III - SATAN, FOUS L'CAMP !

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Belzébuth narre les mésaventures de Satan, Prince d’Ici-Bas (ou pas)

- C’est ici que s’arrête le pouvoir de Satan en personne, soupira l’Envoyé du Malin. Nos monstres d’Hernakeron se sont constitués en coopératives, et les démons ont formé des syndicats. Ils ont déclaré leur indépendance et rejeté toute allégeance, à Dieu et à Diable. Désormais ils travaillent à leur compte. Les derniers messagers de Satan venus réclamer le tribut annuel d’âmes damnées ont été promptement étrillés, empalés, épluchés, mis en conserve et renvoyés. Les Temps changent…

- Et c’est en désespoir de cause que vous vous êtes rabattus sur une bande de mécréants, craignant Dieu comme le Diable et le Diable moins que personne, pour récupérer ce fameux Grüül ?

- Tu vois juste, reprit Belzébuth. Idier Le Noir, tu es notre seule chance d’offrir le Sacré-Calice au Diable, Il y tient. C’est le souvenir du meilleur tour jamais fait au Très-Haut, en Lui trucidant Son Fils. Lequel Très-Haut a fort mal pris la chose au point que depuis lors, cabré dans Son orgueil divin, Dieu Se prend vraiment pour Dieu-le-Père...

- Là où s’arrête le pouvoir du Diable, celui des hommes commence. Soit, il en sera fait selon Son mauvais plaisir.

- Si tu pouvais, fier Idier, par la même occasion, écraser, ou tout au moins réduire cette dissidence, et ramener ces démons égarés dans le bercail infernal, tu rendrais au Diable un fier service. La discipline se relâche, à partir du neuvième Cercle, et maint diablotin murmure contre son supérieur. Le mécontentement sourd dans les Légions ; on se plaint d’heures supplémentaires, et certains revendiquent de chômer le dimanche ! On parle même de rébellion.

- Diable, si j’ose dire. Est-ce à ce point ?

- Pire, continua Belzebuth, le front soucieux, la corne basse. Ainsi, Hernakeron doit être rayée de la carte des régions maléfiques ! C’est un exemple de sédition qui, s’il se généralisait, amènerait les pires conséquences…

- De quelle sorte ?

- Grève générale ! Satan est déposé et tous les damnés aussitôt renvoyés sur la Terre.

- Cent mille potences ! rugit Idier-le-Noir, tout mais pas ça ! La Terre est déjà si peu joyeuse avec ses monstres et ses fléaux, mais l’Enfer à domicile ! Cent mille milliards de damnés hurlants et furibards lâchés dans la nature, enragés par des siècles de supplices atroces, et pressés de s’en venger sur quelques pauvres milliers de mortels ahuris, malheureux damnés sursitaires, par tous les tourments imaginables ! L’Enfer d’un seul coup lâché sur la Terre !!

- Non, reprit Idier après un cri d’effroi, par Saint-Dupond je jure de ramener le Sacré-Grüül et d’exterminer Hernakeron !

- Merci, vaillant mortel. Les vœux de Satan t’accompagnent, et Au Diable !

A cette exclamation, Belzébuth se tut, l’Enfer se referma et la vision démoniaque disparut.

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