Chapitre 5 : Espèce (Jules)

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Il n'a pas dit ça rassurez moi, non, ce n'est pas possible ! Mais en voyant son visage aussi curieux et quand même sérieux le doute n'était plus permis.Bon, il allait falloir se lancer Jules et lui en parler, parce que même si tu ne le connais pas encore très bien ça se voit qu'il ne va pas lâcher le morceau avec toi donc autant le dire maintenant qu'il soit au courant. Je lâchai un soupir en m'asseyant en tailleur au milieu du lit, l'invitant à faire de même. Il alla poser mes affaires que j'avais abandonné chez le médecin en prenant la fuite et s'assit en face de moi, tout sourire et parfaitement à l'écoute.

-Tu sais, après, tu n'es pas obligé de tout me dire, je ne t'en voudrais pas ne t'en fais pas.

Il tenta de me rassurer avec sa voix douce, chaude, qui me rassurait énormément. Je ris légèrement et lui dit, en voulant gentiment le taquiner.

-Tu sais, je pense que tu ne vas pas me lâcher avec mon espèce donc autant t'en parler maintenant quand on est que tous les deux et que je suis plutôt calme disons.

Il hocha la tête, comprenant mon choix et m'invita du regard à commencer. Je pris une grande inspiration, puis je soufflai, me laissant le temps de choisir les mots justes et essayais de pouvoir être clair dans ma tête afin de pouvoir être le plus clair possible à l'oral.

-Bon, comme tu dois sûrement le savoir je suis un hybride. Mes parents ne sont pas de la même espèce, donc pour eux ça a été assez compliqué de se faire accepter. Mais cela a été d'autant plus difficile car ils ont eut un enfant hybride, moi.

Cela me faisait un peu de mal de penser à ça, et même si je n'étais pas obligé de lui donner les détails, j'avais l'impression de fuir le sujet en donnant des détails qui n'étaient pas intéressants. Je sentis une main rassurante et pleine de compréhension se poser sur ma cuisse, avant qu'elle ne soit vivement retirée, je vis un Vincent qui avait l'air d'être parfaitement surpris de son geste.

-Je...Je suis désolé, je pensais que cela pouvait te rassurer...enfin vas-y, je t'écoutes tu peux continuer.

Une légère teinte rosée avait pris possession de ses joues, et cela me fit un peu bizarre de le voir ainsi, même si cela me fis aussi énormément plaisir, ce que je cachai avec soin.

-Donc, du coup, je suis un elfe, et aussi un démon. Le côté elfe vient de ma mère et le côté démon, de mon père. C'est un croisement assez bizarre je sais, mais on s'y habitues avec le temps, je n'ai pas trop le choix.

Je lâchais un petit rire légèrement gêné, c'était la première personne humaine qui savait mon espèce. Je lui fais confiance, c'est pour cela que je lui ai dit, mais il ne devra le répéter à personne, car la cupidité des hommes étant sans faille je pourrai vite me retrouver à servir des êtres détestables, ou même à servir d'arme. En effet, les hybrides, surtout ceux étant un croisement d'espèces fortes, comme moi, sont très convoités par les armées du monde entier, et finissent dans des piteux états. Je ne veux pas finir comme eux, et c'est pour cela que je plantai mon regard dans celui de Vincent.

-Tu ne dois le dire à personne, tu sais très bien ce qui arrive aux hybrides, donc s'il te plaît, garde ça pour toi...Je t'en supplies jures le moi.

-Je te promets que je garderai ça pour moi.

Je souris légèrement, et une autre information très importante me vins à l'esprit. J'hésitai un peu à lui dire cela, mais comme c'était mon gardien, je devais lui dire cela, c'était une question de principe car il était honnête envers moi, alors je devais faire de même avec lui.

-Vincent, je dois aussi te dire autre chose...

