Chapitre 7 Confiance (Jules)

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Je me réveillai doucement d'une nuit paisible, dénuée de cauchemars pour une rare fois dans ma vie d'orphelin. Je commençai à bouger tranquillement pour pouvoir m'étirer et dégourdir mes muscles encore endormis quand je sentis un poids sur mes hanches. Je clignai plusieurs fois des yeux pour me réveiller vraiment et je commençai petit à petit à me rendre compte de la situation.

Je regardai rapidement autour de moi et je pouvais constater que je n'étais pas dans ma chambre, bon ce n'était pas nouveau, je dormais parfois dans la chambre de plus jeunes pour pouvoir les rassurer, mais la quelle ne fut pas ma surprise en voyant l'origine du poids. Mes yeux virent un Vincent contre moi qui avait passé ses bras autour de ma taille pendant son sommeil. Je ne pu m'empêcher de le regarder dormir, et je le trouvais très séduisant ainsi, non, craquant serait un mot plus juste. Il avait un visage digne d'un ange, les traits apaisés, et ce qui était encore plus mignon était les épis que formaient ses cheveux, rendant sa chevelure brune presque sauvage.

Toutefois mon attendrissement se stoppa quand je vis un pli soucieux naître sur son front, sa prise se faisant plus ferme. Je n'avais pas eu besoin d'un dessin pour comprendre qu'il faisant un cauchemar : sa respiration s'était faite plus rapide, il disait des paroles difficilement saisissables mais empreintes de peur. Je le secouait en douceur pour le réveiller en l'appelant, ne voulant pas non plus être trop brusque pour éviter un réveil violent.

Il se réveilla en sursaut, poussant un cri puis resta muet avec de grands yeux surpris quand il me vis et compris la situation. Il se recula en étant légèrement gêné, même si le fait qu'il m'avait serré dans ses bras la nuit ne me dérangeait absolument pas.

Nous nous préparions dans le silence, un silence reposant loin du silence lourd de reproches. Je n'étais pas de nature très bavarde le matin donc ça ne me dérangeais pas plus que ça.

Nous allions manger puis nous vaquions à nos activités. La semaine se passa tranquillement, j'essayais d'éviter au maximum le médecin qui me scrutait avec de plus en plus d'insistance. Il avait vraiment le don de me mettre mal à l'aise ! J'allais de plus en plus dans la chambre de Vincent, on se rapprochait petit à petit.

J'appris qu'il était fils unique, qu'il travaillait en tant que gardien depuis seulement deux ans et que c'était la première fois qu'il s'occupait d'un seul protégé. En même temps je savais bien la raison, toutefois je gardais bien cela pour moi. Les jours avançaient, et je tentais de m'ouvrir un peu à mes trois amis, et ils firent de même avec moi. Jessica était en quelque sorte l'aînée de la bande du haut de ses vingt-deux ans, c'était un ange, et même si elle a encore du mal à voler, elle maîtrise parfaitement le combat aérien. J'ai eût la joie de lui servir de cobaye pendant qu'elle s'entraînait...plus jamais je ne veux faire ça j'ai failli mourir trois fois. Kal, quant à lui, était un démon de feu, il maîtrise aussi très bien les différentes runes, mais il ne m'as pas parlé de la signification des tatouages qu'il arborait sur ses bras. Luca, lui, est un elfe, et même s'il est très discret, il sait s'affirmer quand il le faut. J'ai eut le malheur d'en faire les frais d'ailleurs.

J'avais voulu un peu l'embêter pour rire jusqu'à ce que je me retrouve presque paralysé par son pouvoir. Je pense qu'à partir de ce moment là j'ai arrêté de vouloir l'énerver.

Enfin bon...J'étais allongé sur le dos sur le matelas confortable de mon grand lit. J'aimais bien être seul, non pas que je n'aimais pas le contact des autres, mais la solitude me permettait d'éviter que je ne blesse quelqu'un. C'était vraiment cela qui me faisait le plus peur. Depuis la mort de mes parents, j'avais l'impression d'être instable, comme si d'un moment à l'autre une bombe pouvait exploser et que cette bombe c'était moi. Je soupirai, ne voulant pas commencer à m'imaginer le pire. Le point positif était que l'attention que Vincent me portait était ce qu'il y avait de mieux pour moi, me rendait en quelque sorte plus serein, plus calme.

J'étais resté dans ma chambre toute la journée, et Vincent n'étais pas venu. Je trouvais que c'était étrange car il venait tout le temps dans ma chambre quand il avait du temps libre. J'avais peur qu'il ne lui soit arrivé quelque chose et quand je me levais pour sortir de mon lit la porte s'ouvrit sur une petite tête brune, toute essoufflée, qui me lâcha un sourire désolé.

-Excuses moi, on m'a gardé un peu plus longtemps en réunion car nous devrons bientôt accueillir des familles pour les adoptions.

Ah oui, les adoptions. Dans un orphelinat d'adultes, les adoptions se font tous les six mois, et je dois avouer que je ne suis pas trop enchanté. La plupart du temps, c'est quitte ou double lorsqu'on est dans une famille : soit ce sont des riches qui adoptent pour bien se faire voir par la société, faisant croire qu'ils sont des âmes charitables, soit ce sont vraiment de bonnes personnes qui prennent soin de nous. Je ne vous cache pas que je ne veux vraiment pas me faire adopter par des connards, parce que c'est ce qu'ils sont.

Un soupir de Vincent me tira de mes pensées, et je voyais qu'il affichait une mine un peu plus sombre. Je voulais le rassurer en lui caressant les cheveux, parce qu'il avait l'air d'adorer ça. Il appuya légèrement sa tête contre ma paume et souffla avant de me dire.

-J'ai vraiment peur que tu tombes sur de mauvaises personnes, je voudrais toujours pouvoir te protéger et-

-Vincent, pas la peine d'autant te prendre la tête les adoptions sont dans un mois, et pour l'instant je ne suis pas encore adopté ! Ne commence pas à t'inquiéter pour ça d'accord ?

Il hocha la tête avant de se mettre plus contre moi. Il avait l'air d'être plus fragile encore comme ça, presque comme un enfant. Je ne savais pas s'il avait montré cette facette là à beaucoup de personnes mais cela n'avait pas l'air d'être cela. Sa vulnérabilité me toucha, je l'enlaça et nous restions ainsi pendant un long moment jusqu'à ce qu'une personne ne toque à la porte. C'était Amélie, elle avait l'air assez préoccupée, et elle dit :

-Vincent, la directrice veut te voir, elle ne m'a pas dit pourquoi, mais il vaudrait mieux que tu te dépêches !

Il ne fallu pas un mot de plus pour que Vincent parte, courant presque pour aller au bureau de l'intendante de Rosenwalth. Amélie referma la porte, n'osant pas s'asseoir avec moi de peur de me déranger.

Je n'avais pas trop compris ce qu'il venait de se passer, mais une chose était sûre: elle n'aurait pas convoqué Vincent au bout de deux semaines de mon séjour pour rien.

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