Chapitre 4: L'anniversaire

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  C’était l’anniversaire de la princesse. La famille s'était mise sur son trente-et-un. Thorn et Auriel portaient un costume similaire, chemise de tissu blanc brodée, une veste et un pantalon de la même couleur sublimés par un splendide nœud papillon. Gabrielle portait une longue robe bleu ciel, avec une étole marine. Un carrosse les attendait pour les amener au château. Le soleil affichait ses dernières lueurs. La voiture les déposa devant les grandes portes de la citadelle. Devant eux, un grand escalier couvert d’un tapis rouge leur ouvrait la voie. En haut des marches, deux gardes attendaient de chaque côté des portes. Celles-ci s’ouvrirent lentement. Un homme imposant en armure les accueillit :

  • Thorn ! Mon ami !

 En retirant son casque, Auriel reconnut le chevalier royal. Celui-ci reprit :

  • Content que vous aillez pu venir. Comment allez-vous jeune homme ?
  • Bien, merci Messire.
  • Excellent. Sur-ce, suivez-moi.

 Le paladin se retourna et avança. Le hall d’entrée du château était magnifique. Entièrement blanc hormis le tapis cramoisi. Des colonnes de marbre encadraient l’allée. Après un court instant le chevalier s’arrêta. Une immense salle s'étalait devant eux. Le brouhaha de la fête atteignait la petite famille. Le gigantesque salon était très lumineux, de magnifiques lustres en or l’inondaient de lumière. Au sol, un tapis couvrant la majorité de la pièce, pourpre aux motifs d’argent. Dans un coin de la salle, une petite montagne de cadeaux attendait. Le Roi était assis sur son trône, au bord de la salle près des fenêtres, un verre de vin à la main. Le long du mur opposé, un impressionnant buffet, prenant la largeur de la salle, proposait un nombre incalculable de mets. Les invités, la classe noble de la ville, profitaient déjà de l’ambiance. Au centre de la pièce un petit groupe de musiciens jouait. Certains suivaient la musique et dansaient autour. D’autre buvaient, discutaient, observaient les danseurs. Auriel ne voyait pas la princesse, surement cachée par la foule. La voix d’une jeune fille retentit près du garçon :

  • Ah Michael ! Où étiez-vous passé ?
  • Excusez-moi Princesse. Par la fenêtre, j’ai vu arriver le carrosse de Thorn et j’ai souhaité aller l’accueillir.
  • Thorn… le forgeron ! s'écria-t-elle en s’approchant de l’adolescent. Vous devez être Auriel ! On m’a raconté ce qui vous était arrivé. Ça a dû être horrible ?

 Le jouvenceau fut surpris par un tel flot de paroles. Elle parlait vite et fort mais sa voix restait douce. La demoiselle était sublime ce soir. Elle portait une magnifique robe d’un mélange de vert et de cyan. Un petit diadème argenté serti de saphir reposait sur sa courte chevelure brune. Elle avait un petit visage rondouillet, respirant la joie de vivre, de splendides yeux marron. Auriel finit par répondre, voyant qu’elle s’impatientait :

  • Euh… oui. Ne vous inquiétez pas princesse.
  • Appelez-moi Natasha.
  • Princesse, intervint Michael.
  • Ça va. Les protocoles de politesse sont si ennuyants.

 Elle s’inclina légèrement et s’éloigna, suivie par son garde du corps. Le forgeron et sa famille se dirigèrent vers le monticule de présents. Thorn déposa un paquet de forme allongée. Auriel supposa qu’il s’agissait d’une épée, même s’il s’interrogeait sur l’utilité de l’objet pour une princesse. L’artisan partit avec sa femme en direction de la piste de danse. L’adolescent ne savait pas trop quoi faire. Pas beaucoup d’enfant de son âge, aucun en réalité. La plus âgée à par lui devait être la princesse. Il soupira, puis se dirigea vers le buffet. Il picora par-ci, par-là et se confectionna un petit plateau bien garni.

