CHAPITRE I : Vengeance (2/3)

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Le soldat récupéra l’adolescente et la fit monter sur son cheval, puis, galopa à vive allure en direction des montagnes.

— Pourquoi un des hommes du contingent d’Higa ? demanda l’un des cavaliers.

— Parce que je pourrais la retrouver facilement demain…

— Demain ?

— C’est Shingen qui me remplace demain, pour que je puisse avoir un jour de permission.

— Oh… Donc tu…

— Ahah, je te reconnais bien là ! Mais quand même, c’est une gamine !

— Peu importe, cela fait bien trop longtemps que je n’ai pas toucher une femme. Et les prostituées des villes aux alentours sont souvent bien trop cher…

— Vieux radin ! Avec ce que tu touches, tu pourrais acheter n’importe laquelle !

— C’est comme ça qu’on fait des économies… Quand cette guerre sera finie, j’achèterais des terres et je ferais construire une immense ferme et je deviendrais riche ! Bon aller, on avance ! On doit surveiller le côté Est de l’armée et je ne veux pas que notre convoie se fasse attaquer à cause de notre négligence !

Sur ces mots, tous les hommes reprirent la route. Alors qu’ils galopaient en direction des collines, Yuki aperçu de la fumée qui montaient haut dans le ciel. L’homme qui la transportait ne lui parla pas une seule fois, et l’ignora même lorsqu’elle lui posa des questions sur leur destination. Une fois au sommet, elle aperçut des dizaines de milliers d’hommes marchant côte à côte. L’armée s’étalée sur plusieurs kilomètres et elle ne voyait ni le début, ni la fin du cortège. Des tambours raisonnaient et les hommes marchaient à l’unisson. Certains criaient des ordres tandis que d’autres, remontait à toute allure la file à cheval, demandant de les laisser passer sous prétexte d’une importante mission.

— Les familles se trouvent au fond à l’arrière. On va redescendre et trouver un soldat qui pourra t’emmener auprès d’eux. Le contingent d’Higa se trouve vers la fin du cortège. Tu seras en sécurité avec nous, nous allons au château de Hokokori.

Ne laissant Yuki dire un seul mot, le cavalier descendit la colline à toute allure, faisant même peur à la jeune fille. Un fois en bas, il galopa en direction de la fin du convoie puis s’arrêta et s’adressa à un homme :

— Toi là ! Comment t’appelles-tu ?

L’homme en armure se tourna se présenta :

— Mon nom est Koto Hikagami.

— Bien, Koto Hiagami. J’ai une mission pour toi, sors du rang ! ordonna-t-il.

— Oui, monsieur ! s’exécuta le soldat.

— Emmène cette fille avec toi à l’arrière. Veille à ce qu’elle ne s’échappe pas. Et occupes toi d’elle jusqu’à nouvel ordre.

— Oui, monsieur ! répondit-il. Viens avec moi, ajouta-t-il en s’adressant à Yuki qui descendit du cheval avec l’aide du cavalier.

— Que faisais-tu pars ici ? demanda-t-il.

— Je suis chasseuse de prime ! Je recherche quelqu’un…

— Quoi ? Ahahah ! Ne me fais pas rire… Sans vouloir te vexer, je doute que tu sois réellement chasseuse de prime…

— C’est pourtant vrai !

— Et combien as-tu capturer de primes jusqu’à maintenant ?

— À vrai dire, aucune… Mais je viens juste de commencer aussi… Une annonce indique une prime de trente mille pièces d’or !

— Eh bien j’espère que tu réussiras à trouver et à capturer cette personne un jour alors ! Mais ce ne sera pas pour tout de suite, rigola Koto. Bon, on arrive. Je vais te présenter à ma famille, je ne suis pas censé quitter le rang alors on va faire vite.

— Laissez-moi partir ! Je ne dirais rien, promis ! Je ne veux pas rester ici !

— Non, je suis désolé. J’ai reçu l’ordre de te veiller sur toi et je le ferais ou j’aurais de gros ennuis.

Ils marchèrent encore quelques minutes, remontant toute la file, jusqu’à arriver aux familles. Koto fit un signe à une femme qui s’approcha avec une petite fille.

