Chapitre 24

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Le prétendant ne s’était pas présenté. S’annonçant à l’entrée du carrosse, adoptant une attitude distinguée durant leurs conversations pour ensuite se retirer. C’était ce qu’avaient escompté Clare et Lamia en ce qui concernait Elias Creed mais visiblement, le jeune duc en avait décidé autrement. Après vingt longues minutes d’attente, un serviteur avait fini par leur annoncer que le duc des Tisseuses les invitait à une petite collation dans ses appartements. Arguant que son maître se devait lui-même de recevoir ces gentes dames et non l’inverse car cela aurait été terriblement déplacé.

À cette annonce, Lamia avait été à deux doigts d’exploser tandis que Clare avait fait montre de la plus grande des retenues. Dans son esprit et malgré elle, la pupille ne pouvait s’empêcher de penser que la manœuvre du duc Creed n’était qu’une réponse à l’attitude de la jeune femme à son encontre quelques instants plus tôt. Bien que ce soit largement mérité, elle n’en concevait pas moins une certaine rancœur. Si le duc des Tisseuses voulait lui faire proprement la cour, ce genre de procédé lui ferait inexorablement perdre des points. Même si les dés étaient depuis bien longtemps pipés…

Elle fit pourtant amende honorable et fit transmettre qu’elle acceptait l’invitation. La pupille savait faire preuve des plus exquises manières bien que le tourmenteur en elle mourrait d’envie de sortir ses griffes…

C’est donc vingt autres minutes plus tard, qu’accompagnée de Lamia, elle se présentait elle-même devant une domestique qui la dirigea vers l’un des compartiments de l’impressionnant convoi du duc. Le jeune homme l’attendait en personne au pied du court escalier menant à l’entrée.

Contrairement à ce qu’elle aurait pu penser, il n’avait pas profité de ce répit pour se changer. Semblant se trouver suffisamment élégant tel qu’il était, et élégant il était.

— Votre Altesse, commença-t-il. J’espère que vous pardonnerez mon audace. J’ai pensé qu’il était plus convenable que vous-même soyez mon invitée. Mon sens de la galanterie aurait souffert du contraire à tel point que j’en aurais été mal à l’aise.

— Voilà qui est tout à votre honneur, Elias.

Elle accompagna ce compliment d’un sourire qui se voulait radieux. Sourire que le jeune homme lui renvoya. Baissant la tête, il lui présenta son bras qu’elle accepta de bonne grâce alors qu’ils entamaient la montée des quelques marches.

Un regard en coin fit remarquer à la pupille que le rouge était monté aux joues du jeune duc. Étrangement, cela la réconforta à propos de cet étrange personnage et la troubla également. Elle ne l’aurait pas pensé être sujet à de tels comportements. Dans le même temps, elle nota que sa méfiance à son égard se faisait moins marquée… Sa rancœur aussi.

Une fois sur le perron, elle observa immédiatement que l’intérieur de ce compartiment se trouvait être bien plus spacieux que son aspect extérieur ne le laissait croire. Minimaliste, il n’y avait que peu de meubles, laissant le plus possible d’espaces vides où se déplacer. Ce qui renforçait l’impression de grandeur. Des candélabres avaient été allumés suffisamment en grand nombre pour ne pas donner un aspect feutré à la pièce. Diminuant ainsi même la touche romantique dont auraient abusé, Clare en était certaine, beau nombre de ses prétendants. En cela, elle éprouva une certaine reconnaissance envers le jeune duc des Tisseuses qui, à première vue, ne désirait pas trop en faire. Elle devinait aussi un souhait de la mettre le plus à l’aise possible et il s’agissait là d’une attention tout à fait honorable.

Il la laissa pénétrer la première dans la pièce, permettant même à sa dame de parage de la suivre. Ce que Lamia s’empressa de faire, dépassant en un éclair le jeune homme. Une fois près de sa maîtresse, le regard de la domestique fit un rapide repérage des lieux et finit par s’attarder dans un recoin plus sombre de ceux-ci. Remarquant cela, la pupille se tourna vers l’objet de l’attention de Lamia et fut très surprise de constater que le mystérieux homme encapuchonné s’y trouvait.

Droit, les mains croisées dans le dos, il soutenait le regard de Lamia du sien noir et profond. Immobile et impassible, on aurait sans mal pu le croire fait de cire.

— Ne faites pas attention à Olis, lança le duc Creed en les rejoignant. Il veille tout simplement à ma sécurité même si je lui ai assuré que, pour ce soir, il n’en n’était nul besoin…

Il adressa à Lamia un sourire.

— Je pense que vous vous entendriez parfaitement sur ce point.

