

Salut … nan, je sais tenir ma langue, désolée. Je ne vais pas tarder.

Hum … tu ne la tiendras pas longtemps. J’obtiens toujours ce que je veux.

Dans ce cas, désolée de vous décevoir monsieur le PDG mais … va falloir patienter.

La patience n’est pas mon fort.

Je trouve que vous vous débrouillez bien =)

— Ca y est maman, j’ai fini.

Je lève la tête de mon téléphone et je le vois me fixer avec ses petits yeux.

— Allons chercher ton sac alors, mon chat.

Il descend de la chaise et part en courant dans sa chambre. J’en profite pour débarrasser la table et remplir le lave-vaisselle.

Il revient quelques minutes après, son sac sur le dos.

— Je suis prêt.

— On y va.

Je récupère mon sac et nous rejoignons la voiture. J’installe Enzo dans le siège auto et nous partons.

Lorsque nous arrivons devant la salle, je me gare à côté d’un camion blanc. On dirait un camion de location. Leandro a dû passer commande, je suppose … une sacrée commande quand même vu la taille du camion.

Je prends la main d’Enzo et nous entrons. La dame de l’accueil est là. Lorsqu’elle nous voit son sourire se fige. Je fais comme si de rien était.

— Bonjour

— Bonjour, mademoiselle Saint-Laurent.

— C’est Caitlyn … je préfère qu’on m’appelle par mon prénom.

— Très bien.

Je lui souris et m’avance vers les vestiaires quand je la vois prendre le téléphone. Elle est vraiment bizarre aujourd’hui.

~ Point de vue Leandro ~

— T’es sûr que tu veux mettre ça comme ça ?

Aiden parcourt la salle de yoga du regard.

— Ouais c’est parfait.

— Je ne sais même pas pourquoi je t’ai posé la question, tu t’arrangeras avec Caitlyn, si ça ne lui plaît pas.

— Ca lui plaira.

Mon téléphone se met à sonner. Je regarde qui m’appelle et je suis un peu étonné.

— C’est Elena.

— Pourquoi elle t’appelle ?

— Je sais pas.

Je décroche.

— Allô.

— Monsieur, c’est Elena.

— Oui j’ai vu que c’était vous. Je suis à l’étage au-dessus, vous pouvez monter si vous voulez me parler, vous savez.

— Monsieur, elle est arrivée.

— Qui ça ?

— Votre amie … Caitlyn. Elle est allée se changer dans les vestiaires.

Je vois Aiden me regarder en fronçant les sourcils.

— C’est déjà l’heure ?

— Oui, monsieur. Qu’est-ce que je fais ?

— Ne faites rien. On s’en occupe.

— Très bien.

Je raccroche et regarde Aiden.

— Elle est déjà là, dis-je.

— On a fini non ?

— Ouais.

— Alors détends-toi.

— Mon pote, tu ne la connais pas, elle va me frapper pour ce qu’on a fait.

— Tant que c’est toi qui prend.

— Sauf ton respect, t’es un enfoiré.

Il se met à rire. Il s’étire et frappe dans ses mains.

— On y va ?

— T’as vraiment envie que je me fasse frapper, hein ?

— Elle te touchera pas.

— Ca c’est toi qui le dit.

Il met son bras sur mes épaules et m’entraîne dans les escaliers.

Arrivés en bas, j’entends de la musique dans la salle de danse. La porte est entre-ouverte. Nous entrons dans la salle doucement, en espérant ne pas nous faire remarquer.

Caitlyn est en train de danser et … comment dire … j’ai l’impression de la voir danser comme si elle était dans une boite de strip, comme il y a 4 ans quand on y bossait. Il n’y a pas de barres certes, mais c’est quand même chaud.

https://www.youtube.com/watch?v=GxeTHD2u4j4 (lien pour voir la vidéo)

Je lance un coup d’œil à Aiden, qui bien évidemment n’en perd pas une miette. Je m’apprête à la rejoindre afin qu’elle arrête mais Aiden m’intercepte en plaquant sa main sur mon torse.

