20 Ashton

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Lovée dans mes bras, Savannah dort encore paisiblement. Faut bien avouer que la nuit n’a pas été de tout repos. À mon avis, son corps risque bien de la faire souffrir quand elle va ouvrir les yeux. Rien qu’à cette idée, j’esquisse un léger sourire, avant de déposer un doux baiser sur son épaule. À mon contact, elle frissonne et grogne. Ce n’est pas pour autant qu’elle se retourne. Si elle m’avait fait face, je crois que j’aurais été foutu de remettre le couvert une nouvelle fois. Devant les vibrations répétitives de mon téléphone, je râle de frustration. Rester toute la journée dans cette position, avec ma jolie rouquine tout contre moi, m’aurait vraiment plu. Mais Nills n’attend pas et ne tolérerait pas le moindre retard. On doit ranger le ranch après la fête d’hier, ensuite nous serons libres de faire ce que nous voulons. Et je sais exactement comment nous allons nous occuper jusqu’à la tombée de la nuit. Rien à voir avec nos séances de cette nuit… quoique je nous imagine à l’endroit où je veux l’emmener, à poil, elle sur moi et moi en elle. La banane jusqu’aux oreilles devant cette idée, je me détache de sa peau si douce à la délicieuse odeur de monoï et je sors du pieu. 

Après avoir enfilé un boxer noir, je me dirige vers la porte. Au moment où je l’ouvre, ma rouquine émet un léger son dans mon dos. Je pivote aussitôt. Ses deux billes azuréennes glissent le long de mes tatouages, un sourire que je voudrais croquer si nous n’étions pas attendu sur les lèvres.

— Tu te barres déjà ? fait-elle en ancrant ses iris aux miennes.

Sa voix m’ensorcelle, si bien que je ne suis plus foutu d’avoir une seule pensée cohérente. Mon corps réclame le sien à grand cri comme si cette nuit n’avait pas été suffisante. Comme si ses courbes étaient devenus une putain de drogue. J’aurai beau tenter de lutter pour m’en sevrer, je sais déjà que je n'obtiendrai pas l’effet escompté. 

— Je voulais pas te réveiller, mais il faut que je me lève.

Elle bouge légèrement, le drap descend et mes yeux ne sont plus capables de quitter l’arrondi de son sein. Des flashs de cette nuit me reviennent en mémoire. Ses gémissements alors que ma langue et mes dents jouaient avec eux. Un courant électrique me traverse de toute part. J’ai encore envie d'elle. Ce n’est, cependant, pas le moment. La main sur la nuque, la tête légèrement penchée en avant, je tente de me reprendre en attendant qu’elle me réponde ou qu’elle me laisse partir. La vérité, c’est que face à tout ce qu’elle me fait ressentir, je suis complètement larguée. Déjà, c’est la première fois de ma vie que je me réveille dans les bras d’une nana, mes ex, même Harper, en sont témoins. Je les ai toujours quittés avant le lever du jour. Rester signifiait beaucoup trop pour moi. Mais, avec elle, c’est différendt. Je crois que je pourrais accepter de me réveiller chaque matin à ses côtés sans broncher.

— Tu rêves cow-boy ?

Au son de sa voix dans laquelle elle laisse transparaître son désir, je sais qu’elle s’est dangereusement rapprochée. Je relève la tête et la découvre dans le plus simple appareil à quelques centimètres de moi. 

— Tu joues à un jeu dangereux, rouquine.

Ses lèvres esquissent un sourire et les miennes s’étirent d’un seul côté. Sous mon regard brûlant qui se plante dans le sien, elle déglutit difficilement. L’attrait que j’ai sur elle semble le même que celui qu’elle a sur moi. J’allonge mon bras et l’enroule autour de sa taille pour la ramener dans mon espace personnel. Ses tétons pointent contre mon torse. Si elle savait tout ce que j’aimerais lui faire là tout de suite, malheureusement pour elle, tout comme pour moi, nous n’avons pas le temps. Je me contente seulement de l’embrasser jusqu’à ce qu’elle défaille entre mes bras. 

— Habille-toi, je vais préparer le café. On doit aller bosser. Je te promets qu’on aura le temps pour le reste cet aprèm. J’ai bien l’intention d’entendre encore mon nom dans ta jolie bouche.

Ses joues s’enflamment comme à chaque fois, mais la lueur malicieuse qui irradie dans ses prunelles me dit qu’elle ne va pas me laisser avoir si facilement le dernier mot. Du moins, je le crois jusqu’à ce qu’elle me tourne le dos en haussant les épaules. Je m’adosse contre le chambranle de la porte et l’observe se déhancher jusqu’à ce qu’elle retrouve ses fringues éparpillées un peu partout dans la chambre. J’admets ne pas trop avoir regardé où je les balançais quand on est monté. Mon désir pour elle était bien trop puissant pour que j’en ai quelque chose à foutre. 