 Le Roi se leva et prononça un discours :

  • Mesdames et Messieurs ! Je vous remercie d’être venus ce soir afin de célébrer l’anniversaire de ma fille bien-aimée.
  • On n’a pas vraiment eu le choix nous, pensa Auriel.
  • Je vous prie d’accepter mes excuses ainsi que celles de ma femme qui se trouve être souffrante depuis quelques jours. Maintenant je vais céder aux caprices de mon rayon de soleil et la laisser ouvrir tous vos présents.

 A ces mots la princesse se jeta sur la pile de cadeaux, sous les yeux de toute l’assemblée. Des robes, des bijoux surtout, beaucoup d’autres produits de luxe. Des servants emmenaient les présents au fur et à mesure qu'ils étaient dévoilés. Auriel, toujours un peu isolé, ne s’intéressait guère à la scène. Il pensait à Médusa. Il fut extirpé de ses pensées par la jeune fille :

  • Vous allez bien ?
  • Oui oui. Veuillez me pardonner.
  • Voulez-vous que je vous fasse visiter ma chambre ?
  • Princesse ! s’écria le chevalier servant.
  • Cette petite fête m’énerve. Les grands ne font que parler entre eux. Je veux être au calme pour ouvrir mon dernier cadeau.

 Auriel remarqua qu’elle tenait, appuyé sur son épaule, le présent amené par son père. Sans prévenir la princesse lui saisit la main et commença à l’entrainer vers la sortie de la salle, suivis par Michael. Le garçon faillit faire tomber son plateau mais réussit à maintenir l’équilibre et l’emmena. Tous trois sortirent. Après un escalier interminable, ils arrivèrent à la chambre. Les deux enfants entrèrent tandis que le chevalier se postait devant la porte. L’adolescent n’en revenait pas. La chambre à elle seule devait être plus grande que la maison de ses parents toute entière. Au fond, un immense lit, en partie caché par un baldaquin. A côté, beaucoup de jeux, une petite bibliothèque, un bureau et quelques chaises. Il trouva la chambre très vide finalement. La princesse s’assit au bureau et posa la boite dessus. Elle convia son invité à prendre une chaise. Elle ouvrit le présent et dévoila une splendide rapière. La fine lame noirâtre tranchant avec le pommeau ivoire. Un fin cordon d’or serpentait sur la garde, finissant en petite cordelette.

  • Elle est belle, commenta la princesse. Mais pourquoi la lame est-elle de cette couleur ?
  • A cause à la nerolite, répondit Auriel . Ce minerai noir permet d’augmenter les pouvoirs magiques.
  • Oh. Grâce à cela je pourrais aider mon père.
  • Votre père ? Dans quel but sauf votre respect ?
  • Arrêtez de me vouvoyez et s’il-vous-plait, appelez-moi Natasha.
  • Bien prince… Natasha.
  • Puis-je vous tutoyer aussi?
  • Oui, bien-sûr.
  • Pour répondre à ta question, mon père souhaite combattre les démons. Sûrement pour venger la mort de la précédente Reine. On m’a raconté qu’elle s’était fait tuer par un démon. Je me sens coupable parfois car sans cela je ne serais surement pas venue au monde.

 Le sang d’ Auriel ne fit qu’un tour lorsqu’elle parla des démons. Son esprit repartit vers sa sœur. Cependant l’histoire de l’ancienne Reine l’intéressait et il essaya d’en savoir plus. Malheureusement la princesse ne sut lui en dire d'avantage. Ils commencèrent à parler de tout et de rien. La soirée se poursuivit ainsi. Après une discussion fort plaisante on toqua à la porte. La princesse était gentille, drôle, attentionnée, différente de l’idée que se faisait Auriel au sujet des enfants royaux et nobles en général. Michael ouvrit la porte en s’excusant et annonça que les parents de l’adolescent désiraient rentrer.

  • Déjà ! pensa Auriel .

 Il n’avait pas vu le temps passer. Il sortit en remerciant la princesse. De retour dans la grande salle, la plupart des invités étaient repartis. Thorn et Gabrielle s'approchèrent de leur fils. Saluant les dernières personnes présentes ils prirent congé. L’adolescent remarqua qu’une petite troupe armée s’approchait du Roi. L’un des soldats chuchota à l’oreille du monarque. Le visage de celui-ci devint rouge de colère.

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