— Non attends. Laisse-la finir.

— Tu veux te rincer l’œil, ouais.

Je le vois esquisser un sourire avant de me regarder.

— Je veux voir de quoi elle est capable et cette prestation me donne une idée.

— Une idée où vous êtes tous les deux ?

— Je dirais pas non à un show en privé … mais je pensais à autre chose.

— Tu veux faire quoi ?

— Je t’expliquerai tout à l’heure.

Il retire sa main qui m’empêchait d’avancer et croise les bras en regardant Caitlyn. Vu comment il la regarde, je ne donne pas chère de sa peau et à priori, je ne saurais rien de plus pour l’instant concernant son « idée ».

Caitlyn continue de danser pendant quelques minutes. Elle a fait grimper la température de la pièce en quelques minutes.

Je suis sorti de mes pensées par des applaudissements. Je me tourne vers Aiden et le vois applaudir. Il est malade celui-là.

~ Point de vue Aiden ~

Elle a vraiment un énorme potentiel, je ne peux pas la laisser dans l’ombre comme ça … je suis prêt à m’exposer pour qu’elle réussisse … pour elle.

Je ne peux pas m’empêcher de l’applaudir lorsque la danse se finit. C’était incroyable et comme l’a souligné Leandro, si j’avais été seul avec elle dans cette pièce, peut-être qu’elle n’aurait jamais terminé sa chorégraphie.

Je la vois se retourner au son des applaudissements. Elle a mis ses mains sur ses hanches et reprend sa respiration. J’aimerais tellement que ce soit les miennes …

— Vous … vous êtes là depuis longtemps ?

Je tourne la tête vers Leandro qui me fixe étrangement. Ok, il n’a pas l’air de vouloir répondre.

— Euh … un petit moment.

— Mais encore ?

— Euh … 3 minutes.

Elle se met à plisser des yeux en me regardant droit dans les yeux. Elle cherche inconsciemment une connexion … bon dieu, qu’est-ce qu’elle est magnifique.

— Et donc, votre réunion méga super importante que m’a vendue Leandro ce matin ?

— Ca c’est plutôt bien passé. On espère que la cliente sera satisfaite, lui répondis-je.

— Nous … nous attendons juste sa confirmation, ajoute Leandro.

— Et vous aurez une réponse quand ?

— Dans 1 heure ou 2 … tout dépend de toi, lui dis-je.

Elle regarde Leandro avant de revenir à moi.

— De moi ?

— Oui, en fait … on t’a fait une petite surprise, lui répond Leandro.

— Comment ça ?

— Le 1er étage est aussi pour vous, on l’a aménagé en fonction de ce que tu voulais faire.

Elle ouvre la bouche pour parler mais aucun son ne sort.

— Tu lui a cloué le bec, c’est bien la première fois qu’elle ne sait plus quoi dire, lâche Leandro.

Cette phrase lui coûte cher et comme il l’avait prévu tout à l’heure, elle le frappe sur le bras.

— Tu vois, je te l’avais dit.

— Pour le coup, tu l’as cherché. Alors, c’est quoi cette histoire ? nous demande -t-elle.

— Dans ton dossier, tu parles de danse, de fitness, de yoga et de cours de self défense pour les femmes.

— Euh ouais. Et donc ?

— Nous avons aménagé le 1er étage pour les séances de yoga et les séances de combat.

Elle se met à sourire.

— Vous avez fait ça ?

— Ouais, on a fait ça. On peut te faire visiter si tu veux ? Tu pourras valider ou … pas.

Elle nous regarde tour à tour.

— Ouais je veux bien.

Je jette un rapide coup d’œil à Leandro et sans dire un mot, il me comprend.

— Poussin, tu vas venir avec moi, tu vas me montrer ta technique de combat.

Enzo se lève et court vers son père.

— Maman, elle dit que c’était bien comment je faisais.

— Tu vas me montrer ça, alors.