Lamia sourit à son tour à l’attention d’Elias Creed et le dénommé Olis trahit une imperceptible contraction. Clare ne pouvait lui en vouloir. L’expression qu’avait arboré Lamia, l’espace d’un instant, avait de quoi faire froid dans le dos.

Sans faire mine d’avoir remarqué quoi que ce soit, le jeune homme les mena à une table en verre à deux étages sur lesquels trônaient des mets, à première vue, délicieux. Sur ce, il les invita à s’asseoir. Elles s’exécutèrent, et de concert, s’installèrent sur un canapé crème qui faisait face à deux fauteuils de moindre dimension. Un de ceux que s’adjugea le duc.

Après quelques secondes de silence, il écarta les mains.

— Je vous en prie, faites comme bon vous semble, les enjoignit-il en désignant les sucreries qui les séparaient.

Après une légère hésitation, la pupille s’empara délicatement d’un chou à la crème de taille réduite qu’elle porta à ses lèvres. Bien qu’elle n’eût agi que par pure politesse, elle devait admettre qu’il était délicieux. Lamia, quant à elle, se décida pour une fraise décorée de chantilly. Affichant un air réjoui face au duc. Cependant, Clare devinait qu’elle continuait de surveiller, du coin de l’œil, l’homme encapuchonné. À l’extérieur, leur provenaient les lointains échos d’ordres donnés çà et là. Lentement, le convoi se remettait en marche, les emprisonnant pour quelques heures avec le duc des Tisseuses.

— Êtes-vous bien installées ?

Bien que la route soit inégale, que cailloux et ornières la parsèment, la luxueuse caravane ne subissait que d’infimes cahots difficilement perceptibles. Cela n’avait rien à voir avec le carrosse dans lequel les deux jeunes femmes avaient fait la route jusqu’ici.

— C’est très confortable, concéda Clare en reposant la pâtisserie.

Celle-ci restait délicieuse mais la pupille n’avait pas faim. Bien qu’elle n’en montre rien, se retrouver dans un wagon avec le duc des Tisseuses la rendait nerveuse sans qu’elle ne sache vraiment pourquoi… Rien à voir avec une attirance quelle qu’elle soit et dont elle ait conscience, malgré le but de cet entretien. Non. Il s’agissait d’autre chose… quelque chose de plus ancré et de plus profond que cela.

Le jeune duc sourit. Il avait réellement un joli sourire, il fallait bien l’avouer.

— Vous m’en voyez ravi, dit-il.

Son sourire perdura, de même que le malaise de Clare.

— Quelles affaires vous mènent-elles dans les Baronnies? se força-t-elle à demander.

— Désirez-vous réellement parler travail ? s’étonna-t-il. Cela vous paraîtrait ennuyeux, j’en suis certain.

— Vos activités m’intéressent, seigneur Creed…

— Elias, s’il vous plaît…

— Hum… Elias, hésita-t-elle. Il est impossible que cela soit ennuyeux, comme vous le dites.

Le duc se passa une main dans ses longs cheveux blonds sans se défaire de sa mine étonnée. Étonnement que Clare partageait pour une raison bien différente. Elle n’aurait jamais cru que cet homme soit si expressif.

— Bien, commença-t-il. J’ai de très conséquentes commandes à faire parvenir aux Hauts Royaumes des Baronnies. Plus précisément à Nabar même… Les cargaisons en provenance de mon duché étant, comme vous vous en doutez, très précieuses, la Cité d’Irile a insisté pour qu’elles vous précèdent et bénéficient de la protection d’un contingent de la Garde.

— Vous fournissez les Baronnies en soie de tisseuses. Les Hauts Royaumes envisagent donc d’investir dans le transport aérien, si je vois juste. Nérith ne risque-elle pas de prendre ombrage au su de telles importations ?

Le jeune homme secoua la tête, amusé.

— Je ne vous imaginais pas de l’intérêt à de tels sujets, votre Altesse.

— Je sais écouter, répliqua Clare en balayant son compliment de la main. Certains membres du Conclave aiment à faire étalage de ce genre d’actualité devant les foules. En particulier le chancelier Horace qui a pour vous une certaine attention…

— Graham…, acquiesça Elias Creed, soudain pensif. Oui vous avez raison. Cet homme d’église aime l’étalage… Il sourit. Et cela va de la nourriture jusqu’aux affaires du Royaume. Quoi qu’il en soit, la Cité Marchande a le monopole sur les transports de marchandise avec leurs immenses transporteurs. Elle est mon principal client.

Par contre, depuis quelques temps, l’essor des Hauts Royaumes leur a apporté une économie bien florissante. Sans intention, je l’espère, de marcher sur les plates-bandes commerciales des Néritiens, les Baronnies aspirent à s’équiper de vaisseaux de croisière. Des vaisseaux à usage personnel, je le crains.

Il avisa Lamia d’un signe de tête.

— Votre amie n’a pas l’air à l’aise.

