Chapitre 3 : Tu es né pour être à moi.

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Après toutes les larmes que j'avais pu verser, je m'étais reposé un moment sur le lit puis j'avais pris mon courage à deux mains et m'étais rendu dans la salle de bain. Le miroir me renvoya l'image d'un visage ravagé par les larmes et aux yeux rougis. Je me passai donc de l'eau bien fraîche pour arranger les dégâts et une fois recoiffé comme j'avais pu, mes vêtements remis en ordre, je pris une grande inspiration et sortis de ma chambre.

Je descendais à présent les marches avec l'impression de traverser le couloir de la mort. Une fois en bas, je longeai le couloir et regardai par les larges portes ouvertes. Une donnait sur une grande cuisine, il n'y avait personne alors je continuai jusqu'à l'autre porte qui s'ouvrait sur un grand salon dans lequel trônaient deux canapés qui se trouvaient l'un en face de l'autre, avec entre les deux une table basse et des fauteuils sur les côtés. Il était là, assis, les jambes croisées. En m'entendant entrer, il se tourna vers moi et me jaugea des pieds à la tête. Je ne pus m'empêcher de rougir, ce qui le fit sourire.

-Assieds-toi, Joshua, me dit-il en désignant de sa main tendue le canapé face à lui, et c'est ce que je fis.

-J'ai appelé ma mère, elle m'a tout raconté, dis-je avant qu'il ne commence à me conter toute l'histoire comme je pensais qu'il allait le faire. Je ne comprends pas comment vous avez pu faire ça ni les raisons qui vous ont poussé à proposer cet... accord à ma mère.

-Je vois. Je me disais que tu étais long à descendre. Et bien dans ce cas, cela me fera gagner du temps dans les explications. J'ai proposé cet accord à ta mère afin de vous aider mais surtout parce que je te voulais et je fais toujours en sorte d'obtenir ce que je désire, dit-il en me fixant de ses yeux déterminés.

J'en frémis et pendant un instant, ne sus quoi répondre mais je me repris bien vite.

-Mais... Pourquoi ? Je ne vous connais pas ! Je ne comprends pas... dis-je dans un souffle.

Il se pencha.

-La première fois que mes yeux se sont posés sur toi, cela a été comme une révélation pour moi. Tu étais sur le balcon de la salle de détente à l'étage où travaillait ton père. Tu semblais être illuminé par le soleil, ton visage était levé vers le ciel, tes cheveux brillaient, tu avais fermé les yeux. Je n'ai pas pu détacher mon regard de toi, dit-il les yeux dans le vague pendant qu'il repensait à ce souvenir. Et lorsque tu as tourné ton visage vers moi, sans me voir, j'ai pu découvrir tes magnifiques yeux verts. Avec le soleil qui s'y reflétait, j'avais l'impression que toute la lumière s'y trouvait, ton regard paraissait si irréel, continua-t-il dans un sourire. Tu me paraissais plus éblouissant que le soleil lui-même.

Son regard intense se posa sur moi et je me mis à rougir violemment.

-Je... Pourquoi je ne pouvais pas vous voir ? demandai-je, troublé de ce que j'entendais.

-Je me trouvais dans mon bureau qui était à côté. C'est de ma fenêtre que je t'ai aperçu mais toi, tu ne pouvais pas me voir car la vitre était sans tain, c'est-à-dire qu'elle était semblable à celles qui se trouvent dans les commissariats, on ne peut voir à travers que d'un côté.

Il pouvait me voir sans que je ne le vois ?! C'était encore plus gênant, j'espérais que je n'avais rien fait de bizarre. J'essayais de me rappeler ce jour-là mais malheureusement, cela s'avérait compliqué. À cette époque, j'allais assez régulièrement avec ma mère dans l'entreprise de mon père et il m'arrivait d'aller dans la salle de détente quand il n'y avait personne, tout comme sur le balcon lorsqu'il faisait beau. Je ne savais que dire, le silence planait et il le rompit en reprenant la parole.

-Je n'ai pas réussi à me remettre au travail cette après-midi-là. Je ne faisais que penser à toi. J'avais deviné que tu devais être le fils de l'un des employés alors j'ai espéré te revoir et c'est ce qui s'est passé. De mon bureau, je t'ai revu sur ce balcon quelquefois, ainsi que dans le couloir où tu étais avec ta mère. Je vous ai aperçus lorsque vous alliez dans le bureau de ton père, et j'ai entendu tes parents t'appeler par ton prénom. À partir de là, je savais qui tu étais. L'adresse de ton père et d'autres informations se trouvaient dans son dossier auquel je pouvais avoir accès en tant que fils du directeur et nouvel employé de l'entreprise puisque j'avais terminé mes études depuis peu. La suite, je présume que tu la connais, dit-il nonchalamment en se redressant contre le dossier tout en me regardant.