Dès qu’elle enfile son tanga, je m’éclipse pour aller mettre la cafetière en route. Une fois en bas, je décide de préparer des toasts. Je ne suis pas très doué en cuisine, mais je sais encore mettre du pain dans le grille-pain. Quand elle descendra, elle n’aura qu’à choisir ce qu’elle désire mettre dessus. Du coup, je sors beurre, confiture, compote pour lui laisser autant de possibilités que possible.

Quand elle me rejoint, enfin, je constate qu’elle s’est changée. Elle porte maintenant un short en jeans délavé qu’elle a dû couper elle-même et un crop top qui m’offre une magnifique vue sur son décolleté et sur son ventre. Comment croit-elle que je vais pouvoir me tenir toute la matinée si elle s’habille aussi sexy ? Dans cette tenue, elle appelle à la luxure et, putain, qu’est-ce que je me laisserai bien tenter ! La bouche entrouverte, je ne la quitte plus des yeux tandis qu’elle s’avance vers la table en roulant des hanches. Je me fais des idées où elle m’allume méchamment ?

— Un problème, Davis ?

Je déteste qu’on m’appelle par mon nom, je l’ai toujours dit, seuls ceux que je n’aime pas me nomment ainsi. Pourtant, avec elle, c’est différent, elle le prononce de telle manière qu’il ne m’en faudrait pas beaucoup plus pour m’enflammer comme une torche. L’air triomphant devant mon absence de réponse, elle tire une chaise et s’y assoit. Je n’ai, toutefois, pas dit mon dernier mot. Avant même qu’elle ne réalise, je suis accroupi derrière elle. Je dégage sa nuque de ses cheveux. Alors que mon souffle glisse sur son cou, sa peau se recouvre de chair de poule. 

— Tu devrais cesser de m’allumer, princesse. On doit se rendre au ranch rapidement, mais une fois là-bas plus rien ne me retiendra de te faire jouir. 

Elle passe aussitôt la tête par-dessus son épaule pour venir me confronter. 

— Tu n’oserais pas ? Pas en pleine journée. 

— Deal ? la défié-je, un sourire railleur sur les lèvres.

— Plutôt crever qu’accepter un de tes foutus défis !

J’éclate de rire devant son air revêche et pars m’installer sur la chaise face à elle. 

Le repas se déroule sans un mot, dans une bulle remplie de particules électriques. Si n’importe qui franchissait le seuil de la porte d’entrée maintenant, je ne suis pas certain que l’un de nous deux s’en rendrait compte. Dans mon monde, il n’y a de la place que pour elle et les tambourinements de mon cœur qui martèlent mes tympans. Si fort que je crois en devenir sourd. 

— On devrait y aller, finis-je par lâcher.

Son sourcil arqué me laisse capter qu’elle n’est pas très convaincue. Et pour cause, je ne suis pas certain moi-même que partir maintenant soit la bonne idée. Je suis obligé de batailler ardemment pour ne pas me jeter sur elle. Tout de même vaincue par ma concupiscence, je pousse ma chaise et me lève dans la précipitation. Avant même qu’elle comprenne ce que je fais, elle se retrouve assise sur la table que j’ai dégagé d’un vague mouvement de la main. Tant pis pour tout ce qui vient de se briser au sol. Je la veux maintenant. Pas dans mille ans. 

Une fois le choc passé, Sav se jette sur ma bouche. Elle est aussi brûlante que moi. Je déboutonne rapidement mon jeans et sors ma queue tandis que ma rouquine se débarrasse de son short et de son tanga avec la même hâte. Les préliminaires, on s’en fout. On est beaucoup trop chaud tous les deux pour en avoir besoin. Je vérifie tout de même qu’elle est prête pour moi en enfonçant mon index et mon majeur d’un coup dans son intimité. Trempée, bordel ! Tandis que mes doigts font monter son plaisir, j’attrape un préservatif dans la poche arrière de mon fut’. Sous le grognement mécontent de ma jolie rousse, je cesse le va-et-vient dans sa chaleur moitié pour dérouler le bout de plastique sur ma hampe. Mon gland frotte quelques secondes contre ses lèvres.

— Putain, tu vas me rendre folle, Ashton ! souffle-t-elle au bord du précipice.

Avant même qu’elle puisse reprendre son souffle, je m’enfonce en elle jusqu’à la garde. 

