Chapitre 7

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En sortant de la classe, Emi prit Dylan par la manche pour l'empêcher de partir et lui demanda :

-Dylan ! Tu veux bien venir à ma fête ?!

-Euh... Pourquoi pas ! C'est quand ?

-Quand ça t'arrange !

-Oula ! Ça sent le coup monté, ça ! Finalement, je crois que je ne vais pas pouvoir venir, désolé.

-Mais non, c'est vendredi, en fait ! Et comme je sais que tu sors tous les vendredis, je me suis dit que ça t'arrangerait, et que du coup, tu pourrais venir. Allez viens ! Sinon, Liam ne viendra pas ! S'il te plaît ? roucoula-t-elle en battant des cils.

Dylan regarda son air de chaton triste d'un air soupçonneux mais finit par céder. Il poussa un long soupir :

-Ok, je viens. Mais c'est juste pour voir Liam bourré !

-Oh oui !! Moi aussi je veux le voir bourré ! Trop drôle !

Il eut tout à coup l'air de regretter sa décision, mais il ne pouvait à présent plus revenir en arrière. Emi eut un sourire carnassier. Il ne lui restait plus qu'à inviter la surprise... La jeune fille s'approcha d'Alice et de son garde du corps en sautillant d'excitation, et dit avec un doux sourire :

-Bonjour, je suis Emilia, je suis une camarade de classe d'Alice.

Le garde du corps lui jeta un regard peu amène.

-Oui je sais. Auriez-vous un problème, mademoiselle ?

-Oh non ! Je voulais juste inviter Alice à une soirée entre amis vendredi soir ! On ne sera pas beaucoup, mais elle pourra tout de même s'amuser !

Il sembla hésiter, et jeta un regard étrange à Alice, et prit la parole :

-Je ne sais pas si c'est une bonne idée, mademoiselle Alice est assez... spéciale.

-Ne vous inquiétez pas, les autres sont d'accord, je vous promets !

-Dans ce cas, je vais demander à Monsieur si je peux l'emmener en soirée. Cependant, je ne pense pas qu'il acceptera de vous laisser seuls avec elle. Je serais donc probablement présent.

-Aucun soucis ! On est ravis de la faire sortir, vous savez ! Peut-être qu'elle va s'amuser comme une petite folle, qui sait !

Il répondit, les yeux dans le vide :

-Oui, l'espoir fait vivre, à ce qu'on dit...

Et il tourna les talons sans plus de discourt. Emi le regarda partir aux côtés de la frêle jeune fille. Cette image de ces deux-là était vraiment étrange, Alice devait faire la moitié de son garde du corps.

Elle ne comprenait pas le sens de cette dernière phrase mais elle lui avait fait froid dans le dos.

Butler, lui, réfléchissait. Il appréhendait la réaction du professeur Virgile. Il savait qu'il serait heureux, d'un côté, que la petite trouve des personnes avec qui parler, mais il savait qu'il serait réticent. Il aimait la jeune fille de tout son cœur, même si elle n'était pas sa fille biologique, et il ne voulait absolument pas la stresser. Cette soirée serait probablement une épreuve pour elle. En plus, il ne connaissait aucune des personnes présentes, alors Butler savait qu'il craindrait que ces derniers ne la forcent à parler. Il grimaça. Ça serait une très mauvaise idée, d'autant que lui, qui veillait sur elle depuis presque dix ans, ne l'avait jamais entendue, sa voix. Il l'imaginait parfois, le soir, lorsqu'il s'assurait de son sommeil. Même le professeur ne l'avait jamais entendue depuis le jour où il l'avait recueillie.

Il soupira et composa le numéro de son patron.

-Butler, que se passe-t-il ? Il lui est arrivé quelque chose ? s'inquiéta-t-il.

-Ne vous inquiétez pas, Monsieur, elle va bien. Elle a été invitée par des camarades de classe à une soirée, vendredi. Que dois-je faire.

De l'autre côté de la ligne, le professeur se taisais. Butler attendit patiemment. Il savait que ce dernier avait besoin de digérer la nouvelle. Il entendit un soupir de l'autre côté de la ligne.

-Très bien. Cette sortie ne pourra que lui faire du bien. De cette manière, ses camarades ne pourront que constater sa douceur et sa gentillesse.

-Merci, Monsieur. J'espère vraiment qu'elle s'amusera bien.

-Moi aussi, Butler, moi aussi...

Il fit signe à Emi qu'Alice viendrait. La jeune fille sautilla de joie.

Le garde du corps se remit à penser à ce jeune homme qui était venu lui poser des questions sur Alice. Il ne lui avait pas tout dit, et maintenant qu'Alice était invitée par ses amis, il se mit à se demander s'il n'aurait pas dû lui révéler cette part sombre de sa maîtresse. Il l'aurait protégée. Ce garçon était d'une grande douceur et il paraissait très compréhensif. Sur le moment, il avait craint que ce dernier ne se mette à la regarder comme les gens des instituts que la demoiselle détestait tant : avec effroi.

Alors il lui avait caché ce qu'Alice renfermait de plus sombre. Ses tentatives de suicides. Ses crises de paranoïa d'une violence si extrême qu'elle avait failli tuer l'un de ses instructeurs.

Mais c'était mieux ainsi. Si ceux qui l'entouraient n'avaient pas conscience de sa folie, elle sera plus en confiance, parce qu'ils ne la craindraient pas. Il espérait juste que la soirée se passe sans crise, car c'était elles qui déclenchaient généralement les tentatives de suicides. Alice avait si peur de ce qu'elle pouvait faire qu'elle essayait de se mettre hors d'état de nuire.

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