La dame de parage sursauta et dévisagea étrangement le duc des Tisseuses. Clare était également surprise car le jeune homme n’avait pas considéré la domestique comme telle. Ceci malgré son statut de duc. Lamia avait beau avoir acquis une certaine célébrité avec le temps, elle n’en restait pas moins une roturière.

S’il remarqua leur étonnement, il n’en montra rien.

— Olis n’est dangereux que pour les personnes qui en veulent à ma vie, dit-il en s’adressant directement à Lamia. J’espère avoir raison en pensant qu’il n’en n’est rien en ce moment présent.

Il ponctua en lui souriant et la dame de parage hocha humblement de la tête.

— Comme vous l’avez si bien dit précédemment, seigneur, répondit-elle. Olis et moi partageons le même genre de devoir…

Voilà ce qui se rapprochait le plus d’une excuse pour la plantureuse jeune femme ou d’un sombre avertissement. Penchant visiblement pour la première explication, le duc hocha de la tête à son tour.

— Voilà qui est tout à votre honneur, gente dame.

La pupille ne put s’empêcher de remarquer qu’Elias Creed n’avait pas jeté l’ombre d’un regard sur le décolleté de Lamia. Chose dont peu de gens se trouvaient également capables.

Jetant à son tour un œil à l’inquiétant garde du corps silencieux, elle reporta ensuite son attention sur le jeune homme blond qui s’était levé.

— Vous craignez un usage personnel, seigneur… hum Elias.

Elle avait toujours du mal à l’appeler par son prénom, mais moins qu’avant…

— C’est exact, répondit-il.

Clare haussa un sourcil.

— Pourquoi cela ?

Le duc posa une main sur le plat du mini bar vers lequel il s’était dirigé. De l’autre main, il en extirpa une bouteille à l’allure vénérable. Il se retourna, rivant son regard dans les yeux de prédateur de la pupille. Ses lèvres s’étirèrent en un mince sourire sans pour autant dévoiler ses dents blanches.

— Voici un cru du domaine des Vignes, dit-il comme s’il éludait sa question. Il est peu connu dans nos milieux bien que ce ne soit pas dû à sa rareté…

Prenant place à nouveau dans le fauteuil, il entreprit lui-même de déboucher la bouteille. Ceci avec beaucoup d’aisance pour ensuite leur proposer.

C’est avec les maxillaires se contractant dangereusement que la jeune femme blonde donna son assentiment, laissant le jeune duc insolent remplir son verre à moitié. Alors qu’elle allongeait, elle-même, le verre de vin, Clare fronça les sourcils en direction de leur hôte.

— Si ce n’est sa rareté, que cela peut-il bien être ? demanda-t-elle.

Son jeu de politesse tendait à passer outre le refus du jeune homme à répondre à sa précédente question. Les yeux du duc plongèrent de nouveau dans les siens. Elle tressaillit, malgré elle. Peu d’hommes étaient capables de cela et elle n’en avait définitivement pas l’habitude.

— Mais son prix, votre Altesse…

— Son prix… ? Y-aurait-il des produits qu’Irile même ne pourrait pas s’offrir ? lâcha-t-elle en affichant un air sceptique. Si ma mémoire est bonne, le domaine des Vignes est un royaume de la Bande Centrale des Baronnies. Au vu de la précarité qui y règne, je les imagine très mal afficher des prix exorbitants, duc Creed.

Le duc en question sourit de nouveau.

— Vous êtes très bien renseignée, votre Altesse, acquiesça t’il. Et il se trouve que vous avez parfaitement raison, à part sur la raison même de la méconnaissance de ce vin dans nos milieux.

— Qui-est, je vous prie… ?

Elle porta le verre à ses lèvres dont la supérieure ne fit qu’effleurer le breuvage. Elle n’avait jamais été vraiment amatrice de ce genre de dégustation mais ce geste l’aidait à masquer son agacement.

— Il n’est tout simplement pas assez cher pour les fines papilles de nos privilégiés. Ou pour leurs égos devrai-je dire…

— Leurs égos…, répéta Clare, toujours sceptique. Ne serait-ce pas plutôt en rapport avec la qualité de ce vin ?

— Assurément pas, répliqua Elias Creed en portant à son tour le verre à ses lèvres. Il est délicieux…

Clare se mordit la langue avant qu’il ne s’en échappe une remarque cinglante. Sa discussion avec le duc des Tisseuses prenait une tournure des plus grotesques. Y’avait-il déjà eu pire cour que celle-ci ?

— Sans vouloir offenser qui que ce soit, votre Altesse, reprit-il. Il se trouve que, dans nos strates les plus élevées, le prix a plus d’importance que la qualité. Il arrive qu’il y ait les deux mais ce n’est pas toujours le cas. Devinez-vous la raison de cette aberration ?