— Putain ! lâché-je la voix cassée en même temps que son corps se tend.

On a peut-être baisé toute la nuit, mais je n’arrive toujours pas à m’habituer à la sensation qu’elle me fait éprouver quand je me retrouve en elle. C’est tellement bon que je ne suis pas certain de pouvoir y parvenir un jour. 

Dès que je bouge, mes coups de reins se veulent forts et rapides. Ce matin, je n’ai pas le temps pour la douceur. Vu comme elle se cambre et gémit, je ne pense pas qu’elle m’en veuille. Alors, je continue à la marteler de mes coups de boutoir jusqu’à ce qu’on touche tous les deux les étoiles, aussi essoufflés l’un que l’autre.

***********************

À peine arrivés au ranch, Nills nous tombe dessus. À voir sa tronche, je sens déjà qu’on va passer un sale quart d'heure. On a perdu pas mal de minutes à s’envoyer en l’air, mais je m’en fous. Le quadragénaire pourra bien me dire ce qu’il lui plaira, je suis encore bien trop déconnecté de la réalité pour que ça m'atteigne. Après avoir détaché mon casque, je passe ma tête par-dessus mon épaule. Ma rouquine noue nerveusement ses doigts entre eux, pas très à l’aise face au père de mon ex. Elle a fait tomber son masque de rebelle pour laisser place à cette fragilité en elle qui me donne envie de la protéger.

— Suivez-moi tous les deux ! 

Dans le ton de sa voix, je sens à quel point le rancher est agacé. Pourquoi s’attache-t-il autant à la ponctualité ? Surtout que notre retard se compte en minutes et non pas en heures.

Tandis que nous le suivons, je donne des petits coups de hanche à Sav pour attirer son attention en silence. Sa tête pivote vers moi, je souris pour la rassurer. Toutefois elle paraît être à des milliers de kilomètres de moi, dans un monde où je n’ai même plus ma place. J’aimerais tellement être dans sa tête pour comprendre ce qui la tracasse. 

Dès que nous franchissons la porte de son bureau, Nills part s’installer dans son fauteuil tout en nous ordonnant de rester debout. Inquiète quant à ce qui risque de nous tomber sur la gueule, Sav fixe ses pieds. Pour ma part, je soutiens le regard de cet homme. Quoi qu’il ait à me dire, je ne flancherai pas, ce n’est pas mon style et il le sait. On s’est déjà pris la tête plus d’une fois à mon arrivée quand j’étais ce gars incapable de canaliser ma haine et il n’a jamais réussi à me pousser dans mes retranchements.

— Lequel de vous deux veut bien m’expliquer votre retard ?

— Panne de réveil, répliqué-je aussi sec.

Il arque un sourcil, apparemment étonné.

— Les deux, vraiment ? 

— Ça vous étonne ? 

Mon arrogance le fait tilté. Je ne sais même pas pourquoi je lui réponds sur ce ton là. Je crois que voir ma copine aussi mal à l’aise devant lui me fout les crocs. Néanmoins, il ne relève pas, il se contente de nous observer tour à tour comme s’il cherchait une explication dans nos attitudes.

— Qu’est-ce qu’il y a entre vous ?

Interloqué par cette question, je jette un coup d’œil à Sav. Elle a remis son masque de rebelle et s’apprête à répondre Nills, mais je la devance pour lui prouver que je n’ai pas oublié ce qu’elle m’a dit juste avant de partir. Rester discret sur nous pour le moment, voilà ce qu’elle veut, même si je n’ai pas vraiment compris pourquoi.

— Que voulez-vous qu’il y ait ? Je déteste les filles de la haute ! lancé-je en ramenant mon attention sur lui.

— Et moi, je déteste les ours mal léché ! grogne ma rouquine.

L’entendre me surnommer ainsi me fait sourire. D’autant plus qu’elle et moi, on s’est très bien que je ne suis pas mal léché puisqu’elle s’en est chargée elle-même. Totalement amusé, je détourne la tête. Nos yeux s’accrochent et ne se quittent plus. De sa place, Nills peut penser que nous nous défions, mais c’est très loin d’être le cas. C’est plutôt une sorte de complicité qui s’installe entre nous. La même que chaque fois que nos corps se sont unis pour ne former qu’une seule entité. Et bordel, que ça me plait !

— Cessez de me prendre pour un con tous les deux ! tonne le rancher. Vous croyez peut-être que je n’ai rien remarqué. Je ne suis pas né de la dernière pluie !

— Avec tout le respect que je vous dois, Nills, ce qu’il y a ou non entre Savannah et moi ne vous regarde absolument pas !

