Chapitre 6 (quatrième partie)

13 minutes de lecture

Entre foie gras et dinde aux marrons, entre réveillon et cadeaux au pied du sapin...

Je vous souhaite à toutes et tous, chères lectrices et chers lecteurs, un très heureux et joyeux Noël.

Et voilà mon cadeau... :-))))))

Mercredi 4 octobre 2006

- Vous pouvez marcher, Miss, cela vous fera du bien.

Maureen leva les yeux vers la sage-femme. Elle était assise, vêtue uniquement d'une sorte de blouse ample, sur le bord du lit, dans la salle d'accouchement. Elle tenait son ventre à pleines mains. Un petit rictus déformait ses lèvres. Mickaël était debout devant elle. Il lui tendit la main pour l'aider à se lever et la soutenir pour marcher. Ils étaient là depuis la fin de nuit, Maureen avait perdu les eaux au petit matin. Mickaël n'avait dormi que trois heures, mais cela lui était égal.

Dans le couloir proche, Mummy attendait. Elle avait été réveillée par Mickaël, un rien affolé. Elle s'était préparée rapidement, et avait pris le temps de téléphoner à Ingrid pour les prévenir. Puis elle avait accompagné Mickaël et Maureen jusqu'à l'hôpital : pour rien au monde, elle n'aurait voulu rester à la maison. Assise à l'avant de la voiture, à côté de Mickaël, Maureen avait retenu du mieux possible ses plaintes. Mummy l'avait rassurée de quelques mots.

- Quand tu es né, Mickaël, les arbres avaient encore des feuilles, et on sentait un fond d'été dans l'air. Ce petitou arrive vraiment avec l'automne.

- Ca a été long, la naissance de Mickaël, Mummy ? demanda Maureen avec curiosité.

- Non... Huit heures environ, expliqua-t-elle. Il était pressé d'arriver... Mais bon, un point commun avec ta descendance, Mickaël, c'est que tu as fait perdre les eaux en pleine nuit à ta mère, toi aussi.

- Je ne sais pas si c'est bon signe... dit Mickaël en bâillant et en se concentrant sur la route en lacets, alors que les phares de la voiture montraient clairement de longues gouttes de pluie qui tombaient.

- Je me souviens aussi de la tête de ton père... fit Mummy avec un petit sourire plein de tendresse. Nous l'avions réveillé très tôt, il avait pris la route dans la foulée. Le pauvre était tout seul, à venir de Glasgow. Il n'était pas très frais quand il est arrivé à l'hôpital.

- Je ne suis pas très frais non plus, ce matin, répondit le jeune homme avec un léger sourire.

Il avait apprécié que Mummy fasse la conversation, allégeant un peu l'atmosphère alors qu'il se sentait si tendu et qu'il devinait combien Maureen était émue aussi, face à l'inconnu qui s'annonçait.

Il était là, maintenant, à soutenir Maureen qui faisait quelques pas. Il sentit qu'elle se détendait un peu, respirant profondément et tentant de dénouer les muscles de son dos. Les contractions étaient encore espacées, mais il n'y avait plus de doutes à avoir : le bébé serait là avant la fin de la journée.

- Il faut que tu appelles Sam, dit soudain Maureen.

- Il est tôt encore, je le laisse dormir au moins jusqu'à 10h, répondit Mickaël. Il aura le temps de réagir. On est en milieu de semaine, on n'avait aucune réservation pour ce soir, il n'y aura pas grand-monde. Ca ira pour lui.

Maureen sourit doucement :

- Ton fils ou ta fille s'arrange quand même pour te faciliter la vie ! Il ou elle aurait pu décider de naître un samedi...

- Je ne sais pas si c'est me faciliter la vie que de m'avoir laissé dormir seulement trois heures, mais pour le jour, oui, c'est sûr que c'est mieux.

Maureen allait répondre lorsqu'une nouvelle contraction lui enserra les reins. Elle retint sa respiration, Mickaël l'aida à s'asseoir, puis elle souffla longuement. Durant deux heures environ, elle put ainsi se lever, marcher et se sentir active. Puis il lui fallut s'allonger et accepter la péridurale. Elle ne voulait pas souffrir et ne voulait pas que Mickaël la voie se tordre de douleur. Il prit place à son chevet, lui tenant la main, lui épongeant le front régulièrement, pendant que la sage-femme s'activait à guider la future maman.