J'avais un peu perdu contenance mais son attitude désinvolte eut raison de moi.

-Alors, sous prétexte que vous avez... flashé sur... sur moi, je me retrouve prisonnier ?! m'emportai-je. Vous vous octroyez le droit de m'enlever, comme ça parce que vous en aviez envie ? Nan, mais c'est du grand délire ! Et pourquoi maintenant d'ailleurs ?

Son regard devint sombre et son visage froid, impassible. Il se leva et se dirigea vers moi. Je n'en menais pas large, je ne connaissais pas cet homme après tout et il m'avait quand même kidnappé ! Je ne savais même pas où je me trouvais... Il se pencha sur moi et plaça ses deux bras imposants de chaque côté de ma tête contre le dossier du canapé. Son visage était proche du mien.

-Je te conseille de me parler autrement, me dit-il d'une voix glaciale. Je sais que pour toi, cette situation est assez choquante et je peux le comprendre. Tu fais partie de ma vie sans le savoir depuis des années alors que moi, tu ne me connais pas, mais je vais remédier à cela, fit-il d'une voix que je qualifierais de menaçante. Tu demandes pourquoi maintenant ? Eh bien, j'ai respecté la demande de ta mère qui était de te laisser faire des études. J'ai patienté et t'ai laissé passer ta Licence mais à vrai dire, je n'en peux plus d'attendre. Tu as vingt-deux ans, tu n'es plus un adolescent, tu es adulte à présent. En Master, je sais qu'il y a deux fois moins de cours qu'en Licence donc même si tu manques quelques semaines, tu pourras les rattraper.

-Quoi ?! Manquer quelques semaines ?! Mais je ne serai plus accepté en cours si je manque autant !

-Ne t'inquiète pas, dit-il en se redressant, je me suis arrangé avec le directeur de l'Université et de ton UFR. Tu n'as plus qu'à demander à un de tes amis de t'envoyer les cours sur ton ordinateur.

-Alors vous avez tout préparé comme vous le vouliez, dis-je résigné en baissant les yeux.

Je me trouvais complètement à la merci de cet homme. Qu'est-ce que j'allais faire maintenant ? Qu'est-ce qui m'attendait ? Il sembla deviner mon désarroi car il me prit la main et me tira contre lui. Une fois debout face à lui, il passa ses bras puissants autour de moi et je me retrouvai blotti contre son torse. Être dans les bras d'un homme que je ne connaissais pas était gênant mais bizarrement, je m'y sentais bien. Je respirais son odeur virile et musquée. J'aurais pu rester ainsi encore longtemps mais d'une de ses mains, il me souleva le menton afin de me regarder dans les yeux et sans que je m'y attende, il posa doucement ses lèvres sur les miennes. J'en fus tellement surpris que je ne réagis pas tout de suite et le laissai mouvoir ses lèvres chaudes contre les miennes mais quand je sentis sa langue demander l'accès, je me repris et le repoussai.

-Qu'est-ce vous faites ? demandai-je stupidement, plus rouge qu'une pivoine.

Il rit doucement.

-Je viens de t'embrasser mais je pense que tu l'as compris. Donc tu veux sans doute savoir pourquoi j'ai fait cela ? dit-il tout en me fixant de ses yeux sombres.

Au lieu de me répondre, il se dirigea vers un meuble dont il ouvrit un tiroir et il en retira une élégante petite boite noire. Il se dirigea vers moi et me fit découvrir ce qu'elle contenait. À l'intérieur se trouvait une belle bague en argent sertie d'un beau bleu foncé qui en faisait le tour, un anneau plus précisément, qu'il retira de son coffret. J'étais complètement perdu, je n'arrivais plus à penser. Il profita de mon désarroi pour me prendre la main, déposer un baiser à l'intérieur de ma paume et me passer la bague à l'annulaire. Je le regardai sans comprendre.

-Joshua, je pense vraiment que tu m'es destiné, déclara-t-il de manière un peu solennelle. C'est pour cette raison que je ne te laisserai pas fuir loin de moi. Alors que tu le veuilles ou non, à présent, nous sommes fiancés.

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