Chapitre 9 - Panne

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⚠ Scènes explicites ⚠

À peine la porte de ma chambre ouverte, Aleksy me pousse à l’intérieur et la referme du pied, en la faisant claquer. Puis, il pose ses mains sur mes hanches et m’embrasse fougueusement dans la nuque. Je sens son souffle chaud se faufiler dans mon cou, ses doux cheveux caresser le pavillon de mon oreille, et puis ses mains qui remontent tout doucement, s’infiltrant sous mon polo et se posant sur mon ventre.

Je pousse un long soupir de satisfaction. Je le laisse mener la danse, me contentant de poser mes mains sur les siennes au rythme de ses caresses. Il passe de mon ventre à ma poitrine, toujours délicatement, en laissant traîner quelques doigts fureteurs, le long de mes flancs. Rapidement, il retire mon polo, pour avoir libre accès à tout mon buste, puis me retourne pour pouvoir lui faire face.

Ses yeux pétillants analysent le moindre centimètre carré de peau dénudée, avec avidité. Je le regarde faire, amusé, puis aussi fier qu’il apprécie le modeste spectacle que je peux lui offrir. Ses yeux remontent et croisent les miens. Je les vois briller comme rarement je les ai vus, et un magnifique sourire se dessine sur son doux visage.

Ses lèvres se joignent aux miennes, et nos langues dansent un ballet endiablé, comme pour rattraper ces longues heures d’abstinence qui nous ont parues encore plus longues que ces derniers mois, à cacher nos sentiments. Il me dévore littéralement la bouche, et ses mains s’activent dans mon dos et plus bas. Elles remontent rapidement vers mon torse, puis il applique une pression soudaine qui me fait basculer sur mon lit.

Je me retrouve affalé, sur le dos, les jambes pendant le long du sommier. Je tente de me redresser, pour mieux m’installer, mais Aleksy bloque ma progression en posant son pied sur ma poitrine. Ce geste d’autorité me surprend, mais je me laisse faire. Je l’observe, avec son regard de braise et ses dents qui mordillent légèrement sa lèvre inférieure.

Il défait le premier bouton de sa chemise avec une lenteur insupportable, puis le deuxième, le troisième, et je ne perds pas une miette de son déshabillage. Il réitère la même action avec les boutons du bas, jusqu’à ce qu’il ne reste plus qu’un bouton, celui du milieu. Il retire sa jambe, j’en profite alors pour reculer afin d’être entièrement positionné sur mon lit. Il me rejoint sans attendre, ses jambes de part et d’autre des miennes, les bras tendus, le regard fiévreux plongé dans le mien.

Je comprends son petit jeu, il souhaite que je termine son effeuillage. Alors, j’approche précautionneusement mes doigts de son dernier bouton. Je tire légèrement sur le tissu, puis je fais passer le petit disque de plastique dans la fente associée, et son buste se libère de son carcan. Avec mes mains, j’accompagne le chemin de sa chemise le long de ses bras, en appliquant de délicates caresses tout du long. Il envoie valser la chemise au sol, et plonge sur mon corps sans défense et sur mes lèvres humides.

Sa peau brûlante rencontre la mienne, qui l’est un peu moins. Toute sa carcasse vient recouvrir mon corps et ses bras puissants viennent m’enserrer, fort contre lui. Je n’applique aucune résistance, tous mes muscles se détendent, je m’abandonne à son emprise. Mes doigts, jusque-là agrippés à son dos, se relâchent et viennent glisser tout doucement le long de sa colonne vertébrale. Là, je me sens rassuré, en sécurité, dans ce cocon de chair et de moiteur.

Sa bouche quitte la mienne pour partir à la découverte de mon corps. Il dépose de doux baisers dans mon cou, puis sur mes fins pectoraux et mon abdomen. Je pousse de petits gémissements à chaque étape qu’il franchit. Arrivé en-dessous de mon nombril, il lève les yeux pour me demander l’approbation de continuer. La respiration erratique, le regard voilé, je reste muet pendant plusieurs secondes, ne sachant pas quoi lui répondre. J’ai… un problème, mais je ne veux pas lui refuser. Alors, d’un mouvement de tête las, j’acquiesce.