Enzo part en courant tandis que Leandro le suit en marchant.

— Je vous laisse faire le tour … pas de bêtises.

Il nous regarde en souriant et sort de la pièce.

— On y va ? J’ai hâte de voir ce que vous avez fait, me dit-elle.

Je lui souris et place une main dans son dos pour l’inciter à avancer. Nous montons les escaliers et je nous arrête dans le hall.

— Tu veux commencer par quelle pièce ? lui demandais-je.

— Celle que tu veux.

Je lui ouvre la première porte, celle de la salle de yoga. Elle pénètre dans la pièce à pas de loup. En la regardant, je vois ses yeux s’illuminer. Ca lui plait, j’en étais sûr.

— Qu’est-ce que tu en penses ?

— C’est … vraiment magnifique.

Je la vois regarder le parquet puis elle tourne sur elle-même. Un parquet noir brillant, des tapis de sol rose poudré avec des coussins violets, de longs rideaux rouges installés sur les deux grandes baies vitrées. Les murs peints de couleur grise ainsi que le plafond qui, d’ailleurs, a également des plantes suspendues.

— Vous avez vraiment bons goûts.

— Je suis content que ça te plaise … mais c’est Leandro qui a géré la déco, en fonction de ce que tu aimais.

— Vous avez bien bossé pour des gars qui étaient censés être en réunion toute la journée.

— Tu nous en veux ?

— Non … mais si je me souviens bien de ce que tu m’as dit l’autre jour … tu veux un échantillon de ton investissement alors puisque nous sommes là, autant en profiter non ?

— Pris à mon propre piège, on dirait.

— On dirait, me répond-t-elle, mais le yoga apporte un grand nombre de bienfaits physiques notamment l’assouplissement des muscles, il participe à la réduction du stress. C’est comme une séance de méditation.

— Tu veux me faire méditer ?

— Pas seulement … le yoga c’est aussi prendre le temps d’écouter son corps, développer sa capacité de concentration sur soi … tu veux tenter ta chance ?

Je ne suis pas trop yoga, méditation et tous ces trucs-là, je préfère les sports de combats et la danse qui pour moi, est un véritable art lorsqu’il est bien réalisé … mais il est vrai que je dois tenir ma parole.

— Je tente ma chance mais ne me casse pas en deux.

— Aucun risque … j’ai besoin de toi pour mon activité de tout à l’heure, me dit-elle avec un petit sourire.

— Tu ne veux toujours pas me dire ce que c’est ?

— Toujours pas … j’espère que tu es prêt ?

— Toujours prêt à me dépasser. Par quoi on commence ?

— On va commencer facile puis suivant comment tu t’en sors, je corserai le jeu.

Elle se place à quelques pas devant moi en me faisant face. Après quelques secondes à se regarder, elle penche le haut de son corps sur la droite en joignant ses mains entre elles. Je la suis dans un effet miroir et me penche sur la gauche.

Nous enchaînons les postures, certaines sont certes plus difficiles que d’autres dans le sens où il faut tenir la pose. Je la vois se redresser et je fais de même.

— Non, remets-toi en place.

Je me repositionne. Je maintiens mon pied gauche dans ma main et tire vers l’arrière. Elle appelle ça la position du danseur.

— Faut que tu tires un peu plus sur ta jambe. C’est ta jambe qui doit monter et non le torse qui descend. Redresse-toi.

Elle place sa main sur mon torse et l’autre dans mon dos pour m’inciter à me redresser. Au contact de ses doigts, j’essaie de rester de marbre mais vu son sourire, je crois que je suis grillé.

— Sternum vers le ciel et le regard droit devant. Ca nécessite un bon équilibre et une concentration.

J’essaie de me concentrer, de faire abstraction de ses mains sur moi mais mission impossible. Qui pourrait rester concentré hein ?

— Ma concentration a filé, elle est partie.

Elle se place devant moi en me fixant de ses yeux verts.

— C’est fort dommage.

