Chapitre 5 (sixième partie)

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Jeudi 10 août 2006

L'intervention des artisans commença ce jour-là, avec d'abord le plombier qui devait travailler à la fois dans la cuisine et dans les sanitaires. Il commença par la cuisine, afin de permettre à l'électricien de prendre la suite.

Dans la salle, pendant ce temps, les petites mains poursuivaient leur travail laborieux. Le ponçage des murs était fastidieux, et même s'ils portaient des masques, c'était vite fatiguant. Pour rendre les choses plus faciles pour tous, Henry avait suggéré qu'ils se relaient. Jimmy et Sam décidèrent de s'occuper du plafond, ce qui était vraiment le plus pénible. Les autres s'occupèrent des murs. Le sol de la salle n'était pas très beau, usé par le temps, mais sa réfection serait confiée à un artisan carreleur. Il n'interviendrait qu'une fois la peinture terminée et lors de son passage, au matin, il avait précisé aux ouvriers amateurs de ne pas se soucier de tacher le vieux revêtement : ce dernier serait de toute façon condamné.

Le soir, en regagnant la maison, Mickaël se sentait satisfait et quelque peu rassuré : le chantier avait vraiment bien démarré. Chacun trouvait sa place, son utilité. Lui-même n'avait pas ménagé sa peine, mais devait parfois interrompre la tâche qu'il s'était attribuée pour discuter avec les artisans.

Chez Mummy, ils retrouvèrent la vieille dame, Maureen, Ingrid et Léony. La table était dressée et si Véra déclara qu'elle se douchait avant de manger, les trois hommes se contentèrent d'un rapide débarbouillage. Malgré le copieux petit déjeuner et un goûter bien mérité, les estomacs étaient dans les talons et tous se réjouissaient de savourer un bon ragoût de mouton préparé par Mummy.

- Ca avance ? demanda Maureen alors que Mickaël s'installait à ses côtés.

- Oui, bien. Les petites mains sont très efficaces. Tu ne reconnaîtrais pas l'endroit...

- Déjà ?

- Oui. Tout est vide, les murs de la salle sont presque entièrement poncés. Il reste quelques recoins un peu difficiles, mais le gros est fait. On pourra attaquer la peinture en début de semaine, il vaut mieux laisser la poussière retomber, faire un bon coup de ménage ensuite.

- Le peintre a conseillé de passer un coup d'éponge sur les murs, intervint Henry, pour enlever la poussière.

- La serpillière, ce sera plus rapide, fit Jimmy, toujours pratique.

- Je sens que vous allez kidnapper mon balai-brosse, dit Mummy.

- Il y a des chances, sourit Mickaël. Mais promis, on te le ramènera !

La vieille dame secoua la tête, presque avec dépit, ce qui fit rire toute la tablée. Le repas se déroula dans cette atmosphère joyeuse. Maureen, même si elle ne pouvait aider sur le chantier, était heureuse de le suivre à travers leur conversation, les anecdotes rapportées par les uns et les autres - et aussi les traits d'humour.

Léony insista de son côté pour aller visiter le "chantier de tonton", comme elle l'appelait. Ingrid promit de l'emmener dans l'après-midi du lendemain.

Lundi 14 août 2006

Mickaël poussa doucement la porte de sa chambre, se demandant si Maureen dormait déjà. La journée avait été longue et bien remplie sur le chantier, ils étaient rentrés assez tard et avaient pris le repas en cours de route. Maureen, qui avait bien profité de la journée de son côté en accompagnant Ingrid et Léony à la plage et en s'activant tranquillement le matin dans le jardin de Mummy, s'était couchée assez tôt. Depuis deux nuits, elle se réveillait vers 1h du matin et avait bien du mal à retrouver rapidement le sommeil. Elle se demandait si la période de sommeil fragmenté dont Lawra et Véra notamment lui avaient parlé n'allait pas commencer. Aussi profitait-elle toujours du début d'après-midi pour faire une sieste et se couchait-elle assez tôt le soir, dès qu'elle sentait le sommeil la gagner. Rester plus longtemps ne servait de toute façon à rien : elle bâillait beaucoup, ses yeux la piquaient et elle risquait de s'endormir dans un fauteuil, même si son entourage menait une conversation animée.