Aleksy défait les boutons de mon jean et l’enlève, avec hâte. Puis, instantanément, il dirige ses yeux vers mon dernier morceau de tissu mais… celui-ci n’est pas tendu. Puis il me regarde, incrédule. J’ai l’impression de lire… de la déception dans son regard, peut-être même du rejet. Je détourne les yeux sur le côté, ne pouvant plus soutenir son regard, honteux d’être incapable de bander.

Il pose la paume de sa main sur ma demi-molle, par-dessus mon caleçon, ce qui me fait légèrement frissonner, tout au plus. Il essaie tant bien que mal de lui donner de la vigueur, avec la plus grande délicatesse et la plus grande volonté du monde, mais mon membre a décidé qu’il ne se gorgerait pas de sang. Il s’apprête à passer sa main sous mon élastique, mais j’immobilise son poignet, toujours en évitant son regard.

Je replie mes jambes sur moi-même, et je plonge ma tête dans mes bras. Je me retrouve recroquevillé sur mon lit, la tête enfouie, terrorisé par la réaction qu’il va avoir. Qu’est-ce qui ne va pas chez moi ! Je suis ridicule, pitoyable, insignifiant. Qu’est-ce qu’il va penser de moi, maintenant ? Il va sûrement se vexer, il va penser qu’il ne me fait aucun effet… Mais c’est faux ! Toutes ses caresses, ses délicates attentions, son corps… tout est parfait ! Mais…

Je sens une main timide se poser sur mon genou, et une autre se poser sur le côté de ma tête pour m’attirer tout contre lui, sur ce que je présume être son torse.

A : C’est pas grave, Niels…

Il l’a dit avec la voix la plus chaude et la plus rassurante possible. Mais étrangement, ça me fait culpabiliser encore plus.

N : Désolé Aleksy… Excuse-moi, je sais pas pourquoi…

A : Chht…

Je le sens se déplacer sur le lit, puis il se positionne derrière moi, son torse contre mon dos. Ses jambes font le tour des miennes, et ses bras viennent m’enserrer à partir de mes flancs. Sa tête repose contre la mienne, et il dépose un doux baiser dans mes cheveux. Mon corps se détend un peu, mon esprit est un peu moins embrouillé. Nous restons comme ça, pendant quelques minutes. J’ai dévoilé mon visage, mon menton est maintenant posé sur mes bras croisés.

A : J’avais remarqué que t’étais pas dans ton assiette, aujourd’hui… Mais je pensais pas à ce point-là…

N : Je sais pas ce qui m’arrive Aleksy, je…

La gorge nouée, je déglutis avec difficulté.

N : J’espérais que la rentrée allait bien se passer, avec ton aide, puis celle de Zayn et Benjamin aussi, mais… depuis que j’y suis retourné, je me sens stressé…

A : Je sais que… enfin nan, je ne sais pas ce que tu peux ressentir, mais… je ferai de mon mieux pour que tu te sentes mieux. Juste… dis-moi ce que je pourrais faire pour t’aider…

N : Reste comme ça, contre moi, ça me fait du bien.

Aleksy ressert encore un peu plus son étreinte, pour me signaler qu’il a compris le message. Je veux juste sentir sa peau contre la mienne, son souffle contre mes cheveux, c’est le seul moyen pour m’apaiser, pour calmer les angoisses qui me déchirent intérieurement, pour me sentir réellement en sécurité.

Car j’ai l’impression que je ne le suis nulle part ailleurs. Partout où je vais, je me sens observé, épié, prêt à être attaqué. Dans la salle de classe, dans la cour du lycée, au self, dans la rue en rentrant chez moi. Chaque regard inconnu qui croise le mien, de près ou de loin, longtemps ou dans un laps de temps infime, me glace le sang. Comme si tout le monde était ligué contre moi, comme si tout le monde me jugeait à chaque instant, comme si tout le monde me voulait du mal.