— Tu me déconcentres à poser tes mains partout.

Elle se rapproche encore plus, ne laissant que quelques centimètres nous séparer. Je ne vais pas tenir longtemps, mon self-contrôle est en train de me lâcher.

— Tu voudrais que je les pose où ?

Je lâche mon pied, me place face à elle, les mains sur les hanches.

— Tu peux les mettre où tu veux mais ne me demande pas de rester concentré quand tu me touches, c’est … impossible.

Elle esquisse un sourire discret, enfin … aussi discret que possible mais pas de bol, je l’ai aperçu.

— Comme pour toi, finalement.

— Qu’est-ce que tu veux dire ?

— Est-ce que tu arrives à te concentrer lorsque je te touche le bas du dos ? ou quand je fais ça ?

Je rapproche mon visage du sien, l’inclinant légèrement vers la gauche. Je peux voir son regard passer de mes yeux à ma bouche.

Je vois ses lèvres s’entrouvrir comme une invitation. Pas de secrétaire à l’horizon pour nous gâcher ce moment rien qu’à nous.

Je réduis les quelques millimètres qui nous sépare et l’embrasse très légèrement sur la bouche en passant ma main sur sa joue. J’ai envie de plus, là maintenant.

~ Point de vue Caitlyn ~

Au contact de ses lèvres sur les miennes, je me sens défaillir. Même si ce contact est léger, j’ai envie de plus et je sens que lui aussi. Il est dans le même état que moi.

Je sens reculer très légèrement son visage, sans doute pour vérifier l’impact de ce baiser sur moi mais je ne lui laisse pas le temps de s’écarter plus. J’ai besoin de ce contact … son contact, ses lèvres sur les miennes.

Rapidement, je plaque ma main sur sa nuque et l’attire vers moi dans un baiser que je veux passionnel. Il me le rend avec tellement d’ardeur que je me retrouve plaquée contre le mur derrière moi. J’émets un gémissement qu’il absorbe et place ses mains dans mon dos pendant que je place mes bras autour de son cou.

Je resserre mon étreinte afin de le sentir encore plus près de moi. Je sens son membre se durcir contre mon bas-ventre au fur et à mesure que les minutes passent. Cette sensation ne fait qu’accroître mon envie de lui. Je me surprends à onduler du bassin.

Ses mans passent sous mon t-shirt et commencent à me caresser lentement. Je me presse encore plus contre lui et je l’entends grogner contre ma bouche.

— Si tu continues à te frotter comme ça … commence-t-il.

J’esquisse un sourire et me mords la lèvre.

— Tu vas faire quoi ?

Une lueur brillante passe dans ses yeux. Il pose son pouce sur ma lèvre et la caresse.

— Tu n’as pas idée …

Il enfouit sa tête dans mon cou et entreprend de déposer des baisers qui me font chavirer. Je glisse mes mains sous son t-shirt et ressers ma prise dans son dos. Ok, on vient de me perdre.

— Caitlyn …

— Mmmmh, laissais-je échapper en sentant son souffle chaud dans mon cou.

— J’ai très envie de toi, dit-il en reprenant ses baisers dans mon cou et en remontant sur ma mâchoire, venant cueillir mes lèvres une nouvelle fois.

— Qu’est-ce que tu attends, alors ? lui demandais-je en reprenant mon souffle.

Comme s’il avait attendu ma permission, il tire sur mon t-shirt pour me l’enlever aussi rapidement que possible et l’envoie valser au sol un peu plus loin. Il se rapproche de mon visage mais je l’arrête en plaçant mon index sur sa bouche, si tentante.

— Quoi ?

— Vous êtes un peu trop couvert monsieur le PDG.

Il esquisse un sourire.

— Ca peut s’arranger.

Il enlève son t-shirt et l’envoie au loin.

— Satisfaite ?

Mon regard se pose sur son torse, à présent nu. Je pose ma main sur ses pectoraux et descends sur ses abdos bien dessinés.