Il me jauge un moment, avant de pousser un long soupir. 

— Tu as entièrement raison, Ashton. C’est déplacé de ma part. Toutefois, je ne peux pas passer sur votre retard, donc, vous resterez ici jusqu’à quinze heures !

En quelques mots, il vient de me pourrir ce que j’avais prévu pour cet après-midi. Fais chier !

— Merde, Nill ! C’est juste un retard de quelques minutes ! On devait avoir notre aprèm ! grogné-je, frustré.

— Dis-moi, gamin, tu crois qu’un employeur laisserait passer ces quelques minutes de retard ? 

Je hausse les épaules, même si j’en connais la réponse. Mais, tout de même, je trouve sa sanction exagérée. Serait-ce à cause de Harper qu’il se montre aussi dur avec nous ? Y a plutôt pas intérêt, sinon je risque de ne pas le supporter. Si on me fout des bâtons dans les roues pour que je ne sois pas avec ma copine, je risque de voir rouge.

Perdu dans mes pensées, je ne prête pas attention à la réaction de Sav jusqu’à ce que j’entende un sanglot étouffé. 

— Je suis désolée, Nills, pleurniche-t-elle. Je te promets qu’on ne sera plus jamais en retard.

J’ignore à quoi elle joue, si elle est sincère ou si c’est de la comédie. En tout cas, je déteste la voir dans cet état. Ça remue un truc au fond de mon bide qui me donne envie d’aller la serrer dans mes bras. 

— S’il vous plaît, insiste-t-elle.

Attendri, Nills lève les paumes en l’air en signe d’abnégation. 

— Bon d’accord. Vous partirez en même temps que les autres. Par contre, à l’avenir, la moindre minute de retard et je rappelle ta mère, la menace-t-il tout de même.

— Ça n’arrivera plus.

— Maintenant, dépêchez-vous d’aller filer un coup de main aux autres !

Il n’a pas besoin de nous le dire deux fois pour qu’on déguerpisse. À peine la porte franchit, j’enroule mes doigts sur le poignet de ma jolie rouquine et l’entraîne a l’abri des regards indiscrets derrière la baraque. 

— Pourquoi tu pleurais ? 

J’essuie les dernières traces de son chagrin qui me retourne encore les tripes.

— T’avais l’air de tenir à ton après-midi, j’ai joué sur sa corde sensible.

De la putain de comedie, c’est tout ! Cette fille est encore plus géniale que ce que j’imaginais. Mon cœur bondit dans tous les sens. Qu’est-ce qu’elle me plait ! Je souris franchement.

— Alors comme ça, je reste un ours mal léché ? la questionné-je, joueur.

Je sais qu’elle ne le pense pas. 

— Et moi, une fille de la haute ? 

Et en plus, elle m’amuse vraiment. 

— T’as pas répondu à ma question ?

Je m’approche d’elle avec l’irrésistible envie de me jeter sur sa bouche. Tout son être me dit qu’elle en a autant envie que moi. Est-ce ça d’être amoureux, cette volonté de se toucher, de se goûter en permanence ? 

— Disons que tu n’en as eu qu’un aperçu de mes talents. Liam…

À ce nom, mon sang ne fait qu’un tour.

— Ne prononce plus jamais son nom devant moi ! T’es ma copine, putain ! explosé-je.

Un large sourire illumine son visage, avant qu’elle n’explose de rire.

— Ça te fait marrer ? 

— T’es vraiment trop sexy quand tu t’énerves ! 

Non, mais elle se fout de ma gueule en plus ? Je n’ai pas le temps de me poser la question qu’elle se jette sur moi et m’embrasse avec une telle douceur que j’en vibre des pieds à la tête. 

— Je vais te dire un secret, souffle-t-elle tout contre ma bouche.

Elle s’attarde un instant sur l’effet que ces quelques mots provoquent en moi. Satisfaite par ce qu’elle aperçoit, elle sourit et l’intérieur de ma poitrine se réchauffe d’un coup. Cette fille est en train de faire fondre à une allure vertigineuse toute la glace que j’ai mis en place autour de mon palpitant depuis longtemps.

— Ce qu’il y a entre nous, je n’ai jamais ressenti ça. C’est tellement fort.

Je ne sais pas si elle parle de nos parties de jambes en l’air ou de ce qu’elle éprouve pour moi, mais je m’en fous, je prends tout. Heureux, je place mes mains en coupe sur son visage que je relève et je l’embrasse, encore et encore, jusqu’à ce qu’un gémissement quitte sa jolie bouche.

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