Chapitre 7

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Les enfants n’entendent que leur propre cœur et le bruit de leurs pas sur la neige fraîche du Ramo qu’ils quittent pour une ruelle plus large.

Sur la passerelle devant eux, deux policiers bavardent en fumant des cigarettes.

— Monsieur ! s’exclame Silvio.

— Monsieur l’agent, on dit ! répond le premier, un homme d’une quarantaine d’années, le crâne chauve et le ventre rebondi.

Du même âge, mais plus grand et à l’abondante chevelure grise et bouclée, le second rigole bêtement en entendant la blague de son collègue.

— Monsieur l’agent, s’empresse de reprendre Silvio.

— On ne salue pas ? Pas même un bonsoir poli ? interroge le gros policier.

— Bonsoir, Monsieur l’agent, dit Silvio qui se demande si c’est une bonne idée de parler avec cet homme.

— Voilà. Ça, c’est aimable et correct, admet l’agent.

Derrière lui, son adjoint ricane d’un air bête.

— Que puis-je pour toi, mon garçon ?

— Il y a une dame qui a disparu !

— Oui ?

La surprise s’affiche sur les traits des deux agents. Ils s’attendaient à une demande de renseignement ou à une blague, mais en tout cas pas à une déclaration de cette gravité. Démunis, ils ne sont pas sûrs que ce genre de cas entre dans leur champ de compétence et se disent que cela risque d’entraîner des tas de problèmes.

— Raconte-moi, mon garçon ! commande l’homme, en sortant un carnet de sa poche de veste.

— Madame Sgarlatta ,

— Quoi ? Madame Scarlatta.

— Sgarlatta, avec un G, insiste Silvio.

— Ben quoi, Madame SGARLATTA ?

— On la suivait…

— Pourquoi suiviez-vous cette dame ?

Silvio n’a pas pris le temps de réfléchir à ce qu’il allait dire. Devant le policier et son attitude, il se retrouve intimidé et cherche une réponse correcte.

— Monsieur l’agent, ça veut dire quoi, A.P. Martino, demande Agostino qui jusqu’ici ne s’était pas manifesté et lisait les mots inscrits sur l’uniforme de l’homme.

— A.P. ça veut dire Agent Principal et Martino, c’est mon nom, répond le gros agent en bombant le torse.

— Monsieur l’Agent Principal Martino. Madame Sgarlatta a disparu dans le Ramo Dei Re Magi, pleurniche Livia en ouvrant grand ses yeux.

Son chaton joue souvent ce numéro de charme, elle espère que le policier se laissera attendrir.

— Ne t’inquiète pas, racontez-nous !

Les enfants expliquent. Les agents de police leur répondent que la dame ne peut pas être tombée dans le canal, sinon, ils l’auraient vue et entendue depuis le pont. Puis les policiers les prient de les accompagner dans la ruelle en se demandant si ces trois gamins ne sont pas en train de leur raconter des salades. Après exploration des lieux, l’agent principal Martino se tourne vers les enfants.

— Nous nous occupons de madame Scarlatta, nous la retrouverons. Rentrez chez vous, la nuit commence à tomber, déclare-t-il.

Vaguement réconfortés, les petits enquêteurs rentrent vers leur quartier, l’hiver les glace et un vent froid les accompagne aux pieds de leurs immeubles.

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