— Très …

Il pose ses lèvres à nouveau sur les miennes pendant que je m’agrippe à ses épaules et qu’il place ses mains sous mes cuisses pour me soulever. J’en profite pour positionner mes jambes autour de ses hanches.

Ses mains agrippent mes fesses, je le sens resserrer sa prise et je ne peux m’empêcher de pousser un gémissement. Mon corps me trahit une nouvelle fois en ondulant tout contre lui. Mon dos quitte le mur et Aiden prend une autre direction. Je le vois prendre la direction du banc et s’y asseoir. Je glisse mes doigts dans ses cheveux, tire sa tête en arrière et vient l’embrasser à pleine bouche.

Il en vient à ouvrir la fermeture éclair de ma brassière de sport et à faire glisser ses lèvres sur ma poitrine à présent libre. Je gémis sans plus pouvoir me retenir.

— Aiden …

Comme s’il me comprenait, il retrace une ligne imaginaire avec ses lèvres jusqu’à atteindre ma bouche. Je fais descendre ma main le long de son torse en prenant le temps de savourer le toucher et atteint son bas ventre.

Je l’entends grogner contre ma bouche lorsque je pose ma main sur son membre durci par l’excitation. Je commence à le caresser quand la porte de la salle s’ouvre, nous faisant sursauter.

~ Point de vue Leandro ~

Avec Enzo, on a bien rigolé. Du haut de ses 2 ans et demi, il en a sous le coude.

— Salut.

Je me retourne vers mes collègues qui viennent d’arriver.

— Salut les gars. Vous avez reçu mon texto ?

— Euh ouais … elle a prévu quoi ? me demande Gabriel.

— Aucune idée mais je vous conseille de vous échauffer avant qu’elle arrive.

— Elle est où ? interroge Lukas.

— Elle … elle est au 1er avec Aiden. Il lui fait visiter l’étage avec les nouvelles installations.

Je vois les mecs ricaner.

— Je vais aller les chercher mais échauffez-vous, s’il vous plaît.

— Ouais t’inquiète pas.

Je laisse Enzo avec Lukas et monte les escaliers deux à deux. Je vois que la salle de self-défense est vide, ils doivent être dans la salle de yoga. J’espère qu’elle n’est pas en train de le torturer.

— Caitlyn, les gars sont là et … oh pardon.

Je retire ma tête de l’encadrement et referme un peu la porte.

— Je suis vraiment désolé.

— Non, mais on t’a jamais appris à frapper avant d’entrer ?

— Désolé ... je vous attends en bas … prenez votre temps.

Je referme la porte et me frappe le front avec la paume de ma main.

— Non mais quel débile … mais là je suis mort, elle va me faire la peau.

Je redescends les escaliers un à un, avec l’image de ce que je viens de voir devant les yeux. Je me pince l’arrête du nez en fermant les yeux essayant de penser à autre chose mais rien à faire.

Je les revois tous les deux. Caitlyn assise sur Aiden qui lui lave la bouche pendant qu’elle …

— Aaaargh, faut que je m’enlève cette image de la tête.

— Quelle image ? demande Lukas.

Je sursaute, je ne l’avais pas vu en bas des marches.

— Euh rien. Y’a pas d’image, répondis-je un peu trop rapidement.

Lukas me dévisage.

— Quoi ?

— Ca va ?

— Ouais ça va.

— … ok. Ils arrivent ?

— Euh ouais … ils finissent un truc et ils arrivent.

Je l’abandonne au pied des escaliers et rejoins les gars dans la salle de combat. Faut que je frappe dans un sac avant qu’elle arrive. Pourquoi je n’ai pas frappé, hein ? Non mais je me le demande, tiens !!!

~ Point de vue Caitlyn ~

— Je vais le réduire en miette, celui-là. Il a beau être mon meilleur ami, je vais le réduire en miette, chuchotais-je.

Je vois Aiden sourire avec un air malicieux dans le regard.

— Ce n’est pas sa faute.

