Chapitre 1 (1ère partie) : Une fin d'hiver à Glasgow

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Lundi 13 février 2006

Etendu sur le flanc, Mickaël tenait tendrement Maureen entre ses bras. Il rouvrit les yeux, trouva le regard bleu-gris de la jeune femme, légèrement embué par les émotions qui les avaient secoués tous les deux. Lui-même n'en menait pas large. Voilà que sa douce attendait leur bébé ! Elle lui avait réservé une sacrée surprise, puisqu'ils n'en avaient jamais reparlé depuis qu'il lui avait fait part de son désir d'être père, au tout début de l'hiver. Cela allait changer beaucoup de choses dans leur vie, dans leur quotidien, mais il n'y pensait pas encore. Il était tout à la joie de cette nouvelle. Il devinait aussi ce que cela représentait pour la jeune femme, cette victoire sur un début de vie adulte gâché et meurtri, par un mariage raté et un mari égoïste et violent.

Désormais, une autre vie s'annonçait pour elle, un épanouissement qu'elle n'aurait pas espéré quelques années plus tôt. Elle avait longtemps cru qu'elle n'aurait jamais d'enfant, et voilà qu'elle était enceinte. Et enceinte de Mickaël. Pour Maureen, c'était un bonheur si fort, si profond qu'elle n'aurait pu le décrire, ni décrire tous les sentiments qui l'habitaient désormais. Il y avait eu beaucoup de tendresse et d'émotions dans cette première étreinte, qui venait de faire suite à l'annonce de sa grossesse. Elle en avait encore les larmes aux yeux, de cette union si intense, tendre et émouvante qu'ils avaient vécue.

- C'est merveilleux, mon amour, osa enfin murmurer Mickaël en caressant tendrement sa joue. Je me sens si heureux !

- Moi aussi... Moi aussi... réussit à répondre Maureen sans pour autant pouvoir en dire plus.

- Notre bébé... là... sourit-il en posant maintenant sa main sur son ventre doux.

Puis il resserra son étreinte autour d'elle et l'embrassa longuement.

L'après-midi fila ainsi, sans qu'ils le mesurent vraiment. Ils se sentaient incapables de s'éloigner l'un de l'autre, d'envisager autre chose qu'être ensemble, se caresser, se regarder. S'aimer. Alors que la lumière déclinait doucement, que les petits flocons de neige tombaient toujours lentement, Maureen lui murmura :

- On l'a fait chez Mummy... Je... C'est arrivé très vite.

Il s'appuya sur le coude, caressa doucement son ventre et demanda :

- Comment ça ?

- Et bien... C'est peut-être un peu triste, mais j'ai pris la décision d'arrêter de prendre la pilule le jour de l'enterrement d'Helen, alors qu'on rentrait sur Glasgow. Tu somnolais à côté de moi, tes parents et Mummy discutaient tranquillement. Moi, je regardais les paysages, Glencoe et les montagnes sous la neige et là... Là, j'ai pensé que le moment était venu.

- Tu n'as pas voulu me le dire ? sourit-il alors que son regard pétillait.

- Non, pas tout de suite, répondit-elle, car je craignais un peu que ça mette du temps... Et puis...

Elle suspendit sa phrase et Mickaël demanda :

- Quand as-tu commencé à douter ?

- La semaine dernière... dit-elle. Après les échanges que j'avais eus avec Tara et Lawra. Je me sentais bizarre... Je ne comprenais pas pourquoi j'étais si émotive, alors que je ne pensais pas tant que ça à ce qui était arrivé avec maman, que Tara m'avait rassurée aussi. Je savais que Kenneth s'occupait de mes parents de son côté et j'ai vraiment confiance en lui. Et puis, je me suis rendue compte alors que je n'avais pas eu mes règles depuis que j'avais arrêté la pilule... J'ai acheté un test à la pharmacie et il était positif. Mais j'ai préféré faire une prise de sang pour être certaine. Et voilà... fit-elle en désignant le papier posé sur la commode et que Mickaël n'avait pas le moins du monde remarqué.

Il tourna la tête et demanda :

- C'est le résultat ?

- De la prise de sang, oui. C'est arrivé par le courrier de ce matin. C'est pour cela que je voulais repasser chez moi : au laboratoire on m'avait dit que je recevrais le résultat par courrier soit aujourd'hui, soit demain au plus tard. Et que si je ne l'avais pas demain, il fallait que je les appelle ou que je repasse. Maintenant, je dois prendre rendez-vous avec le médecin. Tu viendras avec moi ?

- Bien sûr ! dit-il avec enthousiasme. Si tu peux avoir le rendez-vous mercredi ou vendredi matin, quelle que soit l'heure...

Elle sourit, puis vint appuyer son visage contre son torse. Il l'entoura de ses bras, caressa son dos et l'embrassa dans les cheveux. Puis il vint nicher son visage dans le creux de son cou, laissa sa souple chevelure lui caresser les joues, le front.

- Je t'aime, souffla-t-il à son oreille. Je t'aime si fort...

Elle lui rendit son étreinte, vint chercher ses lèvres pour l'embrasser longuement.

Et ils refirent l'amour alors que la nuit tombait, les enveloppait de son cocon protecteur et soyeux.

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