**

Ingrid et Henry trouvèrent Mummy sans problème. Elle était toujours assise dans un des fauteuils du couloir attenant aux salles d'accouchement. Sur une petite table à côté d'elle fumait une tasse de thé qu'une assistante lui avait gentiment apportée. Elle tricotait.

- Je pensais bien que vous seriez arrivés ce matin, dit-elle en les voyant se diriger vers elle. Tout va bien pour le moment, les rassura-t-elle aussitôt en se redressant pour leur faire la bise. Mickaël est passé il y a une demi-heure environ. Ils allaient faire la péridurale à Maureen et il devait sortir.

- Tu n'es pas trop fatiguée, maman ? s'inquiéta Ingrid.

- Oh, non, ça va !

- Mickaël a dormi ? demanda Henry.

- A peine trois heures, répondit la vieille dame. Ton petit-enfant est en train de te venger, Henry !

Le futur grand-père sourit :

- Je ne sais pas... Je ne dormais pas beaucoup ces dernières nuits non plus... On attendait !

- Ca... c'est le premier aussi, c'est toujours plus long...

- Il paraît, oui, fit Henry.

- Véra avait pris son temps, aussi, souviens-toi, dit doucement Ingrid.

Il acquiesça. Puis proposa :

- Veux-tu un thé ou quelque chose, chérie ?

- Un thé, oui. La route était difficile... Il faisait sec à Glasgow, mais on a eu de la brume autour du Loch Lomond, et puis la pluie ensuite.

- C'est souvent brumeux en cette saison autour du Lomond, dit Mummy. Surtout le matin, comme ça.

- Est-ce que Mickaël a eu le temps de prévenir Sam ? demanda Ingrid en prenant place dans un fauteuil, à côté de sa mère.

- Oui. Il l'a appelé tout à l'heure. Il se tenait prêt. Mickaël disait qu'aujourd'hui serait sans doute une petite journée, donc il pourra assurer tout seul. Ils ont anticipé aussi certaines préparations, disait-il. Ils ont de la viande en stock pour quelques jours, Sam a juste à récupérer les poissons.

- Ce n'est pas très facile, tout cela... soupira Ingrid. Ca leur fait beaucoup de choses en même temps !

- Ils vont y arriver, assura Mummy. Jenn a prévu d'aller aider pour la vaisselle, le rangement, le ménage. Ce qui ne nécessite pas de compétences particulières, a-t-elle dit. Mais que cela pouvait soulager Sam et Shirley.

- Et rassurer un peu Mickaël, précisa Ingrid.

- Oui, répondit Mummy avec un petit sourire.

Henry revint à ce moment-là avec deux thés pour lui et sa femme. Mummy désigna son sac à sa fille et dit :

- Ouvre, j'ai pris quelques provisions. J'avais fait des cookies en quantité.

- Hum, Mummy, ce n'est pas de refus, dit Henry d'un air gourmand. Cela va m'aider à récupérer.

- Vous avez prévenu Véra ? demanda Mummy.

- On va l'appeler sur l'heure de midi, répondit Ingrid. Le matin, elle est toujours un peu pressée... et on préférait éviter que Léony n'entende la nouvelle, sinon, elle aurait été très excitée !

- Ils viendront au week-end... fit remarquer sa mère.

- Très certainement !

- Ils n'ont rien laissé filtrer ? demanda Henry en mordant dans son deuxième cookie.

- Non, répondit Mummy avec une pointe de fierté. Ce ne sera plus long, maintenant, pour savoir.

**

Vers 13h, Mickaël ressortit de la salle d'accouchement. Le travail avançait. Il voulait rassurer sa grand-mère et lui proposer d'aller manger quelque chose. Il fut agréablement surpris, mais finalement pas très étonné, de voir ses parents attendre avec elle.

- Ca va, fils ? demanda Henry en lui posant la main sur l'épaule.

- Ca va... c'est long... répondit Mickaël, mais Maureen tient le coup et est très courageuse. Bon, la piqûre, ça aide, c'est sûr...

- Pas trop fatigués ? demanda sa mère.

