Chapitre 27 : Monsieur Hayato Morand. (chapitre non corrigé)

9 minutes de lecture

(Comme indiqué, il s'agit d'un chapitre qui n'est pas corrigé. Il manque des accents sur les majuscules, il y a des virgules en trop, sans doute des fautes et des tournures de phrases à changer. Je préfère prévenir. Bonne lecture tout de même !)

Depuis combien de temps est-ce que je me trouvais enfermé dans cette pièce ? Mon estomac commençait à gargouiller... Je soupirai.

Il y avait sans doute quelques heures, cet homme, l'ennemi de Kyle, était venu me détacher les jambes, ce qui fut un grand soulagement physique. Par contre, son sourire satisfait alors qu'il rentrait dans la pièce et me détachait en partie, m'avait glacé. Pourquoi arborait-il ce sourire alors qu'il venait d'aller voir Scotty ? De plus, lors de cette seconde visite, il n'avait pas prononcé un seul mot, même lorsque je lui avais demandé ce qu'il lui avait fait, me laissant ainsi dans l'angoisse la plus totale... Mon Scotty...

On évitait généralement d'en parler mais on avait déjà tout de même abordé le sujet de la sexualité. Je savais que Scott était gay comme moi et je savais également qu'il n'avait aucune expérience. Il m'avait expliqué que ça ne l'intéressait pas pour le moment d'avoir un petit ami. Je m'étais dit qu'il était peut-être asexuel ou bien seulement que contrairement à la pression sociale que chacun pouvait subir dans notre société et notre entourage, Scotty n'avait pas pour but premier de se mettre en couple, que sa vie était déjà bien assez remplie entre ses amis, sa famille, ses activités extra-scolaires, ses études etc. Alors, j'espérais de tout mon cœur que cet homme n'allait pas profiter de l'inexpérience de mon meilleur ami...

C'est sur cette triste pensée que du bruit se fit entendre. La porte s'ouvrit et la lumière fut allumée, laissant apparaître deux hommes baraqués vêtus de noir. Mon cœur s'emballa lorsqu'ils se dirigèrent vers moi. Ils commencèrent alors à me détacher.

-Qu'est-ce que vous faites ?, demandai-je stupidement d'une petite voix.

Evidemment, aucun des deux ne me répondit, ils m'ignorèrent totalement alors qu'ils me soulevaient et, à mon grand étonnement, au lieu de marcher vers la sortie, m'enfonçaient plus loin dans la pièce. Lorsqu'ils me posèrent, je ne compris pas tout de suite, jusqu'à ce que j'entende un bruit de chaînes. Quoi ?!! Je me mis alors à me débattre de toutes mes forces mais ces hommes étaient vraiment des armoires à glace, aussi imposants que Kyle et en moins de temps qu'il ne le faut pour le dire, je me retrouvai les bras attachés aux chaînes suspendues au plafond, mes pieds touchant tout juste le sol. Une fois leur travail accompli, ils sortirent, me laissant ainsi, vulnérable et apeuré. Que me réservait encore l'ennemi de Kyle ?

Après de longues minutes passées dans l'incertitude la plus totale, la porte s'ouvrit de nouveau mais cette fois-ci, ce fut cet homme au sourire moqueur qui entra, un grand sac noir dans la main. En me voyant suspendu aux chaînes, il promena son regard sur mon corps dénudé... Quel pervers..., pensai-je avec dégoût.

-Sache que j'apprécie tout particulièrement la vue. Que dirait Bowman en te voyant presque nu, attaché à ces chaînes, vulnérable et livré à mes désirs ?..., termina-t-il dans un petit rire. Je suis sûr qu'il a déjà rêvé de te voir ainsi.

-Kyle n'est pas un pervers, contrairement à vous !, lui crachai-je, un regain d'énergie ayant fait surface.

Je l'entendis rire à gorge déployée. On aurait dit que je l'amusais ! Ce n'était pourtant pas l'effet escompté...

-Tu as encore de l'énergie à revendre, à ce que je vois ! C'est bien ! Nous allons pouvoir nous amuser un peu. Cependant, je dois dire que ta réaction est intéressante... Je pensais que tu n'éprouvais rien pour Bowman mais j'avais apparemment tort....

