35. Lucy

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Je suis rentrée à l’appartement, tout le monde est aux petits soins avec moi. Seulement, aujourd’hui est un jour particulier et en quelque sorte marquant pour moi. C’était il y a trois ans, jours pour jours… Ma mère a découvert mon plus gros secret… Un secret qui aurait dû rester cacher. Qui n’aurait jamais dû être révélé… À cause de ce secret, j’ai perdu des personnes qui comptées pour moi, j’ai perdu la chose la plus importante pour un enfant, la confiance de sa mère. Ce secret est à l’origine de la création d’innombrables problèmes. Pourtant c’est aussi celui qui a fait de moi celle que je suis aujourd’hui. Et Romain occupe une grande partie de ce secret, je crois que cette journée va être dure à surmonter. Comment je pourrais expliquer ce que j’ai fait à mes amis ? Personne ne pourrait comprendre mes actions ? Je ne suis même pas certaine que ce que j’ai fait été vraiment ce que je voulais. La chose que je ne souhaitais pas, c’était de le perdre lui. Cependant, c’est arrivé quand même.

— Lucy ? Tu es prête ? Tu vas être en retard en cours !

— Oui oui, je suis prête. Tu penses qu’un jour ma mère va arrêter de cogiter à ce que j’ai fait ? Enfin… Ma grand-mère. Elle m’en veut vraiment pourtant ça fait trois ans qu’elle a appris la vérité. Mais celle-ci doit la faire trop souffrir pour qu’elle puisse me pardonner…

— N’y pense pas. Pense à ton avenir. Thomas a promis de retrouver ta vraie mère. Tu devrais te concentrer sur le principal et non, sur ton passé. Oui, ton secret n’est pas un des plus simples mais si tu veux avancer, il faut que tu arrêtes de te torturer l’esprit.

— Oui mais… Romain, tu fais partie de ce secret. Tout ce qui s’est passé n’est pas très joyeux. Je ne suis pas une fille bien quand on sait ce que j’ai fait. Cela a duré trois ans, et cela fait trois ans que chez moi, ils sont au courant pourtant je n’ai pas réussi à regagner leur confiance… Cela fait trois ans que j’ai arrêté et justement c’est ce qui fait que ce sont des actes du passé… Mais ne suis-je pas tout de même encore la même, la même personne, cette personne qui n’en avait rien à faire des règles, qui n’en faisait qu’à sa tête et qui choisissait toujours les solutions qui blessent ? Notre jeu, ce jeu auquel nous avons joué pendant si longtemps, n’en est-il pas la cause ? Ne fait-il pas parti de ce secret ? Ne joue-t-il pas un rôle important dans toute cette histoire ? Moi, je crois avoir fait énormément de mauvais choix, pourtant je ne changerais rien, parce que c’est ce qui fait que je suis avec toi aujourd’hui. C’est la raison pour laquelle je suis encore amoureuse de toi…

— Je… Moi aussi, je suis amoureux de toi et je sais que je t’ai fait du mal, beaucoup de mal. Tu as fait des mauvais choix, oui, mais ces choix ne sont-ils pas ceux qui ont fait que nous sommes ensemble aujourd’hui ? Je ne partirais plus, je ne te laisserais plus. Tu as fait de moi, quelqu’un de meilleur et pour ça, je ne pourrais jamais t’en remercier assez.

— Je crois qu’il faut que j’y aille. Je suis déjà en retard et Anne va râler.

— On parlera ce soir, si tu veux.

Il dit ça, parler. Mais nous ne sommes pas assez doués pour parler, cela n’a jamais été notre fort de discuter de nos sentiments. Jamais, nous n’avons réellement parlé de notre jeu et des conséquences qu’il a eus… Jamais, nous n’avons vraiment abordé ces sujets-là. Finalement, je vis peut-être encore en partie dans le mensonge. Il y a trois ans de cela, c’est ce que je faisais tout le temps, mentir, cacher mes actions, sortir sans en avoir l’accord… J’étais une menteuse, manipulatrice et j’adorais ce que j’étais alors que ça me détruisait petit à petit. Je sors finalement de l’appartement et me précipite au bas de chez Anne. Elle m’attend, son pied battant un rythme cadencé sur le sol.

— Tu es encore en retard ! Aller ! Lucy, tu vas te dépêcher oui ? Qu’est-ce que tu fais aujourd’hui ?

— J’arrive, j’arrive. Je vais bien, c’est juste que ce n’est pas le jour. Mais ce n’est rien. On n’a quoi déjà comme cours ?

— Merde ! Lucy, regarde.

— Quoi ? Ne me regarde pas de cette manière, je vais bien. L’accident est passé, et je suis vivante donc tout va bien.

— Mais non ! Rose vient de m’envoyer un message. On est foutu. Le prof fait déjà l’appel.

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