Chapitre 3 (quatrième partie)

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Mercredi 10 mai 2006

Ce midi-là, Mickaël déjeuna avec ses parents. Il le faisait rarement désormais, en pleine semaine, et d'autant plus depuis que Maureen était enceinte, mais il voulait les mettre au courant de l'idée de Sam. Il souhaitait aussi les voir avant le rendez-vous avec les deux conseillers bancaires, pour qu'ils soient informés des dispositions prises par Mummy le concernant. Et il voulait, tout simplement, leur avis.

Dès qu'il commença à raconter que Sam avait trouvé un fonds de commerce à acheter à Fort William, il vit se dessiner un petit sourire sur les visages de ses parents. Ceux-ci devinèrent très vite de quoi il pouvait être question et que Sam n'envisageait pas de se lancer dans une telle aventure sans leur fils. Comme avec Mummy, il parla à cœur ouvert, fit part de ses hésitations, tout en reconnaissant que le projet était tentant et qu'il offrait une belle opportunité. Au final, Ingrid et Henry l'encouragèrent à poursuivre l'étude de faisabilité d'une telle installation, tout en lui rappelant qu'il pourrait réaliser là un de ses rêves, même s'il n'avait pas envisagé de se mettre à son compte aussi tôt dans sa carrière. Ils approuvèrent aussi les conseils donnés par Maureen et par Harris. Il leur promit de les tenir au courant du résultat des rencontres avec les conseillers bancaires.

Vendredi 12 mai 2006

Mickaël était parvenu à obtenir un premier rendez-vous avec deux banques ce matin-là. Il retrouva Sam dès 9h, à quelques pas de la première agence. Ils avaient l'un comme l'autre un dossier à la main, contenant divers papiers : annonce de la vente du restaurant, relevés de comptes bancaires. Le conseiller les reçut aussitôt. L'entretien dura une bonne heure. Sam se révéla dur pour négocier un taux d'emprunt acceptable, développant ses arguments avec soin. Quand il le fallait, Mickaël renchérissait. La proposition potentielle tenait la route, mais l'un comme l'autre n'étaient que moyennement satisfaits.

Leur deuxième rendez-vous fut plus intéressant. La conseillère leur fit une ébauche de plan de financement qui leur parut plus sérieuse, mieux construite. Elle avait d'emblée relevé qu'ils avaient tous deux des économies, qu'ils avaient déjà bien étudié leur projet. Elle connaissait également de réputation le restaurant d'Harris et savoir qu'elle avait à faire aux deux chefs n'était pas un mince argument pour les deux jeunes gens.

A l'issue de ce deuxième rendez-vous, ils rentrèrent déjeuner avec Maureen pour lui faire part de leurs premières impressions. Elle les attendait chez elle, avait commencé à préparer le repas. Sam se chargea de mettre la table, pendant que Mickaël relayait la jeune femme afin qu'elle puisse s'asseoir. Sa matinée s'était bien passée, mais elle avait eu des clients quasiment en continu et n'avait pas pu alterner les positions assise et debout autant que d'autres jours. Mickaël décida, sans rien lui dire, de ne pas faire durer le repas et de lui permettre ainsi de se reposer, quitte à repartir assez vite avec Sam.

- Alors, comment cela s'est passé ? demanda la jeune femme en les regardant s'activer.

- Premier rendez-vous, on va dire que c'était un brouillon, une ébauche, décrivit Sam. Le deuxième, bien mieux.

- Oui, sans conteste, répondit Mickaël. La bonne nouvelle, à l'issue des deux, c'est que c'est faisable financièrement. Bon, on va les revoir tous les deux prochainement, quand ils auront aussi travaillé sur le projet, en fonction de tout ce qu'on leur a donné. C'était un premier rendez-vous et je ne m'attendais pas à en ressortir avec un plan de financement définitif.

- Certes, mais on a bien avancé quand même, dit Sam. Surtout avec la deuxième... Et, à mon avis, on a gagné une cliente...

- C'était une femme que vous avez vue ? demanda Maureen.

- Le premier rendez-vous, c'était un homme. On aurait dit qu'il sortait de la City... La deuxième, hum, pas mal... Jolie blonde, coquette et tout...

- Sam... firent Mickaël et Maureen à l'unisson avant d'éclater de rire devant son air déconfit.

- Bon, ok... On oublie... N'empêche que ça joue... Je veux dire, on lui fait un peu de charme, et on gagne quelques pourcentages sur le taux d'emprunt, Micky, répliqua-t-il.

- Mais bien sûr... répondit celui-ci.

Il ne renchérit pas, fit le service. Ils déjeunèrent en expliquant plus en détails les échanges qu'ils avaient eus durant la matinée, confrontèrent leurs arguments. Maureen sentit cependant que Mickaël était rassuré : à première vue, le projet pouvait tenir la route financièrement. L'emprunt ne serait pas trop lourd, autant grâce à l'argent mis de côté par Mummy qu'à la somme que Sam tenait de sa mère et à laquelle il s'était bien gardé de jamais toucher. Il s'était toujours dit que cela lui servirait un jour, pour un projet qui en valait le coup. Pas pour le dépenser à tort et à travers. Et ce projet, sa maman serait certainement heureuse de le voir le réaliser et, de là où elle était, de pouvoir aider son fils.

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