- Pour l'instant, ça va. Elle a encore un peu de répit entre les contractions. C'est pour cela aussi que la sage-femme m'a dit que je pouvais sortir un moment. Ca devrait s'accélérer d'ici une demi-heure environ, expliqua-t-il. Vous voulez déjeuner ?

- On pensait emmener Mummy à la cafétéria. Tu viens avec nous ? proposa Henry.

- Oui. Ca ne me fera pas de mal de prendre un peu de forces, répondit-il en se frottant le front.

Ils gagnèrent la petite cafétéria de l'hôpital. Il y avait un peu de monde, mais ils trouvèrent une table sans trop de mal. Ingrid sortit son téléphone et demanda à Mickaël s'il voulait appeler sa sœur ou si elle s'en chargeait.

- Fais-le, ça durera moins longtemps... répondit-il en étouffant un bâillement.

- Pas sûr, dit Henry.

Ingrid composa le numéro. Véra décrocha au bout de deux sonneries. Au son de sa voix, un peu couverte, sa mère devina qu'elle devait être comme eux en train de déjeuner.

- Véra, c'est maman.

- Humpf, oui. Excuse-moi. Ca va ?

- Oui, dit Ingrid. Nous sommes à Fort William.

- QUOI ???? s'écria Véra. C'est parti ? C'est fait ? Le bébé est né ?

- Pas encore, expliqua Ingrid. Maureen a perdu les eaux en fin de nuit. Nous avons fait la route ce matin de bonne heure. Nous voulions te prévenir. Nous sommes bien arrivés. Là, nous déjeunons avec Mummy.

- Nous l'avons interrompue en pleine layette, dit son père en tournant le téléphone vers lui pour que sa fille entende.

Un éclat de rire leur répondit.

- Et Micky ? Ca va ? demanda encore Véra.

- Il a une tête de fêtard, mal coiffé, le regard embué, mais pour l'heure, ça semble aller, répondit Henry.

- Déconne, papa... soupira Mickaël.

- Bon, vous me tenez au courant, hein ! Ah, je ne sais pas si je vais pouvoir bosser tantôt... dit-elle d'un ton que fit imaginer à ses parents qu'elle trépignait déjà sur sa chaise.

- Mais si, mais si... A tout à l'heure !

- Oui ! Sans faute, hein !

- Sans faute, ma chérie, dit Ingrid avant de raccrocher.

Mickaël déjeuna rapidement, puis les abandonna avant le dessert pour retourner auprès de Maureen. En le regardant s'éloigner, un peu pressé et tendu, Henry sourit.

- Il a du mal à garder son calme, ton fils, dit-il en se tournant vers sa femme.

- C'est sûr que c'est tout un événement ! Tu n'étais pas mieux... rappela-t-elle en souriant.

- Je ne prétends pas le contraire. Bien, vous voulez un dessert ? proposa-t-il.

- Il reste des cookies, Henry, dit Mummy.

- On va les garder pour cet après-midi. Nous pourrions en avoir besoin, répondit-il avec sérieux.

- Si tu trouves un fruit acceptable... dit Ingrid.

Henry se leva et retourna choisir des desserts. Il revint avec des compotes et une salade de fruits qui lui avait paru correcte. Ils savourèrent un thé, sachant pertinemment qu'il n'était pas utile de se presser et de se retrouver trop vite à attendre dans le couloir, à l'étage. En quittant la cafétéria, Mummy dit :

- Il ne pleut plus. Si nous allions marcher un peu... ?

- Bonne idée, dit Henry.

Derrière l'hôpital se trouvait un petit parc, avec quelques bancs, couverts de pluie. Ils parcoururent les allées tranquillement, avant qu'une averse de bruine ne les pousse à se remettre à l'abri. Mummy se réinstalla dans son fauteuil, reprit ses aiguilles à tricoter et poursuivit sa layette. C'était sa façon à elle de calmer son impatience, son stress, et la petite pointe d'inquiétude qu'elle ne pouvait s'empêcher de ressentir aussi. Aucune maman n'était à l'abri d'une complication.

De temps en temps, Henry se levait, arpentait le couloir et jetait quelques regards par les fenêtres. Le vent soufflait un peu plus fort que dans la matinée et il n'était pas mécontent d'avoir pris la route de bonne heure, malgré la pluie. Si une tempête s'annonçait...

