Chapitre 3 (neuvième partie)

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Samedi 3 juin 2006

Bien volontiers, Ingrid vint aider Maureen dès ce samedi matin. A 11h, les commandes étaient toutes prêtes et une fois les clients livrés, la jeune femme ferma la boutique et alla s'allonger. Ingrid et Mickaël s'occupèrent du ménage, puis ils déjeunèrent tous les trois ensemble. Quand Mickaël partit pour le restaurant, Ingrid demeura un peu avec Maureen, puis la laissa se reposer. Elle était soulagée que Mickaël demeurât avec elle ce week-end et que seul Sam allait faire la route pour Fort William.

Dimanche 4 juin 2006

C'était bien rare pour un dimanche matin, mais Mickaël apprécia grandement de pouvoir profiter de sa matinée de repos avec Maureen puisqu'elle n'ouvrait pas la boutique ce matin-là. Il était rentré tard dans la nuit, chez lui. La jeune femme s'y était rendue en fin d'après-midi, après s'être bien reposée. Elle avait passé une soirée tranquille, avait téléphoné à Lawra pour la mettre au courant de son arrêt. Son amie l'avait rassurée en lui disant qu'il arrivait souvent à des mamans d'en faire un peu trop et d'avoir besoin d'être arrêtées plus tôt que prévu. Elle-même, du fait de son métier qui l'obligeait aussi à être beaucoup debout et à piétiner, avait connu cela, comme elle le rappela judicieusement à Maureen. Les paroles de Lawra réconfortèrent la jeune femme.

Le jour s'annonçait brumeux, il faisait un peu frais dans la nuit quand Mickaël avait quitté le restaurant, au point qu'il s'était même demandé s'il n'allait pas avoir droit à une petite averse. Maureen s'était réveillée à son arrivée, il l'avait tendrement câlinée, puis le sommeil les avait emportés.

Alors qu'une lumière un peu pâle entrait dans la chambre, Maureen se tourna et vint se blottir contre Mickaël. Elle était encore dans les brumes du sommeil, mais ne tarda à pas s'éveiller. Elle se leva pour le laisser dormir encore un peu, se prépara un thé et déjeuna. Même si elle était peu sujette aux nausées, elle veillait toujours à manger quelque chose à son réveil. C'était le conseil que Lawra lui avait donné. Quand elle eut terminé, elle rejoignit Mickaël dans la chambre. Il s'était tourné et étalé dans le lit, dormant comme un bienheureux. Et prenant toute la place. Elle eut envie de rire et parvint quand même à se glisser à ses côtés. De ce fait, elle le réveilla à moitié. Il sourit, l'embrassa et l'entoura de ses bras.

Heureuse de retrouver sa chaleur et celle du lit, elle se blottit plus encore contre lui et commença à le caresser, d'abord le dos, puis la nuque, ce qui lui arracha un premier soupir et lui fit resserrer son étreinte autour de ses reins.

- Envie d'un réveil coquin, Mademoiselle Maureen ? murmura-t-il en lui mordillant l'oreille.

- Oui... Je suis réveillée déjà depuis un moment. J'ai même pris un premier petit déjeuner, répondit-elle.

Les mains de Mickaël s'attardèrent dans son dos, puis il s'écarta un peu et caressa son ventre. Il ne sentait pas encore le bébé bouger, Maureen non plus, même si Lawra lui avait décrit les sensations. Elle doutait parfois de ces sortes de petites bulles qui lui semblaient éclater dans son ventre : cela lui était difficile de croire que c'était le bébé qui les provoquait.

Mickaël s'écarta tout à fait, la contempla, étendue. Il scruta son visage, la vit plutôt reposée et cela le rassura. Il était temps qu'elle s'arrête, même si c'était plus tôt que ce qu'ils avaient envisagé tous les deux. Le bébé dictait aussi sa loi et ses besoins. Il poursuivit ses caresses, ses baisers, puis il vint en elle lentement et tendrement. Les yeux dans les yeux, ils laissèrent le plaisir les envahir, puis ils basculèrent sur le flanc, Mickaël ne voulant plus peser sur elle et encore moins depuis ces derniers jours.

Encore intimement enlacés, ils profitèrent de ce moment de tendresse. Maureen écoutait battre le cœur de Mickaël qui, tranquillement, reprenait son rythme normal. Les yeux fermés, elle savourait sa présence, son amour. Lui la caressait lentement dans le dos, puis sa main vint se glisser sur le côté de son ventre arrondi. Un mouvement léger, perceptible pour elle comme pour lui se fit alors sentir. Maureen rouvrit vivement les yeux, leva son visage vers Mickaël. Celui du jeune homme affichait incrédulité et espoir. Ils se regardèrent, se demandant s'ils avaient bien ressenti ce qui venait de se passer. Si ce n'était pas une illusion. La main de Mickaël se fit un peu plus ferme, sa caresse plus appuyée et, à nouveau, le lent mouvement reprit.

- Il... souffla Mickaël.

Maureen hocha la tête, incapable de prononcer le moindre mot. Il déglutit, puis termina sa phrase :

- ... a bougé ?

- Oui... parvint-elle à murmurer.

Alors ils s'étreignirent plus étroitement encore, et Mickaël sentit une larme couler sur son épaule.

- Il va bien. Il va bien.

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