Intriguée, la pupille secoua négativement la tête.

— Le pouvoir, plaça posément Elias Creed. Il est question de pouvoir. Et il n’y a pas meilleur moyen de le démontrer, en nos temps de paix, qu’en s’offrant ce qui se trouve être inaccessible au commun des mortels.

Soupirant, il continua :

— Vous me demandiez tout à l’heure ce que je craignais dans les nouvelles dispositions des Baronnies… Je vous réponds en vous disant qu’il ne s’agit que d’une énième marque de pouvoir. Le genre qui accroît d’autant plus les inégalités entre les riches et les pauvres. Au lieu d’être dépensés à d’autres fins plus utiles, les bénéfices des dernières années de croissance des Baronnies ne serviront qu’à asseoir encore un peu plus la souveraineté des Hauts Royaumes. Et l’on a jamais assez de pouvoir, il est logique qu’on en veuille plus encore… Je crains donc pour les Bas Royaumes parsemant la Bande Centrale des Baronnies. Je crains pour les répercussions que cela aura sur le domaine des Vignes et son vin que j’affectionne tant.

Malgré elle, Clare pinça les lèvres.

— Vous craignez ? répliqua t’elle en haussant un sourcil. Quelle mauvaise foi…

— Je vous demande pardon, votre Altesse… je…

— Vous craignez alors que vous êtes un des fournisseurs de ce système, poursuivit-elle sans lui laisser le temps d’en placer une. Vous participez à cela en ce moment même, ce qui fait de vous un complice, n’est-ce pas ?

Elle ponctua son accusation en le fusillant du regard, ignorant la moue accusatrice de Lamia. La pupille n’avait pas pu s’empêcher de lancer cette réplique acerbe, trouvant qu’il était bien facile de critiquer un système auquel on participait pleinement. Bien que le jeune duc des Tisseuses soit dans le vrai…

D’ailleurs, celui-ci souriait toujours, la surprenant encore. Elle le rabrouait et cela lui plaisait. Quel étrange personnage…

— Vous avez tout à fait raison, votre Altesse.

— Vous ne niiez pas…, s’étonna-t-elle.

— Absolument pas et je continuerai à être complice de cela, comme vous dites, le temps qu’il faudra.

— Le temps qu’il faudra… ? Je ne vous suis pas.

Je jeune homme prit une nouvelle gorgée de vin.

— Beaucoup de gens travaillent pour moi. Ces gens-là ont des familles qu’ils font vivre. Si je ne participais pas, comme vous le disiez également, je dénigrerais les responsabilités que j’ai envers eux. Il soupira. Plus mon marché s’étendra et plus je pourrai m’assurer que d’autres comme eux puissent vivre décemment et peut-être… Non. Plus tard, je deviendrai assez puissant pour limiter les abus des plus riches de ce monde et réduire ce fossé qui tend à se creuser. Je ne prétends pas le supprimer… voilà qui serait impossible mais contrôler les abus, oui!

Ses yeux se perdirent un instant dans le vague avant de replonger dans ceux de Clare.

— Vous devez me trouver bien présomptueux…

La pupille ne répondit pas immédiatement. Repensant aux œuvres de charité dans lesquelles le jeune duc investissait son argent. Elle avait toujours pensé que c’était une simple question d’apparence comme pour beaucoup de nobles d’Irile. Une façade de générosité étalée au grand jour, un masque de bienséance cachant des intérêts plus insidieux…

Si ce que disait son interlocuteur était vrai alors la personne derrière le masque était tout autre qu’elle ne se l’était imaginée.

— Ce n’est pas le terme que j’emploierais, finit-elle par dire après hésitation.

Le duc sourit encore. Elle fit de même. Cependant, bien qu’elle lui laisse le bénéfice du doute, Clare n’était pas dupe. Elias Creed venait de lui faire une introduction de ses objectifs et l’enjoignait dans un sens à l’aider à les réaliser. Lui indiquant subtilement quels moyens elle pourrait lui donner en faisant de lui le futur monarque d’Irile. Il restait également trop poli ou trop intelligent pour ne pas conclure par un « avec ou sans vous, je réaliserai cela ! Il m’en coutera juste d’avantage de temps… ».

Quoi qu’il en soit, elle était promise à Lorain de Nabar et faisait route vers lui en ce moment même pour leurs fiançailles. Une couverture dans le cadre de sa mission qui allait pourtant changer radicalement sa vie. Le pauvre Elias pouvait faire des pieds et des mains et lui décrire ses projets pour le monde que ça ne changerait rien… Elle ne tarda pourtant pas à se demander si Lorain, lui-même, possédait de telles aspirations.

— Je n’aurais jamais cru que se cachait en vous un tel idéaliste, accorda-t-elle.


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