Le massacre des mâles chez les abeilles

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 Pour rester dans le domaine des discriminations liées au sexe, je vais désormais aborder le sujet sous un angle plus animal : chez les abeilles !

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Petite précision : mon savoir à ce sujet repose uniquement sur l'abeille noire (Apis mellifera mellifera), que l'on exploite en France. Je vais donc parler de cette sous-espèce tout le long de ce texte.

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 Ah, les abeilles, ces petites bêtes adorables qui produisent du miel qu'on aime tant. Ces insectes favorables à la biodiversité, en train de disparaître. Ce sont généralement les sujets traitant sur les abeilles, mais savez vous comment fonctionne une ruche ?

 Afin de garder un lectorat attentif, je ne vais pas m'expliquer en long et en large. Je vais juste vous parler de la place qu'occupe les mâles, à savoir les faux-bourdons, au sein d'une ruche. Pour cela, je vais expliquer de manière concise par le biais de ces quelques questions :

Quelle différence entre une abeille mâle et ouvrière ?

 L'abeille mâle, plus grande que la femelle ouvrière, possède une divergence de sexe. Jusque-là, rien de plus logique. En revanche, il y a quelque chose de fondamental qui les différencie : le mode de production. Pour faire office de comparaison : l'employé pas cher à former, c'est le faux-bourdon. Tandis que l'employé dîplomé représente l'ouvrière.

D'accord, mais ça m'explique rien en fait. Comment c'est possible une telle différence ?

 Pour être plus précis, je vais devoir parler biologie (ah, je vois déjà deux trois personnes qui ferme la page, au revoir !).

 Les abeilles ouvrières naissent comme nous, par fécondation entre deux gamètes mâles et femelles (spermatozoïde et ovule). Tandis que les faux-bourdons naissent sans fécondation, on appelle cela la parthénogenèse.

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Définition parthénogénèse (pour ceux qui ont la flemme d'aller sur wikipédia): La parthénogenèse, c'est un moyen de se reproduire si l'on est une femelle sans mâle à proximité. Elle se fait à partir d'un ovule non fécondé.

L'avantage : c'est peu coûteux et ne nécessite pas la présence d'un partenaire.

L'inconvénient : le code génétique est identique à celui de la mère, ce qui être désavantageux face à des maladies ou autres menaces environnementales.

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Par conséquent, les faux-bourdons sont issus de la reine seule, alors que les ouvrières sont issues d'un croisement mâle-femelle (impliquant la reine).

Ok, alors pourquoi faire tout un plat sur le massacre des mâles ? Et quelle discrimination ?

 Le problème résulte dans l'utilité des faux-bourdons au sein de la ruche : la reproduction et rien d'autre. Une reine produit des mâles, non pas pour soi-même (inutile d'un point de vue génétique) mais pour d'autres reines voisines. Lorsque vient pour elles le moment de la reproduction, elles s'envolent dans un coin où elles se regroupent toutes pour se reproduire.

Et comme on aime la sexualité ici (c'est faux...), je ne vais pas vous épargner sur les détails !

 On connaît tous la pénétration durant la reproduction (sauf les moins de 13 ans, désolée, je vous ai spoilé vos cours de SVT). Durant la phase de reproduction, les mâles s'accoupleront tour à tour avec les reines. La raison ? Accumuler le plus de semence possible ! Il n'est pas aisé pour une reine de sortir, alors il faut en bouffer de la sauce ! (même mes exemples arrivent à me dégoûter...)

 Sauf, qu'il y a un petit problème : les mâles ne peuvent se reproduire qu'une fois. Lorsque la pénétration du mâle est terminé, il laisse derrière lui une bonne partie de son abdomen (la nature est ingénieuse.) Donc ils meurent après le passage à l'acte.

Pour en revenir au massacre des mâles...

 Au sein d'une ruche, les faux-bourdons servent à la reproduction, ça je vous l'avais déjà dit. Mis à part ce point, ils sont inutiles (messieurs les lecteurs, cela ne s'applique pas à vous), mais genre vraiment. Les mâles sont des petits princes, ils ne travaillent pas, mais en plus, il faut qu'ils soient nourris par les ouvrières ! Voilà pourquoi bon nombre de faux-bourdons se font littéralement expulser de la ruche une fois la période de reproduction finie. Ils sont laissés à l'extérieur, agonisant, sans être capable de vivre par eux-mêmes : c'est le massacre des mâles.

Sources : cours d'apiculture par Mr Plu (je ne suis plus sûre concernant l'orthographe) que j'ai obtenu durant mon BTS Gestion Protection de la Nature.

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