Aussi Mickaël l'avait-il rejointe à la fin du repas, alors que tous aspiraient à un repos bien mérité. Ils avaient commencé à peindre le plafond, les fenêtres que Jimmy avait démontées et les murs des sanitaires, les différentes portes. Ils avaient pu terminer le plafond en milieu d'après-midi, après y avoir apposé trois couches de peinture, et avaient commencé à peindre les murs.

Maureen ouvrit les yeux en entendant Mickaël entrer et lui sourit.

- Je t'ai réveillée ? demanda-t-il.

- Non, ça va bien, répondit-elle. Je somnolais, c'est tout.

Elle le regarda ôter ses vêtements, admirant son corps qu'elle trouvait beau. Puis il vint s'étendre à ses côtés et s'étonna de son petit sourire.

- Que me vaut ce joli sourire ? demanda-t-il un peu intrigué.

- Je t'admirais, répondit-elle avec simplicité. J'ai le droit, non ?

- Bien sûr ! rit-il. Enfin, malgré la douche, il me semble que je garde encore quelques traces de peinture dans les cheveux... On s'est relayé pour le plafond, c'est assez pénible de rester les bras en l'air et la tête en arrière.

- C'est certain... Mais tu sembles satisfait de l'avancée du chantier, fit-elle remarquer.

- Oui. Les artisans vont pouvoir intervenir tranquillement cette semaine. On va attaquer le lourd, là, avec la cuisine.

- Je serais curieuse de vous rendre une petite visite, et ta mère aussi, je crois. Je pense qu'on pourra la faire d'ici un ou deux jours.

- Nous serions heureux d'avoir votre avis, dit Mickaël. Comment te sens-tu ?

- Bien... Ai-je l'air fatigué ? Moins que vous tous, en tout cas...

- Non, ça va. Tu n'as plus de cernes sous les yeux, même le soir, je le vois bien, tu sais.

Elle lui sourit en réponse et se blottit contre lui. Il l'entoura aussitôt de ses bras, puis caressa son ventre rond. Le bébé bougea doucement sous sa main. Il se sentit heureux. Tout ce qu'il faisait, en ces journées bien remplies, c'était pour eux trois. Il construisait leur vie future. Ici. A Fort William. Au cœur des Highlands.

Maureen leva les yeux vers lui, vint chercher un baiser. Ils s'embrassèrent longuement et elle commença à le caresser. Ses mains fines, délicates, sur sa peau, le firent frémir. Puis elle le fit basculer sur le dos et s'assit sur lui tout en continuant à l'embrasser. Quand il rompit leur baiser, il l'admira et contempla surtout son ventre alourdi qui reposait sur le sien. Il aimait beaucoup ces moments-là, quand elle était ainsi sur lui. Pas tant pour l'échange qui s'annonçait que pour la présence du bébé, cette proximité qu'il pouvait vivre avec lui, cette complicité qu'il pouvait déjà créer, imaginer.

- As-tu réfléchi ? lui demanda-t-il. Aux prénoms ?

- Oui... répondit-elle en caressant son torse. J'aime beaucoup ceux que tu as proposés. Mais on a encore un peu de temps pour se décider...

- Il y en a un qui est déjà tout choisi... dit-il d'un ton amusé.

- Certes ! rit-elle légèrement tout en commençant à onduler du bassin.

- Mais nous allons devoir affiner un peu quand même... poursuivit-il en tentant, vainement, de résister au feu qu'elle venait d'allumer dans ses reins, à la tentation que représentait pour lui ses seins lourds qui oscillaient lentement devant ses yeux.

Il s'en saisit, les caressa tendrement, puis laissa sa bouche courir de l'un à l'autre, tout en la fixant droit dans les yeux. A y lire amour et désir, Maureen retint difficilement une plainte. Certes, la chambre était la plus éloignée des autres, mais Léony dormait à côté... Il leur fallait être un peu discrets...

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