— Comment ça c’est pas sa faute ? T’as pas entendu son sous-entendu tout à l’heure ? Il savait très bien comment ça allait se passer et puis même, quand on voit une porte fermée, on frappe avant d’entrer.

— Je te sens un peu en colère.

— J’suis pas en colère … à chaque fois, y’a quelqu’un qui vient nous interrompre, c’est énervant.

Il place ses mains dans le bas de mon dos et me rapproche de lui.

— Tu sais que tu es super sexy quand tu es énervée.

— Tu te moques de moi, là ?

— Pas du tout … déjà la dernière fois quand tu t’es énervée sur ma secrétaire je t’ai trouvée super sexy mais là … énervée et assise sur moi, à moitié nue, je dois dire que …

— Stop, dis-je en posant mon index sur sa bouche, ne finis pas cette phrase.

Je me penche vers lui et l’embrasse. Il me rend mon baiser avant de s’écarter.

— On devrait descendre avant qu’une autre personne ne vienne voir ce que nous fabriquons et … je n’ai pas très envie qu’on te voit à moitié à poil.

J’esquisse un sourire en le regardant droit dans les yeux.

— Possessif monsieur le PDG ?

— Juste un peu.

Je l’embrasse une dernière fois avant de récupérer ma brassière de sport ainsi que mon t-shirt et de me rhabiller.

— Je te garantie qu’il va le payer.

Nous descendons au rez-de-chaussée et nous rejoignons les gars dans la salle. Leandro est en train de frapper dans un sac. Je sais ce qu’il essaie de faire mais ne crois pas t’en tirer comme ça.

— Caitlyn, enfin te voilà.

— Salut.

Les gars nous rejoignent et se placent face à moi.

— Leandro nous a dit que tu voulais qu’on soit présents pour un truc mais on n’a pas d’info supplémentaire. Tu veux faire quoi ?

— Bah en fait, j’avais prévu de vous faire un truc sympa mais j’ai changé d’avis … j’ai opté pour un cours fitness cardio.

J’entends Leandro chuchoter quelque chose mais je n’arrive pas à comprendre.

— Quelque chose à redire Leandro ?

Je le vois se ratatiner sur place en évitant mon regard.

— Euh nan, rien à dire.

— Dans ce cas, je vous laisse vous placer dans la salle de danse. Espacez-vous assez les uns des autres, ça serait dommage qu’il y est des blessés, dis-je en regardant Leandro.

Une fois qu’ils sont tous placés, je me tourne face à eux.

— Ca va être un cours assez intense alors si vous vous sentez pas de le faire jusqu’au bout, y’a aucun souci.

Je me place dos à eux, j’allume la musique et nous commençons le cours.

https://www.youtube.com/watch?v=eWjd8C2SB0Y (lien pour voir la vidéo)

Je commence la séance tranquille, histoire de s’échauffer un peu puis j’accélère le rythme. J’utilise des mots simples à chaque exercice.

Au bout de 5 minutes, des élèves de Leandro pointent leur nez dans la salle de danse.

— Les gars, si vous voulez vous joindre à nous, y’a aucun souci.

Ils ne se le sont pas fait dire deux fois. Je continue la séance en augmentant l’intensité puis quand le cours se termine, je me retourne vers eux et les applaudis.

— Je suis presque déçue qu’aucun de vous n’ait lâché … vous avez bien tenu, bravo à vous.

— Merci à toi surtout. C’était un cours royal mais la prochaine fois, préviens-nous avant, qu’on puisse faire un testament. Tu m’as tué, dit Gabriel à bout de souffle.

Tout le monde rigole.

— Et vous ? demandais-je à Lukas et Aiden, vous êtes les principaux visés. Vous en pensez quoi ?

— Je valide.

— Moi aussi …

— Ca veut dire qu’on va avoir des cours ? demande un élève de Leandro.

— Euh ouais … si Caitlyn est ok, vous pourrez avoir des cours.

— Trop bien.