— Koto ! Que se passe-t-il ? Qui est-elle ? demanda-t-elle.

— Elle s’appelles Yuki. On m’a demandé de veiller sur elle donc je m’en remets à toi, dit-il en affichant un grand sourire. Je te présente Natsumi, ma femme et Yui, ma fille, dit-il en se tournant alors vers sa nouvelle protégée. Yui n’a que huit ans mais elle est déjà plus mature que moi, ahah !

— Toi alors… Je pensais que tu voulais retrouver ta petite famille et tu ne viens que pour me ramener du travail en plus ? répondit sa femme en riant.

— Je suis désolé… Je saurais me faire pardonner plus tard, dit-il en faisant un clin d’œil qui ne passa pas inaperçu. Je dois vous laissez, sinon je vais vraiment me faire engueuler.

— Sois prudent ! lui cria sa femme. Bon, Yuki, c’est ça ? Viens avec moi, il ne faut pas qu’on traîne.

L’armée marcha toute la journée jusqu’à la tombée de la nuit où un immense camp fut construit en quelques heures seulement, permettant à tous d’être protégé et de pouvoir dormir dans de bonnes conditions. La femme de Koto s’approcha de Yuki avec sa fille. Elles ne s’étaient pas parlé de la journée, la marche les ayant éreintées. La mère et la fille portaient toutes les deux des kimonos de bonnes factures, orange et blanc. Natsumi était assez grande, et avait les cheveux mi-long, noirs. Sa fille avait les cheveux coupés court et toutes les deux avaient les yeux verts.

— Tiens bois ça, dit-elle en tendant un bol de soupe à la jeune fille.

— Merci. Vous êtes très gentille.

— C’est normal voyons, affirma-t-elle en souriant. Je ne peux décemment pas laisser une jeune fille toute seule en ces temps de guerre… Que faisais-tu toute seule ? Où sont tes parents ?

— Mes parents sont morts lorsque j’étais petite. Je ne me souviens pas d’eux. C’est mon grand frère qui m’a élevé, répondit la jeune fille en baissant les yeux.

— Je suis navrée. Et… Où est-il aujourd’hui ?

Yuki regarda longuement son bol de soupe sans donner de réponse. Sans insister, Natsumi lui caressa les cheveux puis prit place en face avec un bol de soupe elle aussi. Koto arriva à ce moment-là :

— Comment ça va tout le monde ?

— Ça va ! Et toi mon amour ?

— Bien. D’après les éclaireurs, la voie est libre jusqu’au château. Les rumeurs sur l’armée d’Ukyo qui serait à proximité étaient infondés… Et je dois dire que ça me rassure.

— Oui… Moi aussi ! Ils ne t’ont pas mis de garde cette nuit ?

— Si. Je dois y retourner dans deux heures. D’ici là, je vais me reposer un peu, et essayer de dormir.

— D’accord… Le lit est prêt dans la tente. Vas-y si tu veux, je te rejoins avec un bol pour que tu puisses manger aussi.

— Merci, répondit Koto avec un grand sourire. Qu’est-ce que je ferais sans toi…

— Sûrement pas grand-chose ! éclata de rire Natsumi.

— Ne te moque pas de moi, femme ! protesta Koto en la prenant dans ses bras.

— Je suis désolée ! rigola-t-elle.

— Bon… Et comment vas ma petite Yui ? dit-il en la soulevant au-dessus de lui.

— Papa ! Arrête !

— Comment ça, arrête ? Tu préfères les chatouilles ?

— Non, pas ça ! hurla la petite fille en se tordant de rire.

— Pourtant tu ne fais que rigoler, c’est que ça te plaît !

— Arrête papa !

— Ahah ! Aller viens-la, ajouta-t-il en la serrant contre lui. Je t’aime.

— Moi aussi, papa.

— Et toi, Yuki ? Ça va ?

— Oui… Merci.

— Si tu as besoin de quoique ce soit, n’hésite pas ! Bon, je vais aller me reposer.

Sur ces dires, Koto entra dans sa tente. Yuki en profita pour se poser dans son futon. Bercé par le bruit et la chaleur du feu qu’elle n’avait plus vue depuis un moment, elle ne mit que peu de temps avant de s’endormir.

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