Doucement, l'après-midi passa, ils ne revirent pas Mickaël une seule fois. Enfin, les lampes s'allumèrent dans le couloir, au-dehors, la clarté diminuait, même s'il était encore tôt.

- Sera-t-il ou sera-t-elle là avant la nuit ? s'enquit Henry en revenant d'une énième promenade au bout du couloir.

Ingrid haussa doucement les épaules. Ni Mummy, ni elle n'avaient la réponse...

**

Alors que le soleil couchant parvenait à percer les nuages derrière les monts d'Ardgour et lançait ses derniers rayons comme un ultime défi aux nuées sombres du ciel, la porte de la salle d'accouchement s'ouvrit sur Mickaël. Il tenait dans ses bras le bébé. Les aiguilles de Mummy cessèrent aussitôt leur petit bruit, Ingrid sentit son cœur se serrer et Henry repoussa ses lunettes sur son nez, en un geste machinal. Mickaël leur adressa un sourire et s'avança vers eux, avec précaution.

- Mummy, papa, maman...

Il marqua un temps d'arrêt, toussota pour s'éclaircir la voix :

- Voilà Killian.

Ingrid et Henry s'étaient levés et se penchèrent au-dessus de leur fils. Leur premier petit-fils dormait tranquillement dans les bras de son père. Puis ils s'écartèrent et Mickaël vint déposer le bébé dans les bras de Mummy. Attendrie, émue, la vieille dame ne put retenir ses larmes.

- Un petit garçon ! souffla-t-elle. Oh, le petitou...

- Pépé serait fier, hein ? dit Mickaël en s'accroupissant près d'elle.

- Ah, ça ! Dam oui !

Elle bougea un peu le bras, cala mieux le bébé au creux de son coude. Ingrid regarda Mickaël :

- Maureen ?

- Ca va... elle a été... Wahou... Je ne sais pas comment dire, répondit-il avec une pointe d'admiration dans la voix. C'était dur sur la fin, mais... elle a été très forte. Plus que moi ! Je n'en menais pas large... La sage-femme m'a demandé si je voulais le faire naître... je ne m'en sentais pas capable, alors elle s'en est occupé. Et le voir gigoter sur le ventre de sa mère, c'était... pfff..., fit-il en secouant doucement la tête.

- Est-ce qu'on pourra voir Maureen ce soir ? demanda Henry.

- Normalement, oui, répondit le jeune homme. Elle devrait pouvoir être emmenée dans sa chambre d'ici une petite heure environ, si le reste se passe bien. Elle était en train d'expulser le placenta quand on habillait le bébé. Il est beau, hein ?

- Oui, dit sa mère avec tendresse et en le forçant à se relever pour le prendre dans ses bras. Il est très beau. Bravo !

**

Le soir était là. Maureen tourna la tête vers le berceau transparent où Ingrid venait de coucher Killian après l'avoir changé. La jeune femme avait encore une perfusion dans un bras. Assise dans un fauteuil, Mummy regardait la scène devant ses yeux. Henry avait été chercher une chaise supplémentaire et se tenait à ses côtés. Mickaël était assis sur le lit, près de Maureen, et lui tenait la main. La fatigue, mais le bonheur aussi, se lisaient sur le visage de la nouvelle maman.

- Bon, dit Henry. Le voilà paré pour le début de nuit. J'espère qu'il te laissera te reposer un peu, Maureen...

- J'appellerai si j'ai un souci, fit-elle d'une voix encore fatiguée.

- On vous laisse un moment tous les trois, dit Ingrid. Tu rentres avec ton père, Mickaël ?

- Ok, fit-il.

- A demain, Maureen, dit Mummy. On ne viendra que si tu n'es pas trop fatiguée. Il faut que tu te reposes le plus possible, car ça va être un gourmand, ce petitou, là !

- Je crois, oui... Merci, et reposez-vous aussi. On vous a réveillée tôt ce matin ! dit-elle avec un faible sourire.

- Ah, dam ! Ce sont des réveils qu'on est heureux d'avoir matinaux ! dit la vieille dame en souriant largement.

Les jeunes parents restèrent seuls un moment, Ingrid rentrait avec sa mère, alors qu'Henry attendait encore Mickaël dans le couloir.