Sur ces mots, il posa le sac qu'il tenait et l'ouvrit. Je me trouvais trop absorbé par ce que cet homme avait affirmé, l'air sûr de lui, pour faire attention à ce qu'il cherchait dans ce sac pourtant angoissant qu'il avait apporté. De quoi est-ce qu'il parlait ? Ma réaction n'avait rien à voir avec d'hypothétiques sentiments pour un homme qui s'était imposé dans ma vie sans tenir compte de ce que je pouvais ressentir ! Non. Je connaissais juste assez Kyle pour savoir qu'il n'était pas un pervers, c'est tout. Oui, juste ça et rien d'autre, essayai-je de me convaincre pour me rassurer.

-Tu ne me feras jamais croire que Bowman n'aime pas te voir attaché. Il aime dominer, reprit l'ennemi de Kyle en posant son regard sur moi.

Je ne pus empêcher mes joues de rosir en repensant aux fois où mon mari m'avait attaché avec une corde lorsqu'il me faisait l'amour. Cet homme n'avait pas tort sur ce point-là... Evidemment, il se rendit compte de ma gêne soudaine et repartit dans un grand éclat de rire.

-Ha, Kyle ! Je le savais ! Je m'amuse vraiment comme un petit fou avec vous deux, mes jolis petits prisonniers !

"Vous deux" ? Scott ! ! Je me mis à m'agiter, faisant bouger les chaînes dont le bruit emplit la pièce. Il fallait absolument que je sorte d'ici pour retrouver mon meilleur ami qui n'avait strictement rien à voir dans cette histoire !

-Qu'est-ce que vous avez fait à Scott ?

Il prit le temps de sortir ce qui ressemblait à une cravache avant de me répondre. Mais qu'est-ce qu'allait me faire ce type ?! Il s'approcha plus près de moi, se plaçant dans mon dos. Je sentis son souffle contre ma nuque alors qu'il me répondait :

-Je lui ai volé son premier baiser... N'est-ce pas mignon ? Ton ami me plaît beaucoup. Il me rappelle vraiment Nael mais en plus franc, en plus innocent... J'ai éprouvé beaucoup de plaisir à m'amuser avec lui... sur le lit...

QUOI ?! NON !!

-ESPECE D'ENFOIRE !!, criai-je.

Je m'agitais dans tous les sens pour me libérer mais impossible, j'étais trop solidement attaché. Totalement paniqué en pensant à ce qu'il avait pu se passer entre lui et mon meilleur ami, je ne fis pas attention à ce qu'il faisait et mon agitation fut brusquement interrompue par le premier coup que je reçus.

-HA !

Plusieurs autres me furent portés si rapidement qu'au bout d'un moment, je ne protestai plus malgré ma peau qui me brûlait. Combien de coups ? Dix ? Vingt ? Trente ? Aucune idée mais lorsqu'il en eut terminé, mes pieds ne me portaient plus et si je n'étais pas affalé sur le sol, ce n'était que parce que les chaînes me maintenaient presque debout.

-Ton dos est joliment rouge. Je suis très satisfait.

-Pourquoi ?... Pourquoi... est-ce que vous faites ça ?

J'étais essoufflé, tout mon corps me faisait mal et je parlais d'une petite voix mais j'avais besoin de savoir pour quelle raison je devais endurer toute cette violence. Je sentis sa main se poser sur ma hanche, puis mon ventre avant qu'il ne se mette devant moi ou plutôt, contre moi. De sa main à laquelle il manquait des doigts, il me remonta ensuite le visage pour plonger ses yeux dans les miens.

-Parce qu'à travers toi, je peux atteindre Bowman et c'est tout ce qui compte. J'ai trouvé le point faible de cet enfoiré imbu de sa petite personne. Il t'aime et comme je l'ai appris bien assez tôt, l'amour est une faiblesse et je compte bien m'en servir cette fois-ci.

Sur ses dernières paroles, il posa durement sa bouche contre la mienne. Sa langue essaya de passer la barrière de mes lèvres mais je refusais de lui céder. Je sentis alors son autre main qui ne me tenait pas la tête, appuyer sur mon dos, sur les marques qu'il avait dues me laisser. La douleur fulgurante que cela me produisit me fit ouvrir la bouche dans un gémissement plaintif et il en profita pour y enfuir sa langue. Son baiser était dur, me montrant qu'il pouvait prendre ce qu'il voulait sans se soucier de moi. Lorsqu'il détacha enfin ses lèvres répugnantes des miennes, il passa sa main dans mes cheveux qu'il tira violemment, me tirant une nouvelle plainte avant de me regarder d'un air satisfait alors que des larmes perlaient à mes yeux.