Son regard devint brillant tout à coup, et toute son attention était de nouveau tournée vers moi. Je n'osais pas lui dire cela, pas si soudainement, car ça risquerait de l'inquiéter. Je ne voulais pas l'inquiéter, mais lui cacher une part de vérité me faisais un peu mal.

-Fais attention à mes yeux.

Je détournais légèrement le regard, la culpabilité m'étreignant. Les hybrides étaient aussi renommés pour un autre chose moins reluisante, et mes yeux étaient un indice assez flagrant de mon état. Les yeux sont le reflet de l'âme certes, mais pas seulement. Je voyais bien que les questions traversaient son esprit et qu'elles étaient sur le bout de sa langue, mais je voyais aussi qu'il n'osais pas me les poser.

-Tu sais, tu peux me poser des questions, je ne vais peut être pas répondre à toutes mais je pourrais au moins essayer.

Je lui fis un petit sourire encourageant, ne voulant pas non plus trop le vexer ou même le bloquer dans sa lancée. Il avait toujours ces légères rougeurs, sûrement dues à l'embarras ou à la gêne. Il ouvrit la bouche et me demanda avec un peu d'hésitation.

-Tu as eut des problèmes avec un médecin pour avoir eut autant de mal avec Lucien ?

Il me pris au dépourvu avec cette question, mais je n'allai pas refuser de répondre à une première question qui était relativement peu intrusive.

-J'ai eut une mauvaise expérience avec le médecin de l'orphelinat dans lequel j'étais, qui m'attachait d'office, donc quand il voulait m'attacher tout à l'heure ça m'a fait paniquer et j'ai utilisé mon aura pour me défendre. En fait, si ce docteur fait plus doucement je n'aurais pas trop de problèmes avec lui, même si je resterai quand même sur la défensive.

Il hocha la tête, et il avait l'air d'avoir un peu plus confiance et tenta de s'aventurer en posant une question qu'il devait avoir depuis notre rencontre et depuis que je lui avais parlé de mes yeux.

-Pourquoi je dois faire attention à tes yeux ?

-Ah pour l'instant je ne peux pas te répondre !

-Mais pourquoi ?

Il avait les joues légèrement gonflés comme un enfant, il avait vraiment l'air d'en être un. Sa mine déconfite me tira un petit rire et je décidai de faire un petit pari avec lui.

-D'accord, je te laisserai trouver la signification comme un grand, mais tu as le droit à un seul et unique indice : n'oublies pas que je suis un hybride.

-Mais ça m'aides pas du tout ! Tu es fourbes Jules !

-Et pourtant, je t'ai donné un énorme indice !

-Mais je veux savoir moi !

Je ris de plus belle en le voyant se plaindre comme un enfant et je lui ébouriffa les cheveux pendant qu'il râlait faiblement, juste pour la forme.

Il jeta un regard à sa montre, qui avait un bracelet en cuir noir et un cadran avec rose, le symbole de l'orphelinat Rosenwalth.

-Il va bientôt être l'heure de manger, tu viens ?

Il se leva et je le suivit dans les couloirs, jusqu'à entendre des bruits de course derrière moi, je me retournais pour savoir de quoi il en retournais et je vis Luca, Kal et Jessica me sauter dessus. Je tombai à la renverse à cause de ces trois bourrins pendant que Vincent lâcha un petit rire, avant de me dire qu'il continuait sa route.

-Tu nous à tellement inquiétés, on a cru que tu allais vraiment mal quand Jess nous a dit que tu étais parti en courant de chez le médecin !

Luca avait vraiment l'air de s'être inquiété, et ils me disaient tous les trois qu'ils s'étaient inquiétés mais qu'ils n'avaient pas osés venir me voir, qu'ils en étaient désolé.

-Mais c'est en me sautant dessus comme ça que vous auriez pu vraiment me faire mal, bande de bourrins va, je peux me lever maintenant ?

Ils me libérèrent tous les trois, et nous allions tous les quatre dans le réfectoire pour pouvoir manger, parce que mon ventre commençait sérieusement à réclamer sa pitance.

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