Les doigts noués à ceux de Maureen, Mickaël avait bien du mal à détacher son regard du berceau. Il avait assisté aux deux premières tétées, et avait ressenti une joie profonde et aussi de la fierté à voir que Maureen parvenait à allaiter Killian. Cela avait été une de ses interrogations durant la grossesse et des nombreuses questions qu'elle avait posées à la sage-femme, mais aussi à Mummy. Cette dernière avait d'ailleurs d'emblée retrouvé certains gestes pour l'aider à placer le bébé le mieux possible. Mickaël était heureux de ce partage d'expériences entre sa grand-mère et Maureen.

Il déposa un baiser dans ses cheveux et lui dit :

- Je t'aime. C'est le plus beau jour de ma vie, mon amour ! Et c'est toi qui me l'as offert.

Maureen leva son visage vers le sien et lui tendit ses lèvres qu'il prit avec bonheur.

- Merci d'être resté même quand ça devenait dur... enfin, surtout quand ça devenait dur ! soupira-t-elle.

- Je n'aurais pas voulu être ailleurs qu'avec toi ! dit-il. Même si je ne pouvais pas faire grand-chose à part te laisser planter tes ongles dans mes poignets. Ce seront de petites cicatrices que je serai heureux de montrer.

- Tu te moques...

- A peine. Tu veux appeler Lawra ? proposa-t-il.

- Avant que tu partes, je veux bien.

Mickaël prit son téléphone, composa le numéro de Lawra. Elle décrocha rapidement.

- Mickaël ? Ca y est ?

- Oui, Lawra ! Tu es assise ? Prête pour la grande nouvelle ? répondit-il avec un grand sourire.

- Oui, oui !!! Vas-y !!!

- Tu as un petit filleul ! annonça-t-il avec fierté.

- Wahou !!! Super !!! Comment s'appelle-t-il ? Comment va Maureen ? Tout s'est bien passé ? demanda Lawra avec beaucoup d'empressement et de curiosité.

- Hé ! Une question à la fois, tu veux ! rit Mickaël.

- Ok...

- On dirait ma sœur... fit le jeune homme. Nous l'avons appelé Killian. Cela n'a pas été difficile de choisir son prénom : nous avions fait une liste chacun de notre côté, et... Killian était le premier prénom de chacune de nos listes.

- Cela ne m'étonne pas de vous... sourit Lawra au bout du fil.

- Maureen va bien... fatiguée, mais ça va. Elle peut allaiter. Et, pour l'heure, tout se passe bien. Je te la passe, mais pas longtemps.

- Oh, tu es encore à l'hôpital ?

- Oui. Je vais rentrer avec mon père d'ici peu.

- Ok, promis, je ne lui parle pas longtemps.

Mickaël tendit le téléphone à Maureen qui répondit d'une voix un peu faible, mais heureuse, à son amie. Lawra, toujours attentionnée, ne prolongea pas la conversation et promit de rappeler plus tard. Elle prit bien note du numéro d'Ingrid : elle passerait par elle pour avoir les prochaines nouvelles, pour ne pas déranger Maureen. Quand elle raccrocha et annonça la nouvelle à John, son mari savait déjà qu'elle allait se rendre à Fort William au week-end. Elle se précipita en effet pour réserver un vol entre Dublin et Glasgow, puis prit les renseignements concernant les horaires de train pour pouvoir ensuite gagner Fort William.

Dans la chambre d'hôpital, Mickaël avait bien du mal à quitter Maureen et le petit Killian, mais il devait se montrer raisonnable : s'il voulait pouvoir passer un peu de temps avec eux demain matin, il devait absolument rentrer dormir. Sam aurait besoin de lui demain soir.

- Allez, faut que je me décide, soupira-t-il en se redressant. Et il faut que je te laisse dormir tant que lui dort.

- Repose-toi, toi aussi. Ne te lève pas aux aurores pour venir nous voir, dit Maureen.

- Non, je me lèverai aux aurores pour passer au port, d'abord, sourit-il en la provoquant gentiment. Mais je viendrai après. Je t'aime.

- Moi aussi, je t'aime, répondit Maureen en passant ses bras autour de son cou. A demain.

- A demain.

Et il l'embrassa une dernière fois, longuement.

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