-Tu vois ce tatouage ?, me dit-il en levant sa main sur laquelle une petite rose était tatouée. Cette rose me rappelle que l'amour n'est que tromperies et désillusions. Lorsque nous n'étions que des gamins, ton mari et moi allions souvent nous promener dans la roseraie de ses parents pour nous confier l'un à l'autre. Parler de nos avenirs qui s'annonçaient, de nos coups de cœur, des personnes qui nous plaisaient et évidemment de notre orientation sexuelle que nous savions compliquée à assumer dans ce milieu qui est le nôtre. Cependant, lorsque Kyle a décidé d'en parler à sa mère, les choses n'ont pas été le fiasco auquel je m'attendais, au contraire ! Alors, quand j'ai rencontré Nael, je ne me suis pas méfié comme j'aurais dû et je me suis totalement laissé aller dans cette relation, ne pensant absolument pas faire quelque chose de mal.

Il s'arrêta un instant, le regard voilé par ses souvenirs.

-Cette rose symbolise tout ce que je ne dois pas oublier et ce dont je dois me méfier : ton méprisable époux qui avait besoin d'une bonne leçon, les sentiments, mon entourage et la menace constante qui pèse sur ma vie. Toujours se méfier. Retiens bien cette leçon, petit innocent.

Sur ces mots, il baissa la tête qu'il plongea dans mon cou pour y entamer un baiser à son image : dur et douloureux. Je savais qu'il voulait me laisser une nouvelle marque. Mais pourquoi ? Qu'est-ce qu'il comptait faire de moi ?

-Tu as peur, n'est-ce pas ?, continua-t-il alors qu'il relevait la tête et me regardait.

Je ne répondis évidemment rien mais je savais qu'il n'y avait pas besoin, que mes yeux me trahissaient. Il m'effleura doucement la joue de son doigt avant de s'éloigner de moi. En le regardant, je réalisais que j'allais sans doute mourir ici, entre les mains d'un homme qui éprouvait énormément de colère envers Kyle et que je n'étais qu'un objet lui servant à se venger, que je n'avais pas d'importance...

Toute cette situation était si injuste. Je n'avais rien demandé ! Je n'étais qu'un étudiant lambda avant que Kyle n'entre dans ma vie sans mon autorisation, me forçant à l'épouser, à vivre auprès de lui parce qu'il l'avait décidé ! Cette colère que je sentais monter en moi m'aida à me reprendre, à ne pas me laisser aller. Je connaissais assez mon mari pour savoir qu'il était en train de me rechercher activement. Après tout, ne m'avait-il pas dit que je lui appartenais ?

Oui, je me devais d'être fort. Pour ma mère, pour mes amis, pour Kyle, même si ça m'énervait de le penser mais surtout pour moi-même. Si cet homme voulait s'amuser avec moi, je ne lui rendrai pas la tâche, facile ! Pas question ! Sur cette décision, je me rendis compte que je ne connaissais même pas le nom de celui qui me faisait endurer tout ceci. Et je voulais savoir le nom de la personne qui allait peut-être finir par me tuer.

-Quel est votre nom ?, demandai-je, le regard et la voix déterminés.

Il se stoppa, se figea et se retourna. En voyant le changement qui venait de s'opérer en moi, passant de la peur et l'abattement à la colère et la détermination, un sourire se dessina sur ses lèvres et ses yeux se mirent à briller.

-Je commence réellement à comprendre ce que Bowman t'a trouvé, les raisons qui l'ont poussé à risquer sa situation, à risquer sa vie... Mon nom, cher monsieur Joshua Bowman, est Hayato Morand.

Il fit une pause, semblant hésiter, puis reprit :

-Mon prénom signifie « faucon ». Mon père l'a choisi parce qu'il voulait que je comprenne qu'il ne me laisserait aucune échappatoire pour le destin qui m'était imposé. Toi aussi, tu vas rapidement comprendre où se trouve ta place, désormais...

Et sur ces mots énigmatiques, il se tourna vers la porte et me laissa suspendu à ses chaînes, le corps et le cœur douloureux...

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