Je souris. Je suis contente que mon cours ait plu et qu’il ait incité les jeunes à travailler leur cardio, c’est important.

Je croise le regard de Leandro qui tente de sourire mais je n’ai pas oublié ce qu’il a fait tout à l’heure.

— Leandro, sur le ring.

— Quoi ? Mais pourquoi ?

— Tu demandes vraiment pourquoi ?

Je le vois ouvrir la bouche mais aucun son ne sort.

— J’ai un cours à donner aux jeunes, finit-il par dire.

Tu ne gagneras pas à ce petit jeu, mon gars. Je me tourne vers ses élèves, un sourire aux lèvres.

— Dites les gars, ça vous dirait de voir votre coach combattre une fille ?

Pas besoin d’attendre une réponse longtemps, leur sourire veut tout dire.

— Tu vois, ils sont d’accord … alors sur le ring.

Il lève la tête en arrière en soufflant au moment où je passe à côté de lui. Une fois dans la salle de boxe, Aiden m’aide à enfiler ma paire de gant. Je le vois me fixer en souriant.

— Quoi ?

— Oh rien … tu sais que tu vas gagner, alors pourquoi tu veux le combattre ?

— J’ai déjà perdu contre lui. J’ai besoin d’évacuer toute cette frustration, lui dis-je.

Je regarde autour de moi afin de m’assurer que personne ne nous regarde. Je me rapproche tellement près de lui qu’il est obligé de baisser la tête pour me regarder. Il sourit.

— Je sais que t’es autant frustré que moi de ne pas avoir fini ce que nous avons commencé tout à l’heure, je le sens, dis-je en souriant. Alors profite du spectacle.

— Oh mais je compte bien en profiter … je n’en perdrai pas une miette.

Je me hisse sur la pointe des pieds et l’embrasse à la commissure des lèvres. Je l’entends grogner lorsque je m’éloigne de lui. Je le regarde une dernière fois en me mordant la lèvre avant d’aller sur le ring. Je sais, c’est pas cool de le chercher comme ça mais impossible de me retenir.

Leandro me rejoint et les gars prennent place autour du ring. Je me positionne, concentrée. J’attends que Lukas donne le coup d’envoi. Je sens son regard passer de Leandro à moi.

— Que le meilleur gagne, les gars. Je bosse pas ce soir alors on évite d’aller aux urgences hein.

Nous touchons nos gants et nous commençons le combat. J’espère qu’il ne me fera pas de cadeau car je ne lui en ferais pas.

Je m’avance vers lui, poings levés en protection et l’attaque en premier. Il pare l’attaque et riposte en frappant avec son pied. Je le lui attrape et le repousse dans les filets sans trop de difficultés.

A la suite du combat, je me prends des coups, lui aussi … on va être moches à la fin de ce combat, je vous le dis.

J’ai envie de tenter quelque chose mais s’il me voit venir, il peut prendre l’avantage et ça, c’est hors de question … Bon tant pis, je tente le tout pour le tout. Je m’avance aussi rapidement que possible, place ma main droite sur sa nuque, la gauche sur son bras droit. Je passe mes jambes autour de ses hanches, je me sers de sa force pour le tirer en avant et le faire basculer.

Je garde son bras prisonnier entre mes bras en croisant les pieds autour de son bras, en reposant mon dos sur le tapis. Voilà une magnifique clef de bras. Au plus je sers ma prise, au plus je le sens se raidir. Il tape sur ma jambe et je relâche ma prise sur lui.

Nous entendons quelques applaudissements lorsque nous nous relevons. Je regarde Leandro et par-dessus son épaule, je vois un homme lui ressemblant. Ezio est là. Mon visage se ferme et se tend lorsque je pose mon regard sur lui. Il me rappelle tellement de mauvaises choses.

Leandro m’avait prévenu : il veut me parler ou plutôt me faire la leçon comme il en a l’habitude. Le voilà devant moi et ce coup-ci, je ne lui échapperai pas.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Claire Dorigneux ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0