J’interprète chaque geste, chaque regard, chaque parole par rapport à moi. Je ne devrais pas… Non, ils ne me sont pas dédiés… Mais mon cerveau, mon corps, mon âme scrutent leurs moindres faits et gestes. Pour me protéger… me protègent-ils vraiment ? Me rendent-ils plus alerte, ou tout simplement plus faible, plus fou aussi ? Je ne sais pas, je ne sais plus… Finalement, ce sont eux qui me regardent, ou bien moi qui les observe ? Ou bien les deux, peut-être… Non, ça va pas, ça va pas du tout ! Je deviens complètement parano…

J’entends la porte d’entrée claquer au rez-de-chaussée, et ce bruit fait éclater la bulle de mes pensées.

K : Niels ! Tu es en haut ? Aleksy est là, aussi ? Il y a ses chaussures à l’entrée.

N : Oui !

K : D’accord, je vous laisse tranquille alors.

Je me défais des bras d’Aleksy et je m’allonge sur le lit, sur le côté. Aleksy répète mon geste et se positionne, face à moi. Nous nous regardons pendant plusieurs secondes, les yeux dans les yeux, mais ma mine triste ne veut pas partir. Aleksy me sourit et me caresse délicatement la joue.

N : J’avais vraiment envie pourtant…

A : T’en fait pas pour ça, t’es contrarié, c’est tout. Et puis… juste des câlins, c’est bien aussi.

Je me rapproche de l’oreille d’Aleksy et lui susurre un "merci" étouffé, avant de l’embrasser langoureusement. Nous restons sages avec nos mains, nous concentrant sur la tendresse du moment. Quelques minutes plus tard, la porte d’entrée claque à nouveau, annonçant l’arrivée de mon père, cette fois-ci. Nous séparons nos lèvres.

A : Je pense que… je vais pas tarder à rentrer.

Évidemment, ça me met un petit coup au moral, mais je vais bien devoir m’y habituer. Je tente un sourire, le plus naturel possible, et j’acquiesce rapidement de la tête. Aleksy me regarde, attristé.

A : Tu veux… que je reste avec toi, ce soir ?

N : Nan… enfin oui, j’adorerais, mais mes parents vont commencer à se douter de quelque chose, et puis ta mère… elle le sait, d’ailleurs ?

Aleksy semble embarrassé par ma question. Il s’assoit sur le bord du lit, puis il se met à soupirer.

A : Nan, pas encore.

N : Et… ça t’angoisse de devoir lui dire ?

A : Tu sais… ma mère, elle est gentille et elle ferait tout pour moi. Mais ma grand-mère est très croyante, et elle a donné une éducation religieuse à ma mère. Alors oui, aujourd’hui, elle n’est plus pratiquante, mais… peut-être qu’elle a gardé les principes de la religion… tu vois ?

N : Oui je vois, pas simple… Mais elle t’aime vraiment Aleksy, je l’ai remarqué le peu de fois où je l’ai vu… alors je suis certain qu’elle t’acceptera comme tu es !

Aleksy se tourne vers moi et me sourit vaguement.

A : On se rassure comme on peut, toi et moi…

Je m’assois à côté de lui, et je me triture les mains. Il a raison… On ne fait que se rassurer l’un l’autre, mais aucun de nous n’ose agir… Moi qui pensais Aleksy à l’aise avec ça, je me suis trompé. Ce qu’il voulait, c’était me donner du courage, me motiver, mais il est au moins aussi effrayé que moi à l’idée que ça se sache. Peut-être qu’en me persuadant, il essayait de se persuader lui-même…

Déterminé, je pose ma main sur la sienne et j’entremêle mes doigts dans les siens. Aleksy me questionne du regard.

N : Suis-moi.

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